Bois d’Arménie
Guerlain - Les Exclusifs de Guerlain
Petits papiers
par Jeanne Doré, le 28 novembre 2007
Lors d’un voyage en Arménie au XIXe siècle, Auguste Ponsot découvre que les Ottomans désinfectent leur maison en faisant brûler du benjoin, résine provenant d’un arbuste du Laos. De retour en France, il décide d’importer cette pratique et se fait aider d’un ami pharmacien qui découvre que l’on peut dissoudre le benjoin dans l’alcool et obtenir ainsi une solution à l’odeur persistante. En rajoutant quelques autres composés aromatiques naturels, tenus secrets jusqu’ici, et en imbibant des papiers buvards, on obtient le papier d’Arménie, qui brûle lentement en diffusant sa douce odeur de benjoin.
Guerlain s’est inspiré de cet ancêtre du parfum d’ambiance pour créer la quatrième référence de la série L’Art et la Matière. Le benjoin, résine suave et douce aux fausses allures de vanille est ici bien sûr au centre de la construction. Il est enrobé par d’autre matières résineuses, comme le baume Copahu, et l’encens, qui renforcent le caractère oriental et mystique. Le patchouli et le bois gaïac apportent une touche boisée fumée, et les épices, comme le poivre et la coriandre, amènent une dimension piquante et fraîche. Enfin, des notes poudrées et musquées en fond enveloppent l’ensemble d’une chaleur caressante et délicate.
Assez linéaire, Bois d’Arménie est un délice de parfum de peau, pour tous les allergiques aux parfums vanillés gourmands écoeurants, et pour les amoureux d’odeurs brutes, dépouillées mais précieuses.
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par Jicky, le 11 avril 2010 à 21:52
Bois d’Arménie est un parfum brut.
Dès les premières pulsation, il vibre par sa densité incroyable et rugit sur la peau. C’est un fauve concentré en résines, dont le benjoin que je repère très rapidement (il faut que surdosé comme il l’est, ce n’est pas si dur que cela). Après une tête caoutchouteuse, ce parfum s’allège et laisse à place à un sillage plus charnel. Je vois une goutte très dense en matières premières, très concentrée qui tombe très lentement d’un arbre. Une sorte de sève mystique, un condensé de roche, de flamme, mais aussi de lègères gouttes et une touche de brise. Il est élémentaire de reconnaitre l’aspect brut du parfum, tout juste une densité nouvelle. Sur la peau, il évolue capricieusement : c’est bel et bien la nature et la matière qui décident.
Bois d’Arménie nous transpose un nouveau monde, apporté à notre nez comme par une volute de fumée...
par julita54, le 11 avril 2010 à 13:13
J’ai pu tester BOIS D’ARMÉNIE . Certes c’est un parfum qui sort de l’ordinaire, boisé et chaud .
Il m’attirait fortement de par ses notes encens et iris , mais en le testant je me suis rendue compte que malheureusement nous n’étions pas faits l’un pour l’autre ...
Une note me dérange en fond ...
Il fait aussi un tantinet trop masculin sur moi .
Dans la collection L’ART ET LA MATIÈRE , mon préféré est indubitablement TONKA IMPERIALE :)), une seconde peau our moi !
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par eh-andy, le 23 février 2010 à 19:37
Nécessairement moi je ne sais pas.. mais enfin quand on met son nez dans une vraie pisse de chat en général on en sort pas ému. C’est pourtant ce qu’on attend d’un parfum. Si on prend le parfum pour de l’art-ce qui à mon avis est à la fois rarement le cas mais tout à fait vérifié dans certains cas-, l’émotion ne vient, c’est vrai pas que de la composition de belles parties (ici "parties" olfactives, notes, matériaux..), Mais enfin, une oeuvre qui rappelle un excrément, même dans les mouvements trash, Dada, contemporain ou autre, ce n’est pas particulièrement recherché.. A moins de considérer Jicky comme un tableau de Jérôme Bosh, à la rigueur.. Mais enfin je reste sceptique..
Autant le côté "animal" est un adjectif qui me paraît approprié, intéressant, autant la dénomination pisse de chat, ça donne vraiment envie de fuir !!
Bois d’Arménie, c’est un très beau parfum en tout cas !!
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par idepont, le 23 février 2010 à 21:16
En prenant la question par un autre angle, on peut quand même remarquer que la science progresse dans la connaissance des phéromones, ces hormones dont nous n’avons pas conscience et qui renseignent tout aussi inconsciemment autrui sur plein d’aspects de nous-même que nous ignorons souvent (patrimoine génétique, moment du cycle plus ou moins propice à la reproduction, etc). On sait aussi que les animaux marquent leur territoire en pissant dans les coins. Chaque (pisse d’) animal émet sa propre odeur, véritable carte de visite vis-à-vis de ses congénères. Et pour faire connaissance, les chiens se reniflent le c.l (cf "Didier" ;-)...). Bref, tout ça mis bout-à-bout permet quand même de penser que les odeurs ne sont pas que agréables ou désagréables, elles sont aussi informatives et peuvent avoir un but en matière de survie de l’espèce (ex : phéromones sexuelles).
Quoi de plus naturel, dès lors, que d’en employer en parfumerie ? On se parfume pour soi, je suis d’accord, mais aussi pour renvoyer une image de soi, que l’on cherche, et c’est normal, à rendre la plus attrayante possible. Je pense que si l’on admet que nous ne sommes pas que cérébraux/civilisés/spirituels, mais aussi animaux/instinctifs/trash, alors admettre dans la foulée que la civette ou la crotte de chat puissent présenter un intérêt devient tout-à-fait logique... D’autant qu’il ne s’agit quand même pas d’un parfum "pisse de chat qui pue", mais d’un parfum "pisse de chat qui pue + pleins de trucs qui sentent bon pour que tout ça soit in fine très civilisé"...
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par Jicky, le 11 avril 2010 à 00:45
"Pisse de chat + plein de trucs qui sentent bon", ne serait-ce point là la descirption de Jicky, le plus beau parfum au monde ? ;)
par djack1, le 23 février 2010 à 17:08
Amoureux d’orientaux, ce délicieux parfum de peau m’a transporté dès le premier essai.
Comment rester insensible à l’attaque piquante du poivre rose et à la froideur presque anisée et réglisse de l’iris. L’encens déjà nous entoure et j’ai l’impression que le caractère métallique de l’ouverture n’a pour objet que d’introduire ce benjoin immense.
Pas du tout d’accord avec Guet Apens, il n’y aucun miel... La douceur et le moelleux du benjoin s’allie avec ce qui pourrait être une gousse de vanille, presque rugueuse. Ce Bois d’Arménie ne se répand pas. Il est au contraire très sec.
Je suis parfaitement d’accord avec vous Jeanne sur le caractère presque mystique de ce qui pourrait être un onguent moyen orientale.
Je suis un homme, et porte avec fierté ce magnifique parfum. Pour la pisse de chat si chère à Guet Apens, je porte aussi Musks Khoublai Khan. Je conseille à GA la lecture intéressante de la critique de JICKY. L’impression de pisse de chat est-elle nécessairement repoussante ?
par guet-apens, le 8 octobre 2009 à 05:25
Et encore un exclusif Guerlain de qualite moyenne vendu tres cher qui prouve que le seul grand Guerlain de ces dix dernieres annees n’est rien d’autre que Guet-Apens (Attrape-Coeur) compose par Mathilde Laurent (actuellement chez Cartier), c’est le seul, les autres pour le prix c’est de la gnognotte. Luca Turin reproche a Bois d’Armenie une note derangeante de miel qui vire en pisse de chat.
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par gildas21, le 8 octobre 2009 à 20:00
Je pense que si l’avis de Luca Turin nous intéresse, nous pouvons de nous même aller le consulter.
par Yohan Cervi (Newyorker), le 7 octobre 2009 à 23:41
Un très, très beau parfum je trouve moi aussi. A la fois sec, boisé, résineux rond et poudré, sans compromis et pas si facile à porter finalement. Un parfum indispensable dans cette très belle collection qu’est l’Art et la Matière. Il est enfin très différent des créations actuelles de Guerlain qui sont généralement plus gourmandes et faciles d’accès. La tenue est exemplaire, il peut tenir une semaine sans problème sur une veste. Par contre, je ne sais pas si vous avez remarqué, les prix des parfums de cette collection ont encore augmenté récemment.
par germanomio, le 24 juillet 2009 à 16:01
un des plus somptueux parfums de la ligne l’Art et la Matière
une fragrance riche, chaude : des bois, de la vanille, du benjoin
un parfum d’hiver, presque à ne porter que pour soi bien emmitouflé dans un plaid en cachemire devant la cheminée qui crépite pendant que la neige tombe dehors ...
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