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Ego Facto

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Flacon de Ego Facto - Ego Facto
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Opéra égoïste

par Jeanne Doré, le 10 février 2009

Pierre Aulas est conseiller olfactif pour les marques de parfums des grands groupes, et pratique également le chant lyrique à ses temps perdus. C’est d’ailleurs en chantant dans les chœurs de Carmen à l’Opéra de Paris que l’idée de créer Ego Facto lui serait venue.
Pierre Aulas connaît bien les parfumeurs, on sent qu’il est allé chercher ceux avec qui il aimait travailler, on dont il aimait certains accords, sûrement déjà croisés lors de ses développements antérieurs avec les marques, mais jamais aboutis.

Il a ainsi concocté une gamme ni complètement mainstream, ni totalement niche, avec des thèmes olfactifs souvent surprenants, contrastés, parfois réussis, jamais trop cliché. A un prix de vente relativement raisonnable (59 euros les 50ml), et distribuée chez Marionnaud, Ego Facto se situe à mi chemin entre État libre d’Orange pour l’humour, mais moins subversif, et L’Oeuvre Noire by Kilian pour la créativité, mais plus abordable. Les flacons sont massifs, simples, sobres, contenant des eaux très colorées (peut-être un peu trop ?), et présentés dans de jolies boîtes aimantées. Les visuels sur le site avec Barbie et Ken sont particulièrement bien trouvés et soulignent l’image un peu “arty rigolote” à la marque.

Poopoo Pidoo - Dominique Ropion

Un poudré régressif et jouissif. Une tarte au citron meringuée fait l’ouverture d’une eau de fleur d’oranger onctueuse, évoluant sur une poudre de riz musquée et vaporeuse. Des notes d’amande crémeuse font le lien entre les diverses facettes fraîches (citron, néroli) et poudrées. On retrouve un peu le même univers que la guimauve sexy de Guimauve (ex Mi Fa), mais ici le fond est encore plus sensuel, charnel, et contraste davantage avec le départ gai et innocent.

Fool for Love - Laurent Bruyère

L’accord annoncé est un Punch coco, mais je le perçois davantage comme un Chaï tea épicé et exotique. Le départ est hespéridé, avec des nuances de thé et de cannelle, de clou de girofle et de poivre. Une fleur de frangipanier, crémeuse et solaire, enrobe le tout de sa présence chaude et lactée, créant un joli contraste avec le fond très boisé, sec, musqué, incisif et puissant. Un gourmand des îles dont les épices très présentes l’aident à se démarquer du lot.

Me Myself and I - Jean et Aurélien Guichard

Une tubéreuse gourmande associée à un vétiver fumé. La fleur blanche prend des allures alléchantes de noix de coco et de céréales, avec un aspect liquoreux, presque réglisse. Le vétiver, plus austère, est là pour rendre la gourmandise moins puérile et plus femme fatale. Le plus réussi de la gamme, car c’est le seul à procurer cette impression très sophistiquée, charnelle et profonde, tout en inventant un accord nouveau et distinctif.

Sacré Cœur - Laurent Bruyère

L’exercice consistait ici à greffer un accord de Chablis sur un fond boisé cuiré. Pas évident. Les notes de têtes sont très herbales, avec des facettes anisées (basilic), citronnées (verveine) et menthées. Puis l’accord devient très tabac, cuiré, accompagné d’une pomme verte, sûrement là pour recréer l’effet juteux du précieux vin blanc, mais elle replace malheureusement le parfum dans un univers masculin un peu banal (Hugo, Polo Blue, etc...). Malgré une recherche esthétique intéressante, au final, sûrement le plus accessible de la gamme pour les hommes.

Piege a Filles - Anne Flipo

Un curieux parfum à la fois viril et girly, comme si un séducteur jouait au camouflage pour mieux attraper sa proie. Les premières notes sont boisées (vétiver) et florales, plutôt gourmandes, avec une petite pointe de cumin qui vient brouiller les pistes. L’accord de fleur d’oranger et d’héliotropine, avec sa note amandée, est peu à peu bousculé par des notes de fond plus tabac, musquées, légèrement animales, comme si Le Mâle surgissait derrière Gaultier 2 ! Métamorphose intéressante, et double jeu olfactivement réussi.

Jamais le dimanche - Alberto Morillas

Un embrun ambré. Les notes d’encens et de marijuana annoncées ne m’apparaissent pas évidentes au premier abord. Je perçois plutôt un ambré frais, boisé, légèrement hespéridé et aqueux, presque salé, avec en fond quelques notes fumées, mais propres. Très aérien, volatile et impalpable, il ne fait cependant pas preuve d’une tenue irréprochable. Totalement unisexe, il reflète bien le travail d’Alberto Morillas sur les parfums à la fois sensuels, frais et transparents (Cologne, CK one, Emporio White...)

Prends Garde à Toi - Jean et Aurélien Guichard

Un curieux mélange primeur de feuilles de tomates et de basilic anisé nous accueille avec surprise. Cette fois, la marijuana n’est pas citée, mais c’est bien elle qui me vient à l’esprit en respirant cet accord herbal vert, poivré, piquant et sombre. Le fond évolue vers des notes boisées, patchouli, sourdes et terreuses. L’hommage à Carmen n’est pas directement évident. Mais un parfum qui surprend, intrigue, inquiète, avec une structure assez brute, un brin toxique et dangereuse, peut-être est-ce là le trait d’union avec l’héroïne de Bizet ?

Cette marque est peut-être encore une preuve supplémentaire que les parfumeurs stars des grandes maisons de parfums, plus souvent habitués à produire des “bêtes de test”, sont aussi parfois capables de créations plus osées et originales, sous réserve que leur guide ne soit pas fraîchement sortie de son école de commerce, mais une personne d’expérience, ayant une certaine culture de la parfumerie, et une sensibilité d’artiste. Mais surtout, cela ne semble possible que dans le cadre d’une marque positionnée “niche”, ne subissant ainsi pas la pression du succès et des objectifs de ventes astronomiques inhérente à toute marque de parfumerie “grand public”, qui contribue dans le même temps à sa perte.

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doudou

par doudou, le 15 mai 2010 à 10:18

Je ne m’étais pas vraiment intéressée à cette gamme lors de sa sortie, toujours méfiante envers le tout nouveau tout beau...à la recherche d’un parfum doux, avec une note fleur d’oranger mais sans tomber dans quelque chose de capiteux ou de très oriental, j’ai adopté récemment Poopoo Pidoo...je le trouve équilibré, il évolue vraiment sur la peau, et le fond musqué est présent, enveloppant, sans être envahissant. Et puis, j’apprécie une certaine originalité, le soin apporté à la présentation du produit...un positionnement qui sort du mainstream tout publicitaire, cela sans se faire trop mal au porte-monnaie, contrairement à certaines marques un peu confidentielles. Je trouve réconfortant, dans le paysage actuel, de pouvoir s’offrir un jus de qualité, pas vu et revu, à un prix correct...je suis ravie !

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par sophie, le 10 mai 2009 à 11:47

Merci Jeanne, merci !

C’est le morceau Yumeji’s Theme d’ In the mood for love, une merveille ! J’ai vu ce film plusieurs fois mais il y a longtemps, comment n’y avais-je pas pensé...

Je suis toute contente, merci beaucoup pour votre aide, vous me ravissez toujours !

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 9 mai 2009 à 22:43

Sophie, il me semble que ce morceau fait partie de la BO du film In the mood for love (petit clin d’oeil au nom du parfum...)

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par sophie, le 9 mai 2009 à 13:31

Bonjour,

Par curiosité j’ai fait un tour sur le site d’Ego Facto, et je me suis amusée à faire le quizz parfum : apparemment, celui que me correspondrait le mieux serait Fool for Love. Pourquoi pas !

Bref, en bas de page de la présentation de ce parfum, j’ai cliqué sur "Ecoutez", et j’ai adoré le morceau. J’ai cherché partout, sur Youtube, deezer, pour savoir si ce n’était pas un extrait de l’Opéra de Carmen, et je ne trouve pas, pourtant c’est un morceau classique très célèbre je pense, car je l’ai déjà entendu souvent. Quelqu’un aurait-il une idée ? Merci beaucoup beaucoup !

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par tambourine, le 20 février 2009 à 12:18

juste un mot pour vous prévenir jeanne que votre texte a été repris mot pour mot sur ce lien :
http://www.signaturevoyages.com/parfums-rare.html

je vous dis ça parce je fais des recherches sur le sujet car un ami , égérie de jamais le Dimanche m’a demandé d’écrire un post sur mon blog, pour relayer l’info sur cette gamme... du coup je suis obligée d’encenser un peu le concept, bon que j’apprécie beaucoup, ceci dit mais bon... (voilà, je me suis certes inspirée de certaines de vos infos mais j’espère qu’il semblera bien distinct quand meme).

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par Domik, le 20 février 2009 à 13:55

bonjour.. et merci pour l’info. Nous l’avions vu et je les ai contactés, sans succès bien sûr.. la déontologie du web dans toute sa splendeur :)

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xxerus

par xxerus, le 19 février 2009 à 15:49

Un positionnement intéressant et décalé dans l’univers mainstream des Nociphotrucmuches mais qui, à mon sens, manque d’un engagement plus profond pour tout perfumisto/sta qui se respecte. Deux fragrances m’ont semblé sortir du lot : "Me myself & I" avec son accord délicieusement culotté tubéreuse-vetyver fumé et "Jamais le dimanche" qui renouvelle gentiment le genre frais facile et agréable à porter en été.

Amusant : le manque d’aisance de la vendeuse Marionnaud, gênée pour attribuer aux parfums des caractéristiques masculines ou féminines !

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par jerryb, le 17 février 2009 à 22:06

S’il fallait n’en aimer qu’un, ce serait Poopoo pidoo. Pas marquant effectivement, mais sympa !

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par tambourine, le 17 février 2009 à 16:19

ben c’est vrai que je ’lai senti hier soir, et si je l’ai trouvé agréable au début et original, l’odeur m’a vite indisposée également. Alors peut-être que c’est d’avoir lu qu’il sentait le fromage de chèvre qui m’a fait "badtriper" comme on dit, lol, ... mais bon.
Bref je n’ai pas encore senti toute la gamme pour l’instant. Poopoo Pidoo, est très doux au début et évolue de façon assez sensuelle, je ’lai trouvé très agréable, pas forcément hyper original, mais j’ai trouvé que son nom lui allait très bien. Bref à ressentir !

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par cashmere, le 31 mai 2017 à 18:46

Alors là j’avoue que je ne comprends pas car l’ayant acheté à prix réduit sur un site de ventes privées après avoir lu votre article, je suis super déçue par Poo Poo !
J’ai pensé que c’est celui qui me correspondrait le mieux mais là... Tout ce que je perçois en notes de tête c’est un accord hesperidé qui m’a immédiatement fait penser à une eau de Cologne où la fleur d’oranger est très discrète mêlé à une note très légère d’amande ou de fruit sec torréfié et c’est presque tout !
La note amande torréfiée se dissipe peu à peu, le côté eau de Cologne lui reste et ensuite vient une note un peu boisée qui fera la note de fonds et basta !
Où sont les muscs, la poudre de riz, le côté poudré, la tarte citron meringuée, la crème etc..?? Parce que pour moi y a rien de tout ça et pourtant dieu sait que j’aime les muscs, le poudré, le crémeux et sensuel ! Et là je ne vois rien, qu’une espèce d’eau de Cologne hyperrrrrrrrrrrrrr légère qu’on aurait sprayé y a plusieurs heures sur la peau et à laquelle on aurait juste rajouté un peu de cette note d’amande torréfiée ! Grosse déception...

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carmencanada

par carmencanada, le 15 février 2009 à 22:23

D’accord avec vous, Jeanne, l’accord tubéreuse-vétiver de Me, Myself and I est la plus belle réussite de cette nouvelle gamme. Simple et évident — il s’agissait d’y penser !

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par jerryb, le 15 février 2009 à 22:40

Et bien pour ma part, je le trouve peut être créatif, mais le résultat me fait penser à ... du fromage de chèvre !!!! Aller savoir pourquoi et j’ose à peine le dire, mais je trouve que ce parfum "sent le bouc" ? Bizarre ?

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par narciss, le 12 février 2009 à 11:19

Bonjour Jeanne, pour information, les visuels de la campagne ne sont pas absolument pas signés Benjamin Boccas mais François Marquet, d’ailleurs crédité sur le site. Benjamin a seulement réalisé les portraits des différents bloggeurs choisis comme égéries.

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par Jeanne Doré, le 12 février 2009 à 21:34

Et bien cela m’apprendra à utiliser des infos non vérifiées ! Merci pour la correction.

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