Auparfum

La vie est belle

Lancôme

Flacon de La vie est belle - Lancôme
Note des visiteurs : (44 votes)
Connectez-vous pour noter ce parfum
Connectez-vous pour indiquer si vous portez ce parfum

Plus moche la vie

par Jeanne Doré, le 10 septembre 2012

Pas facile d’être originale et captivante pour vous dire ce que tout le monde sait déjà, et ce dont personne n’a vraiment envie de parler : le dernier Lancôme est ENCORE raté.

Ajouter une louche d’iris subliminal à un medley Flowerbomb-Lady Million a sans doute servi à remporter les tests consommateurs, mais ne constituait pas la meilleure idée pour faire de La Vie est Belle le futur grand Lancôme qui allait sauver la marque du fiasco Magnifique.... Et ce n’est pas Julia Roberts qui montre ses dents sur tous les abri-bus de Paris qui me prouvera le contraire. Je ne vois pas quelle femme à peu près sensée peut penser qu’elle va être plus heureuse en se collant dans le cou le patchoufruit praliné le plus tenace de l’histoire de la parfumerie.

Par ailleurs, le spot, qui vous suggère que pour être heureux, il faut sortir des diktats et des conventions, est un sommet d’ironie. C’est vrai que pour porter ce genre de parfum, il faut être drôlement rebelle et vouloir aller à l’inverse des tendances, ouh la la !

Le patchouli, la praline, la vanille, la fleur d’oranger, les bois secs, tout ce qui écœure est en surdose, hurlant de vulgarité, alors que l’iris, qui aurait pu sauver l’affaire, n’a qu’un timide petit rôle de figuration au tout début, uniquement là pour justifier le positionnement d’"iris gourmand".

Ce n’est plus un parfum, c’est un déguisement de barbapapa.

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

par alice_mfr, le 22 septembre 2012 à 00:47

... Je prie pour qu’aucune personne de mon entourage ne s’offre ce "parfum"...

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par S9, le 22 septembre 2012 à 11:30

ou pire : que personne ne vous l’offre !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Opium

par Opium, le 21 septembre 2012 à 18:52

Re-bonsoir à vous,
Voici, maintenant, mon dernier commentaire à propos de ce lancement.
 
Pour conclure, je répondrai à la toute première interrogation de Jeanne. Ce parfum a-t-il des chances de succès ?
 
Voici mes réponses...
- D’une part, il y a une marque phare d’un groupe au budget en communication presque illimité, celui de L’Oréal, qui va souhaiter imposer son nouveau bébé et n’a pas fait les choses à moitié. La couverture presse et médias est énorme. La publicité, qui nous fait sourire ou nous énerve, plaira car elle paraîtra chiadée, glamour, belle, etc.
- L’égérie choisie est un poids médiatique très lourd et a eu le droit à sa couverture dans Elle immédiatement après la campagne de lancement du produit.
- Le flacon est plutôt joli (le bloc de verre massif est assez beau architecturalement parlant ; le nœud nœud est inutile et le bouchon en plastoc est ultra toc, mais, dans l’ensemble, ça rendra bien dans la plupart des salles de bains).
- Le parfum est surpuissant, il en offre pour son argent à l’acheteuse moyenne, en cette période de crise où elle fait attention à son budget et a d’autres soucis que de devoir faire deux retouches dans la journée de son parfum car "il ne tient pas". Un pshitt suffit comme l’a dit Jle. Largement ! (Pour la survie de l’Humanité ! LOL) ;-)
- L’odeur pourra sembler originale du fait même de son déséquilibre. Peu de parfums auront joué la partition du "100% pas light du tout" à ce point. Une fois sentie, la fragrance est immédiatement mémorisée, sans effort, et reconnue la fois suivante.
- L’odeur, outre son "originalité", est dans l’air du temps et répond aux besoins de réconfort, de douceur régressive, d’apaisement de l’enfance, d’autant plus en périodes difficiles comme l’actuelle. Les éternel(le)s adulescent(e)s ne pourront qu’apprécier.
- A celles et ceux qui trouvent cette fragrance, malgré tout, mauvaise, je répondrai deux noms et concluerai par un avis. Les deux premiers noms sont :
 - One Million, le parfum que je considère comme le vrai partenaire de couple assorti à LVEB comme je l’ai expliqué auparavant. Actuellement, il est juste la plus importante vente pour hommes. Et ce, pour une marque même pas tellement "hype" comme l’est Lancôme...
 - Loverdose, le parfum overdosé de sucre de l’an passé. Qui aurait "presque" l’air édulcoré en comparaison avec LVEB. Ça, c’est assez effrayant. Ce qui était considéré comme "too much" l’an passé pourrait devenir "normal" par augmentation graduelle de l’indice glycémique en parfumerie. Je rappelle enfin juste que Loverdose est le meilleur lancement en 2011.
- La dernière idée, aprés laquelle je vous fous la paix, est celle de la spécificité des perfumistas. Prenons l’exemple de Issey Miyake. Cette marque a sorti ces dix dernières années trois parfums remarqués par les perfumistas. Eau Bleue, Le Feu et sa note de lait qui est aujourd’hui une référence en même temps qu’un mythe des parfumistes, et A Scent qu’on a vigoureusement défendu ici sur auparfum (merci à Jicky pour cela). Chacun, globalement, a été apprécié des perfumistas. Chacun a tenu seulement en moyenne près de trois ans sur les linéaires par défaut de ventes suffisantes. Alors, c’est vrai que Pleats Please n’est pas le parfum le plus révolutionnaire qui soit. Mais, à force de tentatives de révolutions échouées, c’est vers le dépôt de bilan que se risque Issey Miyake s’ils ne deviennent pas efficients commercialement avec autre chose que leurs versions de L’Eau. Tout cela pour dire que les goûts des amateurs, si, parfois, ils rejoignent ceux des "non-experts" (la série Prada et ses Infusions ou Terre de Hermès en sont des exemples à peu près "récents") souvent, ils s’en dissocient fortement. Concernant LVEB, les fortes réactions de rejets sur auparfum, le nombre important de commentaires concernant ce sujet, le défouloir commun effectué en postant, me semblent autant d’indicateurs qui me font dire que ça risque de sentir le sucre en train de fondre à foison dans les couloirs et rames de métros. Malheureusement...
Mais, avec mes Womanity et Angel EdT, même pas peur.
 
La vie est souvent belle, avec, parfois, des moments compliqués, difficiles ou douloureux.
Les parfums, à l’image de la vie, peuvent être magnifiques ou atroces.
Mais, les commentaires et échanges qu’ils font parfois naître, peuvent, eux, être enrichissants...
Allez, je pars digérer un peu... ^^
Bonne journée.
Opium

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Opium

par Opium, le 21 septembre 2012 à 18:49

[Voici, donc, la deuxième étape de mes réflexions... ^^]
 
Les faits relevés par Doudou, quant à la nouvelle cible plus "mature" identifiée par Julia, sont on ne peut plus justes, je me faisais la même réflexion : "Aahhhh, nooooon, pas les quadras et les quinquas !" Si les mamans sentent ça, aura-t-on, plus tard, plutôt des enfants addicts au sucre, le rejetant, ou cela n’aura-t-il pas d’impact ou un impact variable individuellement ? Personnellement, je trouve parfois nécessaire que certaines expériences ne soient pas menées.
Une amie, dont j’ai déjà parlé ici, qui a plutôt bon goût et affectionne Angel, Aromatics Elixir, Le Baiser du Dragon, Parfum SAcré et non ("SUcré" PoisonFlower ^^) m’a dit avoir apprécié ce parfum, comme d’autres l’ont raconté dans des anecdotes ici déjà, dont Troudujol. Elle a 50 ans, fait attention à sa ligne quand elle peut, etc, est, donc, pile poil dans la cible marketing. Mais, pourquoi, elle, qui a si bon goût habituellement, a-t-elle aimé ce sachet de sucre ? Probablement car elle s’en prive. Mais, aussi, peut-être, par une certaine forme d’originalité dans un genre particulier, déséquilibré, too much, tout en puissance et sans finesse. Sa puissance, sa diffusion font que, senti une fois, LVEB est reconnu immédiatement la fois suivante. Pour le meilleur ou pour le pire. Sa force, idée toute bête (mais il fallait oser) est d’être allé plus loin que tous les autres. Un peu comme ces tours en Asie qui grimpent toujours plus haut pour battre de nouveaux records, même si cela n’a aucune autre forme d’utilité qu’étaler la puissance d’Etats nouvellement riches. 
Bye bye les jus rosés aux fruits rouges. On a supprimé les arômes, c’était encore trop, et gardé seulement le sucre de canne !
La capacité de reconnaissance immédiate de ce parfum en fera sa faiblesse pour celles et ceux qui le haïront et sa force pour les autres. Il a réussi les tests, mais, un truc me dit qu’il va polariser. Ce qui le renforcera. Il y aura les "Pour" et les "Contre". Et zut ! Il est parti pour fonctionner... Le Mal se répand déjà. La saturation glycémique dans les airs sera un indice pire que celui de la pollution atmosphérique.
#Mode"Catastrophiste"ON
 
L’intervention de Midnight Rose se révèle à la fois touchante et parlante. Il s’agit de se réconforter dans ce monde où tout doit toujours être au mieux, au plus mince, au top, dans le cadre, sans lâcher prise. Alors, abuser de sucre devient presque un acte de rébellion après le tout politiquement correct, la cigarette aussi dangereuse qu’un flingue, l’alcool dont on est prié de ne plus consommer plus d’un verre et demi (mais, tout en achetant des bouteilles, pour l’Economie, mais qu’on les vide dans les éviers !), dans une société qui crée des recommandations de bon goût à tout va, mais, pas des interdits, oh, non, on laisse le libre arbitre à chacun de faire les bons choix, ces pressions multiples nécessitant des soupapes permanentes. Ici, en se parfumant, on peut se détendre un peu, sans prendre un gramme sur la balance et avoir à culpabiliser.
Le problème de cette tendance, comme partout ailleurs, c’est lorsqu’elle devient phagocytante et répétée à l’infini. Mais, peut-être certain(e)s se plaignaient-ils/elles dans les salons bourgeois des Années Folles et des Années 30 de l’odeur envahissante des aldéhydes métalliques et savonneux devenus le nouvel étalon du paraître, avec les fourrures imbibées d’un mélange d’hygiène pas exactement comme aujourd’hui, d’odeurs diverses de nourriture et du tabac que les femmes fumaient en signe de liberté nouvellement acquise. Peut-être...
 
En dehors des réflexions intéressantes quant à l’adéquation du produit et de son image, en dehors des motivations qui justifient l’attrait pour tel ou tel parfum, je vais tenter de poursuivre en m’intéressant uniquement à la fragrance.
Je lui reconnais une certaine forme d’originalité, celle de pousser plus loin des notes déjà connues, à tel point que cela interpelle, intéresse... puis, rebute. L’autre cas de ce type était One Million, il y a quatre ans. Au début, je me suis dit : "Intéressant, original, puissant, qui se démarque et se reconnaît vite." Puis, cela a fait place à : "Envahissant, prévisible, étouffant, écœurant, mal fichu, écrase tout." En fait, si le lingot a pour flanker - produit, Lady Million, son équivalent en termes de fragrance est LVEB : Ils partagent les mêmes diffusion radioactive, ténacité "Super Glue 3", évolution monobloc, et envahissement laissant peu de place aux survivant(e)s... ^^
 
 - Un point qui m’a particulièrement interpellé, durant les échanges que j’ai lus, est la part de responsabilité des trois parfumeurs dans la démarche d’élaboration du produit qui relève peu de l’artistique ici, on le sent vite.
Tout comme Jicky, je suis plutôt peiné en imaginant leur tâche plutôt que je n’ai envie de les blâmer.
Afin de permettre de mieux situer le problème, il me semble utile de préciser certains points.
Lors d’une visite chez Firmenich avec d’autres personnes, il nous a été clairement spécifié que si le métier de parfumeur est le pivot central d’une société de composition, c’est celui qui est soumis le plus à la pression et aux frustrations. Ce sont des gens qui passent leurs journées à essuyer des refus, à se voir signifier des échecs. Pour une hypothétique victoire, combien de refus ? Imaginez dans le cas présent que les 5521 essais qui nous font hausser les sourcils d’indignation, et ironiquement nous moquer, représentent 5520 refus, et autres "Non !", "NoOooOOnN ! !", "Toujours pas...", "Pas du tout !", "Tu/Vous ne comprends/comprenez pas..." etc. Que de frustrations !
On peut, d’ailleurs, se demander si ces 5521 essais ne sont pas la démonstration d’une tentative à trois de freiner tant que possible la montée dans le glucose ou, peut-être, juste une incompréhension du cahier des charges... "Aaaah, c’que vous voulez, c’est Flowerbomb, mais, juste la bombe à sucre ? ! ! ! Juste le sucre. Rien d’autre ? ? ! Okayyyy..."
 - A propos du talent "gâché" de trois parfumeurs - compositeurs - écrivains - architectes, qui, renommés, doivent avoir coûté beaucoup d’argent pour le résultat que l’on connaît, il me semble nécessaire de poursuivre certaines précisions. Ce qui suit n’est vrai que pour les marques ne possédant pas de "parfumeur - maison".
Lors de l’envoi d’un brief à une ou, plus souvent, plusieurs sociétés de composition de fragrances - ce, afin de les mettre en concurrence - , durant les six mois à plus de deux ans des diverses propositions qu’elles élaborent et apportent au client, elles ne sont pas rémunérées. Ce n’est pas le temps consacré, le nombre ou le prestige des parfumeurs, le nombre ou la qualité des propositions apportées qui sont rémunéré(e)s. Ce qui est payé, c’est le kilo de concentré de la formule gagnante. Mais, encore faut-il gagner... S’il y a plusieurs concurrents, seul le gagnant de la formule sera payé pour son concentré. D’où, parfois, des propositions aux marques de formules ayant échoué lors de briefs antérieurs : Il s’agit de rendre les mois de travail fournis un peu utiles (financièrement). Donc, à la question intéressante de Loulou Blue, "ça ne coûte pas un bras d’avoir trois parfumeurs ?", la réponse en réalité est, non, jusqu’au lancement du parfum et l’achat par la marque (Lancôme ici) des kilos de concentré qu’elle tentera de vendre ensuite dilué dans de l’alcool dans les jolis flacons des linéaires, ça ne lui coûte rien. Ce ne sont pas les parfumeurs que l’on rémunère directement, mais un kilo d’un mélange conçu par eux, après qu’il ait gagné une compétition ; qu’ils soient deux, cinq ou vingt, peu importe. Les parfumeurs ne se fourvoient pas, ils tentent de survivre ou de vivre. Un très beau parfum adoré par quelques perfumistas, c’est bon pour l’estime de soi, pour la part de talent artistique exigé, pour la démarche de création, pour la satisfaction d’un résultat obtenu. Mais, pas pour le porte-monnaie, ni pour se payer un toit, nourrir ses enfants, etc. Pour cela, il vaut mieux parvenir à gagner une compétition, et plutôt pour un blockbuster comme LVEB. Tant pis pour la démarche artistique, il faut bien vivre ai-je envie de dire.
Les sociétés de composition tentent toutes d’insérer de la créativité. Les tests consommateurs menés par des marques, frileuses au vu des investissements, se chargent de trancher tout ce qui dépasse.
Les parfumeurs proposent, les marques décident (tranchent, suppriment, ôtent et ajoutent...).
 - Enfin, dernier point ici à propos du fait même de voir plusieurs parfumeurs travailler ensemble. Il est probable que cela soit parfois un signe de frilosité des sociétés de composition. Mais, en fait, c’est une démarche naturelle. Elle est simplement beaucoup plus fréquemment mise en avant aujourd’hui, de même que l’est le parfumeur, dans l’ombre par le passé, plus exposé aujourd’hui. Personne n’oserait dire que Le Mâle n’a pas eu un très fort impact en parfumerie au milieu des années 90, qu’on l’apprécie ou non. Si seul Francis Kurkdjian est crédité, tout jeune parfumeur qu’il était, il a été guidé lors de ses créations par des parfumeurs seniors à l’époque dans la société de composition pour laquelle il menait son brief. J’ai choisi cet exemple car le parfumeur était jeune et qu’il a signé un n’est seller, mais, il en va naturellement ainsi, les cas sont très nombreux. On raconte que sur certains briefs importants, bien qu’un, deux ou trois mènent la barque, tous sont amenés à donner leur avis.
La synergie peut être utile. Quand on enchaîne des centaines, voire des milliers de tests, courir en relais ou en équipe permet d’en avoir au moins un(e) qui a la tête hors du guidon. (La métaphore sportive n’avait pas encore été usitée ici ! ^^)
Et puis, il me semble bien qu’ils sont deux parfumeurs à avoir mis au monde un certain parfum, fort beau en son temps, et fort critiqué. Un certain... Mmmmmmhhh... Opium !
 
Voilà pour le gigantesque pavé.
Le sujet est fort inspirant.
En souhaitant qu’il soit intéressant et moins lourd à lire que le parfum n’est à porter... ;-)
A bientôt.
Opium
 
Ps : Merci Jicky de ne pas avoir spoilé toutes nos "impressions"...
#Miiieeeaaaaaoooooowwwuwuu

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par tambourine, le 19 octobre 2012 à 09:28

opium,

je ne pense pas qu’il s’agisse seulement d’un effet de privation du sucre pour la ligne qui fait qu’on se rue sur les parfums dégoulinants de glucose.
Et là je ne parle pas que pour LVEB, car sa cible est plus maman, mais en géénral pour les parfums patchoufruits, éthylmaltol et autres :

- on aime des odeurs en fonction de notre enfance. Par ex moi, j’aime l’odeur de la vanille car ça me rappelle ma tante qui cuisinait des gateaux quand j’étais petite (meme si j’aimais pas ça, l’odeur évoque un moment agréable en famille donc positif), j’aime le jasmin parce que pareil il y en avait un dans le jardin de ma tante, et ça me rappelle des après midis heureux (enfin c’est inconscient mais c’est vrai), j’aime le cuir car ça me rappelle mes années d’équitation etc...

- comme actuelleemnt et ce depuis un certain temps maintenant nous sommes à l’ere de la malbouffe : macdo, bonbons haribo en veux tu en voilà, coca cola, glaces méga sucrés etc.... j’en passe : les odeurs qui séduisent les gens sont le sucre et si possible très chimique car cela les ramène directement en enfance. D’où ce ruage sur els parfums fruités, sucrés etc... Car en fait ça leur rappelle els odeurs rassurantes dans lesquels ils ont évolué depuis l’enfance. (’ailleurs il ny a qu’à voir l’obésite infantile pour se rendre compte à quel point la malbouffe est malheureusement omniprésente). Aujourd’hui une nenette de 15 ans sur deux, au moins, ne sait pas ce que sent un jasmin. Elle préfèrera donc se ruer sur un parfum qui lui rappelle els fruits chimiques qu’elle trouvait das ses bonbons haribo.

Donc concrétement en plus d’être horribles pour nous olfactivement, ces parfums sont l’apanage d’une société américanisée où on ne bouffe que de la merde, du glucose chimique à n’en plus finir etc... Voilà c’est navrant mais c’est vrai.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Mado33, le 19 octobre 2012 à 10:11

Hello,

Il y a surtout beaucoup de tendances contradictoires, l’émergence du Bio et même plus que ça, les nouvelles cuisines très novatrices où l’on mêle habilement les saveurs, et en effet la " culture Mc Do " pour des jeunes souvent primaires il faut bien dire le mot. Personnellement j’aime les crocos Haribo et les bonbons de luxe cuits dans des chaudrons en cuivre, mais ces personnes là n’auront ni l’accès ni l’envie d’aller goûter des bonbons à l’ancienne. En parfumerie, ce sera donc le choix de la facilité et du sucre. ON en revient toujours là : sans esprit de curiosité, un jeune n’arrivera pas à grand chose c’est certain. Le sucre et les édulcorants sont extrêmement nocifs, ils endorment le goût à coup sûr. Mais une bonne glace au nougat ( pas forcément de chez Berthillon je parle juste d’une bonne glace bien faite ) ou un marron glacé ou que sais-je ça reste un vrai plaisir et il faut y céder sans préjugés ni complexes ! Par contre l’overdose actuelle est à bannir, peu à peu d’ailleurs les boissons commencent à contenir moins de sucre, c’est un progrès encore peu visible mais bien réel pourtant. Le parfum suivra t-il ? Si 3 nez se mettent à racoler pour la vie est belle dans un clip aussi surréaliste qu’hilarant, euh on n’en prend pas vraiment le chemin... Pour la génération concernée ou les personnes concernées par ce parfum, c’est un travail de manipulation dangereux et sournois qui n’arrange rien.
Pour tous les autres, c’est une insulte au parfum mais les dégâts ne vont pas plus loin, bref on sait fort bien qu’en parfumerie comme ailleurs, on tourne - au moins - à 2 vitesses !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jicky, le 19 octobre 2012 à 17:14

Tambourine, je pense que le pourcentage de nénettes sachant ce que sent un jasmin est à revoir à la baisse... (3% ?)

 ;)

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Mado33, le 19 octobre 2012 à 18:31

Hello,

En tout cas ça sent très mauvais, c’est une vraie puanteur !
Vous aviez raison, sans transition, L’Artisan Parfumeur est présent aux Galeries Lafayette ici ( donc pas chez Sephora ). Comme ça, j’ai eu l’occasion de sentir à nouveau le délicieux Méchant Loup et le non moins éblouissant Passage d’Enfer ( que j’ai découvert tout récemment ). Nuit de Tubéreuse y était aussi, bref une parenthèse fort agréable en ce jour pluvieux, c’est seulement quand il pleut que ma ville me plait, on ne peut pas dissocier cette ville de la pluie et tant mieux le climat océanique reprend un peu ses marques !
Le parfum qui marche du tonnerre ce n’est pas tant plus belle la vie que Lady gaga, coffrets partout impossible de manquer cette " daube ", je n’ai même pas trouvé l’autre mais je n’ai pas cherché non plus.
Pour revenir aux Galeries Lafayette, il y a aussi un espace Kiehl’s en plus de l’espace niche, même si Kiehl’s n’est pas du tout indépendant, j’ai malgré tout senti les brumes parfumées, bon voilà.
Sur ce bonne soirée !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Opium, le 20 octobre 2012 à 00:22

Bonsoir Tambourine.

 

Malgré la longueur de mes pavés, il manque encore des informations... C’est pour cela que je fais long, tenter d’être complet à défaut d’être bref.
Je vais préciser un point : Je suis d’accord avec toi, la privation actuelle des occidentales/taux ne doit pas être la seule raison à la tendance hyperglycémiante en parfumerie.

 

Bon, je vais tenter de ne pas recracher tous mes cours de psycho... ^^
Dès lors que l’on discute de comportements humains, complexes dans leurs causalités même quand ils sont primaires, la plurifactorialité joue souvent. Rien n’est simple. Sinon, il serait facile de prédire tels ou tels comportements. Or, pour le moment, cela reste fort difficile. Et, tant mieux. Ainsi, les déterminants de la sexualité humaine, ce besoin primaire, sont d’une complexité inouïe. L’alimentation également.
Prenons la prise alimentaire comme exemple justement : Elle est déterminée par une sensation de faim biologique. Puis, une satiété déclenchée à peu près vingt minutes après la prise alimentaire. Cette satiété dure plus longtemps avec les graisses et les protéines qu’avec le sucre. Quand on mâche beaucoup, on absorbe moins de nourriture et la satiété s’enclenche plus vite. Voilà pour quelques facteurs physio-biologiques très très raccourcis. Je suis navré, auprès des spécialistes, des raccourcis que je suis, pour les besoins de la démonstration, obligé de faire.
Mais, des facteurs psycho-sociaux environnementaux interviennent également. Dans un pays où la malnutrition règne, il n’y a pas d’obèses. S’il n’y a pas de tentations, il n’y a pas de débordements. Tel n’est pas le cas dans les pays occidentaux. Mais, cela serait trop simple et culpabilisant ainsi. Tous, avec le même mode alimentaire, ne vont pas, phyiologiquement, réagir de la même façon ; certain(e)s grossissent, d’autres non. Et, enfin, exposé(e)s à aux possibilités diverses en matière de nutrition, pendant que certain(e)s contrôlent, d’autres profitent ; la plupart mêlent les deux, privation et lâcher prise, en alternance.
Comme nous le disait un(e) prof : Souvent, bien qu’on ait fini de manger, on craque pour un dessert ou une viennoiserie ou un carré de chocolat, alors que l’on n’a plus faim. Car c’est bon ! C’est sucré et tentant. La satiété est mieux gérée avec les aliments salés qu’avec les aliments sucrés. Face au sucre, la satiété n’apparaît que peu. Ma maman avait un truc : Elle mangeait sa pomme avant le repas. Ainsi, en concluant sur le plat principal, plus d’appétit. Mais, si elle le faisait, c’est car elle grossissait facilement.

 

Pourquoi cette digression ? Pour expliquer la complexité du rapport à la nutrition. Comme tu l’expliquais, Tambourine, si on a appris certaines choses petit(e), qu’on les a associées à des moments agréables, mémorisées favorablement, il est possible de les apprécier à l’âge adulte à nouveau. Mais, parfois, on peut apprendre sur le tard. Mais, il faut en avoir à la fois l’envie et les moyens d’en avoir envie. Vaste problème...
Revenons au sujet du rapport entre sucre et parfums.
L’appétence naturelle pour le sucre a sauvé l’humanité, lui permettant, durant des millénaires de disette, de choisir les aliments les plus riches, et, ainsi, de survire. Béni soit le sucre. Sans lui, nous n’échangerions pas sur ce forum ! ;-)

 

Il est naturel d’aimer, donc, le sucre. Or, beaucoup de personnes, la plupart en fait, associent l’olfaction et l’alimentation. Pas tou(te)s, mais, la plupart.
Pour préciser ma pensée : Je suis convaincu qu’il y a un rapport entre alimentation et goûts en matière de parfums. L’éducation, comme tu l’indiquais, est primordiale.
- Mais, cela peut se manifester de bien des manières différentes. Et, là, j’avoue juste une règle de base en psychologie : Identifier un lien est facile, en identifier l’orientation, la causalité, l’est beaucoup moins.
- Certain(e)s vont adorer les sucreries sous toutes leurs formes. Ils les mangeront et les porteront. D’autres vont satisfaire ce plaisir dans un cas et pas dans l’autre : Soit ils/elles mangeront sucré, soit ils/elles se parfumeront sucré. En mangeant sucré, pour elles/eux, le plaisir est satisfait, pas besoin de s’asperger d’éthyl maltol. Pour d’autres, rigoureux, privé(e)s en alimentation, il y aura compensation parfumée.
- Certain(e)s, qui se privent un peu dans le quotidien, la reduction d’attirance pour le sucre se manifeste aussi dans les parfums. On n’aime pas le sucre, sous quelque forme que ce soit... Voilà pour le présent.
- Qu’est-il possible de prévoir pour le futur ? Pas grand chose sur le long terme en fait. Que va-t-il se passer avec les habitué(e)s aux parfums sucrés ? Là, encore, que des hypothèses, et contradictoires (sinon, ce ne serait pas drôle...) :
- Une overdose boulimique avec toujours plus de sucre. Les odeurs (saveurs) sucrées étant si puissantes qu’elles réduisent les seuils de perception au reste. Ainsi, les amatrices/teurs de sucre, ne percevraient que de moins en moins les notes plus subtiles et s’en éloigneraient.
- Ou, au contraire, par effet de saturation, par "quasi coma diabétique parfumé", les plus fondu(e)s de parfums sucrés finiraient un jour par s’en éloigner...
- Tout est possible. On peut changer aussi durant sa vie. Et, revenir sur ses changements... J’ai été un grand fan d’orientaux opulents racoleurs surpuissants qui écrasaient tout. Aujourd’hui, j’apprécie la finesse de certains verts et leurs subtilités que je ne détectais pas dans le passé.
Combien de femmes déclarent ne pas pouvoir se passer de "leur" Angel ou de leur Opium et ne plus rien sentir en comparaison et tout trouver "trop léger" ? Mais, combien, aussi, déclarent, après 2, 5, 10, 15 ou 20 ans d’usage passionné (et immodéré du nombre de pshitts) de leur(s) chouchou(s), ne plus pouvoir supporter ces odeurs qui les écœurent et vouloir des parfums "low profile" ?

 

Pour la blague, lors de mon retour du test des "sirops de parfums", j’ai un peu rapidement fait quelques abus rapides de langage.
Mais, en matière d’utilisation de parfums, s’agissant d’un comportement humain, qui est à la fois un message pour soi et pour les autres, pour partie inconscient, prescient et conscient, pour partie géré et pour partie dicté par l’inconscient, je ne me permettrai pas de généralités abusives. ;-)
Pour moi, il y a bien un lien entre préférences et pratiques alimentaires, éducation, histoire passée, souvenirs etc et préférences en matière de parfums. Il serait très intéressant d’ailleurs de mener des recherches approfondies dans ces domaines. Mais, en l’état actuel, il y a plus de questions que de réponses.
Je ne me permettrai qu’une unique constatation :
- Compte-tenu de l’appétence naturelle pour le sucre de la part de l’humain, et,
- étant donné, afin de satisfaire à certains critères de santé et/ou esthétiques, qu’il est nécessaire pour certain(e)s de contrôler cette appétence naturelle dans un environnement où les tentations foisonnent...
- il ne me semble pas du tout étonnant que la parfumerie, pouvant aujourd’hui satisfaire de manière détournée en partie cette appétence, soit devenue un substitut ou un prolongateur de l’envie de sucre.
Et, je parie que cela va durer encore un peu. On va voir les "pro" et les "anti" ; d’ailleurs, on le voit déjà. Il suffit de lire les commentaires, ici ou ailleurs, pour mesurer les diversités d’opinions. ;-)

 

Bref. Merci pour ton commentaire Tambourine.
J’espère avoir été clair. Pour moi, il y a bien un lien. Mais, de là à faire de la prospective sur vingt ans, je ne m’y risquerai pas...
Bonne soirée
Opium

 

PS : Ça me fait toujours sourire quand on décrit dans des pages de journaux "sent l’accord classique superbe féminin de rose et de jasmin"... Je pense que cela "parle" seulement aux 3% (maximum) de personnes citées par Jicky. Qui sait, en dehors des passionné(e)s de parfums, de botanique ou les fans de jardinage, ce que sentent le jasmin, l’iris (mais, ça, c’est dans un autre sujet en ce moment même, hein LVEB ?), l’héliotrope etc ? Ce sont des mots que l’on croit partagés, tout le monde aquiesce de manière entendue, montrant le signe habituel de l’entendement partagé, mais, certain(e)s qui font "oui oui" n’ont aucune idée de quoi il est discuté, mais n’osent pas le montrer. Bon, la rose, ça va, la plupart savent à peu près de quoi il s’agit. Enfin, "la" rose, laquelle, il y en a tant ?
[Mode "Digressif" OFF]

 

NB : Cette discussion est fort intéressante.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Opium

par Opium, le 21 septembre 2012 à 18:46

Bonsoir à toutes et à tous.
 
Certaines raisons personnelles me contraignent à ne pas pouvoir être aussi présent que je le souhaiterais sur auparfum, mais, je tente de suivre vos échanges. Ceux-ci, nombreux, se sont révélés, de mon point de vue, souvent passionnants ! Alors, j’ai envie de rebondir sur ce que j’ai lu attentivement à propos de cette vie qui se devrait d’être plus belle en se parfumant.
Les discussions concernant La Vie Est Belle ont soulevé plusieurs problèmes, d’où le très grand nombre d’interventions en peu de temps. Parmi eux, dans le désordre : le rapport entre création artistique et impondérables commerciaux et financiers ; la tendance au sucre qui submerge la parfumerie comme jamais ; les motifs possibles de cette attirance vers les douceurs ; les raisons, bonnes ou mauvaises, qui nous poussent à choisir tel "noble parfum" ou tel autre, plutôt "parfum de la honte" comme on aime à surnommer, avec affection, sur ce site, ces parfums qui nous plaisent, mais, ne sont, objectivement, pas de grands parfums ; les étapes du processus créatif au sein d’une société de composition et les nécessaires compromis qu’elles impliquent. Voici, ainsi, quelques points que j’ai relevés, et, il y en a encore d’autres.
Plutôt que de répondre à chaque intervention pertinente (elles ont été trop nombreuses), plusieurs jours après la publication de Jeanne et, plus de 100 commentaires après celle-ci, je crois plus judicieux de tenter un survol général de ce qui m’a le plus interpellé. Dans certains cas, je réagirai peut-être aux commentaires plus personnellement aussi, mais, globalement, je vais tenter d’expliciter le maximum d’éléments ici, en tentant d’être clair à défaut d’être concis. Cela en fera découler un commentaire d’une longueur "Opiumtimale"... ;-) 
Avant tout, merci pour vos bons mots, vos coups de gueules, vos analyses et blagues. Cela a été un régal à lire, à la fois sympa et utile.
 
Tout d’abord, Jeanne, je vous l’ai déjà écrit : Quand vous êtes un peu "vache", mais à juste titre, j’ai envie de vous écrire la même chose que Jicky lors de sa première intervention... <3
Jeanne qui, rédigeant à propos de LVEB, cite pour le décrire, "le patchoufruit praliné le plus tenace de l’histoire de la parfumerie". Je propose de renommer cela plutôt par "le "patchousucre" ou le "gluco-sucre" le plus tenace et envahissant de l’histoire". Cela en est presque "muglérien" ! Angel, Ô belle mais triste mère féconde de tous les fruitchoulis, gare à ton engeance dégénérée, qui pourrait être plus envahissante que toi !
Ce truc est une telle bombe de puissance atomique que cela pourrait être utilisé par l’armée en cours de réductions d’effectifs comme une arme redoutable d’efficacité.
La puissance de diffusion est inversement proportionnelle à l’opulence / à la richesse des matières senties. Ça sent très fort, mais, presque qu’un seul et unique élément, comme d’autres l’ont mentionné...
En fait de fruits et d’iris, le seul élément que j’ai perçu est : du s-u-c-r-e. Rien d’autre. Des commentaires de Jicky m’ont permis de percevoir brièvement les fruits rouges chimiques habituels modernes en tête, à la Trésor Midnight Rose ; et, tout aussi rapidement et succintement, l’iris, ou plutôt, un effet "poudre"... Qui crée un effet "sucre en poudre, glace ou cristallisé" pour être précis. J’aimerais "presque" y sentir la "confiture nucléaire" et la "compote radioactive" de Troudujol. Mais, non. Ma tête est dans le paquet de sucre en poudre et un malade tente de m’étouffer dedans ! [Sûrement un truc freudien...] L’effet "poudre en sachet" se traduit, chez moi, par une impression de farine + sucre en poudre que l’on verse dans un bol en préambule à une recette de préparation de gâteaux. Ce moment où tous les ingrédients solides doivent être mêlés avant l’adjonction du reste. Appétissant ? Non ! Ça donne juste une impression de saturation de l’air qui donne envie d’éternuer. Ce n’est pas encore gourmand, c’est juste sucré. Point.
On est loin de certaines impressions gourmandes et pâtissières que l’on peut avoir avec les orientaux vanillés comme Shalimar (la "crème brûlée" des parfums) ou les chypres fruités comme Mitsouko, Femme, Chypre Palatin et son aspect "fond de tarte chypré" délicieux, ou bien d’autres. Par ailleurs, il n’est pas étonnant que certains de ces parfums aient inspiré la pâtisserie dernièrement. Le rapport au gustatif ne me gêne pas tant que le respect de l’équilibre y est. Là, on croirait un accord bi-matière d’un nouveau genre : patchouli - éthyl maltol (sucre), comme Angel me direz-vous... Non, car Angel était puissant et opulent, riche. Not a Perfume, ce n’est pas qu’une création de Juliette Has a Gun ou des solinotes de matières de synthèse uniques pour marques de niche qui la jouent hype expérimentale à défaut de réelles capacités de création (série des Molecule) ; ça devient aussi une récurrente trop fréquente autour du sucre en parfumerie mainstream maintenant. Pink Sugar, au moins, n’a aucune prétention d’être autre chose que ce qu’il est : du sucre caramélisé de barbe à papa. Pas de discours de "rebellitude" et d’affirmation ou de libération de soi. Candy, lui, ne colle pas aux dents et est plus qu’un simple sucre ; plutôt un caramel mou beurré. Toujours sucré, mais plus fondant et délicat. Je préfère n’importe lequel de ces deux-ci plutôt que le Lancôme. Si, si. Même le Pink Sugar : Il est poisseux et me colle à la peau, mais, au moins, il ne tente pas de m’étouffer lui !
A propos de l’invasion pâtissière à tout va en matière de parfumerie, je rebondirai, plus tard, dans le sujet créé, fort à propos, pour cela.
 
Avec Jicky, nous avons senti les matières premières ayant formé le corps de la composition de La Vie est Belle. Enfin, aux Galeries Lafayette, nous avons tenté de les sentir quand nous l’avons pu. En effet, le parfum sus-nommé, aspergé en cœur de magasin, a une telle capacité de contamination de l’environnement qu’il rendait imperceptibles les autres parfums ou certaines des molécules proposées à sentir (pauvre iris inerte et absent). Quand on revient de déjeuner de certains restaurants mal aérés, on sent parfois le graillon. Il faudra aller dans les Nociphorarionnauds avec un K-way pour éviter d’en sortir en embaumant le sucre glace des mille-feuilles ! Bref.
L’iris n’est pas le plus canon de tous, mais, il est correct. La fleur d’oranger et le jasmin sont beaux. Le patchouli sent le patchouli, donc, est roots et terreux. La facette sucrée, dont on pouvait craindre le pire au vu du résultat, est un très joli accord gourmand de tonka pralinée, baumée et vanillée qu’on ne renierait pas, je crois, chez Guerlain dans la collection L’Art et La Matière. Mais, soit 1 + 1 + 1 + 1 + 1 = moins de zéro, soit on peut légitimement se poser la question de la proportion de ces "beaux matériaux" dans la composition finale... J’ai appris une chose en étant amené à participer à certains lancements : Plus on parle de beauté des matières, moins, en général, cela tient ses promesses. La Beauté s’exprime seule, elle n’a pas besoin de porte paroles. Elle se voit, se sent, se ressent. Inutile d’en faire des tonnes. Chez Lutens, Malle et pleins d’autres, on parle peu, on laisse les parfums parler...
 
Revenons sur 2 éléments de communication : Les 5521 essais fièrement mentionnés ET la mention de "premier iris gourmand"... Là, on va rire ! !
 - "5521 essais" : Il en a fallu 1400 pour Angel, largement utiles pour parvenir à la novation que ce parfum a été. 5521 pour reproduire l’odeur du sucre en poudre. Ça ne serait pas plutôt 5520 essais pour tenter de faire un truc plus harmonieux. Et le 5521ème pour "oser" juste le sucre ? ! A imaginer qu’il pourrait y avoir une version "pire", j’en tremble.
 - "Premier iris gourmand"...
"Premier" : Bien, bien, bien... Donc, "... Ganache, Dior Homme, Marron Chic, La Femme Bleue, Infusion d’Iris Absolu (et son fond de vanille)... n’en sont pas...
"Iris" : Où ça ? Ah, oui, "la colonne vertébrale" du parfum. Une colonne vertébrale, c’est ce qui sert à tenir debout mais qui ne se voit pas sous la chair ; ça ne se voit pas de face non plus ; encore moins sous la graisse, ou le sucre. Ce ne serait pas plutôt l’éternel patchouli, l’ossature du truc ? Mais, c’est moins vendeur il est vrai. On a déjà trop prononcé son nom., ce n’est ni assez raffiné ni prestigieux.
"Gourmand" ? Non. Juste sucré. Un mille-feuilles, un opéra, un éclair, ce sont des gourmandises. Une chouquette, c’est gras et sucré. Idem pour LVEB. Du sucre sucré.
Allez sentir Volutes par ailleurs, si vous le pouvez, voici ce qu’on pourrait appeler "un vrai bel iris tabacé un peu gourmand".
 
Je ne peux, malheureusement, que plussoyer très fortement les propos de Jicky et d’autres, LVEB restera dans les mémoires de perfumista(s) comme "le" parfum qui aura "presque" rendu Flowerbomb en EdP supportable...
L’overdose (Loverdose ?) de sucre m’a fait découvrir les "flowers" censément présentes dans la "bombe de fleurs" de Viktor and Rolf jusque-là imperceptibles pour moi tant elles ma paraissaient noyées dans le sucre. Maintenant, j’ai une meilleure idée de ce qu’est la vraie saturation en sucre. On peut toujours faire plus. Toujours. Donc, à Zab63 qui s’interrogeait ainsi : "Peut-on faire plus sucré ?", j’aurais eu tendance avant LVEB à répondre "Non !" en pensant à Flowerbomb. Maintenant, je ne suis plus sûr de rien. Mais, là, la crise de foie est déjà bien assez proche de nous, non ? :-s
"Presque" est aussi important que l’usage qu’en fait New-Yorker à propos de Manifesto, qui, comparativement, semble être bien moins épouvantable que le reste. J’ai presque envie de me servir des termes "mignon" et "original".
J’aurais parié sur un certain succès du parfum Yves Saint Laurent, moins insispide et insupportable que la "Moche d’Opium" sortie il y a deux ans et réduite à un tiers de linéaire. Bien fait ! #vengeanceperso #unseulOpium
Mais, le sourire carnassier de JuliE RoberT (ça claque tout de suite moins quand c’est francisé, c’est moins glamoureux), qui montre ses 96 dents partout (Comment peut-on avoir autant de molaires et d’incisives ?) est bien là pour nous faire comprendre que "SON" parfum va cartonner. A défaut d’actualité cinéma, elle fait l’actualité parfums (et la couv’ de Elle il y a peu) !
Je me pose une question (à prendre au 72ème degré) : Outre l’aberration du pseudo message de libération des carcans et prisons dorées que beaucoup d’entre vous ont relevé avec justesse, comment est-il possible d’avoir investi autant d’argent pour transformer une très belle femme en "cheval surexposé" tellement photoshopé et illuminé qu’il aura probablement fallu éteindre l’équivalent d’une ville comme Reims durant deux heures pour fournir l’électricité nécessaire à ce halo lissant angélique surréaliste presque "divin" ? Et pourquoi près d’une centaine de retoucheurs ont-ils cru utile de photoshoper à ce point cette surexp’ d’une femme suffisamment belle pour ne pas nécessiter ce traitement ? Ah, oui, car si elle a et représente les plus de 40 ans, il ne faut, en tant qu’égérie L’Oréal/Lancôme, surtout pas que cela se voit trop malgré tout. Surtout pas à notre époque où tout se doit d’être lisse, plat, consensuel, tout en, bien entendu, revendiquant exactement le contraire...
 
[Il semble que ma réponse soit si "Opiumesque" qu’elle nécessite d’être scindée en deux. La suite juste après...]

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

végétalienne

par végétalienne, le 17 septembre 2012 à 01:24

Un fruitchouli générique d’une vulgarité sans borne !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Tiphaine

par Tiphaine, le 16 septembre 2012 à 11:36

Salut à tous, quelqu’un saurait me dire qu’est ce qui rend la note gourmande dans ’La vie est belle’ si ce n’est pas l’iris ? Un fruit peut-être, mais lequel ? J’ai beau sentir et ressentir mon échantillon et je n’arrive vraiment pas à trouver à quoi ressemble cette note sucrée. Merci.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jicky, le 16 septembre 2012 à 12:12

L’iris c’est l’antithèse olfactive du gourmand. L’iris c’est sec, poudré, terreux, froid et magnifique. Pour bien vous en rendre compte, il faut sentir Iris Silver Mist de Serge Lutens (qu’on trouve au Palais Royal).
 
La note gourmande de La Vie est Belle doit être apportée par toutes les matières type maltol, éthyl maltol, Veltol + et je ne sais quoi. Avec en plus un patchouli dit "fractionné" c’est à dire lavé de ses facettes les plus sales, moisies, camphré. Ces matières évoquent le sucre, le caramel, la praline.... Enfin tout ce qui fait l’horreur mais la fortune de nos dentistes.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Tiphaine, le 16 septembre 2012 à 12:17

Merci Jicky, mais qu’est ce que les matières type maltol, éthyl maltol et Veltol ?

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jicky, le 16 septembre 2012 à 12:26

Ce sont des matières de synthèse (attention, la synthèse n’est pas forcément mauvaise, il y a de sublimes matières de synthèse !). Jeanne en parle sur l’article à propos de Jeux de Peau, ou sur Angel.
 
Elles sentent toutes une sorte de praline caramélisée très sucré et pas forcément très élégant. Renforcées avec des matières comme la vanilline (qui sent la vanille de cuisine), le benjoin (un petite vanille très sèche) ou de la coumarine (très amande foin), ces matières rendent un tout très sucré qui personnellement m’horrifie assez.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Tiphaine, le 16 septembre 2012 à 14:08

Ah Ok jicky, car vu les noms à un moment j’ai bien cru que tout ceci était du poison, bien que ça ne doit pas être très bon pour la peau et la santé toutes ces formules chimiques ! Où sont donc passées toutes ces fleurs et plantes de Grasse d’où on pouvait en extraire de belles essences ?

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jicky, le 16 septembre 2012 à 14:35

Ah non non ne vous inquiétez pas. La synthèse n’est vraiment pas mauvaise. Bon alors ok je n’aime pas forcément ces matières pour leur odeurs mais il ne faut pas s’inquiéter. Tout de suite on dit chimie et les gens ont peur mais faut pas. Honnêtement, parfois la synthèse est plus jolie que le naturel : le cashméran franchement c’est magique et 10 fois plus intéressant qu’une essence de lavande naturelle !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Troudujol, le 16 septembre 2012 à 16:37

Bien souvent, la synthèse permet de reconstituer à moindre coût des molécules qui existent aussi à l’état naturel. C’est le cas du maltol (naturellement présent dans le malt, d’où son nom, ou la réglisse).

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

ChrisB

par ChrisB, le 16 septembre 2012 à 00:21

Sentis aujourd’hui le nouveau "parfum" de la maison Yves-St-Laurent. Je n’en peux plus de sentir ces machins ultra sucrés écoeurants à tous les coins de rue. Du praliné en veux-tu en voilà. Beurk, beurk !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Midnight Rose, le 16 septembre 2012 à 08:46

Bonjour ChrisB, avez vous finalement trouvé le parfum chocolaté que vous recherchiez ?

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par ChrisB, le 16 septembre 2012 à 08:51

Bonsoir Mignight Rose, c’est vraiment sympa de me poser la question. Je n’ai pas vraiment cherché, mais je trouve qu’il ressemble au dernier St-Laurent (je n’arrive pas à retenir son nom). Peut-être le Candy de Prada.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Midnight Rose, le 16 septembre 2012 à 10:13

Je n’ai pas encore senti le dernier Yves St Laurent "Manifesto", ni le "Candy" de Prada qui d’après ce que j’ai pu en lire me semble caramélisé et plutôt pas mal réussi pour un sucré gourmand... Il faudrait que j’aille tester ça...
Bon Dimanche parfumé à tous !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par miss sweety, le 16 septembre 2012 à 10:59

C’est l’effet que m’ont fait les trois parfums que j’ai senti....écoeurement !!!!

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

venuscha

par venuscha, le 15 septembre 2012 à 22:41

J’ai senti aujourd’hui" La vie est belle", je n’y sens que du sucre.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Mado33

par Mado33, le 15 septembre 2012 à 21:45

Vous n’avez que des compliments, c’est normal.
De mon côté, je suis séduite par le dernier Mugler alors que d’habitude c’est le rejet et un sentiment d’aversion. Je ne le porterai pas, ça c’est une certitude mais je reconnais sa valeur. Mais cette fois, Dominique Ropion était seul aux commandes d’un vaisseau que je commence à connaitre à défaut de l’accepter, et là vraiment un beau résultat ! A sa décharge on pourra dire qu’ils étaient 3 pour composer La Vie est Belle... Allez ce soir je suis très heureuse d’avoir senti Alien essence absolue et rien de plus.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Orangette Citronnelle, le 15 septembre 2012 à 18:21

Je recidive, apres une semaine d’utilisation. Et je n’ai que des compliments !
Et je ne dois pas etre la seule, les lineaires de sophinocmario sont vides !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Alix4

Alix4

a porté La vie est belle le 15 novembre 2017

Sa note :
flo070385

flo070385

a porté La vie est belle le 2 février 2015

Aime Tous, Les Grands Parfums
Sa note :
Patrice

Patrice

a porté La vie est belle le 24 septembre 2014

Parfumeur au sein du laboratoire de création Maelstrom, qu’il a cofondé en 2017, il est arrivé au monde des odeurs en passant par les plantes. Né à Annecy, il a rejoint Paris en 2012 pour intégrer (...)
Sa note :

à la une

L'Eau pâle

L’Eau pâle - Courrèges

Décidément, les parfums Courrèges filent un joli coton. Présenté par la marque comme le « récit d’un soir d’été », celui-ci offre un sillage intime et délicatement régressif.

en ce moment

Myriam_ a commenté Magie Noire

il y a 7 heures

Bonjour Dioressence ? Je ne sais pas si on peut le qualifier de sec mais une fine brume de(…)

Daphnez a commenté Slogan

il y a 10 heures

Bonsoir, Découvert lors d’un échange parfumé. Je le porte depuis 2 semaines maintenant. Je le(…)

Arpege* a commenté Alien

il y a 11 heures

Bonjour à tout hasard, n’auriez-vous pas testé une variation d’ALIEN qui est récente (et donc(…)

Dernières critiques

Mortel noir - Trudon

Église en flammes

Infusion de gingembre - Prada

Fraîcheur souterraine

Berbara - Nissaba

À fond la gomme

Avec le soutien de nos grands partenaires