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The Alchemist’s Garden, l’alchimie olfactive par Gucci

Gucci

Flacon de The Alchemist's Garden, l'alchimie olfactive par Gucci - Gucci
Coup de cœur - Nouveau parfum
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par Yohan Cervi, le 28 juin 2019

Depuis 2015 et l’arrivée d’Alessandro Michele au poste de Directeur de la création, Gucci est devenue l’une des marques les plus désirables de la planète mode. Côté parfum, on assiste également à une renaissance depuis le rachat de la licence par le groupe Coty et le lancement de Bloom, au succès international, qui amorce une nouvelle tendance forte de la parfumerie, tournée vers davantage de floralité, et qui commence enfin à délaisser le gourmand collant.

Il est essentiel pour les marques de parfum sous licence de reconnecter leur univers à celui de l’activité mode, afin de tendre vers une unité esthétique, et accroître la désirabilité du produit parfum. De ce côté là, Gucci excelle actuellement. C’est sur cet élan retrouvé que la marque a lancé en avril une collection exclusive, « The Alchemist’s Garden ». Encore une ? Certes, mais celle-ci s’avère enthousiasmante...

Alberto Morillas (Firmenich) a composé l’ensemble des 14 créations, sous la direction artistique d’Alessandro Michele. Chacune raconte l’histoire d’un lieu, d’un moment, d’une saison ou d’une senteur attachée aux souvenirs olfactifs du designer. Faisant fi des sirènes de la modernité et du jeunisme poussé à l’extrême, les créations, qui reprennent dans l’ensemble des accords phare de la parfumerie, brillent par un classicisme revendiqué, voire un certain esprit vintage, et prennent appui sur un héritage centenaire. Les quelques solinotes ne sont jamais simples ni simplistes, mais révèlent une belle complexité. Suivant la tendance forte à la personnalisation, au « sur-mesure » et au « layering », la marque explique que les fragrances sont « conçues pour être superposées et assemblées afin de créer une association de senteurs unique et personnelle »... Néanmoins (et heureusement !), chaque parfum se suffit à lui-même.

La collection se compose de sept eaux de parfum, quatre huiles et trois eaux de toilette.

Tout, d’abord, les eaux de parfums :

The Virgin Violet est sans doute le parfum de la gamme qui m’a le plus enthousiasmé. Aujourd’hui souvent jugé désuet et injustement relégué aux archives de la parfumerie, le soliflore violette est ici interprété de façon traditionnelle, fruité, poudré, légèrement vanillé. Il évoque avec bonheur La Violette précieuse de Caron (version d’origine de 1913), une merveille du genre.

A Song for the Rose : cette rose « à l’ancienne », rouge et charnue, légèrement épicée, déploie une floralité au long cours, pour s’achever sur une touche boisée et musquée. Bien que sans fioriture, elle rappelle les grands soliflores de la première moitié du XXe siècle, comme la Rose ou Or et noir de Caron, voire la Rose Jacqueminot de Coty. L’emploi de quelques matières modernes lui confère un caractère plus sombre et dramatique.

The Eyes of the Tiger est un oriental assez classique, un accord ambré traditionnel baumé, légèrement résineux, poudré et vanillé. Gras et opulent, il s’achève sur une fine odeur de bâtonnets d’encens.

The Voice of the Snake : il n’y a pas à dire, ça sent l’oud, et le vrai, associé au safran et au patchouli qui « l’occidentalisent » quelque peu et viennent le dompter et le magnifier. Quelques bois ambrés de rigueur savent rester à leur place pour servir un propos d’ensemble racé, nerveux et sombre.

The Last Day of Summer : patchouli, cyprès, cèdre, vétiver et la fraîche et douce muscade composent un paysage de sous-bois, percé de la lumière clémente de septembre. La terre humide, le bois des arbre - feuillus et conifères - les feuilles sèches tombant au sol...Tout semble prendre forme, l’évocation est parfaite.

Tears of Iris : les aspérités grasses et poudrées du beurre d’iris et celles, plus sèches et piquantes de l’aldéhyde iris, s’associent à quelques tonalités florales et fruitées de violette. Joli et élégant, mais l’ensemble bascule un peu trop rapidement dans les muscs et les notes santal.

Winter’s Spring : c’est toute l’odeur euphorisante d’un bouquet de mimosa qui semble avoir été mise en flacon. Les pompons jaunes, duveteux et poudreux sont palpables, se dévoilent avec richesse, réalisme et délicatesse, en évitant l’écueil de l’amande. Quelques touches ozoniques, vertes et musquées prennent progressivement le pas et forment un sillage transparent et vif, toujours lumineux.

Les quatre huiles parfumées (20ml) sont constituées de deux soliflores (A Kiss from Violet et A Forgotten Rose), un accord boisé (Ode on Melancholy) et un oud (A Nocturnal Whisper).

Enfin, trois Acque Profumate, des eaux de toilette en flacons vaporisateurs de 150ml, viennent compléter la collection : A Winter Melody, Fading Autumn et Moonlight Serenade. Mention spéciale à cette dernière, rappelant Pour un Homme de Caron et certaines fougères à l’ancienne, avec une grande finesse d’exécution.

Tout a été travaillé et pensé dans les moindres détails pour créer un univers riche, foisonnant et immersif. Aux noms poétiques et inspirés, s’ajoutent de somptueux flacons dont le design s’inspire de bouteilles d’apothicaires, de bocaux à pharmacie et d’anciens flacons de parfum (XIXe siècle). Des symboles d’animaux, des éléments de décoration et des lettres d’or parent les sept eaux de parfum contenues dans des flacons en verre laqué (blancs, à l’exception de The Voice of the Snake, décliné en noir et de A Song for The Rose, arborant une nuance bleutée). Les trois Acque Profumate se distinguent quant à elles par leur flacon blanc orné d’un motif imprimé rose fantaisiste. Les quatre huiles se présentent dans des flacons en verre laqué vert sauge et sont dotés d’un touche-oreille en verre.

Tout semble parfait jusqu’à l’évocation des prix, exorbitants, la collection se positionnant sur un segment très haut de gamme (mais nous y sommes, hélas, presque habitués désormais)...

Eaux de parfum : 290 euros/ 100ml
Huiles parfumées : 355 euros/20ml
Acque Profumate (eaux de toilette) : 205 euros/150ml

La collection est disponible dans toutes les boutiques Gucci, et le Séphora des Champs-Élysées en exclusivité.

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héspéridés

par héspéridés, le 2 mars 2023 à 22:18

Bonjour à tous,

j’ai pu hier me pencher un peu sur la gamme Alchemist de Gucci et je suis assez d’accord avec la critique : de belles choses avec une vraie finesse d’exécution.
J’ai opté pour ma part pour Winter’s Spring, étant en recherche depuis quelque semaines d’un beau mimosa.
Le très beau « La belle saison » d’Houbigant m’a bien plu mais sa petite note de muguet le rend trop féminin à mes yeux. Farnesiana était trop cher. Et week-end en Provence de l’artisan parfumeur un peu trop chaud, lourd, avec son benjoin en fond.
il y a aussi « rendez vous » chez Cabanel qui est superbe, dans une gamme que je ne peux que recommander (j’ai « ça boum », une vanille salée surprenante et très addictive, à des prix très raisonnables).
Winter’s Spring est assorti d’une pointe de poivre en tête pour le côté fusant, avec également du musc en fond pour la rondeur. C’est simple, beau, lumineux, et avec une belle tenue. Je trouve que le côté naturel, poudré et végétal/vert de la fleur est très bien retranscrit, et demeure constant au fil des heures, ce qui n’était pas gagné .
Le flacon, à lui seul, vaut le détour et est sans doute désormais l’un des plus beaux de ma collection, même le bouchon respire la qualité. Une vraie œuvre d’art délicieusement rétro, mais qui se paie au prix d’une œuvre d’art malheureusement …

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Chanel de Lanvin

par Chanel de Lanvin, le 30 juin 2019 à 09:36

La question de prix est relative,nous sommes habitués à ce genre de réalité,ce qui faut surtout savoir c’est sur la qualité des matières et la tenue qui justifient ces prix.
Payer cher un parfum qui à du caractère je suis d’accord,mais si il est fugace sûrement pas.
Sur papier cette nouvelle collection promet,reste à voir par la suite l’avis des passionnés que nous sommes.

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par Bluebell, le 29 juin 2019 à 12:08

Mais tout de même les prix sont complètement délirants. À mon sens c’est du grand n’importe quoi...

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