Gucci ravive la Mémoire d’une odeur universelle
par Anne-Sophie Hojlo - Jeanne Doré, le 10 août 2019
Après Bloom et la ligne The Alchemist’s Garden, le directeur de la création Alessandro Michele continue d’imprimer sa patte sur les lancements parfum chez Gucci, toujours en collaboration avec Alberto Morillas.
« J’ai essayé d’imaginer le souvenir d’un parfum difficile à identifier, un parfum hybride qui fait le plus possible écho à la mémoire. »
Voilà comment Alessandro Michele introduit la nouvelle création Gucci, Mémoire d’une odeur. Définie comme minérale et aromatique, elle est présentée comme universelle, car elle « ne se limite pas à un genre ou à une époque spécifiques ».
Alberto Morillas a travaillé une composition mettant en valeur la camomille romaine, une plante que tout le monde connaît, « comme un rêve, un souvenir d’enfance, quelque chose d’intemporel », mais aussi « très sous-estimée », selon le parfumeur.
Il a associé ses notes aromatiques vertes à un « jasmin corail indien », (également appelé reine de la nuit), aux tonalités tendres et miellées, récolté exclusivement pour la marque. Bois de santal et de cèdre se marient ensuite à un cocktail de muscs pour former « un nuage évanescent ».
Fidèle à l’esprit vintage de la création, le flacon reprend les lignes de celui de l’Eau de Gucci, sortie au début des années 1990, dont les cannelures rappellent les colonnes antiques. Le packaging est quant à lui orné d’un motif étoilé inspiré des fresques de Giotto dans la chapelle Scrovegni de Padoue.
Eau de parfum 66 euros/40 ml, 83 euros/60 ml, 113 euros/100 ml
Disponible le 19 août dans les parfumeries agréées.
Premières impressions
Alors que tout le monde revendique la liberté, l’audace, le flirt avec l’illicite ou encore de briser les chaînes des conventions avec des créations qui font tout le contraire, Gucci ose avec ce lancement une réelle rupture dans le paysage de la parfumerie sélective. L’approche va totalement à rebours de tout ce qui porte aujourd’hui le nom d’une enseigne sous licence d’un grand groupe.
À la place du rose ou du blanc ? Un vert émeraude tout droit sorti des années 1950.
Un départ accrocheur et facile à comprendre dès les premières secondes ? Non, une composition assez insaisissable et complexe, difficile à qualifier du premier coup.
Du sucre en surdose ? Pas du tout, une tisane de camomille aromatique, herbacée, amère, lactée, épicée, salicylée, totalement mouvante, évanescente et transparente.
Bref, le genre de parfum qui demande un peu de temps avant de savoir si on l’apprécie pleinement ou pas, non pas pour sa plastique de rêve, mais pour ses qualités discrètes, bien que réelles, qui exigent forcément un peu de patience pour se révéler.
Mémoire d’une odeur ne va donc sûrement pas caracoler en tête des ventes, mais s’il parvient à se faire une petite place au sein d’une génération qui n’a accès qu’aux sucreries hypertrophiées, et qui est peut-être en quête d’une certaine naturalité réinventée, et surtout d’une singularité face à l’unicité d’un marché saturé, ce sera toujours ça de gagné.
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par kismi, le 6 septembre 2019 à 07:18
Personnellement je le trouve très beau.
Les premières notes sont étonnantes, avec cette camomille que je ne connaissais qu’en shampoing , puis l’évolution se fait assez vite sur ce trio jasmin (que je trouve juste dosé comme il faut et superbement mis en valeur ), santal et musc.
Et ça tient très longtemps, donnant cette impression de parfum de peau.
Je ne suis pas capable de parler de sillage.
Mais Je comprends pourquoi il évoque à Garance Dans tes bras. C’est curieux et doux, et on a envie d’y fourrer son nez tout le temps.
Vraiment moi qui déteste la tisane je vais peut être m’y mettre !
/kiss kiss
par Farnesiano, le 26 août 2019 à 18:17
Étrange parfum que celui-là. Le départ à la fois frais et miellé est tout bonnement extraordinaire. Aux notes de tête foncièrement originales et totalement captivantes succède un jasmin musqué d’une beauté à couper le souffle, d’une délicatesse rare : c’est doux, subtil, intelligent, charmant, classe et très féminin. On est réellement porté par ce « nuage évanescent » cependant très présent, si bien décrit plus haut. Le fond lui m’a quelque peu étonné par son manque d’originalité : la chaleur torride d’aujourd’hui aurait-elle tout effacé au profit d’une seule vanille ? À réessayer en d’autres circonstances.
Adorable flacon rétro, idéal pour recueillir la belle senteur.
Il y avait autrefois Mémoire d’Homme chez Nina Ricci, il y a désormais Mémoire de Femme chez Gucci !
par Duolog, le 20 août 2019 à 14:26
Quel engouement pour cette nouvelle sortie ! Pour l’avoir senti aujourd’hui, ce n’est pas usurpé : la composition est toute en transparence sans être fugace ou monolithique. C’est frais, un brin rétro, assez fin et très agréable à porter. Morillas est infatigable...
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par effluves, le 21 août 2019 à 14:49
Morillas est infatigable bien d’accord, c’est un tout bon. Je n’adhère pas à tout et c’est normal et pas à l’offre pléthorique de sa marque.
par Garance, le 21 août 2019 à 16:37
Une impression d’étrangeté immédiate... puis j’avais sans cesse envie de sentir sur mon bras cette odeur douce et subtile. Ce parfum rejoint la famille des senteurs d’une réconfortante étrangeté à laquelle appartient également le confortable et champignonneux Dans tes bras.
par monbazarunlimited, le 12 août 2019 à 18:00
J’étais simplement venue le sentir à la boutique Gucci de la rue Saint-Honoré. J’avoue qu’il m’a immédiatement attirée, mais sans pouvoir dire pourquoi.
Me posant pas mal de questions, j’en ai profité pour essayer à nouveau Tears of Iris et The Eyes of the Tiger de la ligne The Alchemist’s Garden.
Au bout d’un quart d’heure, c’est Mémoire d’une Odeur qui captait finalement mon attention, en véritable coup de cœur. Sur ma peau, il est ultra féminin, fleuri, avec quand même une certaine rondeur (le bois de Santal, sans doute). Malgré tout, il garde une certaine douceur quasi sophistiquée et beaucoup de fraîcheur.
Je n’ai jamais eu un parfum de la sorte et c’est pour cela que j’ai craqué pour lui. Le flacon est en prime magnifique !
Avec un peu de recul, j’ai le souvenir d’une odeur camomille proche (mais plus « primaire ») avec une crème Yves Rocher il y a très longtemps de cela. Les souvenirs olfactifs peuvent aussi compter dans un coup de cœur !!!
Décidément, Gucci se fait une place dans ma bibliothèque de parfums. Bloom m’avait aussi conquise à sa sortie...
par lycan, le 12 août 2019 à 16:09
Je le porte depuis ce matin et son odeur ne m’a pas quittée de la journée, il peut paraître "léger" mais il n’en ai rien. Il tient et évolue d’une façon sublime sur la peau sans être entêtant. Quand à son odeur je ne saurais pas vraiment la décrire, je n’ai jamais jusqu’à présent porté une eau de parfum qui ressemble à celle-ci. Et c’est tant mieux. C’est toujours délicat de porter autre chose que se que l’on porte d’habitude et la je me suis senti bien accompagné toute cette journée. N’oublions pas même si c’est secondaire, le superbe flacon.
J’espère lire d’autres avis que le mien. À bientôt dans ce cas...
par yes u suck , le 10 août 2019 à 22:28
Je l’ai senti et ne l’ai pas trouvé si décalé que ça. C’est frais et légèrement aromatique. Bof...
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Cela faisait une éternité que je n’avais pas acheté de parfum... Je porte Vol de Nuit et POAl au quotidien depuis plusieurs années. Mais j’aime la camomille, c’est une réminiscence d’enfance pour moi, les tisanes de ma grand-mère adorée, qu’elle me donnait bébé. Je suis émue. Elle me manque tellement mais j’ai l’impression qu’elle est avec moi avec ce parfum qui porte au combien bien son nom. Peut-être pas un chef-d’œuvre mais une bien belle création.
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