Dent de lait et Bourreau des fleurs, les réminiscences tranchantes de Serge Lutens
par Léonore Fernandez, le 9 novembre 2017
Cet automne, Serge Lutens propose deux nouveautés tranchantes : Bourreau des Fleurs qui rejoint la « Section d’or », et Dent de lait la « Collection Noire », ainsi qu’un remaniement de la marque et notamment du design des flacons.
L’emblématique ligne de flacons rectangulaires a été entièrement repensée en vue d’être modernisée. La « Collection Noire » est désormais disponible en format 100ml (les 50ml seront disponibles jusqu’à la fin 2017/début 2018) et remplace l’initiale « Collection Beige ». Les 16 parfums-phares de la marque, comme Ambre sultan, Fleurs d’oranger, Féminité du bois… sont réunis dans les nouveaux flacons de la « Collection Noire » tandis que les autres resteront disponibles mais transvasés dans des flacons différents.
Dent de lait
Cette création énigmatique évoque l’enfance sous un angle particulier, celui de la période pendant laquelle « l’encore innocent » perd ses dents. Dans un texte de Serge Lutens qui accompagne la fragrance, le créateur fait allusion au traumatisme lié à cette période, parlant d’une « perte de repère » qui accompagne la panique de perdre ses dents. Il souligne l’énergie rassemblée pour se dégager de l’ « aliénation de l’enfance » en arrachant ses dents de lait à l’aide d’une bobine de fil qui relie la quenotte à une poignée de porte. Cette précipitation brusque du processus naturel des dents est pour lui une volonté de s’arracher à l’enfance. Encore une fois accompagné du parfumeur Christopher Sheldrake, Serge Lutens signe un parfum atypique, voulant exprimer olfactivement les dents de lait qui tombent des bouches des enfants.
Petit extrait :
« Maintenant lassé du jeu de langue qui depuis des semaines ébranle sa dent, un jeune loup se hâte d’offrir au sang ce qui au lait l’assujettissait.
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai. »
Bourreau des Fleurs
Le mystérieux Bourreau des Fleurs nous raconte une histoire qui s’inspire une fois de plus des souvenirs chers au cœur de Serge Lutens, et qu’il tente de traduire en odeurs. Le parfum s’accompagne d’un dialogue entre un bourreau et une condamnée, cette dernière cherchant à le raisonner et à le dissuader de lui enlever la vie. Nous finissons par comprendre qu’il s’agit d’un fils et de sa mère. Ils entretiennent une relation destructrice et finalement mortelle d’amour et de haine à laquelle le fils veut mettre définitivement fin. Mais la décision est difficile à prendre : « en te trucidant, c’est moi que j’assassine, ma fleur ! », dit-il.
Ainsi se termine le texte très personnel de Serge Lutens :
« La condamnée : Bourreau tu tranches, mais de mon sang tu es la sève.
Le bourreau : Et toi de mon cœur, le bois. »
Dent de lait, eau de parfum, 180 euros/100 ml
Bourreau des Fleurs, eau de parfum, 480 euros/50 ml
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par Beurk, le 12 novembre 2017 à 14:47
Avant je conseillais systématiquement a toutes personnes désirant s initier a la parfumerie en général et a la parfumerie de niche en particulier de se pencher sur les créations de Mr Lutens tant celles ci demeuraient qualitatives et abordables. C’est fini. Lutens fait du business.
C’est dommage pour certains mais a sa place je ferais peut être pareil, ça coûte cher l’entretien d’une piscine.
par founiou, le 10 novembre 2017 à 15:44
J’ai pas encore acheté, mais vu la photo pour Dent de lait, je pense bien que je vais m’en procurer. très mignon.
par Aberystwyth, le 10 novembre 2017 à 12:35
Suis-je le seul à avoir énormément de peine à lire les noms sur les flacons de la "Section d’Or" ? Pourtant je n’ai pas une mauvaise vue. C’est vraiment dommage, déjà que les flacons sont indistingués. Et c’est un mauvais calcul : combien de fois avons-nous senti un parfum inconnu parce que son nom nous parlait ? Avec quelques coups de cœur à la clef... Mais si le nom est invisible, plus de coups de cœurs en perspective !
par Demian, le 10 novembre 2017 à 07:12
Blablabla : C’est bien beau tout ça mais ça me dit pas ce que ça sent. C’est quand même le b.a.b.a quand on parle de parfums. Et vu que les derniers opus de Lutens n’étaient franchement pas une réussite. Je ne parle pas de "La Section d’or", je n’ai jamais testé, c’est carrément hors budget pour moi.
par Habanita, le 9 novembre 2017 à 11:59
Bonjour,
En ce qui me concerne j’attache autant d’importance à la souffrance animale décrite par Nezenmoins qu’à celle des mineurs exploités dont vous parlez DOmfromBE.
Et je trouve que porter de la fourrure est un signe de provocation de de bêtise absolue.
J’ai beau être une consommatrice occidentale privilégiée, j’achète Français dès que je le peux qu’il s’agisse de fruits (tout le monde comprendra que je fais référence aux fraises espagnoles qui détruisent des réserves protégées que je refuse de consommer quitte à payer plus cher, en consommant moins souvent celles du sud de la France) ou des lunettes...
Je ne crois pas que Nezenmoins soit agressif (ve), mais à un moment donné, il y a des choses que l’on ne supporte plus du tout et on les exprime.
Belle journée à vous deux.
Pacifiquement,
Habanita
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par DOMfromBE, le 9 novembre 2017 à 10:51
Serge Lutens a été à l’origine d’une marque qui a vraiment fait démarrer la parfumerie de niche ou tout du moins l’a rendue visible pour le (grand) public. Mais la marque Lutens appartient au groupe Shiseido...
Est-ce que monsieur Lutens est responsable de la souffrance animale ? Je ne le pense pas.
Mais tant d’agressivité derrière l’anonymat du WEB... est-ce raisonnable ?
Qui se soucie des conditions de travail des mineurs d’âge exploités dans les mines d’Afrique, qui fournissent les métaux rares et très polluants nécessaires à nos téléphones portables et notre petit confort de consommateurs occidentaux privilégiés ?
Salutations.
par Nezenmoins, le 9 novembre 2017 à 10:23
Serge Lutens s’illustre en ce moment en diffusant une photo d’une jeune fille coiffée d’une tête et d’une peau de Léopard.
Avec en toile de fond un joli petit poème alambiqué comme il sait tant le faire.
C’est dégoulinant de poésie morbide.
C’est ciblé car le marché asiatique « se contrefout » de la notion de souffrance animale.
Mais ce qui me touche le plus et personnellement,c’est le sort réservé aux Purs Sang Arabe des pays du golfe où certains chevaux meurent de fractures de fatigue en pleine épreuve. Pays du golfe, autre cible d’un marché très lucratif...
La poésie de Mr Lutens me dégoûte et j’eviterai a l’avenir le Navrant Sultan.
par Spicerobby, le 9 novembre 2017 à 09:23
Première visite chez Lutens (Palais Royal) la semaine dernière. Quel magnifique endroit. J’ai pu découvrir la collection "Section Or". D’après les dires de la vendeuse, la section or se présente sous la forme de parfum et non pas d’eau de parfum... d’où le prix.
par Chanel de Lanvin, le 9 novembre 2017 à 09:14
Les flacons de 50ml permettaient de découvrir l’ensemble de la collection,pour celle et celui qui abordait l’univers Lutens,à présent avec le nouveau format,même si le prix ne s’en éloigne pas de l’ancien au vu que c’est le double,il sera plus ardu de commencer son aventure olfactive dans l’univers de ce parfumeur.
Ne parlons pas de la gamme ’ Section Or ’, bref......à quand une reconvertion en bourse...
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Je vais peut être ajouter ce parfum à ma liste de cadeau pour Noël
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