Auparfum

M/Mink

Byredo

Flacon de M/Mink - Byredo
Coup de cœur
Note des visiteurs : (21 votes)
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Vison artistique

par Jeanne Doré, le 19 octobre 2010

Non, la parfumerie n’est pas en train de mourir. Oui, il est encore possible de se faire surprendre par un parfum.

Il suffit de prendre une marque suédoise aux créations remarquées, bien que parfois inégales (Byredo), de l’associer à un duo d’artistes au top de la hype (M/M), et vous obtiendrez M/Mink, une renversante composition aux facettes improbables, jamais sentie, jamais imaginée, même pas en rêve.

Par où commencer ? Si l’encre et la calligraphie sont les sources d’inspiration officielles, je ressens avant tout une prépondérante présence minérale, des murs de pierres froides et humides, couvertes de mousse et de moisissures, dans un air ozonique, iodé, imprégné d’électricité comme avant un orage d’été, où circulent quelques volutes d’encens mystique. On est à la fois dans une grotte et dans une église, une crypte, peut-être ? Mais s’il n’y avait que ça....

Dans ce décor minéral se deversent dangereusement de lentes coulées de fluides organiques non identifiés. Du sang ? Du sperme ? Des notes aldéhydées, metalliques et rosées jaillissent d’un flot de fourrure animale, dense et feutrée. Je vois des coeurs d’artichaut écrasés sur un manteau de vison qui aurait été abandonné au fond d’une sacristie poussiéreuse et suspecte. L’encre minérale est devenue animale, au détour d’une métamorphose monstrueusement diabolique.

Si on pense bien sûr aux Sécrétions Magnifiques d’État libre d’Orange, M/Mink est une création sans doute un peu plus aboutie, car nettement pus portable, moins repoussante, mais tout aussi captivante. Il faut beaucoup de talent à un parfumeur et à un directeur artistique pour parvenir à cet équilibre si fragile, pour savoir où s’arrêter entre provoc importable et soupe indiscernable, ce moment où l’on se dit « stop, là, ça y est, on y est ».

Je suis rassurée qu’il existe encore des personnes qui soient capables de cela, et je les en remercie.

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Maxxxx

par Maxxxx, le 12 novembre 2010 à 22:38

Je le trouve sec, râpeux... de mon coté je trouve ce M/Mink bien plus repoussant et moins portable que les Sécrétions Magnifiques (pour lesquelles j’ai un même un faible).

 

Et merci à Jicky de nous avoir guidé à travers le labyrinthe de chez Colette ;-) !

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par Jicky, le 12 novembre 2010 à 23:27

Pour une fois qu’on me remercie pour mons sens de l’orientation...

Mais sinon, je trouve qu’il pas portable non plus, mais Juliette a vraiment raison sur la différence extrème des deux, l’un est sale dégueu, l’autre sombre minéral...

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par Naty, le 18 novembre 2010 à 21:34

J’ai fait ma petite balade mardi avec mon petit classeur en pensant à Jicky...mes mouillettes, mon stylo...une vraie petite étudiante ! Bref, je me suis dit "aller, allons sentir ce Mink"...euh...mes impressions...pas de mots, juste un pouah ! Je le sens et ressens(il tiens bien sur ma mouillette) et je me dis que je manque énormément de connaissances et peut être de goût pour l’apprécier...pour moi ça ne le fait pas du tout ! Mais je continue à le sentir en me disant que je vais bien lui trouver quelque chose à un moment donné...

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 8 novembre 2010 à 23:33

Thierry, je vous comprends pour l’epreuve de chez Colette :) mais bizarrement M/Mink n’est pas plus terrible sur peau que sur mouillette.

et comme vous dites, Incense, il a quelque chose de tellement fascinant qui vous scotche le nez au poignet. Rien que pour ça, il a du mérite ! (contente que vous ayez eu vous aussi l’artichaud et son foin !)

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par incense, le 6 novembre 2010 à 13:04

Un immense mystère pour moi aussi...

Testé sur le dos de la main le we dernier, j’ai immédiatement su que ce parfum était hors normes... Un côté douceatre et aggressif, qui sent en effet l’encre, mais une encre de livre des morts...

Impossible de me débarrasser de l’impression "coeur d’artichaud et son foin", durant toute son évolution.

Le bougre est tenace, et malgré mon dégoût, je n’ai pu m’empêcher d’y porter régulièrement le nez... C’est typiquement le genre d’oeuvre d’art que l’on peut detester, mais en même temps trouver fascinante.

Alors oui, M/Mink est un concept d’art contemporain, une odeur importable, mais je salue tout de même l’audace.

En tout état de cause, impossible à noter.

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Thierry

par Thierry, le 6 novembre 2010 à 12:12

Impossibilité pour moi de laisser une note en toute rigueur car je n’arrive pas à dépasser le stade du test sur touche. Ce parfum me révulse et je ne m’imagine pas me retrouver dans la rue en cherchant désespérément un lavabo, du savon...

Sentir un parfum chez Colette est déjà une épreuve, j’avoue avoir manqué de courage pour aller plus loin...

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 28 octobre 2010 à 22:17

Il faut que je ressente ce Vetiver chez Goutal, je ne me rappele pas de l’odeur d’huitre ?

Jicky, le vison, c’est aussi pour faire echo au jeu de mot dans le nom, M/M ink=Mink, qui veut dire vison en anglais..... Mais je ne sais même pas si c’etait volontaire de leur part !

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par Jicky, le 28 octobre 2010 à 22:23

Ah bah oui bien sur ! Tout le monde l’avait vu ! (plus sérieusement, je trouve qu’au dela de ce qui semble être une blague, il y a vraiment un côté chaud et animal en fond !)

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Jicky

par Jicky, le 26 octobre 2010 à 23:12

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu ! (non, je ne scande pas Edith Piaf)...

 

Là où Sécretions Magnifiques ne m’avait pas dégouté plus que ça, là... Ouarkkk !!!

C’est vrai que si on prend l’odeur de l’encre, l’odeur des couches, l’odeur de pierres avec des algues dessus, on a ce M / Mink... Ah ! Il me fait des frissons ... !!!

Puis je sens une note mentholée mais tellement crissante que c’est presque un ultrason du parfum. Prenez du Vixs Vaporub, le truc quand on est enrhumé, mettez y un peu de note d’algues visqueuses, puis après une note fourrure (Jeanne, le vison, c’est LE truc, trop forte...).

Puis sincérement, quand je lis votre critique, je me suis dit, "ah oui, ça on le sent trop ! Et ça aussi !!! Oh le truc de fou pour l’artichaud !!!"...

 

Malgré tout le rejet qu’il procure, mais de manière vraiment prononcée, je deviens limite addict. J’aimerais bien le porter ne serait ce que deux ou trois jours... Ca doit être quelque chose. D’autant plus que ma famille, ou plutôt devrais-je dire "mes cobayes olfactifs", sont vraiment partagés. D’un côté, ma soeur de 18 ans, qui vomit rien qu’à le sentir. De l’autre ma mère et mon beau-père, qui l’aiment énormémement (puis après ma mère dit "avoir du mal avec Une Rose" pfff...).

 

En tout cas, je suis vraiment... choqué ! Pire que ma rencontre avec les vecteurs l’année dernière ! Choqué ! Mais en même temps, un coup de coeur encore une fois !

 

Vive l’odorat !

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par Maxxxx, le 27 octobre 2010 à 01:51

Héhé... tu me rassures : je ne suis pas le seul à déchirer ma famille à grand coups d’expérimentations olfactives ^^ !

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par juliette, le 10 novembre 2010 à 14:56

Hello Jicky,

C’est amusant mais contrairement à vous et à beaucoup d’autres, je ne trouve aucune parenté entre M/Mink et Sécrétions Magnifiques ; pourtant Dieu sait que j’ai régulièrement senti ce dernier !
Après m’avoir aspergé le nez d’encre, M/Mink m’a tout de suite fait penser à l’odeur/arôme des pastilles La Vosgienne. En moins grossier, certes, mais en tout cas je trouve à ce parfum a une odeur de "sombre propre" qui le met carrément en opposition à Sécrétions Magnifiques, que je qualifie de "clair sale" ! Bien sûr tout cela n’est que mon avis ; et il me faudra très certainement pousser un peu plus loin mon étude de M/Mink qui s’est pour l’instant réduite à une mouillette sentie à la va-vite !

A bientôt !

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par Jicky, le 10 novembre 2010 à 18:02

C’est vrai que là vous détenez un super argument ! C’est totalement ça ! Clair sale et sombre propre (peut être pas propre, mais disons limpide...). Mais je trouve que les extrèmes se rejoignent très fortement, encore plus que deux visions proches (je prend pour exemple certains Tim Burton et les Hermessences =) )

vive l’odorat !

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par juliette, le 12 novembre 2010 à 15:48

Entièrement d’accord sur le fait que les extrêmes peuvent très "rapprochables" par les odeurs qui les composent ou les démarches dont ils découlent. Par contre, l’inverse m’insupporte, c’est-à-dire prendre deux parfums qui n’ont rien à voir en termes de démarche créative et les rapprocher de manière artificielle. Au hasard : avoir fait de Belle d’Opium la fille/soeur d’Opium, alors que ce n’est au mieux qu’un sous-Opium édulcoré sans rien d’innovant...

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par Jicky, le 12 novembre 2010 à 19:07

je ne peux qu’approuver ce que vous venez de dire ! (surtout que l’exemple est particulièrement... frappant !)

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par juliette, le 15 novembre 2010 à 15:44

Merci de votre soutien Jicky :) A vrai dire, j’étendrais bien ce jugement à la plupart des flankers de grands parfums, mais ne sombrons pas dans les généralités car il doit y a certainement quelques exceptions !

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par Jeanne Doré, le 14 novembre 2010 à 21:26

Bonsoir Juliette, et bienvenue ! C’est drôle car moi aussi j’ai vu en M/Mink un parfum plus sombre alors que Secretions Magnifiques a pour moi la clarté d’un métal blanc et brillant. Mais je persiste à leur trouver en commun cette note organique de sang mêlé d’ozone. Même s’il n’y a peut-être pas la moindre molécule en commun, qui sait !

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par juliette, le 15 novembre 2010 à 15:51

Bonjour Jeanne, merci pour votre accueil !

Je n’ai hélas pas encore pu m’adonner à sentir bien et librement M/Mink ; en l’ayant senti à la va-vite, ce n’est que la première impression qui m’est restée. Mais je ne doute pas de la présence d’un élément "organique", qui doit contribuer à donner son corps si particulier au parfum.
J’en profite pour vous féliciter pour la qualité de vos articles et la pertinence de vos avis ; avec auparfum, la curiosité olfactive ne peut qu’être éveillée !

A bientôt,

Juliette

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par Jeanne Doré, le 15 novembre 2010 à 22:23

Merci Juliette pour votre message, cela me fait très plaisir !

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par eh-andy, le 22 octobre 2010 à 14:44

que voulez-vous dire à propos du vétiver de Goutal ? vous le trouvez aussi dur à porter ?

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par Donald Bovy, le 24 octobre 2010 à 03:01

Pardon pour mon imprécision, je porte le Vetiver d’Annick Goutal depuis plus de 15 ans. J’aime la note d’huître dans cet accord, c’est pour moi la meilleur interprétation à ce jour. Je la trouve peu portable dans le New West d’Aramis où il me semble qu’elle est un peu seule, un peu brut. Dans le Acqua di Gio d’Armani elle est un peu bébête, mais cela fonctionne mieux. Je ne l’aime pas dans Dune de Dior. Un univers trop artificiel et étrange. Dans le Kenzo pour homme elle est bien travaillée mais je trouve le parfum très dur, très envahissant. Je me demandais, dans ma précédente remarque, si cette nouvelle note minérale et "humaine" ne méritait pas d’être associé de façon plus franche et plus complexe, et donc moins seule, pour être à mon goût plus portable.

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par eh-andy, le 24 octobre 2010 à 12:53

PAs de problème, c’est moi qui ne comprenais pas bien. Je porte aussi Vétiver de Goutal, mais seulement depuis un an, et si bien sûr j’avais remarqué cet accord iodé, qu’un amateur m’avait décrit comme "une maison de campagne au bord de la mer", je n’avais jamais pensé à l’Huître ! Mais alors jamais ! En tout cas, 15 ans auprès de cette fragrance, c’est magnifique cette fidélité à ce parfum si peu connu et pourtant si réussi ! Un des meilleurs vétivers, si ce n’est LE meilleur, selon moi !

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par Donald Bovy, le 22 octobre 2010 à 12:43

Complètement d’accord avec vous : beaucoup d’intérêt. Mais, pour ma part, pas encore vraiment portable. La note me semble difficile. Cela me rappel la découverte de la note d’huître. on me l’a nommé ainsi à l‘époque depuis on parle plutôt de iodé ou marine. Faudrait-il une association aussi juste que le Vétiver d’Annick Goutal pour m’emporter avec ce nouvel accord ? Mais, c’est vrai, qu’est ce que cela fait du bien de sentir de la nouveauté ! Merci encore pour votre travail.

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 21 octobre 2010 à 21:45

Six, si Secretions Magnifiques vous fait vomir, je comprends que vous ne soyiez pas accro à celui-là, car ils ont bien sûr des traits communs (l’accord “aldéhydé-metallique-sperme”). Mais le ELO est beaucoup plus direct et importable, alors que j’ai trouvé le Byredo très agréable sur peau après une trentaine de minutes, et le départ, même s’il est très "polarisant", ne m’a pas donné la nausée.... A re-essayer !

 

Jicky, vous êtes jeune, vos neurones ont encore de belles nouvelles synapses devant eux !

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Jicky

par Jicky, le 20 octobre 2010 à 22:14

Et une marque ! Une ! de plus que je dois sentir pendant les vacances (si je foire mon année scolaire, c’est à cause de vous ! heureusement que je suis Jicky ^^)

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