Chanel fait rugir les Exclusifs avec Le Lion
par Anne-Sophie Hojlo, le 1er juin 2020
La maison de couture continue de disséquer la vie de sa fondatrice pour y puiser l’inspiration : après les noms de ses proches, de ses résidences secondaires, ses couleur et matière favorites, l’adresse de son studio de création, voici son animal fétiche.
Née sous le signe du Lion le 19 août 1883, Gabrielle Chanel a fait du grand fauve son talisman, de la décoration de son appartement aux boutons des tailleurs de tweed qu’elle dessine, en passant par les fermoirs des sacs à main de la marque. « Audacieuse, instinctive, solaire, elle cultive le caractère fort et indépendant qui la rapproche de lui », selon Chanel.
Olivier Polge s’est inspiré « des multiples visages du lion dans l’univers de la Maison » pour créer ce nouvel Exclusif, « symbole d’une force qui préfère protéger plutôt que dominer, et par la même l’emblème d’une élégance absolue ».
Afin de traduire cette « rayonnante force de caractère », le parfumeur maison a choisi la famille des orientaux. Le Lion associe une essence de ciste labdanum « débarrassée de ses aspérités » et développant « des effets ambrés et veloutés, qui tirent progressivement sur le cuir », et une infusion de vanille de Madagascar « dans un pas de deux suave et enveloppant ». Des notes de citron, de bergamote, de santal et de patchouli complètent cette « composition sophistiquée dont la force affleure sans jamais déborder », telle « un lion qui n’a pas besoin de rugir pour s’imposer ».
Le lancement qui était initialement prévu pour juillet 2020 est finalement reporté en début d’année prochaine.
Eau de parfum 75ml/175 euros, 200ml/320 euros
Déjà disponible au Moyen-Orient
Sortie mondiale le 7 janvier 2021
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par magda&stan, le 23 décembre 2020 à 11:03
Le Lion, c’est un Cuir de Russie sensuel et résineux.
Il est défait du côté baumé et lourd qui m’a toujours détournée de Coromandel tout en m’attirant. C’est un univers sec, fumé, de cuir fondu, tanné. Patiné.
Pour moi, c’est un chef d’oeuvre qui rompt avec l’évanescence que Chanel nous proposait dernièrement.
C’est un Lion qui entre en résonance avec un Shalimar vintage que j’apprécie chez les autres mais qu’il m’est impossible de porter en raison de la vanille trop prononcée.
C’est un parfum qui a cet équilibre entre santal froid, patchouli bien maîtrisé et ses notes aromatiques (ciste très solaire qui se déploie, se referme). Ses facettes se jouent de moi toute la journée.
En revanche, il appelle une main légère car il est très puissant.
Du grand art en parfumerie. Qui se faisait attendre...
par Vesper, le 20 novembre 2020 à 21:11
Je n’ai aucune idée du sillage du Lion, forcément, je suis confiné.
Mais ce qui me réjouis à le porter, c’est qu’il est, à mon sens, bien loin des derniers Exclusifs.
Ici on est dans le très très fumé, un aspect cuiré, un côté brûlant...
Une version punk de la Treizième Heure (parce qu’il y a les épines du ciste).
Peut être le Chanel que j’attendais depuis trente ans...
par apsara, le 5 juillet 2020 à 01:31
Juste une petite réflexion que je me fais depuis quelques temps. En effet, les parfums polissés et vêtus de colorants fluorescents pour attirer les futures jeunes fidèles qui sauront addictes à tout ce qui est attrait à une girly attitude n est ce pas le but réel car le contenant importe plus que le contenu. Il y a la forme mais pas de fond alors cette histoire de restriction est bien évidemment importante mais cela explique t il que tout doit être synthétique ou est ce simplement une question de profit... D autant plus que l allergie la plus dérangeante pour une personne allergique ou pas c est l odeur en elle-même... J ai lu quelque part que la jeune génération se parfumait de moins en moins et en conséquence l ancienne est amenée à disparaître et donc je pense être sur la bonne voie... à méditer bien sûr ceci n apportera aucune modification à l inéluctable destin des monstres sacrés dans ce univers merveilleux que je trouve magique mystique et surprenant...
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par helianthe , le 6 juillet 2020 à 08:43
Je me souviens encore de ce que c’était de prendre les transports en commun à Paris dans les années 80, ça sentait la cocotte, ça embaumait, ou encore d’aller au théâtre, les gens n’y allaient pas de main morte !
Aujourd’hui on sent plus rarement les parfums que portent les gens, ça existe encore bien sûr mais c’est différent. J’ai l’impression de sentir davantage des masculins forts, quant aux gourmands La Vie Est Belle, est-ce moi ou est-ce qu’on on les sent beaucoup moins qu’il y a une dizaine d’années ? Les femmes sont passés à des parfums beaucoup plus légers semble-t-il...
Cela dit, c’est comme tout, je me souviens aussi de réflexions de personnes dans les années 80 qui se plaignaient de sentir Poison dans le métro et dans les restaurants. Moi c’était le tabac qui m’importunait, la France a bien eu 10 ans de retard sur les États-Unis pour interdire la cigarette dans les lieux publics et dans les entreprises.
Le monde a bien changé depuis les années 80. Les millennials et la Generation Z portent pratiquement pas de parfums, je sens jamais de jeunes porter du parfum.
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par Farnesiano, le 6 juillet 2020 à 13:35
On peut le déplorer, Hélianthe... Mais moi, j’aimais bien quand ça sentait fort ;-) (sauf peut-être durant de longues heures au théâtre.) Où sont les Diva, les Paloma, Gem, Poison, Opium, Aromatics E., Giorgio, Coco, Champagne, Must, Obsession, Cinnabar, Magie Noire, le Samsara original, quelques beaux vieux Caron et où retrouver du côté masculin les Polo, Kouros, Egoïste, Antaeus, Bel Ami, Lauder for Men, Fahrenheit, autrefois si beaux, si forts, mais singuliers et si racés... et pour nous, à l’époque, tellement jouissifs !
Pourtant les jeunes, des classes populaires essentiellement se parfument généreusement. Mais sans doute les a-t-on trop orientés vers un style unique : fruité-vanillé surdosé pour elles ; pour eux, épicés-boisés-ambrés dévastateurs.
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par Garance, le 7 juillet 2020 à 08:48
J’adore cette énumération, elle me rappelle bien des souvenirs, liés à des personnes, des situations : une vraie photographie olfactive des années 80-90 : ma mère a porté Magie Noire puis Poison, une amie portait Champagne, un ami Fahrenheit (il l’avait piqué à son grand-père !)Plus tard, une collègue lors de la première année où j’ai travaillé Giorgio . Et je me souviens d’une soirée au théâtre, une dame répandait des effluves incroyables de Coco. Elle avait dû se baigner dedans, mais j’adorais, même si je me souviens avoir été vraiment déconcentrée, mon cerveau plus pris par le parfum que par le spectacle.
J’ai toutefois vu une évolution dans le parfum porté par les adolescentes : j’ai l’impression que les deux dernières décennies d’effluves de malabar sont bien derrière nous ; je suis prof, et ces demoiselles je trouve sentent moins le sucre ces derniers temps, ou alors c’est une sorte d’effet d’accoutumance de ma part...
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par helianthe , le 7 juillet 2020 à 14:47
Nous avons vécu les mêmes situations sans imaginer que nous en parlerons un jour avec nostalgie. Je me souviens aussi d’avoir été fortement déconcentrée par un extrait Caron que portait une dame qui avait dû vider la moitié du flacon sur elle un soir au théâtre à une représentation de Marie Laforêt qui jouait le rôle de Maria Callas dans Master Class.
Je crois aussi que la Gen Z se détache des sucraillons gourmands qui collent, par contre j’ai l’impression que ces jeunes ne portent rien en échange, à moins que ce soit très léger et que mon nez de femme d’un certain âge soit incapable de détecter.
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par Adina76, le 7 juillet 2020 à 15:51
Bonjour à tous,
Sur le constat partagé que les djeuns’ ne portent rien aujourd’hui, je crains aussi que ce ne soit hélas le résultat de reformulator ... même les jus les plus beaux et puissants d’aujourd’hui me paraissent bien ternes au bout de 5-6 heures. Au mieux, cela sent bon si on se colle le nez dessus. Mais je doute que pour le sillage, il y ait quoi que ce soit à sentir, hélas...
par Farnesiano, le 8 juillet 2020 à 08:52
Votre commentaire me rappelle cet extrait du livre Les sens du parfum de Guy Robert paru en 2000 aux éditions O.E.M. (Osman Eyrolles Société & Santé).
À propos de la palette d’Ernest Daltroff qui créa la majorité des Caron, Guy Robert, auteur des remarquables Calèche, Madame Rochas, Équipage, Dioressence, Amouage Gold..., écrit ceci à la page 116 :
« Vous êtes au théâtre, votre voisine de droite sent l’Opium, celle de gauche Mitsouko, devant vous une femme porte Estée. Voici qu’une autre femme arrive qui porte Nuit de Noël et subitement, vous ne sentez plus les autres parfums. »
Et que vivent l’odorat et nos beaux vieux Caron !
Bonne journée.
par Petrichor, le 5 juin 2020 à 23:52
Chanel nous a habitué à réinventer l’eau tiède.
J’ai -on ?- a peur d’un Chanel trop effacé. Ce parfum me fait envie, par son nom et ses notes, mais j’ai peur d’être déçu.
Sous couvert de rester raffinés, les exclusifs de ces dernières années (et mainstream) (après sycomore) étaient passablement policés, voire lissés. Bref, ça manquait d’audace et de générosité. De plus, les reformulations -pour les nouvelles règles d’allergènes- et les problèmes de sourçage érodent le catalogue classique et néoclassique.
Le temps avance, et nous avec. Chanel parfum devient une faible torche, qui n’éclaire plus très fort devant dans la nuit. Et derrière, le rideau des ténèbres se referme vite à notre passage. J’ai peur.
Je ne m’inquiète pas du labdanum, plus précisément l’essence de ciste, j’ai plutôt peur qu’il y en ai pas assez. Je préfère être optimiste, et me dire que ce sera bien un oriental audacieux, et qu’il a été repoussé pour être "de saison", en automne/hiver.
J’ai déterré sur un archiveur du web ce que Juliette (NezBavard) disait de l’essence de ciste dans ses billets Labdanumania. "L’essence de ciste a une empreinte très aromatique, camphrée et est particulièrement percutante en tête dans une composition. Son évolution rappellera ensuite le caractère de la résine, avec un aspect balsamique, caramélisé, boisé, mais dans une teinte qui restera montante et plutôt “fraîche”, en comparaison."
Bref, je pense que c’est la signature du "Ambre sultan" d’avant, dans ses notes de tête. J’ai hâte.
par Defender Shotgun , le 4 juin 2020 à 13:19
Question de disséquer sa vie ils y vont pas de main morte ! Ça frôle l’absurdité et ça devient pathétique. En espérant que la prochaine fois on ait le droit à un parfum en l’honneur de la magnifique collection de sex toys retrouvée dans un tiroir poussiéreux de sa chambre au Ritz, quitte à tomber dans le ridicule au moins ce serait plus drôle !
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par Nez inexpert, le 4 juin 2020 à 21:13
▲ ✰✰✰
Les pubards n’ont pas besoin de le faire exprès pour nous divertir.
par Petrichor, le 6 juin 2020 à 00:53
Le nouveau "OMG" de Chanel, pour oh my gode. Et "Pays de cocagne" pour ce qui a été retrouvé dans l’autre tiroir.
Je plaisante, mais la dose d’audace reste réaliste. Quand Lagerfeld est arrivé dans la branche couture de Chanel, il a réveillé la belle endormie avec de l’humour, en dosant la citation des codes et l’insolence. Il y a eu le bon dosage "révérence / irrévérence", et un flair de ce que voulait porter les gens. YSL a aussi sorti Opium, sans se soucier de la cicatrice historique que sont les guerres de l’opium.
Si OMG et Pays de cocagne fonctionnent bien, on pourra tenter "Pastry wars" pour surfer sur un incident diplomatique. (Je vous laisse chercher "guerre des pâtisseries")
Sur un ton plus sérieux : avoir déposé le nom "Lion" est une belle conquête. * Je m’étonne qu’ils n’aient pas brodé Venise dans cette légende, avec le lion ailé de St Marc. La branche marketing de Chanel était très branchée "Venise" à l’époque de Noir.
En plus, un lion ailé se marie bien avec la période d’après "Game of throne", où il fait bon saupoudrer un peu d’heroic fantasy. Et avec un lion ailé, on allège le côté trop bourgeois des décorations de bâtant de porte, tout en évitant de faire monstrueux dans l’heroic fantasy. Ici on a un symbole saint comme animal, un tétramorphe, et on échappe à la manticore, qui demande une queue de scorpion pour être caratérisée.
* (Il me revient toujours une blague de la BD Dilbert. On y raconte que tous les noms intéressants ont déjà été déposés. Il ne reste que les noms de maladies. youtube dilbert 01 the name 13mn20s)
par Vesper, le 3 juin 2020 à 16:35
A lecture des notes, et bien que je sois actuellement dans une période verte/hespéridée, j’ai un peu frétillé, ciste labdanum et cuir étant pour moi des mots magiques.
Le suspense de bas de page au sujet du report du lancement m’a laissé un peu refroidi.
Plus le temps passe et plus, dans ma découverte olfactive, j’en reviens toujours au styles de Chanel et de Mathilde Laurent quand j’ai envie de porter un parfum avec aisance.
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par gabichou, le 5 juin 2020 à 14:50
Ce qui m’inquiète un peu, c’est le labdanum "débarrassé de ses aspérités"
Un labdanum lisse, c’est tout de suite moins intéressant ...
Mais bon, même si je n’espère plus grand chose d’Olivier Polge, faut voir ...
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par DOMfromBE, le 5 juin 2020 à 16:26
Je pense que c’est la conclusion adéquate.
Les bavardages tant que nous ne pouvons pas l’essayer ne serviront à rien.
Mais au moins il n’y a ni tubéreuse ni pamplemousse...
Pour le reste... Patience !
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Bonjour,
Je viens de recevoir la commande chanel (ce fameux LION). Je l avais découvert avant sa sortie sur mouillette. Il était très différent de ce que j obtiens aujourd’hui sur mon poignet. Donc à tester impérativement sur peau. Sur la mouillette il se faisait plus arrondi, plus "baumé". Sur ma peau, ce parfum porte parfaitement son nom car l on perçoit un rugissement à chaque reniflement, et pas pour me décevoir car personnellement j adore. Alors effectivement il ne sera pas aux goûts de tout le monde, car sa puissance et son côté fumé peuvent rebuter. Sur la peau il se fait extrêmement fumé les 10 premières minutes ensuite le côté cuir tanné prend le dessus .... Il est multifacette, ce qui est magnifique est la facilité avec laquelle nous pouvons identifier chaque note de la composition même pour les personnes comme moi, qui n ont pas ce talent particulier d avoir la capacité à déchiffrer les parfums les plus complexes . Du grand Chanel
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