Armani Onde

En addition à la très sélective ligne Armani Privé, la marque du couturier Italien lance une nouvelle gamme inspirée par la sensualité et les mystères de l’Orient, baptisée Onde.
La tendance des “nouveaux orientaux” semble bien dans l’air, pour preuve la collection Elixirs Charnels de Guerlain, sortie il y a peu de temps, elle aussi construite sur une approche orientaliste, très sensuelle, voire sexy du parfum.
La trilogie “Harem-Geisha-Kama Sutra” à la limite du cliché n’était pas pas forcément le meilleur prétexte pour créer de bons parfums, mais il faut croire que cela a été plutôt inspirant.
Par ailleurs, les flacons, au design néo-classique et un brin rococo, sont remarquablement réussis. Ils me font penser à des pommes de pin en verre décorées d’un pompon en soie assorti, dont la texture en surface diffère pour chaque variante.

Onde Mystère
Dans son flacon violet, l’hommage aux harems d’Istanbul a été composé par Maurice Roucel. Dès les premières notes, on sait qu’on aura affaire à un parfum tenu, sec et concis. Du cèdre, de l’encens et du benjoin noyé dans un nuage de musc, à peine rafraîchi par un légère touche de rose. Un beau boisé fumé, aérien et vaporeux.
La sobriété de Onde Mystère pourra être perçue comme une faiblesse de tenue, ou comme la qualité d’un parfum de peau, discret, réservé et pourtant d’une grande sensualité. Mon préféré.

Onde Extase
Le flacon vert, celui qui ressemble le plus à une pomme de pin, est aussi celui qui s’inspire des Geishas japonaises, imaginé par Bruno Jovanovic.
C’est de loin le plus féminin et sensuel des trois, avec la bergamote en ouverture, la fleur d’oranger crémeuse et gourmande, associée à un accord poudré de mimosa, et un effet onctueux de poudre de cacao (serait-ce l’absolu de sésame mentionné dans la description ?) Un gourmand poudré, douillet et ouaté, aux allures lointaines de Guerlinade.

Onde Vertige
Le Kama-Sutra Indien est la muse de l’Onde Vertige, créée par Annie Buzantian, habillée de rose, et sans doute celle qui m’inspire le moins une sensualité orientale. Un départ vert, presque aromatique évolue sur un accord floral exotique, avec une facette fruitée que j’associerai à de l’ananas, et un aspect réglisse liquoreux, un brin sirupeux.

Sans être sensationnelle, cette gamme affiche un bilan plutôt favorable pour une marque qui est capable du pire (Emporio Armani Diamonds) comme du meilleur (Armani Privé Bois d’Encens). Disons que les Ondes se situent à mi chemin entre le circuit traditionnel et l’exclusif, avec un bon rapport qualité prix : un raisonnable 80 euros pour 50ml, quand Diamonds est à 58 et les Armani Privé à environ 150 pour la même contenance !
Mais pourquoi faudrait-il donc se positionner “niche” pour faire des parfums corrects ? Pourquoi les gammes grand public n’auraient-elles pas droit à cette qualité minimum, les marques sous-estimeraient-elles parfois la capacité des consommateurs à apprécier les belles choses ?