Quel parfum portez-vous ?

Santal Blanc, de Serge Lutens. Un parfum qui assume, qui ne demande rien, qui ne s’excuse pas. Dans un monde où tout sent la stratégie marketing, ça fait du bien de tomber sur un truc qui sent… autre chose. Même si, au fond, c’est peut-être ça, la vraie provocation.

Santal blanc, Serge Lutens.
Un santal indien, lactonique, presque vivant. La cardamome et la cannelle y brûlent sans flamme, comme une braise sous la peau. Discontinué, donc rare. Précieux. Santal Blush de Tom Ford en est l’écho le plus fidèle. Mais un écho adouci, reformulé, rendu plus floral avec le temps. Il plaît, il console, il ne surprend plus. L’un est une révélation, l’autre une alternative. Aujourd’hui, j’ai choisi la révélation. Heureusement, il me reste deux flacons neufs et un entamé, de quoi prolonger l’illusion encore un peu.

Carré Blanc de Guy Delforge, parfumerie indépendante située sur les hauteurs de la Citadelle de Namur (Belgique) dont les magnifiques caves historiques assurent aux parfums une conservation idéale.
À la fois baroque tant il est complexe et très français dans son classicisme revendiqué, ce chypre nous fait voyager entre un floral vert, un bouquet d’iris et de fleurs blanches, rehaussé d’épices, et un fond de patchouli, cèdre et vétiver, qui s’épanouit sur une mousse de chêne aux notes subtilement cuirées. Somptueux !
Je ne parviens plus à quitter mon écharpe...

"Over the top" de Lancôme. Je faisais partie de ceux que "La vie est belle" a fait fuir mais ça c’était avant. Ce parfum m’a réconciliée avec cette maison, un cousin de "L’ombre dans l’eau" avant sa reformulation où le jasmin, la feuille de tomate et la rose se conjuguent à la perfection ! On est clairement sur un parfum plutôt qu’une cologne avec une tenue et un sillage impeccable. Ça sent le jardin après la pluie, c’est végétal, sensuel, un floral vert bien loin des sucreries écoeurantes auxquelles Lancôme s’est adonné depuis plusieurs années et c’est une très bonne nouvelle ! À un prix totalement raisonnable car j’avoue que je n’en peux plus des parfums de niche à 300€ (et pas que dans la niche d’ailleurs). Bref cette sortie gagne à être connue !

Ambre de Mona di Orio.
Doux, profond, poudré, presque maternel.
Élégant bijou, à l’éclat discret mais prolongé, à porter, à partager dans l’intimité.
Faussement simple et simplement beau.
PS. Très heureux de retrouver Auparfum, un long moment inaccessible.

Patchouli XO² de H. Payan.
Pour ceux qui connaissent déjà Patchouli 1854, on est un réel cran plus boisé et concentré. De retour sur le site, pour le moment.

Ambre de Mona di Orio.
Doux, profond, poudré, presque maternel.
Élégant bijou, à l’éclat discret mais prolongé, à porter, à partager dans l’intimité.
Faussement simple et simplement beau.

Absolue d’Osmanthe de Perris Monte Carlo. Un très joli parfum fruité cuiré qui est à l’osmanthus ce que la fleur d’oranger était à Ozkan de Sylvaine Delacourte. Un parfum en clair-obscur que la note fruitée de l’osmanthus illumine. La fragrance a le velouté d’un cuir tout doux, très élégant. Il évoque aussi Barénia qui fait aujourd’hui même l’objet d’une critique sur Auparfum. La formule a l’air plus courte (du moins est-ce mon ressenti), mais le parfum est très élégant, boisé, sans doute plus adapté à la saison fraîche. Parfaitement mixte au demeurant. Vive l’odorat ! Surtout pour qui, comme moi, lutte contre rhinite et bronchite automnale.

Bonjour aux amateurs de patchouli, Farnesiano, DomfromBe, Don Salluste ... et les autres ! Je mets mon grain de sel dans l’histoire. Côté patchouli "chaud", je mentionnerai un Patchouli d’Obvious, amandé, élégant, plutôt sage, mais aussi Click song d’une Nuit Nomade, plus ample et chaud encore. Mais mon préféré d’entre tous, c’est le patchouli "froid" Carine de Carine Roitfeld. J’ai été suffisamment critique sur le visuel pour me rattraper ici. J’ai pu acheter cette merveille d’occasion et pour moi, c’est LE patchouli. Une splendeur qui gagnerait à être connue ... si elle n’était pas autant pénalisée par le caractère confidentiel, modeux, pointu, snob et même assez ridicule de la communication qui l’a entouré. Mais c’est une véritable "tuerie" ! :-))