Diorissimo
Dior

Les Classiques
- Marque : Dior
- Année : 1956
- Créé par : Edmond Roudnitska
- Genre : Féminin
- Famille : Florale
- Style : Classique - Frais
Parfum de bonheur
par Jeanne Doré, le 18 mars 2009
Décrit comme « un parfum à l’architecture moderne » par Edmond Roudnitska , Diorissimo est né de l’envie de son créateur de créer une parfumerie « simplifiée, concentrée ».
En effet, Roudnitska s’offusquait déjà d’une certaine tournure “confiserie” que prenait alors la parfumerie d’après-guerre, liée à la prolifération des synthétiques sucrés et fruités (que dirait-il aujourd’hui !?) ce qui l’encouragea à vouloir faire des parfums plus simples, plus proches de la nature. Tout en sélectionnant les matières évoquant le plus la nature et les plus éloignées de la cuisine, il se concentra sur l’idée du muguet, qu’il travaillait déjà depuis quelques années. Lorsqu’il présenta son accord final à Christian Dior lors d’un dîner, ce dernier décida immédiatement que ce serait le prochain parfum de sa marque, car c’était était sa fleur fétiche, et par ailleurs le nom d’une ligne de vêtements qu’il avait lancée en 1954.
Diorissimo n’est pas un muguet réaliste, mais stylisé, exprimant davantage une odeur de cueillette des clochettes au printemps que la fleur elle-même, et utilisant les synthétiques pour rendre le meilleur de la nature (il n’existe pas d’huile essentielle de muguet). Cette approche n’est pas sans rappeler celle de Jean-Claude Ellena, qui bien qu’ayant eu parfois quelques divergences artistiques avec Roudnitska, fut un de ses admirateurs et amis proches.
On reconnaît dans la première envolée l’effluve éthéré de l’ylang-ylang, qui donne cette impression si aérienne et volatile, comme un courant d’air parfumé. Puis ce sont les notes vertes, proches de la jacinthe qui prennent place, avec cette petite facette légèrement fruitée et désaltérante comme une poire pas mûre, ce qui rend presque perceptible l’aspect croquant de la texture des fleurs de muguet. La verdure devient ensuite plus poudrée, à la manière d’un lilas en fleurs, sans pour autant perdre cette incroyable fraîcheur humide particulièrement naturelle et persistante. Une petite note animale très subtile me rappelle l’odeur caractéristique un peu fécale des pâquerettes dans un champ. Enfin, des notes boisées, en sourdine, prennent le relais pour conclure en douceur cette balade printanière dans les sous-bois, dont la “verdeur” reste plus que jamais d’actualité aujourd’hui.
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par Jeanne Doré, le 23 janvier 2010 à 20:37
Juraté, comme quoi Clochette avait raison, il ne faut jamais décréter qu’on n’aime pas les floraux car il y en a une telle diversité qu’on finit toujours pas en trouver un qui nous marque ! Très bon choix, et d’ailleurs, l’avez-vous remarqué grâce à sa mise en avant à travers la collection "Les parfums de Monsieur Dior", qui rassemble les grands classiques ?
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par clochette, le 24 janvier 2010 à 01:34
A vrai dire, Jeanne, je suis surprise, Diorissimo n’est pas le floral que je conseillerais à quelqu’un qui dit ne pas aimer les floraux ! Très bonne idée de commencer votre découverte olfactive par les classiques tels qe Diorissimo et Shalimar, Juraté ! Ravie qu’il vous plaise, vous devriez adorer une autre création de Roudnitschka, "Le Parfum de Thérèse", chez Frédéric Malle, ne manquez pas d’aller le découvrir ! Par contre, attention, entre votre coup de coeur pour Shalimar et celui pour Diorissimo, vous êtes en passe de devenir un papillon des parfums !
par Juraté, le 2 février 2010 à 02:18
Oui, c’est bien ça. J’ai découvert d’autres parfums de cette collection, dont Le De j’ai trouvé assez intéressant. Par contre, une déception en ce qui concerne Diorissimo. Je le trouve très beau, mais je ne peux pas le porter sur moi, c’est impossible.
Son côté muguet fait très chimique, trop peut-être. Ca va une heure, voir deux mais pas plus. Mais en tout cas, c’est un parfum remarquable !
Je préfère le sentir sur les autres :) Malheuresement, je connais personne qui le porte.
par Juraté, le 22 janvier 2010 à 00:46
J’ai fait un petit tour chez Séphora aujourd’hui, j’avais pour but de dénicher quelque chose exeptionnel et je suis tombée sur Diorissimo !! Ce fut un choc, je ne croyais pas mon nez ! J’ai ramené un petit échantillon chez moi ( merci aux vendeurs des Champs, qui me donnent tout ce que je demande en échantillon ). Moi justement qui disais ne pas être florale de tout !! Là je l’ai sur ma peau et j’essaie de suivre son évolution. Par contre, je ne sais pas si je pourrais porter ça tous les jours !! Mais je sens que c’est un parfum qui colle à la peau et reste longtemps, on l’oublie et ce sont des autres qui l’aperçoivent !
par Aurelia A., le 10 mai 2009 à 22:07
Merci beaucoup pour vos réponses. Je tiens à vous dire que ce site a réveillé chez moi un intérêt passionnel pour les parfums ; c’est grâce à lui que j’ai découvert deux parfums que je porte maintenant : Infusion d’ Iris et Datura Noir (le premier pour les beaux jours et le deuxième pour les jours gris), étant très difficile dans mes choix je trouve ici des guides très utiles !
par Jeanne Doré, le 10 mai 2009 à 14:35
Bonjour Aurélia, merci pour votre message !
Je n’ai aucun souvenir olfactif de ce Forever and ever, je ne dois pas arpenter assez souvent les aéroports... mais il me semble que toutes ces éditions spécial travel retail/duty free ne bénéficient pas vraiment de la plus grande qualité en terme de créativité et de matières premières. Elles sont principalement destinées à une clientèle étrangère en transit, principalement provenant du Moyen Orient et des US, et jouent sur l’impression d’“exclusivité”, sans pour autant apporter quoique ce soit d’exceptionnel. Au contraire.
Comme l’a indiqué Newyorker, il doit donc être assez éloigné de Diorissimo, qui malgré sa reformulation, reste un très beau parfum.
par Yohan Cervi (Newyorker), le 10 mai 2009 à 14:05
Bonjour Aurelia A,
Forever and ever a tout d’abord été une édition limitée vendue dans toutes les parfumeries avant d’être réservé au Duty Free. Le parfum est officiellement composé de lierre, jasmin, rose, fleurs d’amandier, géranium, freesia, vanille, musc et ambre.
Le tout a un aspect fleuri, aqueux, vanillé pas franchement désagréable mais très banal et vite écoeurant. pour ma part, je ne lui trouve aucune ressemblance avec Diorissimo et la compostiion n’est pas la même non plus (hormis le jasmin aqueux). En revanche, Dior a sorti au début des années 2000 (je ne sais plus quand) une édition limitée nommée "Lily Dior", très ressemblante à Diorissimo...en moins réussie évidemment.
par Aurelia A., le 10 mai 2009 à 12:35
Bonjour à vous, tout d’abord merci pour ce site que j’ adore et que je visite régulièrement ! En lisant la description de Diorissimo je me suis demandé si le parfum "Forever and ever Dior" (qu’on ne trouve que dans les aéroports en France) est de la même famille voire exactement de même composition. J’ai acheté Forever sur un coup de cœur mais je ne l’ai pas porté longtemps j’ai vite fini par le trouver trop vert, piquant, sans profondeur, uniforme. Quelqu’un pourrait m’en dire plus sur ce parfum "Forever and ever Dior" ? (Pourquoi on ne le trouve pas en boutique, quelle est sa composition etc..)
par clochette79, le 14 avril 2009 à 20:08
J’ai retrouvé un flacon vintage, probablement 1987. Tellement plus rond et harmonieux que l’actuel qui du coup me semble presque agressif ! Et apparement la mutilation des classiques ne s’arrête pas, il faut s’attendre à pire à partir de l’année prochaine (Jeanne, si vous me permettez de signaler le débat, pour ceux qui seraient passés à côté, sur grain de musc ou 1000fragrances pour les anglophones...)
A quand la Joconde repeinte en rose-fluo ou la 5ème de Beethoven en ut Majeur (parce-que ut mineur ça fait déprimer) ?
par Jeanne Doré, le 21 mars 2009 à 09:28
Je ne voulais pas dire que Diorissimo allait redevenir un best-seller, hélas ! Mais j’ai été frappée par sa modernité encore actuelle. En fait, il paraît très simple, très lisse au premier abord, et c’est en le portant que l’on découvre sa complexité et sa richesse olfactive. Il n’a jamais été une grosse vente chez Dior, je pense, mais il est maintenu sûrement pour son côté un peu “historique”. Il n’a jamais bénéficié récemment d’une communication particulière pour le mettre en avant.
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par Thierry, le 21 mars 2009 à 11:10
Effectivement, on peut même penser que ce parfum n’est maintenu dans le réseau de grande diffusion que pour ne pas altérer davantage l’image de la maison. J’ai bien conscience du caractère totalement gratuit de mon affirmation...
On ne peut donc que déplorer les sommes astronomiques dépensées pour lancer des produits qui ne sont souvent que des copies de copies alors que des créations originales qui ne sont pas forcément désuètes et qui pourraient peut-être trouver un public - pas forcément inter-planétaire - languissent sur les étagères du bas, affublées d’une robe qui devient de plus en plus cheap avec le temps.
par clochette79, le 19 mars 2009 à 20:21
Ah, oui, Edmond reviens ! Et MERCI à Thérèse de nous l’avoir ressucité un moment en partageant cette merveilleuse preuve d’amour !
Tambourine, je ne peux qu’être d’accord, il y a une éducation olfactive à faire (le jeu en vaut la chandelle je trouve) ! Pour faire un parallèle, j’aime bien porter certains parfums comme j’aime de temps en temps manger un Big Mac, écouter Madonna ou regarder une comédie romantique ! Je n’aime pas trop les jugements de parfum qui deviennent souvent des jugements de personne (que ce soit "Guerlain fait vieille" ou "Madame fait gamine" d’ailleurs), et je trouve le snobisme de ceux qui ne jurent que par leurs vintage ou niche presque plus agaçant que les naïfs "au Lycée on adore Nina, ça sent trop bon !". Je pense que l’essentiel, c’est d’avoir la curiosité de regarder autour de soi (sentir en l’occurence) de manière à faire des choix libres ! Ensuite on fait ce qu’on veut, dans mon placard, mon Heure Bleue s’accomode très bien de sa voisine Lolita et sur mes étagères Beethoven a l’air de craquer sur Shakira ;)
Désolée pour ce post hors-sujet, mais si on cloisonnait moins les différents publics, tout le monde y gagnerait et les post-ados nous surprendraient peut-être à apprécier Diorissimo !
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par Méchant Loup, le 19 mars 2009 à 20:58
Bravo, tout cela re-cadre bien les choses me semble t il !
Pour la petite histoire, Diorissimo c’est le parfum de ma maman depuis des années. Je l’aime beaucoup. Mais son Méchant Loup de fils, lui, n’est pas Edmond Roudnitska, loin de là, mais dispose aujourd’hui de notes de bonbons, de chocolat, de vanille, de sucre et de plein de super trucs hyper sympas pour faire des parfums... il doit oublier ???
par Thierry, le 19 mars 2009 à 19:47
Edmond, si tu nous entends : Reviens !
Les messages distillés par le maître dans son "Que sais-je ? " restent d’une pertinence sans conteste. En particulier, les propos concernant la direction artistique des maisons résonnent avec une acuité toute particulière ....
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