Parfum et musique : accord parfait ou dissonance ?

Bonsoir à tous,
•
J’ai besoin de vos avis éclairés.
Dans peu de temps, je vais aider la prof de théâtre de ma fille aînée en réalisant le décor d’une pièce.
Il s’agit d’une pièce dans le style Corpse Bride et Adam’s Familly.
Il me faut des musiques bien sombres, lugubres et aussi pleines d’allégresses macabres.
J’ai déjà tous les Danny Elfman et la Danse Macabre de Liszt.
Tout est permis, classique et autre. Tout mais pas de paroles...
•
De plus, il me faut des effluves "appel à la peur" (selon Jicky).
Mais, bien sûr, nos moyens financiers sont trèèèèès réduits.
•
D’avance, MERCI pour vos bonnes idées ;-)

Un petit truc que je reprocherai juste... Pourquoi diantre ne parler que de musique classique ???

J’aime beaucoup ça, et j’en écoute, mais je trouve un peu que c’est "du classique pour du classique" ! Je sais pas, mais il y a des parfums, pour moi ce n’est pas du tout du "classique" ! Par exemple, je vois exactement le "Jump" de Madonna pour "Noel au Balcon d’Etat Libre d’Orange"... Alors "L’aquarium" de Saint Saens (que j’aime énormément, qu’il n’y ait pas de malentendu), ne m’évoque rien olfactivement...

Inside for Woman de Trussardi avec Paolo Conte "Via con me (it’s wonderful)", tellement italien et aguicheur.
•
Infusion d’Iris et Infusion d’Homme de Prada avec Norah Jones "Come Away With Me", un peu de la froideur de l’Iris par temps caniculaire,... Un peu pour calmer les ardeurs du soleil, nous porter jusqu’au soir, plus sensuel et serein et danser sous la pleine lune.

Mon Dieu ... Synesthésie for ever !

1) Après L’Ondée : Erik Satie, Première Gnossienne, à écouter les yeux plongés dans le bleu héliotrope hypnotisant du Matin Clair Aux Saules de Claude Monet.

.

2) l’Heure Bleue. Toujours du Satie, mais la Première Gymnopédie, à savourer cette fois-ci dans les ors des peintures de Gustav Klimt,le Baiser, histoire de taper dans les classiques.

.

3) Habanita. Tout de suite, je visualise un truc un peu plus remuant ; un morceau de Cole Porter, au hasard Let’s Misbehave, sera parfait.

.

4) Chanel no 19 : de la pop californienne délicate un peu sixties, dans l’esprit des Byrds et des Beach Boys, Lust for Life de Girls

.

5) Elisabethan Rose de Penhaligon’s. De la pop anglaise délicate, forcément. Pourquoi pas un morceau des Kinks, et en particulier ce superbe Sunny Afernoon ?

.

6) Heure Exquise. Facile. Le morceau qui a inspiré cette chanson, à savoir L’Heure Exquise, un poème de Paul Verlaine mis en musique par Reynaldo Hahn. Pas la plus originale, mais certainement mon association favorite.

.

7) Iris Silver Mist. A son austérité, sa beauté et sa froideur, j’associe l’austérité, la beauté et la froideur (et le côté légèrement flippant, je dois dire) de la chanteuse Nico, ici avec le classique These Days.

.

8) Une Rose. Baroque, me crie-t-on. Cri auquel je réponds par L’Arrivée de la Reine de Saba de Haendel. De façon générale, Une Rose se marie bien avec le vin rouge et la musique baroque.

.

9) Feuilles de Tabac de Miller Harris. Pour un cuir tabaccé romantique, un jazzman romantique et brisé. Chet Baker et son fabuleux Let’s Get Lost.

.

10) Terre de Bois de Miller Harris. Du patchouli et du vétiver, de la verveine, de la sauge et du galbanum, et Paul McCartney en balade dans la campagne écossaise au son de ce superbe Heart of the Country. Ou de l’album Ram en général, dont ce morceau est extrait.

.

11) Eloge du Traître de chez ELO. Une curieuse fougère épicée, à mi chemin entre Bel Ami de Hermès et Fou d’Absinthe de l’Artisan, mais avec de superbes notes de pin. Un parfum qui à chaque fois me donne envie de folâtrer en culotte de cuir dans les sapins de la Forêt Noire en chantant des Lieder de Schubert, et d’ailleurs, pourquoi pas Das Wandern ?

.

12) Eau de L’Eau de Diptyque (et toutes les colognes de la gamme, en fait). De la musique baroque italienne, plus proche de la musique populaire que de l’opéra, et un parfum qui me rappelle à chaque fois les bonnes raisons qui m’ont poussées à apprendre l’italien. Pour l’Eau des Hespérides, une berceuse napolitaine traditionnelle, interprétée par L’Arpeggiata et Philippe Jaroussky. L’album Via Crucis dont est extrait ce morceau est d’ailleurs une vraie merveille.

.

13) Encre Noire. Le jour où la fin du monde surviendra, je voudrais que l’air soit empli de cette odeur, et que le soleil s’éteigne au son de la Danse des Chevaliers de Prokoviev.

.

14) Dans tes Bras. Une choeur forcément pour mon parfum préféré. Et j’avoue que je suis tiraillée entre mes deux oeuvres vocales préférées, à savoir leMisererede Allegri et la Pavane pour Choeur et Orchestre de Fauré

.

15) English Fern de Penhaligon’s. C’est le genre de parfums que mon frère qualifie de "truc de pédés anglais qui portent des chemises blanches" (cette appellation englobe nombre de mes goûts dans le domaine artistique : EM Forster, les films de James Ivory, le thé, les fringues de chez Paul Smith, Evelyn Waught ... No comment). Et j’ai toujours trouvé que ce style dépuillé se mariait bien avec les interprétations au piano des oeuvres de Bach. Je vote ici pourL’Aria des Variations Goldberg (dans la version de Glenn Gould, hein !)

Voyons voir...
·
Iris Silver Mist
Antonio Vivaldi - Sinfonia al santo sepolcro
·
Serge Noire
François Couperin - L’art de toucher le clavecin : Second prélude
·
Dior Homme
György Ligeti - Étude numéro 5 "Arc-en-ciel"
·
Calandre
Héctor Zazou ft Asia Argento - Double jeu
·
Iris Ukiyoé
Claude Debussy - Sonate pour flûte, alto et harpe : Pastorale
·
Comme des Garçons 2
Alva Noto - Haliod Xerrox Copy 111

Eh beh mon vieux !

Alors autant je suis amateur de littérature, autant en musique, je suis dans ce qu’on pourrait appeler un "bordel d’interet".

Dans le sens où je n’ai absolument aucune véritable culture musicale (ce n’est pas faute d’avoir aucun accès, mes parents sont de vrais amateurs de musique), mais je n’ai eu des envies de musique que plutôt récemment. (en fait, je n’ai jamais été très attiré par les musique de mes confrères les jeunes, et c’est pour ça que j’ai jamais cherché à m’interesser à la musique).

Bref, j’imagine que vous vous en foutez un peu de ma vie, mais bon, c’était la peine de le préciser !

Alors voila.

Bon, en gros, pour vous dire que musicalement, en fait, j’adore qu’on m’offre des disques, parce que c’est un truc que je n’irai jamais m’acheter, puis parce que c’est une sorte de partage de coup de coeur. Puis en plus, je suis incapable de me choisir un cd comme ça (il y a bien une fois où j’ai essayé, et j’ai du tomber sur un vieux groupe assez étrange... m’enfin).

Puis voila, ça vient tout de suite !

Alors là où Jeanne compare compositeurs / parfumeurs, je reste dans mes "morceaux/ parfums", chose que je fait systématiquement. Parce qu’en fait j’ai peut être cet avantage que vous n’avez pas (quand je dis avantage, c’est juste parce que je trouvais pas le mot qui allait, mais ce n’est ni un avantage, ni un inconvénient...), je disais que j’avais l’atout d’avoir commencé dans le parfum avant la musique !

Alors là où la plupart vous dites "mouais, j’ai pas trop l’habitude de faire le parallèle entre parfums et musique", et bien perso, je le fais systématiquement !!

(paye ton FlowerBomb - Lady Gaga)

Alors en fait, j’écoute plus des musiques de films ! Ca c’est mon trip complet ! Parce que s’il y a une chose qui me donne envie de courir, c’est la musique ! (Phoebus, rassure toi, quand j’ai de la musique dans mes oreilles et dans la rue, je me crois tellement dans un clip :p)

Ma chanson où je me pisse dessus à chaque fois dans la rue c’est celle là : The Wedding Song, dans La Mariée Cadavérique (les Noces Funèbres en Français). J’adore tout simplement. Je fais des "envolées lyriques" à chaque fois ! A porter avec un floral aldéhydé ou un parfum fourrure genre Vol de Nuit ! Mon Dieu !!!!! voila mon plus gros trip est dévoilé :p

Sinon, en fait, j’écris sur notre blog pas mal sur un parfum avec un morceau de musique (prochain article comme ça sur L’Heure Mystérieuse avec... mouah ah ah !!), c’est pour ça que je vais pas tout dire.

Sinon, en compositeur, je vois bien Mathilde Laurent en mode Bach, et sa musique baroque (j’en dis pas plus, ce sera aussi l’objet d’un futur article :p), puis j’aime beaucoup comparer les Hermessences avec la musique de Danny Elfman, alros que ce sont deux univers totalement opposés !

Par contre, je m’oppose à la musique de la nouvelle pub de miss dior chérie ! Non non non et non ! En fait, la musique "je t’aime moi non plus", c’est une musique qui m’a trop marqué dans le sens ou quand j’étais petit, je n’arrivais pas trop à m’endormir.. Vous me moyez venir, ce n’est pas avec le petit truc qui tourne qui fait l’air de frère jacques que je m’endormais, mais avec cette chanson ! J’avais même pas 4 ans, et "Je t’aime moi non plus" c’était ma chanson de dodo (et non, mes parents n’ont pas l’esprit mal placé ! c’était mon choix ^^)

Vive l’odorat !

Mon association du moment, c’est Ninfeo Mio et Africa du groupe Toto ! Je porte le premier en écoutant le second pour aller à la fac le matin, et je sautille comme un chevreuil au milieu des forcicias en fleurs ! J’adore le printemps !

Et sinon, y’a azzaro pour Homme qui me met toujours la chanson "i’m too sexy" de right said fred dans la tête... La voix grave, profonde, et surtout profondément ridicule colle très bien avec le cliché du parfum !

En Passant, je me souviens de mon enfance et des minutes précieuses passées dans les jardins interdits au public des Soeurs Bénédictines pendant leur prières chantées...

C’est marrant, quand je pense à un parallèle entre parfum et musique, j’imagine plutôt des associations entre parfumeurs et compositeurs.

Ellena, et sa parfumerie épurée, minimaliste et répétitive, c’est du Steve Reich ou du Philip Glass.

Francis Kurkdjian, c’est un Chopin, il signe des parfums fougueux, romantiques, sensuels, techniquement complexes, mais aussi de la grosse artillerie qui flatte les oreilles et qui plait aux foules (Le Mâle).

Roudnitska, c’est du Satie, ou du Bartok, c’est pointu, froid, mais sensible et cela peut quand même plaire à un plus grand nombre tellement c’est beau (Eau Sauvage=Gymnopedies ?)

Les Mozart de la parfumerie, il y en a plein, ce sont les Ropion, Cresp, Cavaillier et Morillas, les petits génies créatifs à la production intensive, qui ont signé les gros "hits" du marché (Angel, CK One, L’Homme YSL...) mais qui sont aussi les auteurs d’une parfumerie plus emotive et personnelle quand on leur donne le choix (Le Feu d’Issey, M7, les Frederic Malle...)

Serge Lutens et Christopher Sheldrake ont inventé un style, intimiste et harmoniquement novateur, comme a pu l’ être le Jazz New Orleans de Duke Ellington, Gershwin, ou même le Bebop de Charlie Parker, ou de Dizzie Gillepsie.

Jacques Guerlain, vous l’aurez deviné, c’est bien sûr Debussy. Presque contemporains, ils ont tous deux constitué une rupture avec ce qui ce faisait dans leur domaine, à travers une conception nouvelle de leur art, et des oeuvres à l’écriture colorée, nuancée, sensorielles, qui laisseront derrière elles un héritage et une influence inégalés...

Et vous, avez-vous d’autres associations ?

Oulala je suis facinée de lire vos commentaires inspirés à tous.....car, et oui, je suis musicienne.....mais je n’associe pas spécialement certaines musiques à certaines fragrances !

En revanche, dans une sorte de superstition, je garde absolument le même parfum des répétitions à la générale (surtout si elle s’est bien passée !) et jusqu’au concert. J’ai l’impression que si j’en changeais pendant une période de travail, un charme se romprait, et que je n’arriverais plus à me plonger dans l’atmosphère adéquate ! Cette tendance au parfum "gri-gri" fait de moi une monomaniaque d’un jus pendant quelques jours, une semaine ou deux...voire bien plus longtemps sur de longues séries, mais heureusement il y a les jours de relache pour alterner !