Paris-Paris, le voyage immobile de Chanel
par Anne-Sophie Hojlo, le 12 avril 2022
Lancée en 2018, la collection des eaux s’enrichit d’une sixième référence, inspirée cette fois par la capitale française.
Après Deauville, Biarritz, Venise, la Riviera et Edimbourg, Chanel continue d’explorer les lieux chers à sa fondatrice pour proposer « des eaux fraîches qui invitent au voyage et à l’évasion ».
Avec cette nouvelle création, la marque nous invite à rejoindre le Paris de Gabrielle Chanel, « que l’on rêve, que l’on idéalise à travers des images furtives » telles que « l’allure des Parisiennes et leur style inimitable » ou « une matinée insouciante à la terrasse d’un café parisien ».
Comme pour Paris d’Yves Saint Laurent ou l’Eau Capitale de Diptyque, c’est la rose qui a été choisie pour donner la ville à sentir. Afin d’en offrir une version « piquante et fraîche à l’allure naturelle et élégante », Olivier Polge a habillé la rose Damascena d’« accents d’agrumes frais », du « mordant d’un extrait de poivre rose » et d’un « fond élégant de patchouli ».
Le parfum se décline également en lait pour le corps et gel douche corps et cheveux.
Eau de toilette 135 euros/125ml
Disponible le 2 mai dans les boutiques de la marque et sur son site
Premières impressions
Une jolie rose, d’abord croquante, transparente et aérienne, puis aux facettes épicées de poivre rose, est soutenue par un patchouli contemporain et raffiné. Derrière la simplicité apparente de la composition, on retrouve l’élégance Chanel, à prix plus démocratique que celui des Exclusifs.
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par Nez inexpert, le 13 avril 2022 à 17:09
Vérifiez quand même : ils ne l’ont pas annoncé le 1er du mois, ce nouveau parfum ?
J’avais pensé, quand Chanel avait sortis les premiers "Paris-x", que ce serait amusant s’ils tentaient le tour de force d’inscrire "Paris" trois fois sur leur étiquette. Je ne pensais pas qu’ils seraient aussi débiles. C’est comme les barrils que réussit à submerger le requin dans les Dents de la mer, ou les lames de rasoir : non, quand même, c’est trop, là... Et puis, si ! La caricature est toujours en retard sur l’imagination des créatifs marketing. Un jour on sortira un scotch "double malt", vous verrez.
Il doit y avoir une étude de marché quelque part qui montre une corrélation entre l’inscription "Paris" et les ventes, en parfumerie, cosmétique ou luxe. D’où Goutal Paris, anciennement Annick Goutal.
Quelle bouffonnerie d’associer un parfum à cette ville où on retient son souffle tous les 20 mètres. Gaz d’échappement, merde de chien, fast-food, pisse, bière vomie, clodos, poubelles de restos débordant de tripes de poiscaille, Marionnaud... Même la Seine daube. Par-dessus le marché, les boulangeries au fumet si séduisant disparaissent. C’est ça, Paname. Ils devraient l’appeler "Roissy-Galeries Lafayette", leur parfum à touristes vulgaires.
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par Garance, le 13 avril 2022 à 18:09
Oh... Mais non, Paris, l’odeur de Paris, ce sont les effluves rue des Rosiers de la cuisine que j’aime tant, c’est l’odeur du crésyl dans le métro (que moi j’aime même si l’on peut détester, je sais...), celui de l’herbe coupée aux Buttes-Chaumont, les parfums mélangés du Printemps (le grand magasin !), et celle indéfinissable du Louvre. Mais oui, je sais, je fais ma touriste à Paris, moi aussi. Je n’y ai habité qu’une année, et chaque fois que j’y reviens, nez-au-vent-, sourire niais face aux façades magnifiques, je hume le bon air parisien...
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par Nez inexpert, le 13 avril 2022 à 19:19
A vrai dire, l’effluve du métro parisien n’est pas sans me charmer un peu, et moi aussi je parcours Ripa en touriste ébaudi et en adore chaque pierre, façade, musée, cinoche indépendant, forum des halles (euh, non, faut pas pousser), etc. J’ai partagé sur ce site que l’urine rue de Dunkerke au petit matin m’avait momentanément évoqué N°5. Quand on aime l’odorat on reconnaît le trouble attrait des mauvaises odeurs. Je préférerais quand même que la Seine retourne à son état premier : poissonneuse, claire, mais ce n’est pas du ressort des Parigots, plutôt des agriculteurs productivistes de l’amont (érosion).
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par Garance, le 14 avril 2022 à 09:41
Ah, je suis d’accord pour la Seine... Et je me souviens encore avec stupéfaction de ma découverte de Stockholm, où les gens se baignaient tranquillement en pleine ville, sans ressortir couverts de pustules. J’avoue avoir mis du temps à consentir à mettre un orteil dans cette eau urbaine...
par Petrichor, le 14 avril 2022 à 07:38
Je m’inscris en faux par rapport à votre avis. De mon côté, j’aime aussi taper sur Chanel, mais j’aime bien ce nom :)
Puisqu’il s’agit d’une ligne exclusive, je prends ce nom comme une "private joke". Je prends ce nom comme une blague légère, une marque d’autodérision, et donc comme intégrant suffisamment d’intelligence. Et puis ça fait en effet un bon cadeau souvenir pour les touristes.
(Ca me rappelle les chansons qui répète "Paris, Paris". Plus particulièrement celle de Camille, qui reflète bien ma relation d’amour / haine à cette ville. Je ne dois pas être le seul à me faire une représentation de Paris, qui va du cucul la praline en passant par la splendeur -bref le plus beau- jusqu’au sarcasme. (métro, tristesse, pauvreté, verrue urbaine dystopique autour, nombrilisme). J’adore "monter" à Paris, j’adore en partir.)
https://www.youtube.com/watch?v=oSklG3_oKs8
(Et puis un nom qui se répète, je trouve ça colle bien à la façon dont on aime la rose : au point d’être un peu neuneu, et de faire rimer rose et névrose. On plonge son nez, et on veut toute de suite répéter l’expérience, jusqu’à l’intoxication. J’aime le côté idiot des pyramides olfactives qui mette "rose" plusieurs fois, et à tous les étages.)
https://www.youtube.com/watch?v=WWIhGKJR0bw&t=15s
Pour aller dans votre sens, je rigole un peu en songeant à ce nom. Car Paris - Paris, c’est le ticket de train d’une personne qui ne quitte jamais Paris. C’est-à-dire une sorte de monstre, selon la définition d’un épisode de "Sex and the city". Dans cet épisode, tous les jolis garçons encore libres à Manhattan étaient théorisés comme ayant une tare cachée. Pour l’un d’entre eux, c’était de ne pas avoir quitter Manhattan depuis 20 ans. Il pensait qu’on y trouvait tout, et en mieux, donc pas la peine de quitter l’île une seule seconde.
Le plus important étant le contenu, j’ai hâte d’aller le sentir.
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par Farnesiano, le 14 avril 2022 à 09:58
Nommé " Paris, Paris " ou " Paris... ", ce parfum nous paraîtrait sans doute plus inspirant, voire poétique, et nous inviterait à davantage de rêverie. Mais là, on n’est plus dans le voyage immobile, on pense, on songe à la capitale de laquelle on est éloigné et qui nous manquerait. Ou l’on peut aussi s’imaginer assis confortablement dans un TGV qui, de la province ou d’un pays voisin, nous emmène à Paris.
Dans un genre bien différent, on imagine la marque ELO dénommer une nouvelle création " Ça, c’est Paris ! " ou, plus court, Mistinguette (Et carrément plus fun : Miss Guinguette ;-))
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