Eau d’Hermès
Hermès

Les Classiques
- Marque : Hermès
- Année : 1951
- Créé par : Edmond Roudnitska
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Hespéridée
- Style : Chic - Pointu - Sensuel
Méfiez-vous de l’eau qui dort
par Yohan Cervi, le 24 novembre 2014
Certains parfums sont vraiment trompeurs. Si l’on ne se fie qu’à son nom, la première vaporisation de l’Eau d’Hermès déclenche forcément des réactions de stupeur, voire de rejet. Il est vrai que ce parfum est à mille lieues de l’idée que l’on se fait d’une eau fraîche. Restée confidentielle pendant 50 ans, et vendue à un tarif prohibitif, elle s’exportera dans toutes les parfumeries au début des années 2000, avec un repositionnement prix beaucoup plus abordable.
L’Eau d’Hermès correspond bien à la première période de création de Roudnitska, avant l’épure et le minimalisme entamés avec Diorissimo et portés à leur paroxysme avec Diorella (la création préférée de l’auteur). Mais, bien que faisant sens dans l’œuvre d’Edmond Roudnitska, et ayant une parenté avec Femme, l’Eau d’Hermès demeure assez unique en son genre, et ferait presque figure de bizarrerie olfactive contemporaine.
En ouverture, bergamote et petitgrain sont au rendez-vous. Oui, la corbeille d’agrumes décemment attendue est bien là, et fait illusion quelques secondes, renforcée par l’aspect incisif des notes aromatiques et lavandées, histoire de ne pas prendre ses jambes à con cou. L’Eau d’Hermès cache bien son jeu, mais ne tarde pas à montrer son vrai visage. Les épices, cannelle et clou de girofle en tête, ont été généreusement saupoudrées. L’Eau d’Hermès m’évoque alors la période des fêtes de fin d’année, entre thé de Noël, pain d’épices et orange piquée de clou de girofle.
Le cumin, très perceptible, commence à faire basculer l’univers initial vers quelque chose de plus sombre et dérangeant. Ci et là se dessine déjà le spectre de Femme (version d’origine de 1944), mais les notes épicées sont limpides et éclatantes, sans engoncement. Exit la poule de luxe et la cocotte. Le cumin emporte avec lui des notes boisées et cuirées de bouleau renvoyant ainsi aux origines et à la tradition de la maison et rappelant la plus fine des peausseries. Elle se réchauffe des accents miellés de la civette pour un effet presque tactile, à la moiteur palpable.
Ce que j’apprécie le plus dans l’Eau d’Hermès, c’est cette manière de souffler le chaud et le froid, c’est ce jeu d’équilibriste intelligemment mené, entre les notes hespéridées et celles, plus fauves, du cuir et des épices.
Les étalons sont lâchés dans le haras. Les odeurs de poussière, de sueur, de peau s’entremêlent avec bonheur, sans suffocation ni subversion mal placée, pour un résultat magistral, racé et sophistiqué. Au galop !
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par S9, le 24 novembre 2014 à 22:27
Joli article, qui décrit parfaitement l’idée que je me fais de l’Eau d’Hermès.
La fin m’a fait rire car vois-tu Newyorker, justement je la portais il y a 3/4 ans lorsque je montais à cheval ! Une sacré mise en abyme donc.
Si je ne renie pas les qualités de ce parfum, c’est un des rares que je n’ai pas gardé dans ma collection, car je pense qu’il ne me convient pas. Lui et moi on n’est pas fait l’un pour l’autre.
Je sais que les parfums n’ont pas de sexe, mais je trouve l’Eau d’Hermès bien trop virile, en la sentant c’est l’envolée de testostérone ^^
J’aime les notes cuirées, nous en avons parlé récemment, mais là je pense que je ne suis friande ni du cumin, ni du clou de girofle (avec son "odeur de chez le dentiste") en ce qui concerne les parfums (alors que j’adore manger épicé, comme quoi...).
Le tout accentué par des notes "sales" (la civette donc ?) qui me rappellent l’odeur des fauves dans la partie couverte du zoo de Vincennes, j’avais 4 ans à l’époque, et j’en avais eu des hauts-le-coeur que je n’ai toujours pas oubliés !
Voilà ce qui m’incommode dans cette Eau d’Hermès, ce qui montre bien que notre approche du parfum est bien subjective, au delà de nos goûts personnels, des souvenirs olfactifs datant de la petite enfance peuvent à tout moment resurgir pour le meilleur... ou pour le pire !
En définitive j’apprécie la beauté indéniable de ce parfum, mais sur les autres.
J’imagine qu’il est souvent porté par des hommes d’âge mûr, moi j’aimerais le sentir chez un jeune de 20 ans, car c’est un parfum fougueux !
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