Quel parfum portez-vous ?

L’Eau mixte de Patricia de Nicolaï.

Lilac City de D.S. & Durga.

Exclusif Bergdorf Goodman. Pour la petite histoire le parfum fût lancé en 2020 à 50 exemplaires. Il s’agit de la réédition 2023, toujours en exclusivité "Bergdorf" mais cette fois également vendue sur le site. D’après le représentant de la marque à Bergdorf Lilac City est toujours produit en petite quantité, qualité des matières premières oblige. Il a évoqué un absolu d’essence de lilas, je suis toujours sceptique quand on me vend ce genre de chose, toutefois le parfum est exceptionnel. Il ne m’en fallait pas plus pour justifier l’achat d’un flacon. J’ai laissé mon avis sur le site Fragrantica pour ceux.elles que cela intéresse. David Moltz est un parfumeur amateur à l’origine et fort talentueux. On reconnaît bien son style. Il y a comme une base commune "D.S. & Durga" dans la plupart de ses parfums que j’aime particulièrement. C’est toujours un peu "dark & sexy". J’ai été gâtée en échantillons dont le tout dernier Black Magenta qui vient de sortir, décrit comme un peu trash et classieux à la fois. La note pineapple est magnifique. Et si ce n’était pas tout, mon neveu qui a 15 ans et est scolarisé au prestigieux Léman Manhattan Preparatory School (65 000 USD par an) ressemble comme deux gouttes d’eau à David Moltz ! Bien ravie d’avoir fait cette découverte. Un parfum que j’ai déjà porté trois quatre fois et qui va forcément m’accompagner tout au long du printemps.

Aujourd’hui, c’est le regretté One Love de Jean-Louis Scherrer. Quelle douceur, quelle beauté ! Il me reste la moitié d’un flacon que j’essaie de faire durer..

Héliotrope d’Oriza Legrand : un beau floral poudré amandé et un peu mimosa pour accueillir bientôt le printemps !

Divine vanille découverte gràce à vous..il est beau , il m ennivre et ravit. Jolie canelle qui se mèle a une vanille ambrée .. cette odeur me conforte dans la recherche de vanille ..il me rappelle un cocon, un endroit oû il fait bon vivre tout en aillant cette petite note qui le différencie.. certains moments il me rappelle un peu les épices de Sensuous que j aimais tant, ...comme vous me l aviez dit..le prix est si doux qu on ne peut que craquer pour un parfum aussi joliment réalisé

Rose Lavande de Fragonard

Amber Empire d’Atkinsons, échantillon d’une création de Maurice Roucel dont on reconnaît la patte dans cette vanille ambrée d’une belle rondeur et d’une incroyable douceur. L’auteur de l’Instant de Guerlain, de Tocade, de Dans Tes Bras, de 1 + 1 Hong-Kong Oolong... sait y faire décidément dans cette veine confortable et apaisante, non sans créer parfois quelque trouble dans notre émotion.

Parce que tout m’ennuie en ce moment... "Divine" de Jean-Paul Gaultier. Certes, le parfum surfe sur la vague "Alien Goddess" de Mugler, mais en apportant quelques éléments intéressants. Le parfum est construit autour d’un accord lys marin meringue avec quelque chose de savory qui n’est pas sans rappeler Womanity. L’empreinte Mugler est décidément omniprésente entre l’image Gold de la campagne de pub, le packaging, les références olfactives... Si "Alien Goddess" tire plus sur le côté coconut/beachy facile, "Divine" a un peu plus de complexité. Alors voilà, j’ai craqué pour un flacon, d’autant plus qu’il est magnifique avec son corset iconique du Blonde Tour de Madonna et ses rondeurs à la Kardashian. Voilà, histoire de faire un break avec des parfums beaucoup plus"sérieux" qui forment la grande majorité de ma collection.

Rosca Ametlla, le gourmand délicat de Nolença.

"Shocking" extrait d’Elsa Schiaparelli. 3 petites gouttes, mises hier sur le tissu de ma manche. J’apprends à le doser, pour peut-être sortir un jour avec.

Cette fois, "Shocking" est civilisé.
Son accord de tête a débuté par une transition "rose rouge - bonbon - œillet". Il s’est prolongé par un cœur "rose jasmin à la "Joy" - foin du narcisse - animalité du miel". Là il atterrit rondement sur un fond chypré ambré, réchauffé par d’autres notes animales. Pour le fond, on est entre "Vol de nuit" extrait, et "Antilope" extrait de Weil.
("Antilope" est une sorte de "Calèche" d’Hermès, dopé avec plus de civette et de castoreum. Les frères Weil vendaient des manteaux. Dans leurs parfums, ils assumaient de mettre le nez dans la fourrure).
Sur la fin, "Schocking" finit par ressembler à ma propre odeur corporelle, je ne retrouve plus la délimitation. Sur ce point, il me rappelle "Musc Koublaï Kahn".

Parfois, "Shocking", c’est la fête du slip.
Quand j’ai reçu le petit flacon, au moment où j’ai testé le parfum, le joint d’étanchéité est parti en miettes. J’ai réussi à transvaser son contenu, non sans avoir taché des mouchoirs en papier.
En sur-application, le miel et la civette ont court-circuité le parfum. Le miel s’est mis à sentir la salive et le phénol. Civette, ambregris, castoréum et aldéhydes ont fusionné pour sentir la culotte sale. Tâche de pipi, drap après une nuit de noce, et fumerolles cuirées.
Le narcisse et l’œillet -la rose et l’huile essentielle de clou de girofle- se sont transformés en cognac flambé. Les accords floraux rétros ont cessés d’être sages. Les fleurs se sont transformées en pétroleuses, en Melissae qui essaiment le feu, se recroisant souvent autour de leur facette gasoil.

Crasse et classicisme. Habits de luxe et exhibitionnisme. Essence et inflorescence. Liberté saisie et vie consumée. "Shocking" est traversé par une beauté insurrectionnelle et joyeuse.

"Shocking" fonctionnement donc étrangement mieux quand on en met plus. On cesse de détecter les notes sales individuellement, elles gagnent une cohérence abstraite dans le maelstrom qui lui sert de sillage. À la manière de Mae West, qui a inspiré cette création, on peut faire dire à cette fragrance "Quand je suis bonne, je suis très bonne, mais quand je suis mauvaise, je suis encore meilleure".

(Merci à Anatole Lebreton et son blog civetteauboisdormant, sans qui je n’aurais pas osé acheter ce flacon à l’aveugle. Ce flacon aurait pu contenir un simple liquide coloré. Mais j’ai été vite rassuré en le débouchant, vu la bête.)
(Je me surprends à trouver des héritages de "Shocking" : dans l’accord de tête et de cœur du premier "Voile d’été" de Mathilde Laurent pour Guerlain (rose façon sirop de grenadine, en contrepoint d’un œillet très sec, sur un fond poudré boisé qui sent la brique rouge cassée et les canicules) ; dans "Ce soir ou jamais" d’Annick Goutal (Rose narcisse et miel évolue au fil de l’effet de l’ambrette : alcool de poire en tête, salive en cœur, et note animale végétale en fond) ; dans "Tabac tabou" (miel, narcisse, aldéhyde propre, cuir, et évidement du tabac) ...)