Auparfum

Poison Girl, fille indésirable

par Jeanne Doré, le 24 décembre 2015

La saga Poison n’a pas dit son dernier mot...

Après la suppression de la dernière déclinaison Midnight Poison, on en aurait presque oublié que c’était évidemment pour laisser la place à une petite nouvelle... Eh bien, la voilà : en janvier, Dior lancera Poison Girl, un nouveau chapitre de l’histoire Poison, qui, comme son nom le laisse deviner, s’adressera aux jeunes filles, plutôt "rebelles, féministes et qui suivent leurs rêves". (Toute ressemblance avec des parfums existants est bien entendu totalement fortuite)

Pour composer ce "floral sucré-amer", François Demachy a utilisé de l’orange amère de Sicile, de la rose de Mai de Grasse, de la rose Damascena, de la vanille et de la fève Tonka du Venezuela.

Et parce qu’un parfum pour jeunes filles n’est rien sans son égérie, ce sera à Camille Rowe d’incarner cette jeune femme un peu "provoc", posant la clope à la main devant un panneau "no smoking, no Poison", reprenant la célèbre inscription affichée à l’entrée de certains restaurants new-yorkais, au moment du lancement du premier Poison.

Bon, je ne vais pas vous mentir, j’ai d’abord cru à une farce de premier avril en voyant cette annonce de lancement. Mais comme on est le 24 décembre, cela ressemble plutôt à une surprise pour Noël, ce genre de cadeau mauvais goût que l’on n’a jamais demandé, et pour lequel on se sent obligé de s’extasier alors qu’on réfléchit déjà à la manière la plus rapide qu’on trouvera pour s’en débarrasser.

Après Miss Dior et Eau Sauvage, c’est donc au tour du cultissime Poison de se voir dérober sa légende, au service d’une nouveauté que l’on a même pas besoin de sentir pour deviner déjà ce qu’elle est. Un déplorable “me-too”, triste ersatz des best-sellers du moments qui nous crie « moi aussi, moi aussi je veux ma place ! »
Combien de temps encore les équipes marketing pensent-elles pouvoir bluffer les clients à coup d’énumération des toujours mêmes composants et de leur provenance exotique ? Auraient-ils par hasard un générateur de descriptions automatique ? Cocher la case : "Bergamote de Calabre" ou "Orange de Sicile" ? "Fève tonka du Vénézuela ou Vanille de Tahiti" ?

Ne comprennent-ils pas qu’ils tiennent les rênes d’une des plus belles maisons de parfumerie du monde, regorgeant de chefs-d’œuvre olfactifs dignes de grands tableaux, et qu’ils la traitent parfois comme une vulgaire marque de lessive qui lancerait sa variante "fraîcheur muguet du printemps" parce que le concurrent viendrait de le faire ?

Ne comprendront-ils jamais que le parfum, ce n’est pas de la lessive ? Le parfum c’est de l’émotion, des sensations, des souvenirs, de l’imaginaire, un monde abstrait et profond qui s’ouvre à chaque respiration. Et cela doit venir d’une intention de beauté, de créativité, de générosité, de partage et de sensibilité. Ou sinon, il faut appeler ça autrement.

J’espère que le futur nous donnera un jour raison, et que les marques feront enfin infléchir cette tendance au massacre, et retrouveront un peu plus le respect, la sincérité, le vrai et le beau.

— 
Poison Girl, lancement janvier 2016

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mara

par mara, le 16 février 2016 à 01:04

Un peu sur mon poignet et dix minutes après : SIDÉRATION ! Non, non, ce n’est pas une blague ! C’est un dior !

Impression : une vague odeur banale de lait corporel banal ! Bref, aucune originalité, pas de signature. J’en avais mis assez peu et contrairement à certains, je n’ai été ni dérangée ni dégoûtée par une overdose de sucre. J’ai perçu un soupçon d’amande amère étouffée dans une douceur sucrée insignifiante. La Rose de Mai et la Rose Damascena se sont évanouies dans un mélange si peu original de fève tonka et de vanille. Des notes de fond que l’époque actuelle fourgue partout ! C’en est désolant.

Honte à la maison Dior d’avoir dégradé la bien jolie gamme "Poison" ! Honte à elle aussi d’avoir fait passer à la trappe Midnight poison, qui mériterait bien de se voir ressuscité plutôt que de devoir tirer sa révérence au profit de cette farce qu’est Poison Girl. Et je ne parle même pas de la publicité, tellement mal à propos en mettant l’accent sur le côté transgressif, que Poison, lui, pouvait se permettre d’assumer.

Poison Girl ne viendra pas enrichir ma collection de parfums Dior. Un grand nom pour une véritable piquette, un jus anodin et plat. Je préfère alors deux petits noms comme Roger Gallet avec Amande Persane et le Coucent des Minimes avec l’Eau des Missions.

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Farnesiano

par Farnesiano, le 6 février 2016 à 12:02

En pleine période de Noël, je n’avais pas lu l’article de Jeanne. Ne lisant guère les magazines féminins qu’épisodiquement en salle d’attente médicale, je n’ai découvert que cette semaine, et en parfumerie, l’existence de cette ennième déclinaison de Poison. A l’époque, j’avais plutôt apprécié la version Midnight qui sur homme pouvait se faire réllement beau. Mais là, mes narines sur le testeur, j’ai eu presque un haut-le-coeur : tant de sucre mêlé à des fleurs faussement juvéniles, et si grasses... Je n’ai jamais été aussi heureux que le prénom de Christian ne figure pas sur ce flacon Dior ! Qu’aurait dit Monsieur Dior de cette création... Je ne comprends pas l’obstination de cette vénérable maison à sortir des parfums, sinon tous mauvais, au moins d’une banalité écoeurante. Deshonnorant.

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Coco Walker

par Coco Walker, le 5 février 2016 à 22:43

Je sais pas vous mais j’ai été extrêmement choqué quand j’ai senti ce parfum... J’ai nommé poison girl de Dior dans la série sucraille killers. Navré. Ils ont pas oublié la rose pour noyé le poisson et c’est bon .

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Pénélope

par Pénélope, le 26 janvier 2016 à 22:40

Comme prévu, un parfum trop sucré. Dommage que Dior consacre ses budgets a de tels jus au lieu de travailler à une reformulation correcte de Diorissimo, mon premier coup de cœur en parfumerie , vers l’âge de 15 ans. Dommage à l’époque je n’avais pas osé me lancer et m’étais laissé convaincre par la vendeuse de prendre Amor Amor...

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par Poupoune1607, le 28 janvier 2016 à 10:20

Malheureusement cela risque de ne pas arriver, vu que le Lilial, molécule qui donne la note muguet, va être interdite très prochainement, si elle ne l’est pas déjà...

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par Newyorker, le 13 février 2016 à 14:43

Pénélope,

J’ai un amour infini pour Diorissimo.
Il n’y a malheureusement aucun intérêt commercial pour Dior à retravailler un parfum comme Diorissimo, aussi peu vendu actuellement. Et ce n’est certainement pas par amour de l’art qu’ils le feront.
Ce parfum légendaire tombera peu à peu dans l’oubli, jusqu’à disparaitre certainement dans les années à venir. Il y a dix ans, Dior proposait encore une gamme complémentaire pour certains de ses classiques.
Les choses évoluent très rapidement.
Mais...Francois Demachy a retravaillé il y a deux ans Diorissimo sous la forme d’un extrait de parfum (15 ml vendu pour 190 €). Alors oui, c’est cher, mais cette version est magnifique, et étonnamment proche du Diorissimo d’origine....Mais pour combien de temps encore ?

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par Pénélope, le 28 février 2016 à 11:08

Merci NewYorker pour votre message que je viens de voir ! Effectivement, remettre en avant Diorissimo ne semble pas dans les priorités de Dior. Ceci dit je ne comprends pas la logique économique de la "fuite en avant" pratiquée par cette maison où chaque lancement dégrade un peu plus l’estime des connaisseurs. Pourquoi ne pas miser sur le côté patrimoine historique comme le fait actuellement Guerlain avec Shalimar ?

Ils pourraient faire une campagne rétro-vintage avec les illustrations de René Gruau et des femmes en robes Dior ( il me semble que les robes de Raf Simmons s’inspiraient fortement du New Look) et un slogan du genre "l’élégance est indémodable". Avec un lancement en mai pour communiquer sur "le plus beau muguet de tous les temps". Bien sûr les esprits malins de Dior en profiteraient pour lancer tout un tas de Flankers mais si c’est le prix à payer pour voir renaître Diorissimo...

Je m’emballe et cette idée ne sera probablement jamais exploitée. J’aimerai juste comprendre pourquoi ce raisonnement n’a pas d’intérêt pour les marketeux de Dior.

En attendant, je vais me pencher sur cet extrait de Diorissimo, Merci NewYorker pour le tuyau !

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sandrine 77

par sandrine 77, le 26 janvier 2016 à 19:57

Je suis Alle l acheter et je l’ai pris en 100 ml ! J’ai adore cette douceur et acidité de la fève tonka ! Et la rose qui se réveille ensuite et je trouve que ça fait un mélange réussi ! C’est pas original mais plaisant et je suis d accord qu il ressemble beaucoup à black opium et Sweet de lolita lempika que j’ai aussi également
le flacon est splendide avec une tres belle couleur rose fushia.

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par Frédéric, le 27 janvier 2016 à 16:32

oui ça fait votre 5ème message sur ce parfum pour répéter la même chose. C’est suffisant non ?

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par lorelei, le 27 janvier 2016 à 17:06

Bonjour Frédéric,
Tout à fait d’accord avec vous. Le moins que l’on puisse dire c’est que Sandrine 77 est répétitive. A croire qu’elle est sponsorisée par Dior !

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par sandrine 77, le 28 janvier 2016 à 08:01

Non je ne suis pas sponsorisée par Dior ni aucune marque d ailleurs ! Mais je voulais dire pour résumer que le parfum qui est sorti est bien ce qu’on attendait et que meme me s’il a eu bcp de critiques avant même sa sortie je trouve qu’il est de qualité voilà maintenant à chacun de se faire son opinion

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Doblis

par Doblis, le 25 janvier 2016 à 22:00

Poison Girl est sorti aujourd’hui.
Vous pouvez donc aller découvrir la dernière création Fleurie-sucrée-amère de François Demachy.

Poison Girl se veut composé d’orange amère de Sicile, de rose de Mai de Grasse, de rose Damascena, de vanille et de fève Tonka du Venezuela.
Nous sommes loin du Poison originel mais assez proche d’Hypnotic Poison. Ce serait sa petite sœur en fait.
Mais, personnellement, je cherche toujours l’orange amère, la rose de Mai et la rose Damascena.

1ère impression : c’est plus une composition d’amende amère/fève tonka sur fonds de sucre.
L’amertume est très présente en note de tête. Mais peut-être que le coté amer que je sens viens de l’orange amère et non d’amende.

2ème impression : on dirait par certains aspects, et même si nous ne sommes pas dans le café, une copie de Black Opium dans sa version EDT.

3ème impression : le fonds est assez doux et fait donc penser aux grands "classiques" actuels.

Poison Girl est donc un parfum qui séduira celles et ceux qui étaient déjà fans d’Hypnotic Poison, voire de Black Opium.
Point très positif si vous aimez ce parfum, il est extrêmement diffusant et enveloppant (à utiliser avec parcimonie donc). Excellente tenue également. Et même si le fonds est doux, une certaine amertume perdure.

Au niveau du flacon, je ne comprends pas trop l’espèce "d’étoile noire" sérigraphiée au fonds... Peut-être un clin d’œil à la grosse vague Star Wars actuelle. La guerre est donc lancée.

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par Antoine, le 25 janvier 2016 à 21:59

J’ai pu sentir ce nouveau Poison Girl. Malheureusement, mes craintes se sont justifiées. On se retrouve avec un jus bonbon "tendance" du moment. J’ai pu sentir la note d’agrume en tête mais très peu celle de rose qui est étouffée par celles de Vanille et Fève Tonka. Un parfum qui, je le pense, trouvera son public, mais qui est quand même un peu décevant de la part de la maison Dior. Un point positif tout de même, il a le mérite d’avoir une très bonne tenue ! En attendant de lire l’avis d’autres nez !
Bonne soirée à tous.

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par scarlett, le 5 janvier 2016 à 21:50

Je suis très admirative de la qualité de ce blog et je voudrais remercier Jeanne Doré de l’avoir créé et de l’animer avec cette pertinence et ce talent, et je souhaite aussi rendre hommage au niveau de langage qui y prévaut. Enfant des années 70, je m’accroche à ce commentaire pour évoquer les antipodes de ce que j’imagine qu’est Poison Girl : le parfum que portait ma mère et qui conditionne mon image de la féminité libre : Antilope de Weil. Introuvable j’imagine. Quelqu’un le connait-il ? Je crois que de ces émotions de l’enfance me vient mon attachement à Calèche et Aromatics Élixir. A bientôt.

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par Jeanne Doré, le 5 janvier 2016 à 22:11

Bonsoir Scarlett, je n’ai pas connu Antilope de Weil, mais je vous remercie pour votre très aimable message !

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par izanea, le 3 janvier 2016 à 00:00

j’irai le sentir comme tout le monde mais il est vrai que c’est déplorable de voir toutes ces déclinaisons de parfums, on se croirait dans les rayons assouplissants des lessives c’est vrai, tout ceci pour finir par disparaitre ....

Moi aussi j’aimais beaucoup Midnight Poison ou Tendre Poison mais là rien que le nom fait vulgaire, à suivre... Chez Dior j’en reste à Miss Dior esprit de parfum l’original...

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Doblis

par Doblis, le 29 décembre 2015 à 22:50

Voilà donc le petit dernier. Un floral sucré-amer !
Oui, comme un peu tout le monde ici, Dior me déçoit mais j’espère toujours une surprise.
Je suis ravi de cet énième épisode de Poison même s’ils sont tous très différents.
Et pourquoi avoir supprimé Midnight Poison, un des plus beau avec Poison et Tendre Poison, lui aussi sacrifié sur l’autel de la rentabilité.

Bon revenons à petit nouveau.
Poison Girl. Vu le nom, nul doute qu’il est destiné à l’adolescente. Adolescente un peu trash en voyant le visuel qui me fait toujours poser cette question : pourquoi prendre un joli mannequin si c’est pour qu’elle ait un style banal-mauvais-genre ? Avec Black Opium on était encore dans le glam-rock, là, c’est juste banal... Ou alors c’est soirée déguisée "grunge à cheveux gras" (si quelqu’un peut me trouver le nom du coiffeur et le nombre d’heures qu’il a passé dessus pour avoir ce résultat ???)
Bref, sans même parler du parfum, l’image de bon chic à la Française en prend un sérieux coup dans l’aile. Christian Dior vient sans doute de se transformer en éolienne au fonds de son cercueil...
Poison Girl. Oui, mieux vaut le mettre en Anglais. Sera-t-il nommé Poison Fille aux USA pour faire "exotique" ? Cela préfigure-t-il un Poison Boy ? (Je vote pour si la composition tient la route).

Le flacon, on prend le même et on recommence. Cela dit, le flacon est magnifique.
Mais là, j’ai l’impression que, comme pour LVEB, le flacon est transparent et c’est le jus qui est rose.
A une époque, Dior aimait trouver faire des flacons avec des prouesses techniques comme Fahrenheit ou Pure Poison. C’était une autre époque mais on s’en sort quand même mieux que chez Saint-Laurent.

Le visuel donc. Bah moche même si l’idée de l’écriteau "No Smoking, No Poison" est excellente. Bon, certaines jeunes vendeuses vont découvrir le pourquoi de cet écriteau dans les formations qui vont avoir lieu parce que je pense que beaucoup l’ignorent.

Le parfum : je pense que l’on sera plus dans le sucre que dans l’amer. Quant à la rose de Mai de Grasse, j’en doute sérieusement aussi.

Conclusion : comme beaucoup, j’ai peur d’une copie de LVEB vu que c’est une note vendeuse actuellement.
J’ai peur d’un parfum aussi banal que Sauvage, mais j’espère toujours une bonne surprise.

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