Succus
Liquides imaginaires
Coup de cœur
- Marque : Liquides imaginaires
- Année : 2015
- Créé par : Shyamala Maisondieu
- Genre : Féminin
- Famille : Aromatique
- Style : Frais - Pointu
Cime city
par Jeanne Doré, le 12 mars 2015
Nous étions restés l’an dernier sur un encens brillant, issu de la première série des Liquides Imaginaires. Deux nouvelles trilogies ont été depuis proposées par le duo Frossard-Di Meo, et je dois avouer que chaque création m’est apparue comme une petite pépite, en terme de créativité, de qualité et surtout de surprise.
Après une très jolie série d’Eaux Sanguines, le dernier triptyque s’intitule les Eaux Arborantes. Il offre une métaphore de l’arbre, depuis ses racines (Tellus, une somptueuse ode à la terre, overdose de costus et d’improbables nuances de plâtre, d’humus et de patchouli humide), en passant par son tronc (Saltus, un boisé ciselé autour du cèdre et de l’eucalyptus, majestueux, sans doute le plus « portable » des trois), pour arriver à la canopée, l’ovni-joyau de la série : Succus.
Si vous aimez les surprises en parfum, je vous invite à aller découvrir cette explosion atomique aux dimensions tellement bizarres qu’il est difficile au premier abord d’en discerner la composition.
Une mandarine délivrant des alhédydes sous acide, un pamplemousse à l’écorce amère, un bouquet garni de romarin, de sauge et de laurier dans un accord herbal médicinal, une note verte, presque fruitée, de sève, végétale, aqueuse et métallique, et des épices piquantes, gingembre et poivre, comme s’il y avait besoin de pimenter encore cette potion hallucinogène.
Puis des notes boisées fumées de vétiver, cèdre, encens prennent ensuite le relais, et se prolongent vers un fond qui, tout en conservant une belle présence et une forte personnalité, s’assagit toutefois au fil des heures, dans une sérénité pérenne.
Voilà le joyeux bordel olfactif que nous offre ce voyage au-dessus de la cime des arbres, entre feuilles et air, entre la terre et le ciel, l’organique et l’impalpable, tel une ville futuriste remplie d’oiseaux chimériques, d’insectes imaginaires, de fruits inconnus et de rêves farfelus.
Ce bordel apparent est cependant bien maîtrisé, rien n’est laissé totalement au hasard lorsque le potentiel créatif d’un parfumeur comme Shyamala Maisondieu (qui signe également Saltus), encadré par une direction artistique cohérente et forte, est ainsi pleinement exploité.
175€ les 100ml. Echantillons disponibles sur le site de la marque pour 10,50€ l’ensemble des séries.
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par Bella R, le 30 avril 2015 à 13:16
Testé. Pas spécialement convainque.
Je m’attendais à quelque chose plus vert et végétal. Sur ma peau il me fait penser à la fruit de la passion ou mandarine ou cassis ou rhubarbe avec son acidité. Ou au gel douche aux fruits exotiques... J’ai pas trouvé le vétiver tellement il est inondé par ces fruits acidulés.
C’est comme un coulis de fruit de la passion qu’on mange avec la panacotta. Bizarre mais j’imagine vraiment ce dessert quand je sens mon poignet. Il y a une note crémeuse qui fait panacotta. Est-ce que c’est l’accord orchidée ? ou Musc ?
Sincèrement je ne pense pas que c’est un mauvais parfum, juste que la note du fruit acidulé persiste sur ma peau. A la fin d’évolution elle est soutenue par une dose de la crème panacotta :-)
Vétiver, cèdre, où êtes-vous ????
Bref, bon appétit bien sûre !
par ., le 22 avril 2015 à 11:49
J’ai pu sentir leur trois trios, je suis très franchement déçu par cette marque.
Le seul digne d’intérêt pour moi est Tellus, le seul que je prendrais plaisir à porter, les autres sont soit inoffensifs, soit insipides soit hors sujet.
Beaucoup de ramdam pour pas grand chose, Sancti est joli également, mais pas au point de vouloir le porter, il reste très léger et aérien.
Succus c’est une grosse rose pas fine, fourrée d’aromates qui n’a rien d’exotique... il me rappelle un peu La Fille De Berlin en plus fouillis et incompréhensible.
Mention spéciale à celui au vin rouge que je trouve immonde, il sent la lie et l’ivrogne.
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par billieH, le 22 avril 2015 à 12:04
On sent bien ta déception !
Un parfum qui sent la lie...cela pourrait presque me plaire ! Le concept du moins !
J’ai hésité à commander les échantillons, j’hésite encore plus à te lire...Bonne journée
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par Calygo, le 22 avril 2015 à 12:15
Le problème c’est qu’il sent le gros rouge qui tache, la piquette qui pique pleine de tanins, je suis rarement dégoûté par les parfums, celui là me lève le cœur. Il sent aussi l’ivrogne, je comprend pas ce parfum.
Sinon les autres ils sont juste inutiles j’ai envie de dire, pas écœurants, juste nuls et décevants. Les sentir ne m’a rien apporté.
Après je suis content de les avoir senti pour Tellus et pour m’être fais une idée sur cette maison.
par Passacaille, le 22 avril 2015 à 12:22
Bonjour à vous,
sans être une déception, faut avouer que c’est pas l’extase leur machins ! Ya deux-trois bois qui piquent, si j’ai bonne mémoire Fortis est champion de la mouillette qui s’éteint jamais (Mais Tumultu et Bello Rabello sont bien collants aussi). J’ai pas eu d’effet vinasse heureusement et Dom Rosa est même plutôt marrant sur moi. Quant à Tellus sur mon péiderme il vire au patchouli énorme, on dirait le Patchouli Absolute de Tom Ford porté dans un sous bois.
Perso, je sauve Sancti qui est joli, Saltus qui à une évolution intéressante sur peau, Succus m’a évoqué une souvenir d’enfance, je crois que je détaillerai plus tard, mais tout ça sans que ma carte bleue ne bouge un cil pour autant, ouf.
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par Calygo, le 22 avril 2015 à 12:34
Ah oui c’est Bello Rabelo que je trouve immonde, je viens de redonner de ma peau, ivrogne+réglisse (à fond la caisse)+bois qui pique. Oui Fortis il porte bien son nom...
Tellus sur moi est plus sébum/crottin (la même note que dans Vierge Et Torero mais très atténuée) patchouli, terre et un côté un peu fleuri bizarre. Mais franchement je l’aime beaucoup !
Du coup ma carte bleue s’en sort aussi, tant mieux au final. ;)
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par Solance, le 23 avril 2015 à 10:11
Bonjour Calygo,
Pour en avoir senti quelques uns de cette maison lors des Rives de la Beauté à l’automne dernier, j’avais aimé Phantasma. Le connais-tu ? Au programme, noisette, sauge sclarée et narcisse.... pour les amateurs de ces senteurs là.
Maintenant, je trouve leurs prix un peu exhorbitants et le discours du créateur, rencontré en live, un peu "je me la pete"... je ne mettrais pas ce tarif là pour des parfums qui ne sont pas à tomber par terre non plus... Pour le coup, je préfere m’offrir un Frédéric Malle ;)
Bonne journée
par Doblis, le 7 avril 2015 à 22:12
Bonsoir Jeanne Doré.
Merci une nouvelle fois pour cet enthousiasme communicatif.
Une nouvelle marque à découvrir pour moi donc. Et un nouveau lieu étant donné que je ne suis jamais allé chez Liquides ! Mes WE ne sont pas assez long pour tout découvrir hélas ! Et quand on découvre ces endroits, on a envie de tout tester... mais ce n’est pas raisonnable ! lol
J’espère qu’on peut y acheter la collection d’échantillons là-bas également. Bien pratique comme procédé pour tester tranquillement. J’ai acheté ceux de Divine il y a peu (dans leur boutique de la rue Scribe directement).
par parenthèse, le 14 mars 2015 à 10:09
Merci, Jeanne, pour cet article, qui m’a complètement électrisée à partir de la description des eaux arborantes, surtout de Tellus (ah, dès qu’il y a le mot ’humus’ dans un descriptif de parfum...). J’ai lâché la lecture de l’article pour visiter le site et me suis commandé le set d’échantillons.
NB : je constate que c’est souvent un article lu sur auparfum qui déclenche ce genre de réactions névrotiques. *m’en vais me faire un shoot de Chêne ou de Fumidus pour me calmer*
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par Jeanne Doré, le 14 mars 2015 à 14:17
Bonjour Parenthèse, merci ! J’adore l’idée d’être initiatrice de comportement névrotiques :) En espérant que vous ne serez pas déçue ....
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par parenthèse, le 16 mars 2015 à 20:33
Ah, que je sois "déçue" ou pas par la suite, je suis déjà très curieuse de renifler ces parfums. La quête m’enthousiasme presque autant que sa conclusion, je crois.
par Youggo, le 16 mars 2015 à 17:37
Ah ah ! Quand j’ai lu le descriptif de Tellus, j’ai directement pensé à toi Parenthèse, et attendais ta réaction. Je vais passer à Paris en coup de vent samedi, avec une visite prévue chez Liquides pour tester ces trois petits nouveaux. Je vous donnerai mes impressions.
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par Calygo, le 16 mars 2015 à 18:30
J’ai été piqué de curiosité de voir cet enthousiasme et je suis allé voir leurs parfums.
Je dois avouer que Tellus et Succus sont ceux qui sont le plus perceptible de me plaire sur papier, je suis vraiment curieux de pouvoir sentir ça, j’hésite vraiment à me prendre les échantillons... (9€ de frais de port...). =(
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par Calygo, le 16 mars 2015 à 18:31
Susceptibles... c’est quoi ce correcteur ?
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par parenthèse, le 16 mars 2015 à 20:47
Ah oui, tu fais bien de signaler les frais de port, pas donnés. Mais si on ne vit pas à côté de Paris, c’est malgré tout une chance, et ça reste moins cher que les sets d’échantillons d’autres marques.
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par Calygo, le 16 mars 2015 à 20:53
Je pense me commander ça le mois prochain, ça faisait vraiment longtemps que je n’avais pas autant été attiré par une maison.
Les flacons sont sublimes, ce qui ne gâche rien, un joli travail sur les noms et les couleurs...
Il est vrai qu’au final, frais de ports compris, ça reste moins cher qu’ailleurs mais bon... tu pourras me dire la contenance des échantillons ? Et si ce sont des vapo ? =)
Très pressé de lire ton retour, et pas seulement sur Succus et Tellus. =)
par parenthèse, le 16 mars 2015 à 20:40
Ah ben ma réaction, pour le coup, ne s’est pas fait attendre ^^ moi qui poste si peu, ce fut comme une piqûre épidermique ! Je tâcherai de venir au rapport quand j’aurai reçu et senti tout ça.
(Hâte de lire ton avis sur la canopée miyazakesque, aussi.)
par Youggo, le 13 mars 2015 à 11:55
Bon, déjà toute la description du parfum me faisait plutôt envie, mais alors à la lecture de la phrase "une ville futuriste remplie d’oiseaux chimériques, d’insectes imaginaires, de fruits inconnus et de rêves farfelus" j’ai envie de tout lâcher pour aller le découvrir là tout de suite maintenant sans plus attendre. Alléchant !
(note sur mon petit calepin pour mon prochain passage à Paris : "Aller chez Liquides. OBLIGÉ !")
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par Jeanne Doré, le 14 mars 2015 à 14:20
Bonjour Youggo, vous me mettez la pression, la !!! Après si vous n’aimez pas, vous allez me détester.... ;)
Vous pouvez toujours commander le kit d’échantillons aussi, ça vaut le coup, ils sont tous intéressants.
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par Youggo, le 14 mars 2015 à 20:19
Je vais faire ça oui, surtout que les deux autres de la série me font bien envie aussi. Le saltus, entre cèdre, eucalyptus et camphre, normalement je craque.
J’imagine la ville utopique de vos rêves comme une sorte de Babylone myazakesque (façon Chateau dans le ciel), avec ses ruines envahies de végétation et de faune curieuse, de jardins suspendus et de villages dans les arbres. Mais j’ai peut-être tout faux. Alors non, promis, si je n’aime pas je ne vous détesterai pas.
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par Jeanne Doré, le 14 mars 2015 à 21:26
Bonne décision Youggo !
Et c’est marrant que vous parliez de Miyazaki, car en écrivant cette critique, j’avais toujours un peu en tête l’arbre géant de Mon voisin Totoro, et son univers onirique :) Donc vous avez raison, Succus doit être complètement "Miyazakesque" !
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par Passacaille, le 14 mars 2015 à 21:59
Bonsoir Jeanne, bonsoir Youggo,
quelle joie.... un parfum Miyazakiesque ! on va donc sentir ensemble, avec les quatre Totoros qui peuplent l’appartement, ce Succus onirique. Et c’est avec un bonheur sans cesse renouvelé qu’on regardera la scène de suprême poésie où un grand camphrier sort de terre sous la poussée combinée de l’enfance et du rêve avant que les compères tournoient autour du majestueux arbre agité par le souffle du vent.
Si Succus matérialise un tant soit peu ce souffle je vais pleurer....
par jerryb, le 12 mars 2015 à 22:52
Pour ma part, j’ai pu tester Saltus hier sur peau !!!! Particulier, original mais ouh la la que c’est bon !!!
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par Jeanne Doré, le 14 mars 2015 à 14:23
Bonjour Jerryb, j’aime énormément Saltus aussi, il se révèle vraiment au porter, il dévoile sa personnalité qui en effet, ne manque pas d’originalité !
Jeanne Doré
a porté Succus le 10 avril 2015
Jeanne Doré
a porté Succus le 16 mars 2015
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Notes rapides sur mes premières impressions à propos des échantillons des Liquides imaginaires (oui, je suis très réactive, vous avez remarqué ?) :
Tellus (j’ai voulu le tester en premier, évidemment) : alors, je ne l’ai pas tout de suite trouvé terreux ni sourd comme je m’y attendais. Au contraire, il était animé d’un élan de sève (j’ai même vérifié que je n’avais pas confondu avec Saltus), très vertical, presque fusant de base en haut avec une ligne dynamique un peu térébenthine et quelques éclats de bois et d’écorce.
Puis de plus en plus l’écorce a pris de l’importance et semblait s’enfoncer dans la terre meuble, dans une sorte de bouillonnement de vie végétale. Et là j’ai retrouvé mon humus chéri...
C’est une composition assez aérée, finalement, avec des lignes de force assez franches.
Sans être un coup de coeur immédiat, je le trouve très intéressant.
Saltus : Un peu plus attendu avec un élan camphré-boisé plutôt avenant, oui cela évoque bien un tronc que l’on viendrait sentir tout près. Mais une note un peu animale s’immisce très vite dans le tableau. Le tronc majestueux logeait donc un écureuil mal torché ? Les deux aspects se côtoient quelques temps sans se mêler puis finissent par s’entendre. M’emballe moyennement, mais pas laid, loin de là.
Succus : Ce parfum m’a parlé immédiatement car il a évoqué des souvenirs précis.
J’ai senti les fruits murs exposés au soleil sur leurs arbres, en pleine chaleur d’été ; les fruits d’un verger où poussent des poiriers, des pommiers, des cognassiers... ; où de petits moucherons volettent autour des fruits tombés qui répandent alentour leur parfum, un peu sur mais suave.
Alors je me suis revue dans l’exploitation agricole où petite, je passais mes vacances, ainsi que dans les chambres froides où étaient stockés les cageots de fruits.
Spécial, mais émouvant à mon nez.
Sanctus : Chacune des odeurs que je perçois est une note que j’aime : je reconnais le fir balsam, le ciste labdanum, les muscs, puis la bergamote (légèrement, elle chapeaute les notes baumées). Le plus surprenant est qu’elles m’apparaissent complètement dissociées. Elles gravitent devant moi, sans s’associer ni s’inscrire dans une composition. L’ensemble me désappointe un petit peu sans me déplaire fondamentalement.
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