Une Rose
Éditions de parfums Frédéric Malle
Coup de cœur
- Marque : Éditions de parfums Frédéric Malle
- Année : 2000
- Créé par : Edouard Fléchier
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Chypre
- Style : Chic - Classique
Jardin virtuel
par Jeanne Doré, le 31 décembre 2009
Il y a des parfums sur lesquels on arrive facilement à mettre des mots, des descriptifs simples et figuratifs : « ça sent le citron, la violette, le santal... »
Il y en a certains pour lesquels cela devient très difficile, tant notre cerveau semble soudain emprisonné dans un fonctionnement 100% émotionnel, et qu’il lui est tout d’un coup impossible de trouver des mots de choses concrètes pour décrire ce qu’il sent.
C’est un peu ce qu’il m’arrive lorsque je respire Une Rose d’Edouard Féchier aux Editions Frédéric Malle. Oui, je sens la rose, mais décrire ce parfum ainsi me paraît tellement réducteur, tellement simpliste voire humiliant comparé à l’intensité de ce que je ressens, que je m’y refuse !
Une Rose n’est pas n’importe quelle rose, elle est avant tout Absolue de rose, ce nectar miellé et cireux qui avoisine les 3000 euros le kilo, et que l’on ne retrouve donc pas à tous les coins de Sephora. Mais elle est surtout la matérialisation olfactive d’une atmosphère, d’un esprit, d’un espace chargé de vapeurs de pétales roses et rouges, de feuilles vertes, de racines humides, de pollen poudré, de miel ambré, de truffe terreuse et de vin tannique.
L’air devient lourd et épais lorsqu’on porte Une Rose, mais ce n’est pas un problème, on le respire en fermant les yeux et on est immédiatement téléporté dans un jardin virtuel brumeux hors du temps et de l’espace, plongé dans un rêve vaporeux, à oublier tout le reste, et à ne surtout plus essayer de trouver ces fichus mots qui ne veulent plus rien dire.
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par Jicky, le 27 juin 2010 à 17:19
Non mais là, on atteint un autre domaine que la parfumerie...
Au dela de l’amour olfactif, Une Rose est une thérapie.
En fait, c’est une pureté en odeur. Au début, c’est délicat, la première seconde ne laisse aucun doute : la rose. Mais à partir de la deuxième seconde, elle s’ouvre. Mais savez, elle s’ouvre d’une manière dynamique, et elle éclabousse de rosée autour. Je pense que là, dire "ça sent bon" est hors-sujet. Il y a des parfums, où même si l’odeur nous dérange, on ne peut que s’incliner. Là, Une Rose est à la fois un guide et une odeur incroyable.
Je sais pas si vous voyez, mais généralement, les personnes sages ne s’affichent pas d’emblée. Une Rose c’est un peu la même sensation, tu sens que c’est elle qui a raison, mais elle ne te le dit pas, ça se sent c’est tout.
Ce que j’aime particulièrement, c’est que ce parfum a du corps. Loin du soliflore à la rose, qui fait un peu mémére aux bégonias, le côté charnel ainsi qu’une sorte de densité évolutive déploient de mutliples facettes. Sur moi, je sens un petit côté épicé, un cumin très discret qui s’allie à la reine de la parfumerie. Puis en fonction, un petit côté poudré par ci, un floral plus développé par là. Mais toujours d’une manière épurée par là. Mais de fil en aiguille, un "nouveau morceau" se tisse délicatement. Puis, une page se tourne où la rose fraiche se fait plus discrete et devient plus terreuse.
Mais c’est très nouveau comme sensation, on tâtonne doucement sur cette terre, dans un autre temps.
En fait, c’est comme lorsque l’on est enfant, on est petit donc et on voit la vie en grand. Quand on voit un buisson avec un trou, on s’y glisse, on s’y faufile en criant que c’est notre cabane magique, comme un chat peut marquer son territoire en se frottant la joue. C’est très secret comme ambiance, et après l’agitation pour rentrer dans le buisson pour se cacher des autres, on est protégé, caché, terré et personne ne nous voit. Et là c’est le silence. On n’entend plus que le vent qui se glisse dans les feuilles, et notre respiration saccadée par la course, que l’on tente de modérer pour pas qu’on nous entende. Le temps est arrêté. On peut voir au loin la roseraie du jardin, les rhododendrons violets sur le tuteur stylisée blanc et enjolivée. Au loin les cris, mais nous protégé.
Une Rose me fait revivre un moment comme ça, intimiste, un secret, mais un peu un interdit quand même. Un autre monde, mais très réaliste, un retour aux sources : la verdure chatoyante, le frais de l’ombre, l’humidité de la terre, le tissage subtil d’une toile d’araignée, dont on ne s’approche pas...
Puis comme toute les découvertes, au final, on l’a partage ! Finit l’exclusivité, on l’exhibe, fier, mais en même temps on sait qu’elle ne nous appartient pas !
Finit les faux semblants, Une Rose c’est un retour à soi, et au final aux autres, car on se parfume aussi pour son entourage...
Bien plus qu’une madeleine de Proust
par clochette79, le 12 juin 2010 à 20:56
Le parfum des amateurs de bon vin. Cette rose est d’une beaute a couper le souffle, je suis encore sous le choc de cette decouverte, moi qui pourtant ne suis pas fan de la Rose en parfum (meme si son odeur dans la nature est une de mes preferees entre toutes). L’emotion vient a mon avis du fait que cette Rose est a la fois intense, dense, legere, aerienne, naturelle, complexe, alors on ressent tout ca a la fois et ca nous emporte, on n’a pas le temps d’analyser une note qu’une autre pointe deja le bout du nez. Bref, c’est ma Rose preferee, avant-meme Nahema (que j’adore aussi, mais celle-ci me met a genoux) : ma premiere impression a ete d’etre en train de respirer une de ces roses au rouge sombre et aux petales veloutes. Ensuite, on a l’impression tres agreable que c’est notre peau elle-meme qui a ce parfum delicieux. La note lie-de-vin est tres presente sur moi, tellement nouvelle (je ne l’ai jamais sentie dans aucun parfum) et en meme temps en parfaite harmonie avec la rose. Des notes terreuses, de sous-bois les accompagnent, je n’en aurais pas jure, ayant teste Dans tes bras sur mon autre poignet simultanement, j’ai cru que mon nez melangeait les 2 (d’ailleurs, il me semble que ce serait un fort beau melange, ces deux-la semblent faits l’un pour l’autre), mais les autres commentaires confirment leur presence. Quelle marque sublime, je continue a raler pour le prix vraiment trop cher, mais bon, maintenant chut. C’est sur, Chloe et Parisienne peuvent aller se rhabiller, ces roses anorexiques, Anita Ekberg l’emporte sur Kate Moss, victoire par KO
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par The Rebel Gardener, le 12 juin 2010 à 21:47
Je ne peux qu’être entièrement d’accord avec vous. Une Rose est de TRES loin la meilleure rose que l’on peut trouver en parfumerie. Sa complexité la rend unique sur chaque peau (par exemple sur la mienne, on distingue très nettement la note de lie-de-vin, ainsi que ubne note de géranium et un fond légèrement boisé).
Sentir ce parfum m’a fait le même effet que déguster un Saint-Emilion de 1970 : un moment de pur plaisir et d’émotion, et de ce fait, votre remarque sur les amateurs de bon vin me semble plus que pertinente.
par The Rebel Gardener, le 23 mai 2010 à 10:06
Une Rose. Quelle rose. je suis d’accord sur le fait que ce parfum n’est pas un soliflore : la composition est ici beaucoup plus complexe : disons qu’il s’agit ici plutôt d’un univers entier qui tournerait autour d’une rose tellement magnifique qu’on ne pourrait pas la contempler, celle-ci évoluant selon le temps, l’humidité, la densité de l’air, les saisons. Elle se révèle d’une profondeur et d’une subtilité incroyable. J’ai moi aussi du mal à mettre des mots sur ce parfum tellement celui-ci est dense.
Et c’est étrange, car bien qu’adorant Elisabethan Rose de Penhaligon’s, un vrai soliflore subtile de rose anglaise verte et pétillante, j’adule également Une Rose qui serait son contraire absolu en ce qui concerne les rosacea.
par Paraffine, le 6 avril 2010 à 19:58
La première fois que j’ai porté ce jus, j’ai été scotchée par le tango endiablé que dansaient, dans ma voiture, cette rose fatale et cette truffe insistante, au retour de la parfumerie. Impossible d’en faire abstraction, si discret qu’ait été le pschitt d’essai. C’est somptueux, baroque, généreux, dense... une sacrée présence !
par idepont, le 24 mars 2010 à 20:15
Aujourd’hui, j’ai essayé Lys Méditerranée. Encore un coup de coeur... Quand j’oublie que c’est mon essai du jour, je me surprends à me penser "ces fleurs sentent divinement bon", en cherchant le bouquet... Quand je ferme les yeux, je retrouve exactement le bouquet de lys envoyé cet été quand j’étais en vacances avec les enfants par mon mari qui trouvait que j’étais un peu trop loin de lui. Il a embaumé la maison pendant 3 semaines. Et le parfum de F.Malle est d’une suavité absolue, juste vert comme il faut, juste moelleux comme il faut, juste une grosse brassée de lys épanouis, sans autre surprise que sa totale exactitude...
(Va falloir que je me décide, un de ces jours, quand même, je ne peux pas tout acheter !)
par idepont, le 23 mars 2010 à 21:35
Je vais enfoncer une porte ouverte, même pas peur :
SOMPTUEUSE ROSE !!!!
Oui, Fluorose, c’est une rose de femme, très charnelle, voluptueuse et suprêmement chic, et qui s’assume totalement. Riche sans être lourde, gourmande sans être écoeurante, imprévisible sans être déconcertante, opulente sans être bling-bling...
Après des années de Nahéma, j’étais un peu lassée de la rose, d’autant qu’à part Nahéma, aucune ne m’avait vraiment séduite. Revirement total, cette Rose est une véritable révélation. Et si je suis certaine que je vais investir, je pense en effet comme beaucoup ne pas porter tout le temps ce parfum exceptionnel. Non par économie, mais pour le garder justement pour les instants exceptionnels à mes yeux.
Merci à Jeanne d’avoir créé ce site, qui m’a permis de découvrir cette merveille absolue.
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par Jeanne Doré, le 25 mars 2010 à 22:32
Idepont, de rien !
Merci à vous de nous faire partager vos émotions !
par fluorose, le 7 mars 2010 à 15:37
J’ai toujours adoré la rose dans les parfums. J’ai été fidèle à Nahéma de Guerlain pendant des années que j’alternais avec Paris d’Yves St Laurent. A Noël dernier, ma belle soeur qui croyait me faire plaisir m’a offert Parisienne qu’une conseillère de Séphora lui avait décrit comme le "nec plus ultra des parfums à la rose" (sic...) En fait, je ne le trouve pas désagréable mais la rose est comme noyée dans la composition. Elle est timide, elle manque vraiment de présence, de caractère. Grâce à vous Jeanne, j’ai découvert il y a un mois Une Rose. J’ai beaucoup aimé ce parfum car ma fleur fétiche y est vraiment présente dans toute son intensité et son caractère même une certaine agressivité à mon humble avis (je ne suis pas spécialiste comme beaucoup de personnes sur ce site). Pour en revenir à Parisienne, c’est un parfum de fille tandis que mon parfum Une Rose est celui d’une femme !
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par Jeanne Doré, le 7 mars 2010 à 22:20
Bonsoir Fluorose, bienvenue !
Je suis ravie de vous avoir fait découvrir cette rose "de femme", il est vrai que Parisienne à côté doit faire pâle figure...
Et ne soyez pas intimidée par tous ces "spécialistes", je cois qu’on est tous plus ou moins spécialiste des parfums que l’on porte et que l’on aime !
par panareamania, le 8 mars 2010 à 10:53
Je suis d’accord avec vous fluorose, "Une Rose" me fait l’effet d’un parfum somptueux, radical et sans compromis avec une certaine agressivité en effet. C’est un peu : "Take it or leave it" comme disent les américains ! Bien qu’ attirée par ce parfum, j’ai finalement choisi "Lipstick Rose" toujours chez Frédéric Malle où la rose se fait plus douce, plus tendre, plus accueillante et rassurante. Parfois je regrette un peu d’aller vers des choses faciles qui me procurent ce sentiment de sécurité mais je me rends compte que ça arrive toujours... Autre exemple : l’année dernière, j’ai acheté "Filles en Aiguilles" chez Serge Lutens dans lequel outre l’odeur de pin, il y a une note encens bien présente ; odeur que j’ai également beaucoup aimé dans "Serge Noire" mais où l’ensemble tout en m’attirant m’effraie par sa noirceur.
par piccolina, le 20 février 2010 à 14:54
Je n’ajoute rien aux commentaires précédents qui capturent très bien l’âme de ce parfum. Je le trouve merveilleux, mais j’ai encore du mal a le porter… Par curiosité, aujourd’hui je le teste a coté de Rose Barbare, car le premier essai d’Une Rose m’avait fait penser a ce Guerlain que j’affectionne beaucoup. Eh bien, c’est étonnant, Rose Barbare disparaît presque complètement sur mon poignet droit, et je ne sens que les effluves d’Une Rose sur le poignet gauche !
J’admire Une Rose, mais je me sens plus a l’aise avec Rose Barbare, même s’il est probablement moins chargé d’émotions et plus posé.
Par contre, pour reprendre le commentaire de Michel, j’aime beaucoup Lys Méditerranée qui est mon lys preferé avec Un Lys de Lutens. La’ encore, le parfum de Flechier est beaucoup plus proche de la réalité du fleur par rapport a Un Lys, et je le trouve plus émouvant.
par C4_coco, le 19 février 2010 à 19:27
"Une rose" un parfum intense qui à mon avis sied mieux aux hommes. Les effluves de vin sont délicieusement mélées au capiteux de la brassée de roses. Sur le registre de la rose, en tant que femme, je préfère "lumière noire" de Kurkdjian, plus animal.
par Phoebus, le 10 février 2010 à 19:09
C’est en partie à cause de ce genre d’avis, aussi vibrants et inspirés que positifs, que je regrette sincèrement de ne pas habiter une grande ville pour pouvoir sentir des petits parfums un peu plus confidentiels...
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par idepont, le 5 mars 2010 à 00:08
Je pensais comme vous, en bonne provinciale, et c’était très frustrant. Tellement frustrant qu’à tout hasard, j’ai regardé à l’instant sur le net, j’ai trouvé le site de F.Malle, et ô joie, on peut commander les échantillons. Ce que je vais m’empresser de faire... Mais avant, je voulais partager ma petite trouvaille du soir (espoir...) !
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