Parfums masculins : changement d’axe
par Jeanne Doré, le 26 septembre 2013
- Parfums haute-couture
- Parfum, gloire et beauté
- Le who’s who de la parfumerie
- Le parfum bio c’est quoi ?
- IFRA 45, la saga continue
- L’obscurantisme des parfums
- Parfums masculins : changement d’axe
- Parfumerie de niche, en quelques chiffres
- Pharmacie, la nouvelle parfumerie ?
- Qu’importe le flacon... pourvu qu’on ait la richesse !
- Le marketing olfactif, idées reçues et idées nouvelles
- Mitsouko et L’Heure Bleue : un problème de base
D’après les nombreuses réactions à la publication de la critique d’Invictus cet été, ainsi que les "nouveaux visiteurs" venus faire entendre leur voix (enfin, leur "bruit"...), on peut dire que cette nouveauté n’a pas laissé indifférents les passionnés (de parfum, comme de drague...)
Il s’est vraiment passé quelque chose dans la parfumerie masculine avec ce lancement et ce changement n’est pas uniquement lié à sa communication ni à sa publicité, même si elles sont primordiales.
Le virage a bien sûr été amorcé avec le désormais leader mondial 1 Million, qui bien qu’olfactivement situé dans une relative continuité avec des piliers du marché, avait bâti son triomphe grâce à une campagne de pub en rupture totale, dont le bling bling n’avait jamais été autant décomplexé, surtout en période de crise.
Pour comprendre le chemin suivi par Paco Rabanne, il faut revenir sur ce qu’il s’est passé sur la scène internationale parfumée depuis une dizaine d’années, et pas uniquement dans les rayons des Sephoras mais aussi ceux des hypermarchés... En particulier LA marque dont le succès ne cesse de croître dans tous les recoins du monde : Axe.
Retour aux sources
Revenons aux sources de ce fleuron du groupe Unilever (qui, rappelons-le, a cédé toutes ses marques de parfumerie “de luxe” il y a maintenant quelques années, notamment au groupe Coty).
Lancé au début des années 80, avec des campagnes dont tout le monde se souvient, même quand on n’était pas né : « Axe, laissez le charme agir... » à base de lunettes qui tombent, et de femmes hypnotisées par des hommes diffusant leur virilité à l’aide de puissantes fougères chargées en testostérone (Axe Musk, le seul à avoir survécu à cette époque, est une copie de Brut ; Axe Marine, un Azzaro revisité).
Au fil des années, Axe a continué de puiser dans les succès de la parfumerie de luxe ses inspirations, rarement déguisées, souvent assumées, et sans grand risque d’accusation de plagiat puisque confiné dans le cercle de la grande distribution, travaillé à des prix inférieurs à la plupart des parfums d’origine (enfin, en théorie...) et surtout à un dosage quasiment 10 fois inférieur (mais cependant compensé par le gaz propulseur faisant office de "booster" à l’application.)
Au début des années 2000, Axe semble s’essouffler un peu avec son image "cheap" de parfum de supermarché, et peine à s’exporter dans les pays à forte croissance. Survient alors le miracle Dark Temptation, sa fameuse note chocolat, et sa pub inoubliable. carton interplanétaire, la cible est rajeunie et l’image modernisée instantanément.
Ce succès a ensuite été relayé par Provoke (et sa note gourmande coco), Anarchy (inspiré par 1 Million), amplifié par une stratégie marketing implacable et des campagnes de plus en plus grandiloquentes, jusqu’à vous envoyer dans l’espace avec le dernier Appollo (clone de Fierce ).
Les nouveaux codes
Depuis cette conquête fulgurante des plus jeunes consommateurs dans quasiment tous les pays du monde, (on achète son premier Axe vers 12 ans...) les marques de parfums ont peu à peu daigné lorgner sur cette "marque de déo "qui leur volait leurs parts de marché, afin de comprendre les codes de cette nouvelle parfumerie.
C’est quoi un parfum Axe ? C’est déjà un lancement mondial chaque année, concocté entre les équipes marketing d’Unilever, la consultante Ann Gottlieb (parfois auto-proclamée parfumeur, elle officie aussi pour Calvin Klein et Marc Jacobs...) et les parfumeurs de quelques grandes maisons de parfum, les mêmes qui travaillent pour toutes les marques de parfumerie de luxe, entre Paris et New York.
Tirant généralement son inspiration d’un des derniers grands succès masculins du moment, le parfum sélectionné est trituré, déformé, étiré dans tous les sens par les parfumeurs de manière à ce qu’il procure un maximum de puissance et d’impact, à un dosage et un prix bien moindres qu’une eau de toilette...
Résultat quasi généralisé : des notes de tête toujours ultra fraîches, poussées à l’extrême, aromatiques, aqueuses, fruitées, vertes, voire un peu hespéridées (parce que Axe c’est un déo, il faut que ça sente frais) puis immédiatement, un fond principalement très boisé, notamment ces fameuses notes synthétiques "qui piquent", enrobé de notes orientales, ambrées, vanillées, qui donne un maximum de ténacité sur la peau (parce que pour beaucoup, Axe c’est aussi un parfum, il faut que ça tienne). Parfum immédiat, linéaire, surpuissant.
Ça vous rappelle quelque chose ?...
Calibrer pour gagner
Et bien oui, comme certains l’avaient intuitivement relevé, Invictus est bien un parfum calibré comme un Axe, une parfumerie qui matraque, abusant d’une structure caricaturale poussée aux deux extrémités, où le surdosage en certains éléments synthétiques est devenu la règle d’or, et qui est en train de devenir malheureusement un nouvel archétype de la parfumerie masculine.
Cependant, de la même manière que les fougères ancrées dans les années 70 et 80, sont peu à peu devenues complètement ringardes après les années 90, quand apparaissaient des nouveaux types d’orientaux, une nouvelle transparence abstraite ou plus tard, les boisés néo-classiques, la “parfumerie à la Axe” constituant un des gros marqueurs des années 2010, elle sera forcément à son tour un beau jour démodée et ringardisée. Parions que notre descendance sentira Invictus dans quelques décennies en gloussant " rooo... C’est so 2013 !"
Pour conclure sur un parallèle pileux, disons que la fougère est devenue en quelque sorte la moustache des années 70 : après avoir incarné le beauf dans toute sa splendeur dans les années 90, elle jouit désormais d’une image hype et décalée auprès des jeunes branchés. Porter une fougère poudrée, florale, ou orientale qui sent le papi constitue un vrai snobisme de perfumista.
En revanche, le “parfum à la Axe” pourrait, lui, être aujourd’hui assimilé au bouc : ceux qui le portent sont persuadés que c’est cool et jeune, alors qu’en réalité c’est le comble de la plouc-itude. Désolée pour nos lecteurs qui arborent avec fierté cet ornement pileux, mais soyons honnêtes, ce n’est plus possible, rasez-vous ou laissez-vous pousser la barbe ! (cela compte aussi pour toi, Brad Pitt)
Et si en plus vous aimez Invictus, alors là je ne sais plus quoi vous dire...
par ancien membre, le 28 septembre 2013 à 23:13
je ne vois pas pourquoi il serait mal venu de trouver de beaux parfums ailleurs que dans les temples "consacrés"...à moins de voir absolument dans le parfum quelque chose d’élitiste, de rare, d’extra-ordinaire...un parfum serait-il déjà condamné, s’il est vendu chez seph&co et s’il s’avère beaucoup porté ?
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par Jicky, le 28 septembre 2013 à 23:39
Bonsoir Corto Maltese,
Je ne sais pas trop à qui s’adresse votre message en tout cas notez que ce n’est pas le genre d’auparfum de sombrer dans l’élitisme puant. Je ne vous citerai que la série de Noel dernier qu’Opium a fait sur les parfums pas chers et biens (la fleur d’oranger de Fragonnard, les bonnes affaires chez Roger & Gallet, etc) ni les articles de Jeanne sur Amande Persane and co, ni le touchant texte d’Opium sur Maroussia que l’on trouve au supermarché.
Néanmois, ça n’empêche nullement d’avoir de l’exigence. Un mauvais parfum reste un mauvais parfum qu’il soit distribué chez Carrefour, Sephora ou Nose.
Si votre message s’adresse à Mado, alors je suis d’accord avec vous. C’est une très bonne nouvelle qu’Iris Silver Mist sorte. On tente comme on peut de faire connaître aux gens de beaux parfums, alors s’ils s’exportent TANT MIEUX. On s’en bat les ***** si c’est distribué à côté de Justin Bieber, le problème il vient pas de Lutens, il vient de Bieber.
On me dit tout le temps "oui tu parles de ISM mais impossible de le trouve ren dehors de Paris". C’est horrible, ça c’est choquant pour moi. Alors ce que je fais, c’est que j’echantillonne mon flacon pour le faire découvrir à un maximum de gens. Là il a être distribué partout, c’est génial. C’est un peu comme si on répandait une religion là ^^
Alors oui le Sephora c’est pas le top du luxe, c’est devenu bien vulgaire avec sa musique qui vous défonce la tronche et son étalage de PLV vantant la dernière bouse à la mode, mais en attendant on a que ça. Et comptez sur moi pour que les gens ils aillent découvrir ISM (je vais aller faire un podium au Sephora des Champs en mode distribution de mouillettes toussa. Et numéro de claquettes avec Jessica Chastain, comme promis ^^)
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par corto maltese, le 29 septembre 2013 à 00:02
Bonsoir Jicky :)
C’était effectivement pour répondre, de manière un peu provocante, à Mado, et suite à une fausse manip’ mon message s’est perdu. Il est vrai que le sephora des champs est un podium à Dior Homme actuellement, avec tous ces écrans, cela en est presque grotesque...(dernièrement une vendeuse a été scandalisée que je refuse de sentir dior homme cologne sport) mais je suis heureux d’y trouver aussi de beaux parfums découverts et/ou conseillés ici. Après, j’aime, le premier, aller bd haussmann..
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par Jicky, le 29 septembre 2013 à 01:16
Ah dans ce cas nous sommes deux ^^ ==> Mado, c’est vraiment mais alors vraiment pas cool comme réflexion ! La bonne parole se propage #TémoinsDeJéhovah
Ah ah nan mais chez Dior ils me font "rire" : la dernière fois il y avait les sortes d’entonnoirs parfumés. Celui Dior Homme sentait la Cologne, celui marqué intense sentait Dior homme sport, celui Dior homme Cologne sentait Dior homme et celui Dior homme sentait Dior homme intense. Heureusement que c’était pas J’Adore, incapable de faire la différence entre les 25 versions... (mauvaise foi, je peux en plus ^^)
Bd Haussman, c’est ma base je crois. Au moins si un jour je suis soupçonné dans une sordide affaire de vol (de nuit), j’aurai un alibi ==> printemps :D !
par Mado33, le 29 septembre 2013 à 11:00
Hello,
Oui si vous voulez, après tout que vous répondre à tous les deux.....
Bon dimanche.
par Mado33, le 29 septembre 2013 à 18:43
Oui bien évidemment. Ce n’était pas le message que je souhaitais véhiculer, élitiste peut être en effet. Je l’ai pourtant dit Sephora est ma 2ème maison.... Donc la question n’est pas là en réalité. Ayant laissé 676 avis sur Sephora.fr je serais vraiment mal placée pour dénigrer une enseigne où je suis 2 à 3 fois par semaine. Ce que je visais c’est tout autre chose, une population de Kevin/Kevina qui ne doit pas avoir accès à ces parfums magnifiques, qui de facto ne le sentiront pas ou s’ils le font par hasard diront que c’est nul ou pire que c’est à...... mot à compléter. Seulement voilà parmi ces Kevin/Kevina se trouve peut être un futur nez. Mais je vous assure ( et croyez moi puisque je les vois tous les jours ici et de près ), 99,9 % d’entre eux sont rivés à Poubelle la Vie, Mc Do, le foot ( versant sport de masse bien lourd, hors de question de critiquer le sport en lui même ), Gifi etc etc... A force, ça finit par user les nerfs n’étant pas de ce milieu là désolée d’enfoncer un peu plus le clou.
Donc j’irai en effet me coucher à 21 h comme l’a suggéré Barmassa si élégamment ( quel niveau... )^^ houlà.
Voilà c’est tout !
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par opoponax, le 29 septembre 2013 à 19:10
Mado, pourquoi Kevin et Kevina ne devraient pas avoir eux aussi accès à de beaux parfums ?! Ne donnez pas le bâton pour vous faire battre !...
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par Mado33, le 29 septembre 2013 à 21:14
"Seulement voilà parmi ces Kevin/Kevina se trouve peut être un futur nez."
Peut être n’avez-vous pas lu cette phrase là ? Mais ce n’est pas en regardant Poubelle la vie qu’ils iront sentir des parfums. Ou qu’ils liront Baudelaire, Rilke ou un(e) autre auteur(e). Ne pas l’admettre c’est se voiler la face. Certains vont jusqu’à confondre la série TV et la réalité ( pour se retrouver au commissariat je précise ).
Caricature ? Un peu certainement et pourtant. Evidemment il y en a qui vont sortir du lot, tant mieux, pour les autres je ne me fais aucune illusion. C’est tout.
par barmassa, le 29 septembre 2013 à 20:34
Mado, votre mépris pour cette population de Kevin/Kevina est tout simplement odieux, honteux et intolérable sur un site de tolérance et de passion partagée comme auparfum.Certains d’entre nous était des Kevin/Kevina, qui grâce à ce site et à la passion de ses membres, se sont mis à sentir des centaines de parfums et à éduquer ainsi leur nez.Le seul moyen de combattre" invinctus" et "la vie est belle", est de mettre sous le nez de Kevin/Kevina des parfums qu’ils ne peuvent malheureusement pas sentir au séphora du coin. Il faut également les inviter à rejoindre notre passion sur auparfum. N’ayez crainte, Jicky,Opium et les autres sauront les mettre sur le chemin de la belle parfumerie !Vive la révolution olfactive !
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par Jicky, le 29 septembre 2013 à 21:12
Houla du calme tout le monde !
youuuuyouuu
Bon, on dérive un peu du sujet de base, mais opoponax a raison : pourquoi est ce que les Kevin(a) n’auraient pas le droit de découvrir ces parfums ? Oui, évidemment que beaucoup d’entre eux n’apprécieront pas ISM (ou autres hein, je prends ISM pour désigner le tout, par simpliste métonymie), que beaucoup feront des blasphème que - Dieu merci - je n’entendrai pas (sinon vous allez me retrouver à Saint Anne en train de me frapper la tête contre les murs en coussin, entre de mordre les épaules des gens, et en criant que la vengeance de Maurice Roucel sera terrible !). Mais il faut se dire que peut être deux, trois voire quatre personnes découvriront ça, et que ce sera la révélation. Ils viendront sur auparfum, liront tous les textes et les discussions, deviendront dingues et feront des détournements d’avions pour faire défiler les grandes affiches "EAU DE NARCISSE BLEUE" sur les plages du Sud de la France au mois d’aout (toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existé serait totalement fortuite).
Mais en fait, j’ai envie de dire qu’on s’en fout un peu, la bonne nouvelle avec cet ISM qui débarque c’est que de nombreux perfumistas pourront le découvrir, et ça c’est génial :D !
Bref, Mado, c’est vrai que c’est pas cool de faire des discours avec trop de globalité - même si on est d’accord que les généralités ne partent pas de rien - mais avouez que ça en vaut quand même la chandelle ces beaux parfums du Sephora ;)
Bien évidemment, je pense qu’on connait suffisamment Mado pour faire la part des choses, mais évitons ce genre de généralités =)
Bref, j’ai hâte de le sentir cet ISM en export moi.
Et retournons au sujet de base du dossier de Jeanne, parce que pour le coup on en a même pas vraiment parlé !
Et vive l’odorat ! Vive la révolution olfactive, comme dirait Barmassa ! (je suis sûr que notre Barmassa va mal tourner cet été et qu’il va nous faire des détournements d’avions publicitaires en plein mois d’août !)
par Farnesiano, le 27 septembre 2013 à 20:45
Merci, Jeanne, de remettre les pendules à l’heure. La déferlante Axe nous submerge au quotidien et personnellement, j’en souffre dès le matin, surtout dans les transports en commun. Dans la même veine, les Masculins de Bourgeois, Hechter à bas prix et autres Adidas nous font tourner de l’oeil. Vous évoquez One Million et Invictus, ce dernier m’étant totalement insupportable, je le trouve même ringard et déjà démodé. Mais dans cette gamme, je me suis laissé surprendre avant-hier par une fragrance aussi puissante et dévastatrice que les odeurs citées plus haut. Il y avait dans ce que je sentais une foule de notes qui me plaisaient, m’attiraient, réminiscences plus qu’agréables, ensorcelantes même, quoique un peu tape-à-l’oeil. Il fallait que je sache ce que portait cet homme ordinaire non loin de moi. Descendu du train derrière lui et après l’avoir suivi quelques secondes sur le quai, je me suis permis de dire à l’inconnu que son parfum sentait bon. Persuadé qu’il allait me citer un nouvel opus de la marque Axe, je fus réellement surpris d’apprendre qu’il s’agissait du dernier Diesel pour Homme Fuel for Life Spirit. J’y retrouvais beaucoup de choses dont un peu du Gautier², notamment ces bois ambrés rehaussés de bruyantes notes épicées mêlées d’encens et d’autres saveurs musquées et liquoreuses. En étudiant Fuel For Life Spirit, j’ai pu en apprécier la complexité autant que la puissance de frappe, très Axe finalement. Dans quelques mois, Axe mettra peut-être sur le marché un nouveau déo proche de FFLS. La confusion se retrouve à tous les étages, dans tous les rayons. Comme quoi, nous pouvons être les victimes de stéréotypes olfactifs. Tant mieux si, la vérité rétablie, nous explorons sans relâche l’inépuisable domaine des odeurs et des parfums. Bon week-end. Farnesiano
par Le Nez Bavard, le 27 septembre 2013 à 11:24
Je mets 4 pour le dossier hein, pas pour les évocations parfumées...
Excellente analyse de cette nouvelle parfumerie qui semble s’installer maintenant aussi dans les rayons des Nocipharionaud (qui ne sont finalement qu’une autre sorte de supermarché).
Le raisonnement se tient d’ailleurs puisqu’on l’a vu cette année d’autre lancement, la tête du parfum doit être ultra-fraîche pour avoir une chance d’attirer l’attention. C’est le cas du dernier Bottega Veneta pour Homme qui présente une tête très DHMOL (lavande métallique et très cheap) relativement pénible avant de s’ouvrir sur un coeur boisé cèdre et un note cuir vraiment jolie. C’est dommage de devoir en passer par là pour proposer quelque chose de qualitatif, mais je me dis qu’il faut bien cela pour aller chercher le jeune paumé du nez qui ne sait pas trop comment s’y retrouver...
D’un autre côté, je me demande si ce style de parfumerie, type "Axe" donc, ne va pas rester attractive uniquement pour son public : un public jeune où le besoin d’identification est très fort mais qui finira par le délaisser une fois que la crise (d’ado et financière) sera passée. Enfin, peut-être que je suis trop naïve. Mais il faut toujours garder espoir !
Ce qui est sûr, c’est qu’avec des produits comme Invictus, on a du mal à expliquer aux gens que la création de parfum c’est aussi un art. Allez, courrons nous vautrer dans Cuir de Russie et tout ira mieux...
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par Mado33, le 27 septembre 2013 à 21:16
Ce dossier est très intéressant, hélas Invictus est envahissant et détestable tout comme Axe et assimilés.
Bien sûr Sephora, BS, Nocibé etc... sont des supermarchés - avez vous aperçu le parfum de Justin Bieber juste à côté de Bulgari ??? - bref tout ça est profondément navrant et même blessant mais...
J’avoue être aussi très choquée qu’un parfum comme Iris Silver Mist sorte bientôt en parfumerie. A dire vrai, aucun Serge Lutens ne devrait quitter le Palais Royal, après tout il y a Internet pour commander ! Voir Iris Silver Mist dans un supermarché et bien non, non et non ! Définitivement non.
Tout ça pour dire que certaines dérives me déplaisent, y compris cette hérésie là.
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par barmassa, le 29 septembre 2013 à 08:54
Ma pauvre Mado,je pense qu’après 21h,vous feriez mieux d’aller vous coucher....!
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par Mado33, le 29 septembre 2013 à 11:59
Rassurez vous, c’est ce que je ferai.
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par Arpège, le 30 septembre 2013 à 17:26
Et bien moi je suis d’accord avec Mado !
Je suis pour que tous les LUTENS restent au Palais Royal. C’est plus magique et ca fait envie quand on desire à distance et qu’on peut pas toucher tout de suite.
Mettre nos SL, dans des supermarches.....
par opoponax, le 29 septembre 2013 à 18:51
Qu’on ne soit pas d’accord avec Mado, je comprends (je vais ENFIN pouvoir le fameux ISM, yes !!!), mais on peut le lui dire avec un minimum de courtoisie, ça c’est Auparfum.
par Farnesiano, le 29 septembre 2013 à 11:17
Rien ne vous empêche, Mado, de continuer à fréquenter les merveilleux Jardins du Palais Royal ! Laissez Séphora à ceux qui comme Jicky, Corto Maltese et une foule d’autres passionnés dont moi-même, aiment fouiner dans le bas des rayons pour y redécouvrir quelque classique oublié ou se laisser surprendre par l’une ou l’autre nouveauté plus ou moins bien foutue, et surtout, surtout, pour y exercer son nez grâce aux comparaisons et aux confrontations. N’habitant pas Paris, je me réjouis qu’ISM sorte en petit flacon rectangulaire. C’est grâce à ce type de commercialisation que j’ai découvert Cuir mauresque, naguère sous cloche. C’est donc une bonne nouvelle. La mauvaise, que j’ai déjà annoncée sur ce site il y a peu de temps, c’est que je ne parviens plus à trouver un seul Caron à Bruxelles ! Plus de distribution, apparemment. N’étant guère fanatique des commandes par internet, me verrai-je donc obligé de me rendre Avenue Montaigne ou Faubourg Saint-Honoré pour me procurer un simple flacon de Pour un Homme, cadeau destiné à un ami ?
Que n’a-t-on critiqué, il y a 50 ans, l’invention du livre de poche ! Aujourd’hui, LdP, Folio, GF, 10/18, Pocket, Babel et tant d’autres, nous permettent de lire et relire les grands textes classiques comme certaines nouveautés de haute qualité littéraire, sans se ruiner, et c’est même parfois le seul moyen de se les procurer. Je viens de lire un remarquable petit essai du philosophe allemand Georg Simmel, paru en 1905, intitulé " Philosophie de la mode ". L’édition en poche chez Allia cet automne, au prix de 6,20 euros, de ce texte, par ailleurs d’un modernisme étincelant, n’est-ce pas là un bel exemple de bonne commercialisation, d’utile vulgarisation ? L’élistisme ? Oui, mais dans nos goûts et notre inlassable recherche du Beau. Et que Monsieur et Madame Toulemonde y aient accès ! Qu’on se le dise.
Ceci dit, Mado, je lis toujours avec intérêt vos commentaires et j’apprécie sincèrement votre sensibilité olfactive. restez parmi nous !
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par Jicky, le 29 septembre 2013 à 12:38
Oh pour les Caron vous savez c’est pas grave hein...
(joke, humour, second degré ^^ ==> je vais encore me faire battre par Newyorker en pleine rue...)
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par Newyorker, le 29 septembre 2013 à 13:00
Oh la saleté, elle recommence, je vais t’attendre au détour d’un Sephora et on va s’expliquer à coups de mouillettes !
Farnesiano, je suis stupéfait d’apprendre que vous ne trouvez plus Pour un Homme en Belgique, ça me semble incroyable. L’affaire est grave messieurs. En même temps, franchement, même si c’est pas votre truc, vous feriez de belles économies en l’achetant sur ebay où il n’est vraiment pas cher.
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par Patrice, le 29 septembre 2013 à 13:23
Quelles mauvaiiiiiiiiises ces deux là.
Mal Jicky et la Neworkeuse, quand elles s’y mettent... !
Allez... toute nues dans la boue ! :D
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par Patrice, le 29 septembre 2013 à 13:24
"La Jicky" et non ’’mal Jicky’’... Clavier de m&r€@*°de !
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par Newyorker, le 29 septembre 2013 à 13:28
J’adoooooore :)
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par Jicky, le 29 septembre 2013 à 13:32
Vous apprécierez le niveau hein...
C’est ça de sniffer trop de vapeurs de Bellodgia...
(oh puis de toute manière tout le monde sait ici que Guerlain Homme c’est mieux que Tabac Blond. *smiley BT du vieux con qui lève son doigt genre "moi je sais, ta gueule inculte"*)
Plus sérieusement Jeanne, je voulais le dire dans mon message d’hier soir, mais j’ai oublié : je trouve ce dossier très intéressant, avec des choses très pertinentes à relever. Mais je le commenterai plus sérieusement plus tard (là, pour ne pas dire que j’ai la flemme, disons que j’ai du travail.... Ah ah. La blague)
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par Beurk, le 30 septembre 2013 à 11:44
Est il bon pour ISM, Serge Lutens, et la "belle" parfumerie en général, de frayer avec la populace Paco and Co au sein d’un supermarché Séphora ou autre ?
Et quand je dis est ce bon pour la Parfumerie c’est dans le sens :
Rendre facile, pratique l’accès, le test, l’achat de toutes sortes de parfum en les reunissant en un lieu peut il permettre au client de changer son rapport au parfum d’un point de vu qualitatif.
En théorie peut etre : accessibilité, democratisation, vulgarisation, le luxe pour tous, et autre blablabla doux aux oreilles.
Dans la pratique : Les musées, les salles d’expositions et les bibliothèques ont beau etre accessibles à toutes et à tous, on y retrouve (outre les touristes) toujours les mêmes populations initiées, cultivées issues de milieux initiés et cultivés.
On peut toujours se rassurer en se disant que si cela peut permettre ne serait ce qu’à une seule personne d’aimer un jour la belle parfumerie alors cela en vaut la peine.
En ce qui me concerne il me suffit de voir au Sépho des Champs les nuées de clientes reniflant avidement toutes sorte de choses en tournant le dos au stand Armani Privé perpetuellement désert pour comprendre que le changement c’est pas maintenant !
J’en reviens toujours au même laissons le prosélytisme aux passionnés (nous).
En tant qu’initiés nous sommes responsables des gouts de nos semblables. Et ne comptons pas sur Carrefour ou Séphora pour élever le débat.
La semaine dernière au Sépho des Champs alors que je re teste Midnight in Paris une vendeuse senior me propose de renifler Invictus sur mouillette :
Moi : Non merci
Elle : Vous connaissez ?
Moi : Pas celui ci
Elle : Essayez alors
Moi : Je n’aime pas Paco Rabanne en général
Elle : A cause du nom ?
Moi : De ce qu’il fait
Elle (agacée) : Pourtant Invictus est Numéro 1 des ventes, tout le monde l’achète...
PS : Quelqu’un peut il me redire comment créer des espaces entre les lignes SVP ??
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par Newyorker, le 30 septembre 2013 à 12:48
Beurk,
"En tant qu’initiés nous sommes responsables des gouts de nos semblables". Un peu de modestie svp, nous ne sommes pas investis d’une mission divine, et tous les perfumistas ne sont pas détenteurs du bon goût. Les clientes que vous avez vu tourner le dos au stand Armani Privé ont eu bien raison car franchement, vu le niveau risible de la collection et le prix, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Bon, je vous l’accorde, il y a quand même un manque de curiosité, ça c’est un problème.
Je commence à en avoir assez d’entendre les mots "Populace" etc. C’est d’une telle condescendance. Tout le monde n’aime pas le parfum, en tant que passionné compulsif ça me dépasse, mais ces gens là ne méritent pas pour autant notre mépris. Vous en avez marre de ces ploucs et de leurs goûts de chiotte hein ? Et bien n’allez pas chez Sephora, vous trouverez tous vos parfums dans d’autres parfumeries sélectives. Moi aussi, croyez bien que je suis ulcéré d’assister à ce triste spectacle mais j’applaudis la démarche de Lutens d’exporter ISM, je remercie Hermès de continuer à sortir des Narcisse Bleu même si c’est un flop etc. Tout ce qui peut empêcher Sephora de n’être plus qu’un supermarché immonde de sucrailles. Qu’est ce que vous appelez belle parfumerie ? Parce qu’Armani Privé, ça ne vaut pas mieux que beaucoup de parfums mainstream (On est tous le plouc de quelqu’un). Moi j’en veux avant tout aux marques qui se vautrent dans la médiocrité la plus totale depuis une quinzaine d’années. Que voulez vous, quand il n’y a plus que des merdes, ce sont elles qui deviennent les références. Quand on n’y connait rien, je peux comprendre qu’on n’aille pas spontanément en bas du rayon ou demander à une conseillère d’aller ouvrir les tiroirs magiques.
Il y aura toujours des gens réceptifs, il faudrait déjà que les vendeuses sachent parler de ces produits et les vendre, parce que ça aussi c’est un problème, et franchement en niche ce n’est pas toujours mieux, j’ai quelques expériences qui sont à pleurer de rire. Je connais plein de nanas qui sont passées de Miss Dior Chérie à des parfums comme Diorissimo, Shalimar, Mitsouko, N°19, A la Nuit, mais parce que derrière il y a eu un discours, je vous assure que les gens peuvent être réceptifs.
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par Farnesiano, le 30 septembre 2013 à 14:15
Bien évidemment, Newyorker ! Mais quid de la formation des vendeuses !? Toujours trop jeunes, trop jolies, obsédées par leur look, et la plupart du temps incompétentes. Ne parlons pas de culture et de mémoire olfactives. Ni du sourire commercial, mi-carnassier, mi-méprisant. Avec elles, le parfum est toujours soit frais, soit épicé, soit ambré, point. Jamais l’évolution du parfum ne sera évoquée, ni les sensations et les émotions qu’il pourrait faire naître en vous, au cours de cette lente et subtile évolution... Vive les petites boutiques, de province, où une dame d’âge mûr qui a connu Parure, Mystère de Rochas et Bal à Versailles, peut vous suggérer le parfum qui vous ira le mieux, celui qui vous rendra plus beau et plus heureux ; celui-là même qui pourra vous distinguer de (et dans) la foule. Oui, Newyorker, vous avez mille fois raison de la souligner : le discours est capital ! Et le temps...
Chez nous Belgique, on ne reçoit un échantillon qu’en achetant. Autrefois, l’échantillon, offert à la demande du client ou suggéré par la vendeuse, vous permettait de découvrir une création tout à votre aise et de s’en emparer ou non. Aujourd’hui, le mercantilisme le plus outrancier vous oblige à vous vaporiser un peu partout sur le vêtement ou le corps pour apprécier différentes fragrances.
Je suis toujours étonné du peu de connaissances des blogs, Auparfum e.a., chez les commerciaux. Ils auraient ou à nous connaître et nous lire.
Dernière chose : découverte hier de Bois d’Ascèse, recommandé il y a quelque temps par Opium. Quelle merveille, et surtout en plongeant dans ce bel automne... Farnesiano
par Beurk, le 30 septembre 2013 à 14:51
Si je puis préciser j’ai mis des guillemets à "belle" parfumerie, une façon de dire que cette notion est très relative. Quand au terme "populace" il est là pour caricaturer l’aspect vulgaire que l’on attribue aux produits se vendant un peu trop à notre (bon) gout.
J’ai bien conscience de la futilité de notre passion et ne condamne aucunement ceux n’aillant pas cette futilité.
Par contre lorsque j’évoque la responsabilité que nous avons vis à vis des novices je suis relativement sérieux. Nous avons parcouru du chemin depuis nos 1er émois parfumés. 90% des gens se parfumant nous avons quelque chose à transmettre, partager à condition je suis d’accord qu’il y ai en face de la curiosité, de l’envie.
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par Arpège, le 30 septembre 2013 à 18:02
Bon je tempère ce que j’ai ecris plus haut, à savoir que les Serge Lutens ne soient dispo qu’à Paris. Bien sûr ce qui est inaccessible fait plus envie, ca fait un peu "Temple ", mais je connais ces parfums et je suis les nouveautés mais en Province, pouvoir decouvrir ISM autrement qu’en concrete c’est quand même bien ! Et les autres SL aussi.
Sinon.......où retire t’on les billets pour voir le combat de boue de Jicky et Newyorker ? Je vais monter à Paris, moi !
En plus il parait que la boue se transforme en or....
où ai-je lu ca ? ^
Jicky et Newyorker se transformant en ONE MILLION , de l’or de l’or ! Le combat de boue etant mechant et degueulasse, s’armer de vapos de LA VIE EST BELLE et FLOWERBOMB...
Deux statues en or façon GOLDFINGER -version mec- à rapatrier au Musee d’Orsay pour LE NU MASCULIN A TRAVERS LES AGES.
Arpege.... qui vient de boire pour la premiere fois de sa vie, de la Mandarine Napoleon.......
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par Farnesiano, le 30 septembre 2013 à 18:44
Continuez sur votre lancée, Arpège. En début de semaine, votre fantaisie nous fait du bien ! Sans compter que la Mandarine Napoléon est une liqueur belge ;-) Et vive le surréalisme enivré ! De Belgique ou d’ailleurs... Farnesiano
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par Arpège, le 30 septembre 2013 à 20:30
Je suis heureuse d’avoir decouvert une liqueur belge (ca fait 400 degrés !!!!!!!!!)
Un arome extraordinaire, moi qui ne boit jamais d’alcool, j’ai décollé . Ca decoiffe !
Je suis toujours pas redescendue. ..........Nan mais c’est hallucinant cette Mandarine. Manque plus que la musique des Platters
{{}}ONLY YOUUUUUUUUUUUU
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par Farnesiano, le 30 septembre 2013 à 21:05
Et Sanguine des Ateliers Cologne sous le nez ! Bonne fin de soirée ! ;-)
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