Parfum & confinement : racontez votre quotidien
par Jeanne Doré, le 28 mars 2020
Le coronavirus et le confinement qu’il induit bouleversent nos vies. Le virus a même, selon certains malades, le pouvoir de nous faire perdre le sens de l’odorat et du goût. Mais cela change-t-il notre manière de nous parfumer ? À vous de nous le dire.
Si votre travail ne vous impose pas de continuer à aller travailler dans un hôpital, un magasin d’alimentation, ou encore sur un chantier, pour permettre aux autres de vivre, alors vous êtes forcément confiné chez vous, à la ville ou à la campagne, à télétravailler, à éduquer, à stresser, à hurler, ou à vous ennuyer.
Sur les réseaux sociaux, nombreuses sont celles qui racontent comment elles abandonnent maquillage, épilation, soutien-gorge… et d’autres le rasage, la douche, parfois même les vêtements.
Mais continue-t-on à se parfumer de la même manière lorsqu’on vit en confinement ? Seul ou à plusieurs ?
S’asperge-t-on d’eau de Cologne comme on se badigeonnerait de gel hydroalcoolique pour chasser le virus ? Utilise-t-on plus d’huiles essentielles ? Ou d’épices dans sa cuisine ? Fait-on brûler plus de bougies ou de bâtons d’encens pour se sentir entouré ?
Choisit-on un parfum pour se sentir rassuré, réconforté, rafraîchi, réchauffé, ou pour avoir l’illusion de s’évader ? Ressort-on un vieux flacon du placard pour se remémorer un passé lointain, voire un être éloigné ? Est-ce le moment de profiter de tous ces parfums peu compatibles avec l’open space, et que l’on n’osait plus porter par peur d’incommoder nos voisins de bureau ? Ces parfums peuvent-ils par ailleurs nous garantir la distance minimum de sécurité lorsqu’on se retrouve dans une file d’attente ? Enfin, se sent-on démuni si l’on est parti précipitamment s’exiler ailleurs, sans avoir pu emporter tous ses flacons avec soi ?...
Racontez-nous votre quotidien parfumé de confiné.
—
Photo : Daphnez - Recluse derrière sa forteresse parfumée par Olivier David
par Farnesiano, le 29 mars 2020 à 21:33
Bonsoir à tous,
Ne pas se négliger, bien sûr, chaque matin shampooing et rasage de près pour garder le sourire aux lèvres en s’apercevant dans une glace, même si les années... Confiné physiquement certes, mais tant de parfums me font voyager ! Parmi d’autres occupations, le rangement, le tri et un classement de dizaines d’échantillons s’imposait depuis trop longtemps. L’occasion de belles redécouvertes (Biche dans l’Absinthe et Sous le Buis, Yohji, Nemo, L’Anarchiste, les 10 Opus d’Amouage, les Atkinsons (le si printanier Bouquet nuptial),L’Eau Illuminée de Delrae, Racine, Route du Vétiver, Parfum d’Habit du Maître Gantier & Parfumeur, Chypre Mousse, les Ballerinas de Rosine, les Jardins d’Écrivains, les Aedes de Venustas, les Neela Vermeire (Mohur...), d’innombrables Rosine, les 3 Kapsules de Karl Lagerfeld, et tant de vieux petits tubes de chez Nicolaï, Frapin, L’Artisan, Lubin et autres Beaufort...
Quatre parfums (re)testés par jour : une vaporisation sur chacun des poignets le matin, même rituel le soir. Je m’octroie le privilège d’une certaine paresse tout de même dans l’organisation de la journée afin de profiter de ces moments qu’à tort on dit perdus. Savourons-les. Coupons la télé, la radio, les infos en continu. Un peu de passivité, voire de lascivité ne nuira à personne, sans excès bien sûr. Est-ce un péché, pensais-je ce matin. Tout à coup, l’idée a traversé mon esprit de dresser la liste de mes 7 péchés capiteux. Dans le désordre : Femme, Habanita, Tabac Tabou, Nahéma, ISM, Rien, Mon Parfum chéri. Puis, établir celle des flacons à emporter sur l’île déserte : les précités plus En Avion et la tubéreuse de Caron, Jicky, Mitsouko et Habit Rouge, Le N°19, Cuir Ottoman, Dolce Vita, Sables, Ambre Fétiche, L’Heure exquise, Équipage, Iris Bleu Gris, Profumo, Rose d’Homme et Rose Kashmirie, Gold Homme et Lyric Man, Passion boisée, Patchouli Intense de Nicolaï, Coriandre, Désarmant, Jubilation Woman, Givenchy III et Spellbound. J’oubliais une cologne ! Celle « à la française » de l’Institut Très Bien, à la fois si chic et si naturellement belle, élégante et odorante comme un jardin... à la française. Ces listes, à l’instar du questionnaire de Proust, évolueront sans doute avec le temps, au fil des découvertes, aujourd’hui elles sont le reflet d’un confinement auquel je veux donner toutes les couleurs, tout le relief et toutes les mélodies du monde infini des odeurs.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Nez inexpert, le 30 mars 2020 à 07:31
33 parfums pour l’île déserte, vous poussez l’ascèse à son comble. Et comme bouquins, la collection Folio ?
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Farnesiano, le 30 mars 2020 à 08:26
Pourquoi pas ! Non, plus simplement La Pléiade, transportée par paquebot de croisière, non confiné of course ;-)
PS. C’est curieux, je me plains sans cesse de ma mémoire mais les noms de parfums, eux, ne l’ont pas quittée. Ni le souvenir de leur senteur...
par neovand, le 30 mars 2020 à 10:44
Ce n’est pas une île déserte, c’est un moyen de transport bondé !
par Adina76, le 29 mars 2020 à 20:25
Bonjour à tous,
Comme Dilettante, je refuse totalement le laisser-aller. Bien au contraire ! Pour faire un pied de nez à la sinistrose ambiante, je me pomponne peut-être encore plus méticuleusement que d’ordinaire. Après tout, je ne perds plus un temps considérable dans les transports. Donc je peux soigner mon maquillage que je bâcle d’ordinaire quand je n’en fais pas purement et simplement l’impasse. N’oubliez pas : nous passons un temps considérable avec nous mêmes et, pour les plus chanceux, nos proches. Soigner son apparence, son hygiène, son odeur, c’est une marque de respect de soi et des autres. Je calque le choix de mes parfums sur la saison, mon envie de douceur du moment. Donc plus que jamais des parfums enveloppants, doux : les grands ambrés fleuris épicés tels l’Heure bleue, des chypres opulents tels Mitsouko, de tendres vanillés non dépourvus de caractère tels Habanita Cologne ou Virgile, bref des parfums bijoux qui embellissent la vie et y apportent leur magie séductrice. Dans les moments difficiles, pour conjurer le mauvais sort, la futilité sophistiquée des parfums ne m’a jamais autant paru essentielle. Cela dit, je rejoins ceux d’entre vous qui les jours d’affliction ne portent aucun parfum pour ne pas les associer au malheur et au chagrin traversé. Le parfum, c’est la Vie ! Vive l’odorat !
par neovand, le 29 mars 2020 à 18:17
Merci pour l’ouverture de cette discussion, le puzzle d’Heliotrope me fait envie pour le coup !
Depuis le début du confinement, je (télé)travaille pour la première fois, et je n’apprécie pas particulièrement. J’ai fait le choix de neutraliser ma webcam parce que cela marque la limite entre vie professionnelle et vie perso, mais je conserve mes habitudes, simplement pour moi. Je me maquille en semaine mais rarement le week-end, et je me parfume tous les jours. Je n’ai aucune inquiétude sur le fait d’associer une odeur à cette période, vu que j’alterne encore plus que d’ordinaire. De plus, j’en profite pour terminer des échantillons.
Côté parfums d’intérieurs, j’ai fait des réserves modestes provenant de la boutique Esteban le jeudi d’avant, me disant que si je devais être confinée, au moins cela sentirait bon chez moi. J’utilise surtout leur Néroli.
Une remarque sur le commentaire de Nez inexpert :
Quand j’ai su pour l’exode des parisiens, je me suis effectivement demandée si certains on dû faire des choix question parfums… Je pense que si j’avais été dans cette situation, j’aurais complètement oublié ! Ou alors … je me serais limitée à 3 et cela rejoint un peu l’idée de Nez inexpert : en laissant tomber la fougère et en faisant des regroupements autour des orientaux, je prends de manière obligatoire Prada Amber et Van Cleef, et effectivement mon troisième choix serait une eau plus fraiche, l’Eau de Vétiver Bleu de Cartier ferait bien l’affaire. Ca me fait un peu penser au scénario catastrophe de ce site, mais avec sa propre collection…
Sinon, Daphnez c’est la peluche ?
par Heliotrope, le 29 mars 2020 à 15:33
Bonjour à tous !
Alors au début, c’est à dire il y a 12 jours, je me suis dit : "enfin une occasion de ne pas me censurer parfumiquement parlant !"
Je travaillais, il y a mille ans de cela (12 jours quoi) dans le paramédical, et portais de jolies choses discrètes pour ne pas incommoder mes patients. Amande persane, le musc et la peau, l’eau de narcisse bleu...
Je découvre que ce que je pensais être une période de débauche olfactive se transforme en fait en mode cocooning, et vas -y que je ressors mes doudous, mes vanilles chéries ( eau duelle, orchidée vanille, vanille noire du Mexique entres autres), la fleur d’oranger de Fragonard etc. Bref, je recherche plutôt du réconfort au final.
Mon diffuseur tourne à teck et tonka d’Esteban, je suis sûre qu’il apprécie.
Mon conjoint n’a pas changé ses habitudes, il porte toujours magnifiquement la figue de Molinard, ça me réconforte de plonger mon nez dans son cou. Moi je continue de changer de parfum tous les jours, je me suis fait une sélection "spécial confinement", qui n’est pas à l’abri de changer encore. Je n’ai donc pas peur d’assimiler un parfum à cette étrange période.
Ah ! Et mon puzzle de 2000 pièces est presque terminé...
Bon courage à tous ! Au plaisir de vous lire !
par Dilettante, le 29 mars 2020 à 12:57
Bonjour.
Pas question de se laisser aller en cette période triste.
C’est un signe de respect pour soi et pour les personnes que vous êtes tout de même amenés à cotoyer.
Mais je mets plutôt l’accent sur la propreté que sur le parfumage.
Juste quelques gouttes d’une des trois jolies colognes de l’Institut Très Bien (Colognes à l’italienne, à la française, à la russe).
Courage à tous.
par Chanel de Lanvin, le 29 mars 2020 à 07:42
Bonjour à tous,pour moi ce confinement ne m’empêche pas de faire des achats sur le net si je vois quelque chose qui me parle ou qui m’inspire.
Mais c’est aussi l’occasion de faire le tour de ma collection ( 150 parfums )
et remonter le temps en souvenirs olfactifs.
Ma dernière acquisition,des huiles parfumées pour la maison,d’excellentes qualités produite par un laboratoire en Belgique qui vend exclusivement sur le net,ils prévoient l’ouverture d’une boutique physique fin d’année.
Il y a même de très bonnes surprises.
Se parfumer c’est bien mais pas que ....se retrouver chez soi dans un espace où l’on peut créer chaques jours son ambiance inspirée de parfums ou d’encens et aussi important pour le bien être,se sentir bien n’a pas de prix.
Merci à Jeanne pour l’initiative de ce sujet.
par LaLoutre, le 29 mars 2020 à 06:48
Tout ! Epices toujours, huiles essentielles pour se sentir protégés et parfumer les chambres pour mieux dormir, encens après avoir aéré et des parfums. Des parfums qui entourent et calment, les patchoulis bien terreux, ambres liquoreux, et aussi le temps de revisiter les vieux favoris et d’essayer des échantillons oubliés. Le fait de faire pain et gâteaux de maniere quasi quotidienne pour petits confinés restera le plus comme souvenir olfactif je pense. Et puis je relis tous les Parfums en attendant le numéro d’avril !
par Nez inexpert, le 29 mars 2020 à 03:51
Intéressante, l’idée de refouler les agglutineurs avec un parfum. Je suggère IV de Cartier.
Je me demandais qu’emporter en un exil brusqué. Cinq parfums feraient l’affaire : une eau de Cologne, une fougère, un floral, un oriental et un boisé ou chypre. Lequel dans chaque catégorie, c’est plus compliqué. Le floral : frais (Soleil), poudré (Rêve d’or) ou opulent (Rouge) ? Ca va m’empêcher de roupiller, ce dilemme. Ou alors je pourrais construire une phrase : En avion, lui, duc de Vervins, rêve d’or rouge.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Lady Siegfried, le 28 mars 2020 à 23:41
Bonsoir,
Je commente rarement mais je me faisais justement la réflexion que depuis le confinement, je n’arrivais plus à me parfumer. J’ai gardé toutes mes autres habitudes, mais celle-ci je bloque. En regardant d’un peu plus près, je crois que c’est parce que je ne veux pas que cette période ait une odeur. Cela voudrait dire convoquer à mon souvenir cette période difficile à chaque fois que j’aurais le parfum associé sous le nez. Pour l’instant cela m’est impossible.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Ms33, le 1er avril 2020 à 21:42
Bonsoir,
un peu pareil pour moi ; tous mes parfums me regardent avec perplexité ...
quoi ? Tu n’es plus tentée ?
eh bien , ce n’est pas le terme exactement ...je ne veux pas que cette période ait une odeur ou si peu ...et surtout pas avec des parfums que j’aime habituellement :un air d’Apogée, tabac blond ou Cuir de Russie ...
juste un peu d’Habanita , histoire de vérifier que mon nez est toujours là....
par Ms33, le 1er avril 2020 à 21:43
Bonsoir,
un peu pareil pour moi ; tous mes parfums me regardent avec perplexité ...
quoi ? Tu n’es plus tentée ?
eh bien , ce n’est pas le terme exactement ...je ne veux pas que cette période ait une odeur ou si peu ...et surtout pas avec des parfums que j’aime habituellement :un air d’Apogée, tabac blond ou Cuir de Russie ...
juste un peu d’Habanita , histoire de vérifier que mon nez est toujours là....
à la une
Divine, l’été clair d’iris - Divine
Un iris majestueux qui se démarque par sa fraîcheur florale et printanière.
en ce moment
hier
Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)
Dernières critiques
L’Eau pâle - Courrèges
Lavande délavée
Mortel noir - Trudon
Église en flammes
Infusion de gingembre - Prada
Fraîcheur souterraine
il y a 11 heures
Je serais très intéressée d’avoir votre ressenti sur le nouveau flanker d’ALIEN : Hypersense Ma(…)