La Religieuse, Serge Lutens en odeur de sainteté
par Jeanne Doré, le 14 janvier 2015
Le prochain opus 2015 chez Serge Lutens s’intitulera La Religieuse, et sera disponible dès le 30 janvier au Palais Royal, puis en mars dans les autres magasins.
La Religieuse est un parfum créé en référence à sa vie d’ermite à Marrakech.
Pour ceux qui imaginaient un gâteau à la crème dans une vitrine de pâtisserie, sa description, olfactive et visuelle, devrait plutôt nous faire pencher pour la version "carmélite" : elle se compose de notes de jasmin, civette, musc, encens, et arborera une robe violette.
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par gladys39, le 4 juin 2022 à 18:07
Bonjour, je viens de l’acheter....j’adore. Mais vis à vis de l’odeur, je ne vois pas le rapport avec le nom du parfum, la religieuse. Pas bien grave je l’apprécie
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par Auphile, le 7 juin 2022 à 17:49
Oui c’est un parfum entêtant avec une forte personnalité ! Un très bon choix !! À mon avis le nom peut être lié à une note d’encens assez présente (j’adore cette note dans Portrait of a lady et Dans tes bras chez Frédéric Malle)
Pour le reste j’imagine quelque chose d’un peu sulfureux et mystique qui peut coller avec le mystère de l’habit religieux… une certaine sensualité qui ressort encore plus en étant un peu dissimulée… comme la face secrète et nocturne de Fils de joie, avec ce même jasmin presque excessif, les deux formant une sorte de couple ambigu Apollon / Diane… bon enfin c’est mon interprétation peut-être délirante !
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par Des Esseintes, le 9 juin 2022 à 15:11
Bonjour Auphile,
En écho au nom du parfum, à ses notes mariant jasmin et encens, je songe immédiatement à ce superbe clip :
https://m.youtube.com/watch?v=cBP1mkyunKY
Nous y retrouvons le « quelque chose d’un peu sulfureux et mystique qui peut coller avec le mystère de l’habit religieux », comme vous l’écrivez si justement.
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par Auphile, le 10 juin 2022 à 07:53
Bonjour Des Esseintes,
Vous me faites grand plaisir en suggérant une correspondance parfum-musique car je suis moi-même musicienne. Il se trouve en outre que Mylène Farmer est une artiste que j’adorais, jeune adolescente, à l’aube des années 1990 (!)
Je vois tout à fait ce que vous voulez dire.
Mais au-delà même de cela, je me dis que La Religieuse aurait été un parfum apprécié par l’attachant personnage de Huysmans dont vous portez le nom ! On est proche ici de l’univers des symbolistes et des décadents, et à bien des égards, on pourrait dire que Lutens en est un héritier. Tubéreuse criminelle, L’Orpheline, Fumerie turque, La Couche du Diable, Rose de nuit, La Proie pour l’ombre, La Vierge de fer : autant de noms très symboliques avec ce petit côté inquiétant caractéristique...
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par Des Esseintes, le 10 juin 2022 à 10:19
Bonjour Auphile,
Ravi que cette correspondance vous plaise !
Ainsi que l’indique mon pseudonyme, je suis un fervent de Huysmans comme de tous les décadents et symbolistes, que ce soit en littérature, en peinture ou en musique.
Et je vous rejoins totalement quand vous voyez en Lutens un héritier des esthètes fin-de-siècle !
Au plaisir d’autres échanges,
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par Auphile, le 10 juin 2022 à 14:56
Comme je vous comprends ! Mon directeur de recherches doctorales est l’un des meilleurs spécialistes de Huysmans en France : )
A très bientôt pour d’autres échanges, sous le prisme de la fin-de-siècle, avec plaisir, et vive Serge Lutens ! (Je porte La Fille de Berlin, Fleurs d’oranger et La Dompteuse encagée).
par Gerard D, le 18 novembre 2015 à 22:59
Bonsoir,
je porte ce parfum régulièrement et j’aimerai le noter, cependant je ne trouve sa "fiche" ni dans la rubrique Parfums portés, ni dans la liste des parfums S. Lutens ?
Pouvez vous m’aider ?
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par domik, le 18 novembre 2015 à 23:45
Bonjour
Désolé, mais c’est simplement que nous n’en avons pas fait la critique (ne me demandez pas pourquoi !). Vous êtes ici dans la rubrique Actualités, où ne faisons qu’annoncer les lancements (entre autres infos). Les fonctionnalités associées aux parfums n’apparaissent donc pas ici, seulement sur les critiques.
par ambre, le 8 mars 2015 à 22:49
Aves ses facettes lactées, mentholées et ses notes de fleurs blanches propres et sucrées comme une guimauve, La religieuse est à mon nez un parfum vert et blanc.
Parfois, le "blanc" supplante le "vert". Dans ce cas, La religieuse m’évoque un cocktail sans alcool pour jeunes filles : dans un shaker à demi rempli de glaçons, versez de la crème fraiche liquide, du lait de coco, une larme d’extrait de jasmin dépourvu de toute animalité et un peu de sucre de canne. Agitez fortement. Servez dans une coupe aux bords givrés. Saupoudrez le breuvage de feuilles de menthe ciselées.
Parfois le "vert" prend le pas sur le "blanc". La religieuse me fait alors penser à un thé à la menthe glacé ( clin d’œil à l’univers oriental du beau Serge) à la surface duquel flottent quelques pétales de jasmin cristallisés.
Compte tenu de sa haute teneur en "chlorophylle", La religieuse aurait très bien pu s’appeler La menthe religieuse ou encore L’amante religieuse en raison de la blancheur virginale de son jasmin tout propre, limite shampoing à la pomme pour enfants.
Mais qui est vraiment La religieuse ? Avec ses airs ingénus, La religieuse cache bien son jeu. Sous couvert d’une innocence affichée, la belle séduit pour dévorer celui qui succombe à ses charmes. La religieuse est une prédatrice, telle la mante religieuse. Serge Lutens nous avait avertis : "Délivrez nous du Bien ! Aussi blanche que la neige est la fleur de jasmin. Ma religion est noire." Ne restait qu’à décoder le message, sachant que mon interprétation, très personnelle, est tout à fait discutable...
par Jicky, le 11 février 2015 à 20:28
Je vais simplement vous copier coller ce que j’ai mis sur twitter (pardonnez donc le style un peu haché disons)
Comme La Religieuse de Serge Lutens est sortie, je vais vous livrer ma pensée sur cette dernière sortie. Il tournait une page entre expérimentation, esthétique personnelle et thématique forte. Là, il repart sur un thème mystico-noir-blanc. Le résultat est un jasmin. Soit. Bon, après, le jasmin c’est canon en compo mais en majeur c’est toujours un peu chiant. Le truc c’est que La Religieuse traite le jasmin comme la niche le faisait y’a 10 ans déjà. C’est très synthétique, ac la smalla banane encre, solaire et cie. Il y a quelques aldéhydes (tic récent de Lulu) qui font remonter un aspect métallique qui vrille encore + le parfum. En résulte un jasmin assez informe, pas très fondu ni vraiment intéressant, presque amateuriste. Il est très lisible et manque de complexité et de charisme. Néanmoins il y a quelques effets annexes qui donnent une signature et une complexité bienvenue. Notamment une note amère + une note salée. La note amère reprend la même trame que Douce Amère et fait redite. C’est un vrai retour en arrière pour Lulu, pas inintéressant en soi Mais plutôt dommage après la formidable voie tracée au préalable. Après, c’est la 1ère fois qu’il reprend Douce Amère, variation intrigante. La note salée elle est plus unique. Elle évoque la cacahuète salée, la même qui donne du grain à Dans Tes Bras. Ici, elle texturise et et signe un parfum qui n’aurait pas grand chose à raconter en dehors de ça. Enfin, le fond est tantôt boisé, musqué et vaguement fleuri. Il revendique la civette, j’ai juste envie de rigoler. C’est très très propre, puisque le traitement de la fleur blanche est semblable à l’immondice shampouineux qu’était La Vierge De Fer. On est dans la forme finale sur un parfum assez américain, une fleur blanche propre. Donc pour moi c’est une régression pour Serge Lutens sans pour autant être un gros ratage. Je pense que je le classerai au final aux côtés des Lutens mineurs. Il trouvera certainement son public. Mais je préfère le petit Serge en expérimentateur orphelin :)
par Solance, le 8 février 2015 à 11:00
Je réalise que nous sommes début février et que donc, ca y est, la Religieuse de Lutens est sortie...
Qui l’a sentie ? Qu’en avez-vous pensé ? Est-elle largement distribuée ou encore confidentielle ?
Merci aux pionniers qui viendront témoigner :)
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par Passacaille, le 8 février 2015 à 11:25
Bonjour Solance,
lundi dernier la charmante vendeuse du stand Lutens au Printemps Haussmann m’a présenté la petite religieuse après lui avoir demandé de tester Bornéo 1834 et MKK, sur un ton de confidence entre initiés et une sourire complice sur ce secret de polichinelle.
Je suis même reparti avec la mouillette fleurant la novice.
Je ne pourrais vous transmettre un avis de parfumista, n’étant que chimiste :)
mais voici quelques impressions : un jasmin innocent, une chair diaphane de jeune fille qui devient femme mais n’a pas les vertiges de la séduction à l’esprit. Avec peut être des bois légers qui rende la robe beige et lavande de la religieuse dans une texture fine et mat. Une chose délicieuse.
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par Solance, le 8 février 2015 à 11:37
Merci Passacaille. Ca ne doit pas etre tres éloigné de A la nuit alors, presque soliflore jasmin ?... j’avais espéré une religieuse un peu plus subversive et profonde avec la civette, le musc et l’encens...
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par Bianca, le 8 février 2015 à 11:40
Hier apres avoir senti déjà une centaine de parfums, j’ai voulu terminer en beauté au Palais Royal et decouvrir cette Religieuse et bien sans mauvais jeu de mot, je suis restée sur ma faim ! Je ne sais pas si c’est parceque j’en avais déjà trop senti mais je l’ai trouvé sans consistance. Encore une nouveauté qui n’apporte rien de nouveau et mon porte-monnaie ne s’en portera pas plus mal.
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par Passacaille, le 8 février 2015 à 13:40
Bonjour Bianca,
je suis malheureusement d’accord avec vous, cette religieuse est une petite chose délicieuse, ce qu’au grand siècle on appelait un bas-bleu, une oie blanche, une jeune fille innocente avec la beauté de la jeunesse mais sans le piquant du charme.
par Calygo, le 8 février 2015 à 19:02
Le plus moche de La Vierge De Fer, à savoir cette pomme synthétique alliée à un jasmin timide, pas de civette pas senti d’encens non plus.
J’y sent aussi une certaine fraîcheur, un peu de menthol, une note banane bonbon sans doute le mix entre la pomme et le jasmin. Mais le tout très dilué.
Pour moi sans intérêt, la fleur de Lutens la plus insipide et transparente. J’irais quand même l’essayer par curiosité, sait-on jamais.
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par lrisfleur, le 8 février 2015 à 19:35
Donc vous l’avez déjà senti et c’est décevant ? Dommage, je misais pas mal sur le dernier Lutens, espérant une bonne surprise... Je n’ai pas eu le temps de vagabonder sur la blogosphère pour lire les avis, mais tant pis alors, je déplace mes attentes sur le Misia de Chanel !
Pour ma part, ce qui me chiffonne concerne les descriptions que fait Serge Lutens de ses parfums, notamment celles que l’on peut lire sur son site internet. Je veux dire, c’est très bien de cultiver un monde, un univers autour du parfum, empreint de poésie et de magie, surtout que Serge Lutens aime beaucoup écrire me semble-t-il. Mais j’ai un peu de mal avec ses petits textes autour de chaque parfum, notamment celui de la Religieuse : "Délivrez-nous du Bien ! Aussi blanche est la neige que la fleur de jasmin.
Ma religion est noire."
Ça veut dire quoi ? Je ne comprends pas. Sans doute ai-je un esprit trop terre à terre, mais ce type de communication me laisse un peu perplexe.
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par Calygo, le 8 février 2015 à 19:42
Je pense que c’est une référence entre la couleur du jus et le ressenti... Lutens adore le noir. En gros la religion est sencée proner le bien, le bien et le divin sont souvent associés à la lumière donc au blanc. La neige (menthol ?) et le jasmin sont blancs et donc synonyme de bien. Je suppose que la religion de Lutens est pervertie civette+couleur du jus.
Je ne ressent pas vraiment cette dualité en le sentant, on dirait un peu un floral fruité à la con. Et puis bon, avec lui faut pas non plus essayer de trop comprendre non plus, ses phrases sont jolies tout simplement.
Par contre ce serait bien qu’il s’attelle plus aux jus qu’aux textes, là ça deviendrait intéressant. :D
par Demian, le 18 janvier 2015 à 14:48
La pyramide olfactive me plaît bien sur le papier... J’espère qu’il aura un peu plus de corps, de consistence et de présence que L’Orpheline !!!
par Solance, le 14 janvier 2015 à 19:10
Suis très contente de lire cela, de voir aussi que ce ne sera pas un Exclusif et donc accessible à la majorité d’entre nous.
Les notes olfactives décrites m’attirent beaucoup, j’espère qu’il se différenciera suffisament de Sarrasins pour ne pas être concurrent de ce dernier...
Et l’univers mystique et charnel à la fois me fait espérer un opus aussi réussi que ne l’est Serge Noire à mon nez ;)
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par Calygo, le 14 janvier 2015 à 21:45
D’après les infos que j’ai pu avoir de plusieurs personnes, ne vraiment pas se baser sur la pyramide (comme d’hab). :D
A des années lumières de Sarrasins et encore plus de Serge Noire de ce que j’en ai compris (en mal).
Je vais juste faire le fan service et surement l’acheter parce qu’il a une super belle couleur (s’il me plait un minimum quand même...).
Me tarde de le sentir même si j’ai été déçu des retours !
par Doblis, le 14 janvier 2015 à 17:30
Merci pour cette excellente nouvelle.
Vivement sa découverte :-)
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Je ne sais pas comment ils se parfument aujourd’hui, mais je me dis que La Religieuse est le genre de parfum qu’auraient pu porter les vieux beaux en boîte de nuit dans les années 90. Je ne saurais pas décrire mon ressenti olfactif, simplement il m’évoque au bout de quelques minutes cette image un peu pathétique... quelque chose de suave et d’un peu acide, d’assez commun en fait. C’est décevant.
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par Duolog, le 5 septembre 2022 à 15:50
C’est sans doute pervers de ma part, mais votre commentaire me donne envie de le re sentir !
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