Des parfums et des livres

Bonjour,
Je viens de voir un documentaire sur le milieu du parfum, cela peut sans doute vous intéresser :

"Par le bout du nez" disponible encore 5 jours en Replay sur PLUZZ
http://pluzz.francetv.fr/videos/par_le_bout_du_nez_,101970450.html
Synopsis : Chaque jour, les Français achètent près de 160 000 flacons de parfums et sont prêts à dépenser des fortunes pour une fragrance. Mais si l’identité de chacun est aussi olfactive, l’odorat reste un sens méconnu, voire négligé. A tort. A en croire certains spécialistes, aucun autre sens n’aurait une influence aussi directe sur le comportement. Comment les senteurs si complexes, si insaisissables, peuvent-elles guider les actes et influencer la compréhension globale du monde ? A travers les dernières avancées scientifiques et médicales, les dernières créations des parfumeurs, ce documentaire propose d’aller à la découverte du plus méconnu des cinq sens : l’odorat.
En savoir plus sur http://television.telerama.fr/tele/programmes-tv/par-le-bout-du-nez,14663546.php#vM0tGWZFGlvW8R0K.99

PS : désolé, d’avoir mis cette info ici, je ne savais absolument pas où et comment vous le faire partager autrement

Ah, c’est vrai que nous aimons nourrir notre amour du parfum par des lectures !

J’ai lu avec grand intérêt les deux références de JC Ellena, —le Journal d’un parfumeur et le Le Parfum chez Que-sais-je ? — tous deux profitables.

Dans le Journal, j’ai aimé le récit au jour le jour des réflexions, idées, recherches de ce parfumeur à la fois affilié à une maison et indépendant. C’est passionnant de suivre la progression de ses créations en cours d’élaboration, l’histoire du nom de ses parfums, les matières qu’il privilégie, l’organisation de son travail, ou quand il fait le lien entre les odeurs qu’il perçoit et la construction intellectuelle nécessaire pour les reproduire (ou les évoquer). Il aborde le parfum comme une oeuvre littéraire ou picturale, par touches successives et repentirs. C’est très stimulant et instructif, même si l’ouvrage est bref.

Le Que-sais-je ? fait le point sur les réalités du métier de parfumeur, donne un concentré d’informations en peu de pages, c’est plutôt bien fait. Bien sûr, l’ouvrage est "orienté" par la vision du parfum et du travail de parfumeur de l’auteur... À ce titre c’est un bon complément du Journal.
Et je me prends à souhaiter que chaque grandE parfumeurEUSE écrive un texte sur le long-cours, pour nous livrer quelques bribes et quelques secrets du fonctionnement de son génie. (Je sais qu’il existe des interviews bien menées qui permettent à ces gens de métier de nous expliquer un peu mieux leur travail, mais c’est souvent frustrant parce que court !)

Bon, j’ai aussi lu le roman de JC, la Note verte… avec cette impression qu’il nous avait vendu le synopsis de son histoire tellement c’était plat. Les quelques pages soutenables du livre ressemblent à son journal ( le genre qui lui correspond le mieux apparemment) avec des réflexions très intéressantes sur les odeurs, le parfum, le métier, tout ça... Elles tranchent vraiment avec le reste, que je me suis empressée d’oublier.

Amicalement,
Pauline.

Je viens de recevoir "les 101 mots du parfum à l’usage de tous" par Elizabeth de Feydeau. Ce livre contient une foule d’informations au sujet du parfum, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
J’ai également "Si le parfum m’était conté" qui contient des mouillettes sèches qui m’ont permis, en les frottant légèrement du doigt, de découvrir des parfums rares ou disparus. Une merveille !

Bonjour Jeanne,
Alors que je lis votre blog avec intérêt et gourmandise depuis 3 ou 4 ans, je me décide (enfin !) à mettre mon grain de sel dans vos conversations.
En effet, je trouve incroyable que Le Parfum de Patrick Süskind (Fayard) ne figure dans aucune liste des lecteurs d’Auparfum tant ce livre fut pour moi une énorme émotion littéraire et olfactive.
Le recueil de textes d’Anny Duperey intitulé Essences et Parfums (Ramsay) regroupant des textes choisis autour de la thématique du parfum, de l’antiquité à nos jours, est un ouvrage poètique, sensible et très voluptueux, contrairement au roman de Süskind, beaucoup plus violent à lire.
Parfums de Philippe Claudel (Stock), à la manière de la Première gorgée de bière de Delerm, dresse l’inventaire des parfums qui nous émeuvent, de tout ces petits plaisirs de la vie au quotidien tellement liés aux odeurs, alors que nous n’y faisons même plus attention. On respire et on se laisse aller.
Et ce très beau "table book" (lire : tèbeul bouc), signé Élisabeth de Feydeau, Freddy Ghozland et la bien-nommée Marie-Christine Grasse, L’un des Sens (le parfum au XXème siècle) aux éditions Milan, à feuilleter sans modération, pour le plaisir des yeux et des sens !
Mais j’avoue, au risque de passer pour un parfait faillot, que mes lectures favorites sur le parfum et son univers, se trouvent sur votre blog. Bravo à vous et à vos rédacteurs ainsi qu’(aux) Auparfumistas qui apportent chaque jour leurs pierres à votre édifice !
À bientôt.

Pour ma part j’ai à la maison "Le guide du parfum" de Rebecca Veuillet-Gallot, très utile si l’on s’interroge sur telle ou telle fragrance, et l’ "ABCdaire du Parfum’’ de Nicolas de Barry.
Ce ne sont pas des ouvrages très fournis ni très complets, mais ils sont parfaits pour une découverte de l’histoire de la parfumerie et pour un premier choix parmi les parfums existants. Seul hic, ils ne parlent pas beaucoup des parfums "de niche" ou d’artisans...

J’ai oublié un autre de mes livres de chevet : il s’agit d’un gros ouvrage (plus de 400 pages, de mémoire, en super-grand format) en anglais et merveilleusement illustré comme celui d’Edwards, mais qui parle des flacons de 1870 à 1950 (en gros) : Masterpieces of the Perfume Industry de Christie Mayer Lefkowith.

Il parle davantage des flacons que des jus en eux-même, mais il comporte plein de photos magnifiques de flacons introuvables de marques dont la plupart sont tombées dans l’oubli, et c’est un régal pour les yeux. On y trouve plein de curiosités comme le flacon Hermès-Guerlain (en métal !) vendu par Hermès juste après la 1ère guerre mondiale, de mémoire, et destiné à contenir des jus Guerlain ;-)))

On doit pouvoir dénicher cet ouvrage dans les solderies de livres : je l’ai payé 21 euros, et pour les franciliens, il en reste peut-être encore un exemplaire chez le soldeur situé au 9, rue St Martin à Paris ("Mona lisait"). Je l’ai vu aussi lors du vide-grenier de St Paul, il y a quelques semaines, donc ça n’est pas un ouvrage "rare".

Dans les contes et nouvelles de Maupassant, dans ses romans, les descriptions et évocations olfactives sont fréquentes, précises, poétiques à la fois, aussi bien quand il parle de parfums, oeuvres humaines, que quand il décrit des odeurs de la nature, bonnes ou moins flatteuses. La sensibilité olfactive est chez lui très grande, et constante.

Quelle excellente idée que ce sujet !
Je suis justement à la recherche d’ouvrage sur le thème, merci.

Qui aussi bien que Proust dans sa recherche du temps perdu, narre avec autant de poésie et d’émotions la magie de la mémoire olfactive ? N’est-ce pas Dau ?

J’adore le Parfums de légende de Michael Edwards, qui détaille bien, pour chaque parfum choisi par l’auteur, ses créateurs, sa création, le contexte, le flacon, les notes, avec souvent de belles illustrations, des pubs d’époque, bref, un contenu très riche et détaillé.

J’aime aussi beaucoup Le parfum (que sais-je) de Roudnitska (qui a été remplacé depuis par la version d’Ellena) : il est devenu difficile à trouver, mais il donne un éclairage particulièrement intéressant sur la vision éthique et estéthique qu’avait Roudnistka du parfum et du rôle du parfumeur ainsi que sur sa conception de ce métier de parfumeur.

Les deux ouvrages sont "discontinués" ;-p donc inutile de les demander en librairie, mais en cherchant sur priceminist*r, eb*y ou amaz*n, avec de la patience, on arrive à les trouver pour pas cher ! (j’ai acheté le Roudnitska en novembre sur priceminist*r pour 12 euros, et l’Edwards pour 40 € sur eb*y en decembre).