Noa
Cacharel
Café blanc
par Jeanne Doré, le 2 juillet 2015
Lorsque nous avons préparé l’atelier sur les années 90 avec Yohan, nous avions esquissé une sorte de généalogie des parfums de la décennie afin de faire ressortir les filiations par grand type olfactif. Et je me souviens que Noa s’était un peu retrouvé tout seul au milieux des florentiaux, des orientaux boisés, des floraux cosmétiques… Nous n’arrivions pas à le placer.
Puisant son inspiration dans un accord gustatif de café, Olivier Cresp avait en 1998 sans doute voulu jouer à nouveau autour d’une note gourmande, après la praline d’Angel.
Mais le café de Noa est une gourmandise bien cachée et plutôt discrète, car le parfum s’ouvre d’abord sur une fraicheur florale légèrement épicée, entre ylang, pivoine et freesia, avec une note peau de pêche verte et veloutée, dans un effet de brume pastel évanescente.
Puis le floral se fond peu à peu dans la blancheur lactée d’un santal fumé, la douceur d’un café légèrement vanillé, intimement mêlé à quelques graines de coriandre, et se prolonge dans un splendide nuage de muscs poudrés et crémeux.
Noa est à la fois éthéré et opaque, léger et tenace, innocent et sexy.
Dans notre généalogie, nous avions finalement décidé de le placer à cheval entre la lignée d’un Organza avec ses fleurs blanches épicées, et celle d’Allure, pour son santal vanillé intense. Mais Noa sera toujours unique et difficile à classer, d’une beauté abstraite et d’une modernité étonnante, il est resté une comète à part dans la galaxie de la parfumerie des années 90.
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par nescio, le 25 décembre 2017 à 21:44
Je le portais à 15 ans, je l’adorais ! Et 20 ans + tard, pour mes 35 ans, après des années très Hermes & Hermessence, Memo, Allure de Chanel, j’en ai eu une irrésistible envie ! Régression ou fontaine de jouvence, je l’aime toujours autant et le porte quasi quotidiennement malgré l’immense choix que propose ma petite collection de Bonheur dans un flacon !
Habituellement je redoute un peu les odeurs de santal ou de musc blanc qui peuvent s’avérer facteur de migraine, mais Noa n’a rien de lourd ou d’entêtant ! Comme l’évoque le flacon ou la pub, il est très léger, pure, propre ! Je n’avais pas noté ce coté "café vanillé" avant de lire cet article... peut-être, effectivement est-ce le café que je devinais, mais très subtil, puis s’évapore vite laissant le coté doux de ce parfum.
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par Garance, le 26 décembre 2017 à 12:46
J’ai moi aussi porté ce parfum... J’avais beaucoup apprécié le fait qu’il soit doux-un côté musqué propre de produit de soin- mais en même temps non dépourvu de caractère, avec ce fond légèrement épicé... Cela me renvoie à mes 20 ans !
par Piarà, le 7 juin 2016 à 21:47
OOOH !
Alors je croyais que ce parfum avait disparu depuis bien longtemps, mais il m’obsédait quand j’étais ado. Je ne l’avais jamais senti mais j’aimais la pub, le flacon et ce qu’il s’en dégageait ! Grâce à vous j’irai l’essayer cette semaine sans faute :)
Merci !
par alice_mfr, le 17 décembre 2015 à 18:49
Oh quel plaisir de lire une critique de Noa sur auparfum !! C’est mon premier parfum, celui que j’ai porté toute mon adolescence (avec qq infidélités), de mes 13 ans jusqu’à mes 18, 19 ans... Ah que je l’ai aimé, ca a été difficile de passer à autre chose !
Bon, depuis, j’ai découvert le plaisir de ne pas avoir UN mais plusieurs (beaucoup ;-) ) de parfums fétiches !
par S9, le 4 juillet 2015 à 08:30
Très joli texte !
Moi aussi je me souviens bien de la pub de l’époque. Je l’ai senti en parfumerie en le trouvant plaisant, puis un jour sur un membre de ma famille (qui ne porte habituellement que Angel, par toutes saisons...) après avoir été intriguée par cette fragrance aux muscs blancs, douce, laiteuse, mais aussi avec une certaine verdeur, qui enveloppait vraiment la personne qui le portait.
Je me suis alors dit que je l’achèterais, mais n’ai jamais franchi le pas.
Noa est un beau parfum, qui est resté intimiste il me semble. D’autres lui sont passé devant niveau marketing et j’ai l’impression qu’il a été vite oublié.
par Thelittlebox, le 3 juillet 2015 à 11:44
Quel souvenir ce Noa, la pub m’est restée en mémoire et la musique également. Pas de confusion possible sur le flacon avec ça perle en plastoc à l’intérieur.
Je m’en souvient comme d’un parfum très musc blanc, mais pas très café dans mon esprit. Fleuri et innocent, pour jeune fille à mon sens. Je me souvient également d’un sillage très discret.
Il faut que je le test à nouveau.
Merci pour la critique :)
BlueJasmine
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par Nez inexpert, le 19 janvier 2020 à 17:18
Plutôt sage pour un Cacharel mais loin d’être aussi ennuyeux que son flacon. Ne pas s’attendre à un gourmand. C’est une bonne idée de cadeau pour Boucle d’or : un juste milieu, ni démodé ni coulis de litchi.
Encore un parfum probablement en état de mort commerciale lente ; personne ne remarquera sa disparition. Ach, groß malheur !
Le site Cacharel ne révèle plus que six notes (deux fois plus que Dior, quand même), omettant le café. Génie des communicants.
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