Beyond Love - Prohibited
Kilian Paris
- Marque : Kilian Paris
- Année : 2007
- Créé par : Calice Becker
- Genre : Féminin
- Famille : Florale
- Style : Chic - Opulent - Sensuel
Tubéreuse Plus-Que-Parfaite
par Thomas Dominguès (Opium), le 15 juillet 2013
By Kilian est une marque qui par certains aspects nous exaspère. En ciblant quatre grands marchés mondiaux, elle a créé quatre séries de collections de parfums à l’avenant aux motifs et coloris stéréotypés : des flacons noir et argent pour les occidentaux ; noir et or pour les moyen-orientaux ; rouge et or pour l’Asie ; et, enfin, des flacons blanc et or pour les russes. Marketing infantile ? Stratégie simpliste ? Peut-être. Mais, efficace. By Kilian est devenu au parfum ce que Chanel, Dior et Vuitton sont devenues à la couture, des marques pour lesquelles on fait la queue !
A l’image de la marque By Kilian, on aimerait détester Beyond Love, lui trouver des failles, des défauts. Mais, force est de constater que tout y est à sa place ; et ce qui déborde, le fait juste comme le veut la tubéreuse et ses frivolités.
Beyond Love se situe à la frontière idéale entre la tubéreuse sublimée et fantasmée du parfumeur - compositeur, la diva surglossée Fracas, et la tubéreuse naturelle sans trop d’atours criards, la très bien élevée et parfaitement mise Carnal Flower, avec juste ce qu’il faut de fruité pour ne laisser aucun doute sur sa tubérosité, mais moins que dans la Couture dont les motifs fruités sont imprimés à foison sur la robe colorée entre roses, jaunes, verts et orangés lumineux.
Les notes vertes, croquantes, un peu menthées, plutôt fraîches en somme, cohabitent rapidement avec des notes plus chaudes fruitées, de fruits confiturés, mais aussi de lait tiède épicé hésitant entre un tchaï et un lait de coco épicé.
Une pointe de verdeur moussue et de truffe à la touffeur moite nous rapproche à peine d’Une Voix Noire en même temps que de Carnal qui développe les mêmes intonations champignonnées fumées qui permettent de raidir cette tubéreuse juste ce qu’il faut pour qu’elle ne soit ni facile ni vulgaire.
Son évolution voit simplement le curseur de la balance se déplacer des notes plus froides vertes et croquantes vers les notes plus chaudes, lactées, fruitées et solaires.
On voudrait détester cette composition tant elle est presque exaspérante de perfection. Mais, on ne peut qu’être séduit par cet enfilement de notes brillantes qui en font une tubéreuse à la fois belle, épaisse, confortable et ultra sexy sans jamais être cheap ou vulgaire.
Quelqu’un m’a dit très récemment que, les tubéreuses, il les aime "un peu tarées". Je dois admettre que, moi également, je les aime un peu hors contrôle, folles et barrées. D’où ma passion pour la création Lutens... Beyond Love a juste ce qu’il faut de "frappa-dingue" pour me séduire, pas assez pour m’exaspérer.
La seule erreur pourrait être son sous-titre : "Prohibited". Rien d’interdit avec cette création, bien trop sage malgré les notes animales stipulées dans la pyramide fournit officiellement pour avoir quelque tendance "Tubérosée" Criminelle qui soit...
Pour autant, découvrez Beyond Love sans a priori : je ne sais pas si vous vous trouverez par delà l’amour, mais, je suis certain que les amoureuses/eux de tubéreuse y trouveront de quoi se satisfaire.
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par Géraldine, le 16 juillet 2013 à 14:44
(j’avais oublié les étoiles)
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par Opium, le 25 juillet 2013 à 12:17
*revient en courant*
Oups, moi z’ossi !
J’ai bien envie d’attribuer la note maximale pour le confort et la beauté un peu garce très raccord avec son sujet qu’est Beyond Love. Mais, si elle m’est très confortable, elle est un chouilla en deçà de Carnal qui domine par ses attributs "artistiques".
En fait, la note parfaite qui représenterait Beyond Love serait de 3,5, mais, comme il n’y a pas... Voici 3 étoiles très largement méritées...
*repart tranquillement en ré-ajustant son décolleté et sa longue chevelure flamboyante* #Jessica #QuiveutlapeaudeRogerRabbit
par Géraldine, le 16 juillet 2013 à 14:33
Oui, j’ai un peu l’impression d’être une revenante après des années d’exil.
Merci pour cette belle et juste description, Opium.
Beyond Love, comme tu le sais, fait partie des tubéreuses que j’aime. Il paraît que c’est celle qui évoque le plus fidèlement la fleur -que je n’ai jamais eu l’occasion de sentir.
Beyond Love, c’est un peu mon parfum de pute russe. Ou de travesti(e ?). Elle est pourtant très maîtrisée, mais elle me donne l’impression d’une extrême sophistication. Une bombasse aux seins généreusement mis en valeur dans un push-up Candolle, taille de guêpe et jambes interminables, telle la Jessica de "Qui veut la peau de Roger Rabbit" dont les cheveux ondulent au rythme de ses hanches.
Autant dire que quand je porte Beyond Love, je me sens légèrement déguisée ; ce n’est donc pas un parfum que je me verrais adopter au quotidien. Mais elle apporte une sacrée aura de séduction, un peu grande gueule quand même, ses griffes rouges serties dans leurs gants de velours.
Je ne la sens pas animale, en revanche elle a tout d’un archétype de fleur blanche narcotique, un peu étouffante, presque toxique. Sa qualité et son équilibre la sauvent, car elle flirte avec les facettes solaires - coco mais les autres facettes de la tubéreuses, camphrées mentholées, l’empêchent d’y sombrer sans pour autant jamais la rendre repoussante ou cinglante-cinglée comme peut l’être la Criminelle.
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par Opium, le 25 juillet 2013 à 12:11
Bonjour à nouveau Géraldine.
Merci pour tes jolis compliments à propos de Beyond Love.
Tu sais à quel point j’admire Carnal Flower mais aussi à quel point je me sens mieux, presque plus confortable, bien que déguisé également de manière assez racoleuse (comme tu l’as parfaitement décrit), en enfilant Beyond Love.
C’est que le maintien de Carnal me paraît un poil (ou deux ou dix) trop raide pour avoir tous les attraits de la "tuber-ositée". Elle est superbe par et avec sa distance, là où Beyond Love, par ses atours fruités et solaires plus marqués, est davantage disponible, plus offerte en somme ; or, c’est là un élément essentiel qui définit et caractérise la tubéreuse selon moi. La charge sexuelle ne peut être niée à la tubéreuse depuis des siècles (puisque, narcotique, on interdisait son approche aux jeunes filles de peur de les voir perdre la tête).
Beyond Love c’est bien, effectivement, le parfum d’une bombe, au moins sensuelle, seins dans des décolletés vertigineux, hanches moulées au possible, maquillage aguicheur, cheveux parfaits, talons à la hauteur d’un building, voire fourrure même quand il ne faudrait pas... ;-)
Donc, définitivement, c’est bien le parfum de la bombe Jessica dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ? !
J’ai toujours adoré ce personnage fantasmagorique : très bien vu ! ^^
Dès qu’il fera un poil moins chaud, je jouerais bien les cartoons / bombes virtuelles moi. En ce moment, la chaleur me semble trop forte pour une robe moulante, la verdeur de Carnal devrait être plus rafraîchissante. Mais, dès que les températures baisseront un peu... ^^
Très content de ton retour sur auparfum. ;-)
A très vite.
Opium
par Petrichor, le 21 septembre 2018 à 21:17
Hommage à la femme ou hommage à la fleur ?
Quand je porte "beyond love", je vois la fleur, la tubéreuse. Je ne vois pas une femme. Mais je comprends que, bizarrement, beyond love puisse être plus dur à porter pour une femme. Parce qu’on se sent obligé de jouer la femme fatale.
Beyond love est, pour moi, un trait d’union entre une tubéreuse très botanique et une "base" parfumerie traditionnelle française.
L’odeur botanique façon grosse jacinthe blanche est frappante de beauté et de réalisme, avec ses facettes étranges, son côté divin et dérangeant.
L’effet parfumerie traditionnelle est induite par la qualité des ingrédients, la proportion de jasmin indolé, la qualité "peau" du musc, un effet presque iris dans le moelleux. Ca me rappelle femme de rochas ou les guerlains d’époque.
Et surtout rien n’appuie le côté bubblegum et sirupeux (ou encore cool-aid/anthranilate) des tubéreuses synthétiques (qui sont très belles aussi). Je viens de lire, là, qu’il y a une touche de sauge dans la compo, ça fait sens.
C’est ma tubéreuse favorite, de référence. Aussi parce qu’elle se pose et s’équilibre toujours bien.
Les autres citent souvent plutôt Carnal Flower. J’ai fini par être un peu déçu de Carnal Flower. Avec ce parfum, je ne cherche plus. Je le trouve un peu trop huileux, olive, sirop de canne à sucre. C’est comme un écran opalescent qui masque la fleur, et une évolution trop lente. Mais elle a une vraie séduction qui relève presque plus du subliminal que du sens obvi de ce que l’on sent. C’est un drôle d’animal.
Fracas est plus ornementé et fondu. Pas un soliflore en fait.
Et comme je suis dans ma phase Goutal, je tourne autour de "gardénia passion".
Je crois que la vraie idée à retenir, c’est que, me concernant, sélectionner la meilleure tubéreuse est un exercice de style purement fictif. En réalité, j’ai au moins un échantillon/décant/flacon de chacune, à force de papilloner. Pourquoi se limiter ^_^ !
Blanche DuBois
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Je me demande comment un parfum aussi beau que "Beyond love" finit avec 2 étoiles sur 4 de moyenne générale.
(Ca ne va pas inciter la marque et lauder à le proposer à nouveau.)
Nul n’est prophète en son pays ?
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