Une Rose
Éditions de parfums Frédéric Malle
Coup de cœur
- Marque : Éditions de parfums Frédéric Malle
- Année : 2000
- Créé par : Edouard Fléchier
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Chypre
- Style : Chic - Classique
Jardin virtuel
par Jeanne Doré, le 31 décembre 2009
Il y a des parfums sur lesquels on arrive facilement à mettre des mots, des descriptifs simples et figuratifs : « ça sent le citron, la violette, le santal... »
Il y en a certains pour lesquels cela devient très difficile, tant notre cerveau semble soudain emprisonné dans un fonctionnement 100% émotionnel, et qu’il lui est tout d’un coup impossible de trouver des mots de choses concrètes pour décrire ce qu’il sent.
C’est un peu ce qu’il m’arrive lorsque je respire Une Rose d’Edouard Féchier aux Editions Frédéric Malle. Oui, je sens la rose, mais décrire ce parfum ainsi me paraît tellement réducteur, tellement simpliste voire humiliant comparé à l’intensité de ce que je ressens, que je m’y refuse !
Une Rose n’est pas n’importe quelle rose, elle est avant tout Absolue de rose, ce nectar miellé et cireux qui avoisine les 3000 euros le kilo, et que l’on ne retrouve donc pas à tous les coins de Sephora. Mais elle est surtout la matérialisation olfactive d’une atmosphère, d’un esprit, d’un espace chargé de vapeurs de pétales roses et rouges, de feuilles vertes, de racines humides, de pollen poudré, de miel ambré, de truffe terreuse et de vin tannique.
L’air devient lourd et épais lorsqu’on porte Une Rose, mais ce n’est pas un problème, on le respire en fermant les yeux et on est immédiatement téléporté dans un jardin virtuel brumeux hors du temps et de l’espace, plongé dans un rêve vaporeux, à oublier tout le reste, et à ne surtout plus essayer de trouver ces fichus mots qui ne veulent plus rien dire.
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par Don SALLUSTE , le 26 mai 2024 à 20:10
Que pensez-vous des Parfums de cette marque que l’on trouve a prix cassés sur le site V...d ? Des faux, des produits volés ? ...car à 70 euros le flacon de 100 ml j’ai vraiment l’impression de faire une mauvaise action et je n’achète pas si c’est volé ou d’être con si c’est du fake, donc je n’achète pas non plus...certains ont-ils acheté ces produits ?....
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par Entrelacs, le 27 mai 2024 à 23:05
Attention il y a beaucoup d’arnaques sur Vinted. Le conseil qu’on m’a donné est de ne pas acheter quand les comptes n’ont aucune évaluation (souvent les photos de flacon sont "volées" et ne correspondent pas à ce qui sera envoyé - si quelque chose est envoyé !).
par Adina76, le 28 mai 2024 à 09:20
Bonjour Don Salluste, bonjour à tous, vous avez raison de vous méfier. Il n’y a aucune raison de vendre des parfums EPFM à ce niveau de prix, ridicule pour la marque mais bien pensé car c’est le prix moyen auquel le grand public s’est accoutumé depuis longtemps à payer ses parfums. Arnaque en vue !
par lorelei, le 29 août 2015 à 15:49
Reformulation au lieu de formulation bien évidemment ! J’ai tapé trop vite sur ma maudite tablette !
par lorelei, le 29 août 2015 à 15:47
Bonjour,
Je viens de recevoir mon colis renfermant trois précieux échantillons de Frédéric Malle editions. C’est ma première rencontre olfactive avec cette célèbre marque de niche et je vous la dois ! A force de lire vos commentaires sur les différentes créations Frédéric Malle, il est devenu impérieux que je le découvre enfin !
Il fut cornélien de choisir seulement trois de ces merveilles. J’optai finalement pour Musc Ravageur, Portrait of a lady qui me semblaient évidents et une rose après avoir hésité entre Noir Épices et Le parfum de Thérèse.
Aujourd’hui, je porte donc Une rose ,un soliflore donc le moins succeptible de me faire succomber. Et pourtant, quel début ! Une rose est somptueux ! J’en pleurererais presque tant il est beau ! Je le trouve torride, fatal, nocturne, animal et narcotique. Jeanne comme toujours a raison, il suffit de fermer les yeux et me voilà transportée dans une roseraie où éclosent de magnifiques roses pourpres et écarlates aux pétales à la fois veloutés et terreux.
Je rejoins toutefois Opium. Une rose est magistrale mais il lui manque un peu de rondeur et le géranium et la citronnelle agressent mon nez par leur piquant voire leur acrete. Quel dommage ! Et comme je regrette de ne pas avoir découvert une rose avant formulation ! J’hésite entre trois ou quatre étoiles pour ce bémol dans une si belle partition. Je vais le laisser évoluer avant de le noter.
En tous cas, quelle concentration, quelle puissance et quel magnétisme pour cette sublime rose au pays de Sheherazade !
Il me reste deux autres parfums à tester et je sens que je vais craquer ! Alors, je vous remercie encore une fois pour cette découverte quasi magique. En revanche, mon banquier va être plus circonspect mais vous devez avoir l’habitude ! Lol !
Je vous souhaite un très agréable après midi. Je vais passer le mien sur un lit de roses ensorcelantes à mille lieues de nos vies bassement matérielles !
par Belle du seigneur, le 14 février 2015 à 21:48
Bonsoir,
Quelqu’un connait-il Rose en Noir de Miller Harris ? Ressemble-t-il à Une Rose ?
Je suis tout le temps déçue des parfums dont le titre annonce un "noir" que je ne trouve jamais !
Petit Post-scriptum :
Une Rose (avant reformulation) a été ma première histoire d’amour grâce à auparfum, celle qui a ouvert mon coeur pour toutes les autres, alors en un mot : MERCI.
par lrisfleur, le 14 novembre 2014 à 17:21
Une Rose...
De mon coffret découverte des Éditions Frédéric Malle, elle avait terminé en final au coude à coude avec Carnal Flower, et c’est cette dernière que j’avais choisi d’acquérir. Tubéreuse solaire et entêtante, je me voyais mieux me l’approprier au quotidien et elle captivait mon entourage.
Pourtant, Une Rose reste chère à mon coeur, peut-être même plus à mon esprit.
Une Rose est un parfum qui m’intimide, un peu comme une femme à la beauté si parfaite qu’elle met mal-à-l’aise. Oui, UNE Rose m’apparaît comme LA Beauté dans sa forme originelle, sans détour, une beauté absolue, sans la moindre imperfection, un diamant sublime à l’éclat enchanteur.
Belle oui, une Rose l’est indubitablement, mais elle est si froide ! Elle m’évoque des paysages enneigées, des montagnes gelées et vierges de toute présence humaine, lointaines et inaccessibles. Une incarnation de Pluton, astre mystérieux aux confins de notre système solaire, blanc et désert.
J’aime porter une Rose, une ou deux vaporisations sur mon poignet, les soirs d’hiver quand le jour décline et que le vent souffle fort. Elle m’inspire le silence et une certaine tristesse, une nostalgie résignée qui jamais ne se plaint, imperturbable et polie.
Si elle était une femme, une Rose aurait quelque chose de fatal sans chercher à séduire, elle ne serait pas assez heureuse pour s’adonner à ces jeux-là, trop distinguée pour faire le premier pas. Si Iris Silver Mist est un hommage à Simonetta Vespucci, la plus belle femme de Florence à son époque, je verrais bien Madeleine, interprétée par Kim Novak dans le célèbre Vertigo de Hitchcock, porter Une Rose dans la première partie du film, où son aura intrigante, ses beaux yeux vagues et ses rares paroles ensorcellent le héros.
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par Opium, le 15 novembre 2014 à 15:52
Bonjour IrisFleur.
Merci pour cette superbe évocation de ce sublime parfum.
C’est exactement ce que j’adore lire ici sur AuParfum. ;-)
Encore un grand merci, c’est très beau.
Opium
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par lrisfleur, le 15 novembre 2014 à 19:59
Merci à vous cher Opium, pour vos mots toujours gentils et votre présence bienveillante sur le site !
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par Opium, le 16 novembre 2014 à 15:48
Merci à vous pour ce message qui me touche.
Et, nous arrêtons-là nos échanges de politesses... ;-)
Très bon dimanche après-midi à vous.
Opium
par Nymphomaniac, le 12 février 2014 à 22:15
En sortant du théâtre l’autre jour, une bourgeoise de type "intellectuelle de gauche nourrie aux spectacles vivants" est passée devant moi et j’ai immédiatement senti "Une Rose". Je savais bien que le sillage produit par ce parfum était merveilleux (une rose presque acariâtre, non sucrée, avec ses épines, sa terre, une rose vénimeuse et piquante...) mais je n’en avais pas encore pris conscience lors de la quasi-vidange de mon échantillon les mois derniers...
Par miracle, il restait encore 0,5 ml. dans l’échantillon que je croyais avoir vidé et j’ai retrouvé les mêmes sensations qu’avant, cette fois confirmées, à savoir :
4 **** : un sillage sublime (et intense, plus intense que PoaL d’ailleurs, alors que ce dernier est souvent considéré comme "la bombe", mais également plus "féminin" que ce dernier, pour moi)...
3 *** : ... du coup, je préfère le sentir sur autrui – quand bien même la rose est pour ainsi dire la seule fleur que j’aime en parfumerie, sauf que je n’en trouve jamais une à mon goût, sauf PoaL pour l’instant (sic)...
2 ** : ... et un parfum que je n’aime pas sentir à même la peau (ce côté "vinaigré" ou "truc synthétique qui pique" – qui disparaît ou plutôt se transfigure idéalement dans le sillage)
D’où mes 3 étoiles, moyenne de ces 3 "notes" :-) Mais bon, à suivre...
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par Opium, le 15 novembre 2014 à 15:50
Bonjour Nymphomaniac.
Réaction assez tardive juste pour dire qu’effectivement, le grand pouvoir d’Une Rose, c’est son sublime sillage qui semble happer toute personne qui s’approcherait trop d’elle.
Et, bonne "explication" de votre trois étoiles. ;-)
Bon samedi.
Opium
par Habit-Rouge, le 6 février 2014 à 20:40
Bonsoir quelqu un ou quelqu une pourrait me laisser un mot sur Rose Velours de Van Cleef ?
Merci ,,,
par Habit-Rouge, le 6 février 2014 à 00:02
Bonsoir à tout hasard puisqu il est question de reformulation .... Noir Epices aurait il subit un lifting..???!
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par Farnesiano, le 6 février 2014 à 10:22
Bonjour, Eric. Je crois que oui. Le Noir Épices actuel me paraît moins lumineux, moins riche et moins "vibrant" que celui d’il y a 7, 8 ou 10 ans. Il reste assez beau néanmoins quoique peut-être moins singulier, car sans doute a-t-il été beaucoup copié depuis... D’où un effet de surprise moins grand. Mais notre nez évolue, et le souvenir d’une forte émotion ancienne déforme parfois la réalité. Bref, il nous faudrait l’avis d’un spécialiste. Mais ce NE laisse derrière lui un bien joli sillage cependant.
Connais-tu Caravelle épicée de Frapin ? Un cocktail explosif d’épices multicolores dont cannelle, muscade, cumin, girofle, poivre, coriandre, piment, etc. Au début, ça part dans tous les sens. Jubilatoire ! A la fois sèche et chaleureuse, cette Caravelle épicée vaut surtout pour ses notes de tête et de coeur. Le fond s’affadit un peu, perd de son rayonnement. Certains le diront inabouti. Pour ma part, j’aime le sentir sur ma peau et le voir s’éteindre dans de notes douces au relent de vieux tabac séché.
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par eric, le 6 février 2014 à 11:20
Merci Farnesiano, un plaisir de te lire. Là j avais retrouvé un vieux flacon de Noir Épices dont il reste .... Des restes
par eric, le 6 février 2014 à 11:31
Farnesiano , Pour caravelle , jamais essayé mais tu m en donnes l envie avec ce tabac en fin de course , ça me tente !
J ai posté un message tout à l heure mais qui n a visiblement pas passé .... Te demandant de retester pour moi ce Jazz Club avant que j essaie de me le procurer, tout en sachant que c’est une histoire d affinités , de peau et tout le reste !.., ça serait cool ! Merci et belle journée Farnesiano !
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par Farnesiano, le 6 février 2014 à 19:21
Hello, Éric. Ai retesté Jazz Club cet après-midi. Sur touche, je sens surtout cet accord liquoreux vivifiant (orange/rhum/sauge/vétiver/tabac) et parfaitement mixte. Sur peau, mais la mienne est loin d’être idéale, le parfum me paraît s’assouplir et se chauffer vaguement mais en moins pétillant, moins joyeux, moins jazz en somme. On pourrait évoquer une fougère qui serait fruitée et sans lavande (c’est possible ? :-)) Entretemps, il a perdu, sur ma peau je précise, son côté joli côté tabac/cuir et ce fond manque pour moi de caractère... Au final, ce JC me rappelle par son petit côté mainstream, l’un ou l’autre masculin des années 80-90.
Si tu aimes un fond tabacé, oriente-toi plutôt vers Volutes de Diptyque, l’étrange et méconnu Speakeasy de Frapin créé par M-A Corticchiato (= Parfum d’Empire) ou encore le très classique Dolce & Gabbana pour homme (l’original, avant sa reformulation de l’an dernier, je crois). Pour les Bruxellois, le Tabac de L’Antichambre est vivement recommandé ! Dans un autre registre, le fabuleux Tabac Blond, très cuiré, de chez Caron demeure pour moi la référence absolue. Et Newyorker en parle divinement sur Auparfum. Bonne soirée !
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par eric, le 6 février 2014 à 20:04
Farnesiano , C est hallucinant j étais à l instant meme en train de lire un article sur Speakeasy !!!!
Pour tabac blond l ai testé et retesté et du coup impossible de décider ! En plus la vendeuse pas sympa du tout . Elle n avait rien d autre à faire mais j avais la désagréable sensation de l emm...... Bref il y a 2 ans suis venu à Bruxelles écouter une amie ds votre beau théâtre de la monnaie et ai découvert aussi une super parfumerie avec une super vendeuse ( compétente qui plus est....) qui m avait fait découvrir l oud de mona Di orio . Grandiose .
Le Tabac de l antichambre ????? Inconnu au bataillon ...... Il faudra que je refasse un petit tour dans votre jolie ville
belle soirée
par Frédéric, le 6 février 2014 à 11:33
lifting leger mais lifting oui, je me rappelle très clairement les notes de têtes presque perturbantes et qui ont maintenant évoluées vers qqchose de directement appréciable...pour moi c’est bien comme c’était ma partie problématique du parfum. Le corps n’a pas bougé, ou il est resté suffisamment proche de mon souvenir.
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par eric, le 6 février 2014 à 12:28
Frédéric tu parles bien de Noir Épices ? Mais qu est ce qui te déplaisait ds cette note de départ ?
Pour Iris silver , l ai acheté à l aveugle et j avoue avoir quelque peine à le porter car il reste sur moi cette note carotte qui n évolue pas
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par Frédéric, le 6 février 2014 à 15:02
C’était les turbulences de l’envol, le coté sure des épices mélangé à un aspect cacophonique. Les notes me conviennent mais je n’aurais pas parlé d’une "tête" pour ce parfum mais plutot d’une hydre (genre les Argonautes). Je le trouve maintenant plus direct et lisible et j’espère pas trop simplifié car malgré cette ouverture perturbante c’est pour moi l’un des meilleurs de la marque.
Oui Iris Silver Mist a clairement été reformulé aussi et j’ai eu exactement la même réaction que toi sur la version actuelle, la note de tête graine de carotte est accentuée et dure très-très-trop ? longtemps mais par contre la suite l’est aussi. Il tient magnifiquement bien et le coeur est toujours aussi beau voir même amélioré. J’hésite encore pq tous mes flacons sont anté-reformulation et je n’ai pas acheté - testé longuement la nouvelle version.
par Frédéric, le 6 février 2014 à 15:10
en général je trouve pas mal de Frédéric Malle...légèrement (restons objectif) allégés (dans les nuances ou la tenue selon les cas).
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par eric, le 6 février 2014 à 18:28
Frédéric je peux t envoyer quelques gouttes(!!!) d iris silver mist si tu veux !
Y a t il une possibilité de discussion privée sur ce site ?
par Opium, le 3 février 2014 à 20:29
Bonsoir à tou(te)s.
J’ai suivi ces échanges avec une certaine attention et je vais me permettre de compléter ce qui a été dit jusqu’à présent par les différents intervenants, à propos d’Une Rose (j’en profite pour souhaiter un joyeux retour sur auparfum à Soff), d’Une Fleur de Cassie et de quelques autres compositions des Editions de Parfums Frédéric Malle avant tout, puis à propos des reformulations en général. Quelques jours de recul m’auront été nécessaires avant de fournir le tableau clinique correspondant à chaque cas. (Mân dieu, on dirait mes premières années de psycho !)
Tout d’abord, comment va Une Rose ?
Moins bien que par le passé, mais, elle reste toujours bien meilleure que près de 99 % des parfums actuels.
Pour être plus précis en termes de description olfactive plus détaillée, elle a perdu un peu de son lustre et de son arrondi passé. Je rejoins ce que ressent Jicky, elle est un peu moins ronde, pleine et fondue. On y sent énormément en tête maintenant, comme dans beaucoup de solinotes autour de la rose, le géranium avec sa caractéristique odeur de citronnelle. Elle est un peu plus "rustre", ou, plutôt, rustique : moins sophistiquée, elle se rapproche par exemple de Rose Absolue d’Annick Goutal. On le sentait (le géranium) un peu déjà auparavant, tout comme on détectait, si l’on était particulièrement attentif, les strates de la construction d’Edouard Fléchier pour constituer sa rose, "LA" rose, comme on soulèverait les différentes feuilles d’un mille-feuilles avec une fourchette : citronnelle aérienne comme des pétales de printemps, géranium à la verdeur d’épines, pétales pourpres vineux évoquant la noirceur et la profondeur du passage de saisons entre été et automne, animalité lancinante de l’absolu évoquant la sensualité virant sexuelle de la rose, symbole de l’amour. Tout y était, mais assez fondu, assez bien soudé, pour que les strates ne se dé-solidarisent pas. Aucune latte du parquet virtuel de cette composition ne paraissait se décrocher dans le plan global de la composition. C’était une rose pleine, entière et absolue, pas sa tentative.
Dorénavant, on y sent aussi quelque chose d’un peu rêche, d’un poil plus rugueux, ce qui n’était pas le cas auparavant : si terre il y avait bien, elle était plutôt terreau meuble humide que terre sèche qui s’effrite sous les doigts.
On dit souvent de l’eugénol que c’est épicé et chaud. Cela est vrai. Mais, à la différence du clou de girofle qui apporte un rêche proche du jersey selon moi au parfum au ressenti que l’on a dans le nez, l’eugénol confère un maintien lui aussi, mais tout en souplesse et en rondeur. S’il structure un parfum, cet élément le fait avec une sorte de lustre. A la manière d’une laque cirée sur un parquet ou un meuble en bois qui le(s) vitrifie et lui/leur donne un aspect lustré, l’eugénol me semble apporter une brillance que ne fournit pas le clou de girofle, fournissant lui des aspérités et des irrégularités qui ont l’intérêt d’accrocher le nez. L’eugénol possède une rondeur, une douceur que n’a pas le clou de girofle bien que tous deux "réchauffent" la composition où on les place me semble-t-il.
C’est ce lustre qui lissait et donnait de la brillance qui manque un peu aujourd’hui à Une Rose. On y détecte, ainsi, de ce fait, mieux le géranium à la citronnelle pour ensuite y détecter une facette chyprée, jolie, mais qui intrigue moins que par le passé. Le parfum perd un peu de sa part d’exceptionnel et de sa patine. C’est drôle, Jeanne a classé justement ce parfum en "chypré" lorsqu’elle a écrit son article. J’avoue que, précédemment, j’aurais plutôt classé ce parfum simplement en "floral" au travers de mon ressenti personnel. La perte du lustre et d’un peu d’épaisseur dernièrement révèle la structure boisée moussue à odeur de truffe de manière plus sensible et flagrante. On y perd un peu en fondu.
Entendons-nous bien, les différences, si elles sont sensibles, sont loin de la catastrophe. Simplement, je porte Une Rose, de ce fait, je maîtrise bien mon sujet.
Disons que de 21/20, elle passe aujourd’hui à 18/20 : on a connu pires dégradations de notes dernièrement chez Fitch et Standard and Poors et on y a survécu... Une Rose est un peu moins harmonieuse et exceptionnelle sans, toutefois, sombrer dans le générique. (Mais, je suis plutôt indulgent par nature aussi, d’autres seraient bien plus sévères et intransigeants.) ;-)
Tout autre est le cas d’Une Fleur de Cassie. (Nous allons quelque peu digresser. Mais, il n’y a pas d’article consacré à cette fragrance sur auparfum, Sixtine sur AmbreGris lui avait rendu un très beau et vibrant hommage (assez difficilement surmontable), mais, étant donné l’état actuel de ce qui a été un chef d’œuvre, il ne sera pas forcément utile de s’attarder durant une chronique sur le site...)
La dernière fois que j’ai ressenti un tel crève-cœur, c’est quand j’ai re-découvert Opium au Sephora du Cour Saint-Emilion en 2010 (ou plutôt son massacre).
"Eviscéré", voilà ce que je me suis dit dans les deux cas.
"UFDC" était un parfum plein et entier, une sorte de bloc massif assez peu évolutif, d’une densité rare, dont la majesté résidait justement dans son absence totale de concession, dans cette masse florale d’une densité telle qu’on pouvait à peine voir au travers. La cassie, animale, dense, bestiale, et pourtant assumant le paradoxe d’être également tout à la fois altière, indifférente, vieillotte et sublime, était à mille lieues du gentil mimosa mignonnet fugace qui tente timidement de (nous) signifier la fin de l’hiver. Si le mimosa a des pompons duveteux en guise de grelots, la cassie possédait l’épaisseur de boules de pétanque. Et, c’était parfaitement parfait ainsi. ;-)
Aujourd’hui, en lieu et place du temple en hommage aux floraux aldéhydés poudrés animalisés des années 20 à 40, un floral plutôt verdoyant plus transparent aux accents 70’s. J’adore les 70’s. Et la Disco. Je suis assez 70’s et Disco. Mais, ABBA, les néons bleus, les boules à facettes, les pantalons pattes d’éph’ et les effets d’eaux florales vertes ne vont pas si bien à Une Fleur de Cassie.
En lieu et place du manifeste massif aux floraux vintage affirmés existe aujourd’hui un floral qui évolue, tel un drame, en quatre actes :
- Un envol floral assez vert, très délié, souple et aérien caractérise aujourd’hui le parfum ; plus transparent, cet envol respire un peu mieux que par le passé, la cassie y est peu présente. Cet envol plus sensiblement vert par des notes plus détachées fait irrémédiablement penser aux floraux verts des années 70. Ce serait presque plus lumineux et vif ici, donc, presque plus intéressant. Mais, ce sera le seul moment où le parfum y gagnera selon mon humble avis.
- Ensuite, c’est l’absolu de cassie, avec sa très caractéristique odeur mêlant impression de viande bouillie en sauce et de frigo rempli et froid (comme les armoires réfrigérées à sandwichs de Monop’). Si la matière est fascinante (organique et évocatrice d’images qui en sont éloignées, elle partage, avec l’immortelle qui sent la sueur âcre et le costus à odeur de sébum, la particularité d’être une plante qui parvient mieux à évoquer l’humain que l’homme lui-même...), la sentir à nue, comme écorchée vive, n’a que peu d’intérêt. La matière fascine avec son odeur viandeuse étrange, mais, elle dérange aussi. Rares sont celles et ceux qui veulent porter la robe à viande de Lady Gaga ! Et, si on porte un parfum, c’est pour avoir quelque chose de plus stylisé, de mieux habillé et construit qu’une simple matière diluée dans l’alcool, aussi belle soit-elle. Or, si la cassie intrigue, "belle" en soi ne me paraît pas le qualificatif le plus approprié à propos de l’absolu de la matière concernée : osée, dérangeante, complexe, inattendue, clivante, transgressive, surprenante sont autant de termes qui conviendraient mieux. (Qui s’attendrait à sentir un Tupperware de viande bouillie en sauce sortant d’un frigo à partir d’une fiole de matière première végétale posée sur touche ?) Elle fournit ainsi à la fois une sensation carnée, plus que charnelle, organique, à la dimension florale du mimosa poudré et vert. Mais, aucun besoin d’avoir l’impression d’être placé durant un cours d’olfaction à décomposer, triturer, analyser et disséquer une matière. C’est le travail du (futur) parfumeur, pas celui du/de la parfumé(e) qui cherche juste à sentir bon (et beau pour la version précédente de la "Cassie").
- Puis, arrive (enfin !) l’impression de reconnaître Une Fleur de Cassie, son poudré vintage entre altier et. chaleureux - fourrure. Mais, seulement après les deux précédentes étapes. Là, on parvient à déceler le parfum connu auparavant, ce qui n’est pas vraiment le cas durant les étapes précédentes.
- Mais, ce faisant, de manière spectrale au final. En effet, à peine a-t-on retrouvé la "Cassie" brièvement, que déjà on la perd à nouveau tant, en lieu et place d’un parfum épais, dense, consistant et opaque réside une aura transparente, spectrale, qui respire mieux, mais est translucide au point de paraître inexistante, altérée et éviscérée en somme. Fantomatique, elle sera la cassie de conclusion.
Le sillage, qui n’a jamais été hyper large tant il était compact auparavant (comme replié ou écrasé sur lui-même), s’améliore à peine, juste sur la tête plus rayonnante, avant de s’amincir cruellement pour être peu, voire presque pas, perceptible.
La tenue, qui faisait le tour du cadran sans problème, ne parvient plus à aller du matin au midi ni du midi au soir.
Frédéric Malle a déclaré avoir simplement modifié le mode d’extraction de la cassie pour passer à une nouvelle technologie plus high-tech (la distillation moléculaire semble-t-il). Si tel est bien le cas, ce seul changement a eu un impact énorme. Et, il serait, selon moi, la démonstration que, parfois, le mieux est l’ennemi du bien. ^^ (Je mets des symboles qui plaisantent, mais, l’état de ce parfum ne me fait pas vraiment soulever les commissures des lèvres...)
Je n’apprécie pas la nouvelle version de ce parfum, avec ses hauts et ses bas, ses nouveaux tours de grand huit, ses variations où le trop peu, surtout, s’exprime... Je préférais la radicalité précédente d’une beauté passée avec ses rides qui ne cherchait pas, telle la plupart des stars actuelles à tant chercher à avoir l’air jeunes qu’elles en finissent par ressembler à un mutant entre Roswell, un oreiller trop remplumé et un chat. Sauf que dans le cas de la "Cassie, les retouches ne la font pas ressembler à un "pillow face" trop gonflé à l’hélium, mais plutôt à un visage trop émacié ayant subi trop de liftings dans les années 80, squelettique, anguleux et osseux sous son masque facial un peu figé.
Bien entendu, des effets de macération peuvent jouer expliquant une partie de la profondeur perdue, mais, il y a trop de "petites choses", une sorte de cumul, qui me fait croire à des variations importantes.
Abordons maintenant un chouilla les reformulations.
A propos de ce que disent ou pas les vendeurs, il s’agit peut-être souvent juste de l’expression d’un inconfort face à une situation, celle d’un(e) client(e) qui vous annonce un état de fait, qu’ils ne maîtrisent pas ou peu selon ce qu’on veut bien leur dire ou non dans leur hiérarchie. Les vendeurs sont, bien souvent, les derniers informés. S’ils ne s’expriment pas, peut-être est-ce tout simplement car ils ne savent pas quoi penser dans certains cas ou pour éviter de dire une erreur ou une fausseté. Bref.
Quant à la possibilité de reformuler pour des raisons de coûts, au moins, soyez rassuré(e)s, pas chez Frédéric Malle ni certaines autres marques. Ils augmentent suffisamment leurs tarifs, par ailleurs, pour ne pas avoir à baisser leurs coûts. Je pense qu’une certaine vision bourgeoise veut que certains, dont Frédéric Malle, préféreraient manger leur chapeau plutôt que de faire "comme les autres", le mainstream économe à 2,50 euros le flacon vendu 100 ! En revanche, une volonté de modifier l’esthétique d’un parfum, là, peut-être... Et, le besoin de préférer se soumettre à une reformulation difficile plutôt que de supprimer un parfum qui est vendu, cela, évidemment, oui (c’est bien de cela dont il a été discuté ici).
On peut lire, ici et là, depuis fort longtemps, que Carnal Flower aurait été reformulée. Or, si son succès commercial est bien supérieur à celui d’Une Fleur de Cassie, ce qui probablement explique la plus grande attention qui lui est portée, je ne peux que rester circonspect à l’égard de cette question des reformulations tant dans certains cas il est difficile de déceler la vérité. Tant de commentaires pour Carnal dont on n’est pas sûr même si un fort doute persiste alors que presque rien est dit sur UFDC (on croirait l’abréviation pour une association de défense des consommateurs ^^) dont la "retouche" est pourtant indéniable. Dans un cas, un point d’interrogation reste en suspens ; dans l’autre, une certitude affirmée d’un changement autour duquel on n’échange presque pas. Pourtant, il a beaucoup été échangé autour d’une incertitude dont on ne sait où se situent les curseurs de la rumeur et de la paranoïa et presque rien concernant un élément bien plus sûr donc. Cela m’étonne, je dois bien l’admettre.
Tout cela, depuis des années, avec tous ces changements qui ont lieu, mais dont on s’entend affirmer de manière péremptoire avec un ton cassant que "Mais, nâân madame, ça n’a pas bougé, c’est votre (vieille) peau (usée) qui ne tient plus les parfums et votre nez qui s’est habitué !" (Cela est parfois vrai, mais, pas systématiquement...) Mais, bien entendu... Tout cela, donc, a tendance à rendre un peu parano. Quand nous ment-on ? Quand a-t-on raison ? Où se situe la vérité ? Pire que les saisons d’X Files ! ^^ (La prochaine fois qu’on me fait le coup du "Mais, pââs du tout !", je pense que la gifle risque de partir avant que je la contrôle... ^^)
A propos des parfums Frédéric Malle : ils sont très beaux (pour la très grande majorité) ; certains sont, ou ont été, les meilleurs dans leur genre. Mais, élaborer un grand parfum, cela implique souvent quelques mêmes tics nécessaires à la création :
- c’est, souvent, d’utiliser des formules très équilibrées, maîtrisées, où chaque élément s’équilibre dans le système constitué avec les autres éléments dans une équation juste mais difficile à obtenir ;
- souvent, au contraire, d’utiliser des formules avec des surdoses d’un effet ou d’une matière, ce qui va créer un fort impact ;
- souvent encore d’user de beaux matériaux dont les naturels qui comportent des centaines de molécules différentes. Or, plus il y a molécules, plus grandes sont les chances que certaines soient visées par l’IFRA (la rose en est le meilleur exemple !).
Or, l’IFRA recommande de réduire l’exposition globale en évitant les surdoses de matières. Or, enfin, justement, les parfums Malle, pour affirmer leur superbe caractère sont à la fois surdosés en naturels complexes et composés par surcharge d’un ou plusieurs effets par blocs dans un même parfum et possèdent, souvent, un équilibre initial dû au talent de son concepteur qui est fragile.
Donc, oui, les parfums ont changé, et pas forcément en mieux.
Mais, dans quel état seront-ils dans 5 ou 10 ans ?
Je ne souhaite pas être alarmiste, mais, les recommandations de l’IFRA, si elles visent la sécurité allergique des personnes, auront inéluctablement pour effet de toucher d’abord les parfums à haute valeur ajoutée artistique de par les moyens mêmes nécessaires à la constitution d’un grand parfum ! C’est malheureux, mais les soupasses fruitasses muscaillées insignifiantes actuelles ne seront que peu touchées : en jouant une partition petits fruits + petiotes fleurs diverses méconnaissables + patchouli cadavérique mais "safe" + petite vanille + petits muscs lessiviels + gros caramel calorigène mais "safe" lui aussi, là, on ne prend pas beaucoup de risques, tout est dilué, ET le parfum (insipide) ET le ressenti qui va avec ET le risque de sentir modifié (même si reformulation il y a, l’impression globale survivra : on peut toujours retirer un légume dans un potage 15 légumes, l’impression globale de goûter à de la soupe du jardin restera...).
C’est malheureux, mais la beauté est à la fois plus complexe à composer, plus exigeante et donc difficile à appréhender, mais aussi plus fragile à préserver dans sa forme initiale...
Seule solution : "STOOOOOCKS !" ;-)
Sur ce, après ce gigantesque pavé aux analyses millimétrées que j’espère utile(s), je vous souhaite une excellente soirée.
Opium
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par Iris, le 3 février 2014 à 21:58
Merci beaucoup Opium pour cette intervention, très instructive. C’est toujours un grand plaisir de vous lire !
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par Opium, le 5 février 2014 à 15:42
Bonjour Iris.
Ce que vous avez écrit est super gentil.
Surtout que, là, c’était à la fois un peu long et assez technique. Mais, il s’agissait pour moi d’être le plus précis et juste possible... ;-)
Merci pour votre message.
Passez un(e) bon(ne) après-midi.
A bientôt.
Opium
par doudou, le 3 février 2014 à 22:07
Bonsoir Opium, merci pour votre analyse très complète de la situation....
J’entends complètement votre réflexion quant au risque amplifié de déformation des œuvres les plus complexes et subtiles...après, la stratégie de stockage en mode écureuil n’est pas si simple...car de toute façon ce n’est que repousser l’échéance, et qu’il faut être sur de son choix sur le long terme !
Concernant les EdPFM, pensez vous que Lipstick Rose ait pu souffrir d’une reformulation ? Je l’ai acheté la semaine passée, il est merveilleux, poétique, saisissant toujours. Mais les notes de fond n’évoluent pas comme dans mon souvenir, moins rondes, le côté cireux me semble moins persistant au profit d’une facette légèrement foin/miel ( Tonka ?) Il me semblait que l’aspect texturé bâton crémeux de rouge avait une tenue à toute épreuve, et qu’un pschitt ou deux embaumaient encore en fin de journée...ce n’est plus le cas et cela m’interroge...
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par lolo, le 4 février 2014 à 09:49
Exact...il s’est plastifié ! Vous l’avez donc remarqué ! Je suis contente.
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par doudou, le 4 février 2014 à 11:50
Bonjour Lolo !
Votre message me rassure....à chaque fois que j’ai ce genre d’impression je me dis que mon nez me joue peut-être des tours, que je psychote...ça fait du bien de voir que d’autres ont repéré le changement...peut-être également dû aux nouvelles réglementations ??
Cela dit, LR reste à mon sens un parfum magnifique de poésie et de justesse, émouvant et à mille lieux de tout ce qu’on sent dans le métro ou à ma chorale...!
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par lolo, le 4 février 2014 à 15:58
Oui, cela peut arriver que l’on psychote ou que le nez, habitué à une fragrance, ne distingue plus aussi nettement les notes et strates du millefeuille (pour reprendre l’image d’Opium). Toutefois, il arrive aussi que nous ne nous leurrions pas et que des changements, aussi infimes soient-ils, se détectent.
Faisons nous confiance. Et ce site est là pour confirmer ou infirmer nos ressentis.
Malle est un Grand et ses parfums sont beaux. En cela, je suis bien d’accord avec vous. Lors de ma prochaine virée parisienne , j’irai replonger la truffe dans les cornets !
Bien à vous Doudou
par Opium, le 5 février 2014 à 15:50
Bonjour Doudou.
Merci beaucoup à vous aussi pour votre gentil message.
Il est vrai que la "stratégie de l’écureuil", comme vous la décrivez justement et de manière assez imagée et rigolote, comporte deux écueils : elle est coûteuse à un moment T et elle ne fait, effectivement, que reporter l’échéance du pire.
Mais, je vous avoue que, si j’avais su ce qui allait arriver à cette pauvre Cassie, j’en aurais stocké ce que je pouvais. Il ne reste plus qu’à espérer que, comme cela arrive en ce moment chez Guerlain, la prochaine production aura récupéré un peu de coffre et de corps. Mais, comme ce n’est pas vraiment un best-seller (#euphémisme), cela n’arrivera pas avant un bon moment. :-(
Votre description est très précise à propos de Lipstick Rose. Je vous avoue que, le connaissant peu et ne l’ayant porté qu’une seule fois (avec plaisir, car les parfums bâtons de rouge à lèvres, j’aime bien cela aussi), je vais m’abstenir de donner mon avis.
Mais, comme le dit justement Lolo, (s’il faut parfois se mettre en doute), il faut aussi savoir se faire confiance lorsque l’on est amené à s’interroger. ;-)
Je suis content qu’elle ait pu vous aiguiller un tout petit peu.
Bonne fin de journée.
Opium
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par doudou, le 5 février 2014 à 22:05
Merci Opium pour vos propos toujours gentils et chaleureux...
Je suis bien triste car, si je connais certains Malle depuis un moment, je n’ai porté mes narines que récemment sur Une fleur de cassie...que j’ai trouvé poudré sans sucre, une sorte de doux-amer. C’est donc la version " ombre d’elle-même" que j’ai découverte....
:-(
Je prie pour que ces normes déprimantes prennent fin....au final, des têtes pensantes prennent des décisions dont la principale conséquence est la plaie de notre monde : le nivellement par le bas. Vous avez brillamment démontré comment ces normes ne peuvent abîmer que ce qui est assez beau pour être abimable....
Mais je garde espoir, car j’ai la maison Malle en haute estime : j’ai confiance dans la droiture de la démarche de cette marque, et je me dis qu’ils feront le maximum pour leurs créations...il y a une sincérité chez eux je trouve...
Oui je vis dans le monde des bisounours, en même temps je m’appelle Doudou hein !
Et là ce serait le moment de faire un petit bisousbisouskeurkeur avec voix sucrée pestouille (il paraît que vous le faites super bien mais je suis sûre que je vous fais concurrence !)
par lolo, le 4 février 2014 à 10:06
Opium, vraiment bravo ! Quelle analyse magistrale et si juste ! Mais facile a comprendre, tant vos images sont parlantes ! C’était un plaisir de vous lire, et le pavé n’est pas indigeste !
Au fait, hier soir à la chorale, ma voisine de gauche portait un parfum qui me tournait l’estomac....Je me doutais un peu du nom du coupable : oui, LVEB ! Ce fut une soirée difficile....
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par Opium, le 5 février 2014 à 16:04
Bonjour Lolo.
Merci, merci ! Je ne suis pas sûr de mériter tous vos éloges, mais, cela fait bien plaisir. ;-)
Surtout que, s’il n’était pas indigeste, c’était bien un pavé ! Si, en sus, j’étais compréhensible, alors cela fait un Opium heureux. ;-)))
Je suis navré pour votre souci durant voter soirée à la chorale : on en parle souvent avec des perfumistas, c’est une véritable invasion. "Poubelle La Vie", avec sa trèèès bonne place dans les ventes et son sillage inratable, nous pourrit le nez et la vie au moins une fois par jour en ce moment, que ce soit dans le métro ou le bus souvent, ou au resto, au ciné ou en concert parfois aussi. Et, avec sa surpuissance, il est tenace en plus d’envahissant le bougre : le soir, il résiste aussi bien qu’en début de journée.
Et dire qu’on s’est plaint d’Angel, Kenzo Jungle, Poison et Opium... Envahissants, oui. Potentiellement écœurants, okay en surdose comme toujours... Mais, eux, ils étaient complexes et plutôt beaux... Bref.
Moi aussi, je n’en peux plus de "La Guitoune à Bonbecs", le sucre caramélisé, c’est rigolo dans la Danette et dans la rue, dans les grands boulevards en hiver en allant dans les grands magasins. Mais, sinon, basta !
Et, je crains qu’on doive faire avec un bon moment.
Moi, j’ai trouvé un bon ami pour lui faire fermer son sillage à "LGàB" : Portrait of a Lady ne se laisse pas trop envahir par les milliers de litres de sirop de glucose... ^^
Bon courage à la chorale... Dîtes à la personne (si vous le pouvez et osez bien entendu), peut-être, qu’il y a des choses avec beaucoup plus de personnalité, autant de présence (signature olfactive forte, tenue, densité et sillage), mais qui sont (bien) plus raffinées... ;-)
A très vite.
Opium
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par lolo, le 5 février 2014 à 18:19
Moi aussi, j’adore POaL..je ne m’en lasse pas...je vois du carmin, une brassée de roses carminées et veloutées. Je le porte comme un joyau : la tenue doit être en adéquation.
Quant à la personne aspergée de cet attentat au nez, il ne m’est malheureusement pas possible de lui suggérer autre chose, elle y serait imperméable, et nous ne sommes pas intimes.
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par Jicky, le 5 février 2014 à 20:26
La dernière fois Opium avait mis PoaL en quantités Opiumesques pour aller au cinéma. J’étais arrivé 5 minutes après lui et quand je suis rentré dans la grande salle, j’ai direct su que c’était la bonne, la salle entière sentait PoaL ! Alors qu’il était tout à l’opposé. Incroyable. Ca m’a fait rire.
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par lolo, le 6 février 2014 à 08:53
C’est tout notre Opium ça...!
On le suit à la trace semble t-il ! Va devenir un vocabulaire de référence : "un parfumage opiumesque ". Mais il n’y a pas d’attentat au nez avec PoaL !
par Farnesiano, le 6 février 2014 à 15:34
Avec retard, merci mille fois, Opium, pour toutes précisions : on comprend mieux la spécificité des parfums "édités" par Malle, ce qui fait leur valeur mais aussi, leur fragilité. N’en possédant que quatre (Vétiver extra, Dans Tes Bras, Iris Poudre et l’Eau d’Hiver), je regrette aujourd’hui de ne m’être pas ruiné il y quelques années afin de compléter ma collection, parution après parution. En plus, ils semblent bien résister au temps. Nous faut-il donc acheter au plus vite les Géranium, Portrait of a Lady, Parfum de Thérèse, En passant et autres Lys Méditerranée avant que ceux-ci ne soient revisités ? Une chose est sûre : la publicité faite autour de la marque, le bouche à oreille, les stars qui ne jurent que par elle, et plus que tout, la qualité des parfums, tout cela a bien aidé la parfumerie dite de niche à se "populariser", à nous familiarier avec ses meilleurs créateurs et à susciter des vocations dans ce domaine illimité. Merci à ce fameux éditeur !
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par Blanche3, le 30 septembre 2024 à 19:10
Bonjour à tous
je suis à la recherche d’un parfum qui sent les roses rouges. Comme red roses de Jo Malone sauf que le séchage fait trop pot pourri et ne me plait pas. Je n’ai jamais senti Une Rose… pensez vous que cela sente pareil ? J’ai pensé à rose rouge de Van Cleef and Arpel mais quand je lis confiture, j’ai peur que ça sente le loukoum..
or c’est véritablement l’odeur des roses rouges que je recherche. Un peu sucrées oui mais très naturelles. Avez vous des idées à me suggérer ? Mercii ☺️ ?
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par Farnesiano, le 1er octobre 2024 à 17:49
Bonsoir Blanche3,
Je ne connais mal l’odeur des roses rouges, il y en a tant ! Est-ce la Baccara , la Meilland ou la toute petite rose rouge assez commune dans les jardins de campagne ?
La Rose Rouge de Van Cleef que vous citez est fruitée, oui, assez jolie mais très framboise, elle remplace dans la collection extraordinaire la Rose Velours - que par ailleurs je préférais. Testez-la néanmoins.
D’autres pistes à explorer chez Juliette has a gun, chez Molinard et surtout dans la grande et merveilleuse gamme des Parfums de Rosine. Mes coups de cœur sont La Rose de Rosine, Une Folie de Rose et Rose d’Homme, cette dernière, cuirée, se situant bien loin de vos préoccupations ;) Malheureusement les boutiques de cette marque ne couvrent pas tout le territoire. Vous reste heureusement la possibilité de commander sur le site une boîte de 10 échantilons au prix de 30 €.
Bonne découverte !
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par Blanche3, le 1er octobre 2024 à 21:56
Merci. Je ne m y connais pas assez en rose .. j’ai le souvenir d’une rose rouge sombre de mon enfance qui avait un parfum puissant et sucré. Assez addictif.
Je devrais refaire un tour en jardinerie ^^
Je vais me pencher sur vos suggestions et surtout les parfums de Rosine. Surtout si on peut commander des échantillons . J’ai lu aussi que rose opulente de MPG se rapprochait bcp de la véritable rose fraîche. À tester ou à éviter si je ne veux pas l’odeur terreuse d’un pot pourri ? Merci beaucoup !
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par Farnesiano, le 2 octobre 2024 à 10:09
Une piste de recherche parmi d’autres : tout simplement le glossaire d’Auparfum !
https://auparfum.bynez.com/Rose
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par Blanche3, le 2 octobre 2024 à 20:50
merci Farnesiano ! Une revue c’est top. Voilà de quoi occuper une soirée ou deux !
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par Samo, le 22 octobre 2024 à 10:05
Bonjour Blanche, je passe une peu tardivement par vos échanges et ne peut m’empêcher de réagir, car si je n’ai pas de connaissances horticoles très pointues sur les roses ni encyclopédiques sur les parfums à la Rose, c’est une de mes notes préférées et votre recherche me parle, effectivement, je pense que Une offre une approche à la fois naturaliste et idéalisée de la rose rouge fraichement cueillie, sa qualité est incomparable ; en évoquant al rose dans le parfum impossible de ne pas citer Portrait of a lady que vous connaissez sans doute déjà , avec son explosion enivrante d’absolu de rose, mais qui s’éloigne sans doute de votre quête avec son vortex -sublime -d’encens et patchouli qui nous plonge dans l’Orient, ce n’est plus un soliflore ; et pourtant la rose y règne en majesté et les délicates notes de framboise et cassis soulignent merveilleusement l’aspect presque sucré que vous évoquez . J’ai eu l’occasion de sentir à plusieurs reprises Élisabethan Rose chez Penhaligons qui selon moi explore l’univers de la rose rouge, de façon peut être un peu plus désuète, mais qui reste élégant, puis dans un autre registre, plus rose que rouge, j’ai trouvé que Rose de Paul Smith s’approche formidablement d’un bouquet hyper-réaliste, très frais. Certes avec une qualité de tenue et de projection bien plus timide que chez Frederic Malle, mais le faible prix est adéquat… A ma connaissance aucun n’arrive à la cheville du chef d’œuvre de Fléchier…
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