Auparfum

Un parfum comme un souvenir lointain

Pour qui : pour moi

Âge : 23 ans

Sexe : une femme

Budget : 150 euros

Ville : Paris

par Pauline11, le 20 octobre 2018

Chers lecteurs,

Je cherche un parfum comme on cherche un souvenir lointain, précieusement ancré, qui nous échappe pourtant, à chaque fois qu’on le convoque.

Je cherche invariablement à trouver une odeur unique qui dessine, qui évoque, qui raconte. Qui me raconte. Cette quête est bien vaine, et doit sans doute le rester. Disons donc plutôt que je souhaite trouver le parfum « chapitre », qui saura en dire assez jusqu’à la prochaine page, la prochaine aventure. Je désire qu’il parle à ma place, quand les mots me manquent. Qu’il soit le prolongement de moi même, et qu’il exprime audacieusement les valeurs qui me sont chères. Un parfum doudou, un parfum psychologue, un parfum courageux pour deux.

Depuis petite, je suis emportée par l’odeur du café, senti depuis mon lit, couplée aux effluves prononcés de la lessive de ma grand-mère.
Un mélange parfait. Puis sont venues l’odeur du l’essence, des marrons qui crépitent dans la cheminée, du champagne les soirs de fête, du soleil lourd dans la garrigue. Des odeurs suaves et gourmandes, comme des odeurs de propre et de peau. Des odeurs ancrées et éclatantes.

Ces deux « familles olfactives » qui m’attirent m’ont guidé vers des choix très éclectiques, plus ou moins incarnés.

Adolescente j’ai porté des parfums de mon âge, sucrés à souhait comme Nina de Nina Ricci, Fuel for Life Unlimited de Diesel, Amor Amor de Cacharel.
Plus tard, j’ai porté très brièvement Voyage d’Hermès, puis me suis fixée pendant quelques années sur Manifesto L’élixir d’Yves Saint Laurent.
J’ai aimé de lui la sensualité assumée qu’il dégageait, les notes chaleureuses et épicées, la vanille et la fève tonka en fond. Mais je me suis lassée de sa lourdeur, de son évidence, de son manque de nuances. Il faut aussi dire que de voir autant de communication autour de ces parfums m’enlevait le plaisir de l’exclusivité (bien qu’elle soit un aussi un leurre dans la parfumerie de niche).

Récemment, j’avais donc banni les odeurs gourmandes pour m’orienter vers des parfums « seconde peau » comme Not A Perfume de Juliette Has a Gun et Le Musc et la peau de Pierre Guillaume. J’ai trouvé en les portant le réconfort que j’attendais, et je trouve Le Musc et la peau vraiment sublime. Cependant, outre le fait qu’ils ne tenaient pas réellement sur moi, ils ne parvenaient pas à me sortir de ma zone de confort, je les trouvait trop discrets, trop proches de moi pour me compléter. C’est pourquoi je les ai délaissés en journée, et les porte uniquement le soir, avant de me coucher.

Aujourd’hui je porte Remarkable People d’État libre d’Orange que j’aime pour son entrée lumineuse sur des notes de champagne et pamplemousse et son évolution plus gourmandes vers des notes surprenantes de curry. En soirée, et lorsque je souhaite me sentir plus entreprenante, je porte Une amourette de Roland Mouret d’État libre d’Orange. Je le trouve « racé », avec ces notes animales et épicées, mais aussi sensuel avec ce fond gourmand et chaud.
Cependant, il y a toujours quelque chose avec ces parfums qui ne colle pas, sans que je sache pourquoi.

J’espère que vos esprits et vos nez (bien plus) avisés sauront trouver la logique qui m’échappe entre ces choix éclectiques, pour découvrir enfin la fragrance lumineuse, sensuelle, audacieuse et fusionnelle qui m’accompagnera tout au long de ce chapitre.

Je vous remercie pour votre aide,

Pauline.

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

par Pauline11, le 25 octobre 2018 à 20:35

Bonsoir à tous,

Merci beaucoup pour vos nombreuses réponses éclairées et éclairantes ! Je n’en attendais pas autant et suis surprise de ces beaux retours. Beaucoup de vos commentaires m’ont touché, vous avez su comprendre ma requête et parlez si sensiblement des parfums proposés !
Aussi, j’ai noté l’ensemble de vos recommandations et me fixe pour objectif de tous les sentir pour que nous en discutions ensemble.
A cette heure, j’ai pu sentir les parfums recommandés chez l’Artisan Parfumeur. Noir Exquis m’a séduite sur l’instant, puis j’ai déploré son manque de rondeur. Je l’ai trouvé sec et envahissant. Cependant, j’ai découvert Mandarina Corsica, et quelle surprise ! Ce parfum de mandarine confite, caramélisée, un vrai délice. Il me rappelle noël, les tables remplies de fruits secs et autres gourmandises. Pourtant, la mandarine en fond le préserve d’un coté trop sucré...

J’ai également découvert Vétiver Tonka et Ambre Narguilé. J’apprécie du premier l’alliance entre fraicheur et réconfort. Je trouve ce parfum agréable mais il ne me parle pas vraiment. Le second est effectivement très addictif, enveloppant et très gourmand. Comme vous, il me réconcilie avec les parfums trop ambrés. J’aurais pu le porter, mais je me lasse de l’évidence du gourmand. J’apprécie lorsqu’il est contrebalancé, qu’il rentre en duel avec d’autres notes, à priori contradictoires.

Voilà mon avancée, pardonnez ma lenteur, il me reste bien du chemin avant de tous les sentir...

Merci encore, et à très bientôt pour la suite de cette quête !!

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

neovand

par neovand, le 24 octobre 2018 à 18:15

Bonsoir Pauline,

Dans un style gourmand mais en douceur, je vous propose de sentir Guimauve de Réminiscence.

J’avais également pensé à deux propositions qui vous ont déjà été faites : Dans tes Bras de Frederic Malle pour l’effet seconde peau et l’Eau des Merveilles d’Hermès car chaleureux et original.

Sinon, pour l’aspect cocon, si on écarte les muscs et les notes gourmandes, vous pouvez explorer du côté du mimosa qui me fait cet effet là, par exemple avec Mimosa pour Moi de l’Artisan Parfumeur et Farnesiana de Caron. Le premier est plus vert et discret que le second.

Les trois premiers que j’ai cité ont leur fiche sur auparfum.

Bonne quête !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Walkyrie, le 22 octobre 2018 à 06:42

Bonjour Pauline,

De nombreuses suggestions vont été faites déjà, alors je vais essayer de ne pas être redondante.
Vous évoquez For Her, mais connaissez-vous Lumière noire de Francis Kurkdjian ? C’est le même createur et, à ce que j’ai compris, il a créé Lumière noire sur la base de For Her, en lui ajoutant des notes de peau plus épicées comme le cumin. Cela pourrait vous convenir.
Votre quête m’évoque aussi Dans tes bras, de Frederic Malle : cette idée d’un parfum pour soi, d’une odeur de peau, mais au sillage volumineux. Je le retrouve dans la desciption ci-dessous de l’Air de rien !
Et enfin, un parfum courageux pour deux ? Pour moi, c’est Black Afgano chez Nazomatto ! Une liqueur noire décoction de bois, pour créer, ainsi que l’avait pointé une de mes amies, sa « zone de confort ».
Belles découvertes !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Aberystwyth, le 4 octobre 2020 à 17:33

Haha ! J’ai rarement vu une aussi bonne description de Black Afghano ! Créer sa zone de confort, je m’en souviendrai !
Encore que, c’est à double tranchant, si je sens quelqu’un qui le porte, je partirai comme un limier à sa suite...

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

MarylineH

par MarylineH, le 21 octobre 2018 à 18:45

Bonsoir Pauline,

A vous lire je vois que nous avons des goûts communs puisque l’un des derniers parfums que je porte est "Une amourette" .
Puisque visiblement vous aimez les fragrances d’Etat libre d’Orange avez vous essayé "Divin Enfant" ? J’avoue qu’au premier abord ce n’était pas "mon genre" de parfum mais à le porter : quelle belle surprise !! Il a une très bonne tenue et l’on m’a souvent demandé ce que je portais lorsque je "m’enveloppe" avec lui. Il a un petit côté "doudou" que j’adore mais aussi un peu lorsqu’il se développe un côté rebelle... A tester je pense.
Une autre maison que j’aime beaucoup "Making of". De chez eux je n’ai porté pour l’instant "qu’inavouable" qui ne laisse jamais mon entourage insensible. D’autres fragrances de chez eux sont aussi très intéressantes : "rocher princier", "Premier Rôle"... Ce que j’aime aussi c’est que ce sont des parfums que l’on ne sent pas sur tout le monde !!
J’image, comme vous avez l’air d’une passionnée, que vous connaissez les Editions de Parfum Frédéric Malle... Là aussi il y a de très belles choses : "Le parfum de Thérèse" , "Une Rose" et tant d’autres...
Voilà c’est ma première participation sur le site , j’espère que mon commentaire pourra vous intéresser et que vous finirez par trouver la perle rare...
Juste pour terminer aussi : "Lalibela" de Memo ......... j’y reviens souvent.....

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Garance, le 21 octobre 2018 à 15:03

J’ai oublié une autre référence qui pourrait vous plaire chez L’Artisan Parfumeur : Noir exquis, un gourmand mélange de café, et de marron. Un parfum très automnal et réconfortant.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Garance, le 21 octobre 2018 à 08:49

L’univers gourmand, douillet et sensuel que vous décrivez me font penser à plusieurs parfums, bien différents les uns des autres, mais qui je pense pourraient vous plaire.
Angel en eau de toilette réunit à la fois l’aspect gourmandise chocolatée et les muscs : c’est un parfum qui dégage aussi la fameuse "odeur de propre"que vous évoquiez.
Vraie blonde chez Etat libre d’orange est un parfum que j’adore, pourtant, ce n’est pas un des plus connus ni des plus vendus : il a un départ Champagne, on sent nettement les petites bulles raffinées vous chatouiller le nez. C’est aussi un parfum sensuel avec le fond patchouli moelleux, légèrement daim.
Traversée du Bosphore de l’Artisan Parfumeur est une gourmandise élégante, il fait penser à un loukoum à la rose, mais il a également un aspect cosmétique. Je le porte souvent, et j’en ai toujours des compliments. Il est sensuel, joyeux, régressif ce qu’il faut, sans pourtant verser dans le monde de l’enfance. On est plus dans la salle de bain d’une jolie femme qui ne pourrait s’empêcher de picorer une dernière gourmandise avant de plonger dans son bain moussant parfumé à la rose.
Ambre Narguilé dans la collection exclusive d’Hermès est un beau gourmand ambré sensuel et épicé. Il n’a pas ce côté "propre" que vous demandiez, en revanche, il a un pouvoir de réconfort assez exceptionnel, c’est le genre de parfum enveloppant qui vous pousse à renifler convulsivement votre poignet tout au long de la journée.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par symphonyman, le 20 octobre 2018 à 16:07

Bonsoir Pauline11

Votre texte et vos doléances me fascinent.
Vous parsemez votre errance olfactive de petits cailloux intrigants...
Parmi ces jolis semis, pouvez vous me dire - et me décrire, pour autant que cela soit possible par des mots - ce qu’est l’odeur du Champagne ?
Bien évidemment, je pense à Yvresse (ex Champagne) du fabuleux et fantasque Yves Saint Laurent. Mais ce serait trop facile...

Philippe

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

ana

par ana, le 20 octobre 2018 à 14:16

Bonjour Pauline.
J’ai trouve votre recherche touchante, complexe, intrigante.
Essayez de garder votre esprit aussi ouvert que votre narine. En cherchent un parfum, une signature, plupart de nous avons ouvert la boite de Pandore. Nos collections sont la preuve que nous nous sommes perdus sur le chemin et décidées d’y rester.

Pour le café, essayez L’Or de Torrente. Probablement un des "cafés" le plus réussi, tonique et confortable, mais peut-être en peu trop classique a votre gout. Noa de Cacharel est plus dans vos cordes, mais tenue et sillage risquent d’être décevants.
Nu de YSL peut délivrer ou votre Voyage a échoué. Je trouve Voyage trop poli, il se fait oublier trop vite. Nu est très sensuel, votre la peau mais en mieux.
Eau de Merveilles de Hermes, For Her de Narciso Rodriguez sont peut-être en peu trop portés et commerciaux, mais les deux ont cette ouverture lumineuse et le fond sensuel presque obsédant que vous cherchez.
Musk Tonkin de Parfum d’Empire, difficile a décrire parce que il a quelque chose de insaisissable. Je cite : "Effluves de chair en émoi tour à tour cuirés, solaires, félins." Bref, hautement addictif.
Tant que vous y êtes, Aziyadé, Azemour et Cuir Ottoman aussi chez Parfum d’Empire. Ne ratez pas Cri de la Lumière non plus. Vous allez aimer sa luminosité, mais il ne sera pas assez charnel.
Aziyade sera gourmand, sensuel et terriblement addictif. Il a une aura doré-orangé automnale et vous fera oublier tous les autres sucreries.
En fait, il sera sage de les essayer tous. Exemple ; je n’avais pas pensé à Ambre Russe de tout, mais son accord vodka-champagne tonique pourra vous plaire et le fond ambré-cuiré est si chic et sexy qu’il me fait oublier que je n’aime pas des parfums ambrés.
Ils ont tous une belle performance, presque aussi bonne que Une Amourette dont vous êtes habituée. Ce que je lui rapproche, elle a l’air trop synthétique, forcé, orchestré, prémédité.
Bonne chance.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par poivre rose, le 22 octobre 2018 à 09:46

Bonjour Anna, je me permets de rebondir sur votre commentaire pour préciser que Nu d’YSL est malheureusement discontinué. Dans le même esprit, je suggère de découvrir L’âme Perdue de Le Galion qui est très très proche de Nu (mon compagnon ne peut les distinguer quand je les porte séparément sur chaque poignet), et tout aussi sensuel et mystérieux. Amicalement.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Anna, le 22 octobre 2018 à 14:09

Encore ? Oh, non...
Ca me rend malade quand des tel parfums sont condamnés pour faire de la place pour énième flanker insignificatif et franchement inutile. Des masses et des moutons...
Et merci pour l’info. Alternatives sont toujours rasurantes.
J’ajoute alors dans la quête Femme de Rochas et Yvresse d’YSL. Deux parfums sensuelles et inoubliables. Deux textures et deux luminosités différentes. Gourmands aussi, preuve que la gourmandise ne rend pas toujours malade et qu’il ne faut pas oublier des classiques.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Duolog

par Duolog, le 20 octobre 2018 à 12:48

C’est amusant parce que dans mon esprit, les parfums que vous citez sont assez déconnectés des souvenirs olfactifs que vous mentionnez, l’odeur du café, les effluves prononcés de la lessive, l’odeur du l’essence, des marrons qui crépitent dans la cheminée, du soleil lourd dans la garrigue... Certes pour le champagne les soirs de fête il y a Remarkable People.
Pour le reste, je pense à Jeux de peau de Serge Lutens, qui est une ode à ces matins où l’odeur du café au lait et des tartines grillées nous enveloppe à l’écart du temps, dans des draps de santal...
Je pense aussi à l’hermessence Vétiver Tonka, où l’on retrouve bien l’odeur du café et des noisettes torréfiées prise dans la racine de vétiver, qui donne l’impression d’être chez soi à Bornéo.
Et pourquoi pas Like This, d’Etat libre d’orange, avec son immortelle "cosy", ses noix et ses odeurs de maison de campagne en automne... ?

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

à la une

Smell Talks : Céline Ellena – L'illusion de l'olfaction

Smell Talks : Céline Ellena – L’illusion de l’olfaction

Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.

en ce moment

Arpege* a commenté Alien

il y a 1 heure

Je serais très intéressée d’avoir votre ressenti sur le nouveau flanker d’ALIEN : Hypersense Ma(…)

Arpege* a commenté Alien

il y a 14 heures

Toujours si intéressant de vous lire, Petrichor ! Merci pr tous ces conseils. En fait je(…)

Clau a commenté Prada Amber

il y a 22 heures

Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)

Dernières critiques

L’Eau pâle - Courrèges

Lavande délavée

Mortel noir - Trudon

Église en flammes

Infusion de gingembre - Prada

Fraîcheur souterraine

Avec le soutien de nos grands partenaires