Auparfum

Serge Lutens agrandit la Section d’or

par Eléonore Beurnier, le 16 juin 2015

Il y a presque un an, on entendait parler à demi-mots de la sortie de L’Incendiaire, le premier parfum d’une nouvelle collection exclusive, La Section d’or. Serge Lutens semblait justifier la collection par ces mots : « Ce n’est pas le parfum qui est en feu, mais moi qui ai envie d’incendier l’ennui qui suinte de la parfumerie ».

Pas plus tard qu’hier, la Fan Page Facebook de la marque a dévoilé les noms et les flacons des cinq nouveaux parfums de la collection Section d’or. Dans la plus grande tradition lutensienne, les univers de ses créations sont évocateurs mais (trop) mystérieux.

Cracheuse de Flammes
« La séduction est une arme, les flammes un langage. C’est moi qui crache, c’est elle qui enflamme ! De cette guerre du feu, la femme, en l’occurrence la rose, ne conserve que la brûlure. »

Renard Constrictor
« C’est une mémoire, elle se refuse au souvenir. C’est un pelage, sous la caresse, il se rétracte. C’est une peur qui étouffe le héros. »

Cannibale
« Le cannibale est affamé. Comment parler de lui sans évoquer l’amour ? Il saute aux dents et, sur la peau, il déclare ce qu’au XVIIIème siècle on appelait un vinaigre de fleurs. »

Sidi Bel-Abès
« Du temps aboli, du passé effacé, seule l’empreinte ensablée d’un amour anonyme garde la mémoire. »

L’Haleine des Dieux
« La minuscule fleur blanche qui parfois se mêle aux roses d’un bouquet, se nomme la gypsophile. En Angleterre, on la surnomme baby’s breath. Le volume qu’elle accorde aux brassées est celui que je songe embué par l’haleine de mes dieux, mais en somme, Dieu, le Diable ou une femme sont moi-même ! »

Section d’or
Cracheuse de flammes, Renard constrictor, Cannibale, L’haleine des dieux, Sidi Bel-Abbès

50ml – à partir de 480 euros

En exclusivité au Palais Royal – Serge Lutens à partir du 15 juin 2015
Disponibles à partir de septembre 2015, en grands magasins et parfumeries.
À partir d’octobre 2015 sur le site Internet www.sergelutens.com

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Doblis

par Doblis, le 17 juin 2015 à 17:22

Bonne nouvelle en effet que 5 nouvelles créations Lutens soient disponibles.
Bon concernant le prix en effet...
Mais quel bonheur que de pouvoir monter à l’escalier. J’ai fait cette expérience il y a fort longtemps.
Mais comme je suis en route pour le Louvres, et que je découvre cet article, un crochet au palais royal s’impose :-)

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euskalpyth

par euskalpyth, le 17 juin 2015 à 14:39

Puisque j’ai la chance de bosser à 20 mn en métro du Palais-royal, inutile de vous dire qu’hier soir, je ne me suis pas fait prier pour aller y faire un saut afin de découvrir les 5 dernières créations Lutens dans la collection "section d’or".
C’est vrai, quoi : le monde entier nous envie, alors autant en profiter et partager notre expérience !

D’entrée de jeu, je passe délibérémente sur la discussion cher/pas cher, foutage de gueule/démarche artistique... Je n’achèterai jamais un parfum de ce prix, et en plus je ne suis pas spécialement réceptif à l’unvers de Lutens alors je pense que ça ne me manquera pas ;-p
mais ça vaut le coup de les sentir (comme The night de Malle), ne serait-ce que pour voir ce que proposent les marques à ce prix...

Globalement, sur les 5, je peux déjà dire que c’est joli, ça cadre bien dans l’univers Lutens (c’est cohérent), c’est plutôt bien fait, mais ça me rappelle plein d’autres truc.
C’est de l’extrait, même si sur ma peau, les deux que j’ai testé (Cannibale et Sidi-Bel-Abbès) n’ont pas tenu spécialement longtemps

Par contre, un petit plaisir enfantin : quand on vient découvrir la section d’or, on a la joie de gravir l’escalier en colimaçon qui est au centre de la boutique pour accéder aux petits salons du 1er étage, et rien que pour ça, ça vaut le coup d’y aller !
(en montant l’escalier, j’avais envie de crier aux autres clients qui restaient en bas "Au revoir, les pauvres !" -
Oui, je sais, c’est pas bien,
mais ça m’aurait fait délirer
mais je sais me tenir
alors je me suis retenu...)
Les salons sont superbement décorés, avec du parquet magnifique et tout et tout, et mieux éclairés que la boutique (j’allais dire "la bat-cave") du rez-de-chaussée : rien que pour découvrir ces jolis petits salons, je vous encourage à aller tester ces 5 nouveautés !

Maintenant, mon ressenti en détail :

- Sidi-Bel-Abbes : mon préféré, un encens frais qui est assez éloigné de l’image que je me fais de l’univers Lutens... Je l’ai essayé sur peau hier soir -
Départ "froid" (mais pas désagréable), et évolution incessante : notes de cire, d’encaustique... Là, en fond sur la mouillette, j’ai des baumes et des résines, mais pas je n’ai pas l’encens opulent "d’église" : il reste très minéral, sans toutefois être "humide"
Joli et intéressant : si on m’en offrait un, je crois que c’est celui-là que je choisirais

- Cracheuse de feu : une jolie petite rose fraîche à l’ouverture, puis très vite, je ne la perçois plus et elle est noyée dans d’autres fleurs et des notes fruitées (abricot ?)
Le fond, sur mouillette, est très cosmétique, ambiance "crème hydratante pour vieille" (je ne sais pas si je me fais bien comprendre : ça n’est pas désagréable, ça n’est pas ce que j’ai voulu dire, mais c’est gras et doux, un poil poudré...)

- Cannibale : le moins surprenant (parce qu’il ressemble beaucoup à d’autres Lutens que j’aime - et pourtant, ils ne sont pas nombreux, les Lutens que j’aime...) mais mon second préféré(essayé sur peau aussi) : des baumes, du lourd, je dirais que c’est un croisement entre Féminité du bois, 5 o’clock au gingembre et Ambre Narguilé, avec un côté gourmand mais sans être écoeurant -

- Renard constrictor : soit-disant la fourrure de la pauvre bête qu’on s’enroule autour du cou (d’où le nom) et un parfum plutôt narcotique, limite indolé, avec des grosses fleurs blanches... Pas du tout mon truc mais je pense qu’il va plaire à tous ceux qui aiment les grosses fleurs exubérantes de Lutens

- Et enfin, l’haleine des dieux : un petit boisé fleuri bien discret à côté de ses frères, avec un petit côté frais, pas désagréable mais pas mon truc non plus, malgré la description qui a tout pour me plaire quand je relis ce que je viens d’écrire...

En résumé : même si ça fait le buzz par son positionnement marketing élitiste, pas de quoi se relever la nuit, pas de quoi non plus casser sa tirelire, mais s’il y en a qui aiment et qui ont les moyens, pourquoi pas ?
On va attendre les 5 suivants ! ;-p

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par eckbo, le 17 juin 2015 à 17:14

Merci Euskal pour tes ressentis !

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par Calygo, le 17 juin 2015 à 18:04

Ta description de Renard Constrictor éveille ma curiosité, dommage que le nom du parfum soit si laid.

Merci pour ton avis Euska !

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par Solance, le 19 juin 2015 à 09:20

Bonjour Euska,

C’est amusant cette fascination que plusieurs d’entre vous avez pour les salons du Palais-Royal...

Je me sens très en distance par rapport à ça... ce sont les jus et uniquement eux qui me parlent... ou pas. Pas du tout la mise en scène... qui pour moi se rapproche de ce qu’on reproche au mainstream (trop d’attention portée à l’égérie, à la pub, au flaconnage ... au détriment de la qualité intrinsèque du parfum)...

Bonne journée

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par Frédéric, le 20 juin 2015 à 00:36

Vous pouvez voir l’endroit sur le net mais ça ne rend pas l’émotion qu’il procure la première fois qu’on y entre, comme dans une chapelle après un pèlerinage. Bon évidemment ce n’est plus la même époque mais cette décoration baroque onirique a très bien vieilli (et me renvoi toujours 20ans en arrière quand il n’y avait qu’une dizaine de flacon à découvrir). Lutens a vraiment créé une esthétique art déco-orientale-nocturne en parfaite adéquation avec les parfums. C’est comme acheter un Mitsouko à la boutique Guerlain des Champs-Elysées, on peut aussi se la jouer indifférent mais ce serait passer à côté d’une expérience esthétique globale unique.

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par Passacaille, le 20 juin 2015 à 09:12

Bonjour Solance, bonjour Frédéric,

je suis comme Frédéric, lorsque je vais revoir les Chardins ou les De La Tour au Louvre, je ne suis pas insensible aux ornements renaissance qui habillent les escaliers montants aux salles des peintures françaises. Cette sensibilité portée à "l’environnement" s’ajoutant, sans détourner l’attention, au cœur esthétique qui importe, les jus chez Lutens, La Pourvoyeuse ou La Fontaine de Cuivre... chez Chardin, Saint Joseph charpentier... chez De La Tour.
J’ai découvert Ambre Sultan chez Sephora et l’ai acheté aux Salons pour ma première visite cet automne, le jus est strictement le même, le prix (raisonnable ;-) également, mais dire que l’appropriation est la même dans les deux cas... ...surtout quand à la visite suivante six mois plus tard, Elvire me reconnait et m’accueille en demandant comment je me sens avec Ambre... On peut dire que c’est une technique commerciale, j’y sens aussi une vrai attention portée aux parfums qu’elle propose et à ses clients qui les portent. Alors quand elle propose de découvrir la Section d’Or elle le fait comme un guide du Louvre qui vous parle des œuvres accrochées là. Je ne repartirai pas avec le Chardin adoré ou le Sidi qui m’envoute, mais dans les deux cas je peux les voir/sentir quand je veux sans avoir à les possédés alors peu importe, en un sens c’est presque mieux car il y a comme un petit rituel avant de les retrouver

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Thelittlebox

par Thelittlebox, le 17 juin 2015 à 10:01

La parfumerie sélective, pourquoi pas, mais...

L’exclusivité recherchée par les marques n’est pas un phénomène nouveau. Les marques choisissent délibérément d’écrémer leur clientèle pour que cette situation concorde avec l’image de marque, avec la notion d’exclusivité, et dans notre cas avec la notion du luxe toujours liée à la parfumerie, qu’on le veuille ou non.

Je trouve acceptable l’idée qu’une marque limite sa diffusion et donc son nombre de client.
Le produit devient alors plus rare et plus exclusif et le consommateur plus différencié des masses consommatrices. C’est une façon de valoriser le produit et le client.
De plus cela n’implique pas une sélection par l’agent, mais plutôt par la curiosité : êtes-vous assez curieux pour aller dégoter le parfum en question ? La quête du parfum rare peut même être très agréable.

Mais lorsque Serge Lutens propose des parfums à des prix si élevés (ce ne sont pas les plus chers certes) il procède clairement à un écrémage par l’argent.
La Collection Or dit-elle implicitement que seule la clientèle aisée la mérite ?
Voila quelque chose qui me gène profondément et qui me parait loin de l’esprit Lutens.

Lutens se rabaisserait-il s’adapter au gout d’un type de clientèle pour conquérir un nouveau marché en laissant au passage toute sa sincérité ?
Il y à un concept qui me gène beaucoup ici que je retrouve beaucoup dans le monde de la musique : il y à d’un coté l’artiste qui créé et propose au public qui adhère, ou non, et de l’autre coté celui qui répond à la demande du public, et ne propose que ce qui « fonctionne ».
La différence entre la démarche artistique et la démarche financière probablement.

Bref, je divague, j’ose espérer que les parfums sont de qualité et sont signés.

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par Nicolaï, le 17 juin 2015 à 06:22

Saluons le génie de Serge Lutens. Génie marketing, s’entend. Storytelling. Langage crypté VHP (Very High Price). La parfumerie - le jus - devenant désormais tout à fait secondaire, une sorte d’option, si on veut. Non, l’important c’est le concept. Un concept pyrotechnique, mystérieux et incendiaire.

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par , le 17 juin 2015 à 06:37

C’est pas nouveau chez Serge Lutens, depuis Nombre Noir en 1981, ses parfums et son maquillage sont avant des instruments, un prétexte pour s’exprimer, s’identifier, sublimer une idée.
Serge Lutens c’est pas la parfumerie conventionnelle gnangnante, où on fait l’éloge de matières premières, un peu de rose là, un poil de de jasmin ici, avec des pyramides olfactives bidons pour bien rappeler au client qu’on est dans l’univers très sérieux du parfum exclusif, non heureusement ça va au-delà de ça.

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par Nicolaï, le 17 juin 2015 à 10:25

Un jour, plus si lointain, Lutens sortira un parfum (un jus avec un truc autour) "Ûber Excluzif" de la Collection des Hyper Rarissimes, proposé à 10.000€ pour un 1ml de concentré "ultradense", avec dédicace du Maître sur papier Japon, hologramme des matières premières mises en avant, et loukoums fait maison.

Et vous serez cliente. On le sait. Si si. On sait aussi que vous ne serez pas la seule (fascinée, hypnotisée).

C’est pour ça que Lutens est un génie ;-)

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DOMfromBE

par DOMfromBE, le 16 juin 2015 à 19:45

Ma première réaction aura été le doute... Toujours cette escalade des concepts et des étiquettes. Au pire, je profiterai de ma prochaine sortie parisienne pour aller sentir l’un ou l’autre de ces délires...
Ma deuxième réaction, en cette année du tricentenaire de la mort de Louis XIV, c’est de comparer la trajectoire de Lulu à celle de Loulou : début de règne flamboyant et festif sur le royaume des niches, mais ensuite un règne (trop) long et qui se termine dans une pompe écrasante alors que le pays est exsangue, las de trop de guerres.
Euh... non, je n’ai rien fumé d’illicite.
Bonsoir à tous.

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Passacaille

par Passacaille, le 16 juin 2015 à 19:39

Bonjour,

grâce à la très gentille Elvire des Salons, nous avons senti la Section d’Or.
Première précision, sur les prix nous ne sommes plus dans des échelles où on mesure en "ridicule" "démentiel" "exorbitant" d’après Elvire, Serge n’en est même plus à envisager que cela se vende (mais il veut qu’on en parle car les journalistes qui ont assisté au lancement ont été gratifié(e)s d’un flacon) et puis la clientèle de l’ultra exclusif est justement demandeuse de prix à leurs mesures, Qatar, Dubaï, Émirats... ne vont pas sortir la carte Ultimate pour un pauvre truc à 200euros !!
On part de 480 pour arriver à 600 pour la Cracheuse de Flammes, on a donc le droit de faire un tour au palais royal et de se faire copieusement asperger par le jus de son choix, Elvire le fait d’ailleurs avec un plaisir un peu vengeur :-))

Je trouve plus de charme à l’Incendiaire maintenant que l’on connait ses sœurs. De la fratrie c’est désormais la plus mystique par son encens sombre.

Cannibale est une bouffée d’aromates comme le départ d’Ambre Sultan, qui en fait tout le prix pour moi au passage. Mais ces aromates sont montés sur une montagne de baumes et de résines. Après avoir insisté quatre fois pour m’en asperger alors que je déclinais l’offre, Elvire a déclenché le layering le plus improbable de ma jeune vie de parfumista en superposant ce golem d’aromates sur l’Ether de IUNX dont la tenue hors normes a permis un combat de titans de plusieurs heures sur ma chemise.

Sidi Bel-Abès a été un coup de foudre pour mon copain, une opulence gigantesque mais douce, sous le choc aussi j’ai un peu de mal à en parler de manière analytique pour l’instant.

Renard Constrictor serait presque un hommage à l’Heure Bleue avec son départ de violette/ionones adoucies sur un lit sombre, mais un jasmin lancinant vient faire un fondu enchainé qui m’a énormément séduit. Le nom fait plutôt nunuche au premier abord, mais l’image d’un cache-col en fourrure rousse qui vient stranguler sa porteuse est fort bien rendue par ce nom lutesien en diable. Mon favoris pour cette première découverte.

L’Haleine des Dieux est pour moi le plus intriguant, peut être le plus osé par un effet de givre/chaleur intéressant et très réussit (je lance un appel aux doctes rédacteurs d’auparfum pour compléter ma pauvre culture sur les parfums à effet froid/chaud.) Une brume givrée, camphrée/mentholée très maitrisée, semble courir sur une peau brulante.

La Cracheuse de Flammes est présentée comme une rose ! la fleur favorite de Serge, les premières minutes me laissaient hésitant sur la présence de tubéreuse, d’œillet... qui pervertissent une rose boisée très abstraite mais fascinante.

Les mouillettes sont restées sur la petite baignoire de marbre rose du salon supérieur de l’échoppe du palais royal, je n’ai donc que ma mémoire pour restituer des bribes d’impressions sur cette Section d’Or dont trois opus m’ont réellement parlé, je suis très impatient qu’un autre participant d’auparfum partage son ressenti. Mais j’irai sans délais revisiter les six diablesses, le portefeuille bien tranquille :-))

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par eckbo, le 16 juin 2015 à 21:04

Un grand merci à vous Passacaille pour vos ressentis fort intéressants !

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par , le 16 juin 2015 à 21:12

J’ai l’impression que ce sera Sidi Bel-Abbès et Cracheuse de flammes qui me plairont le plus, mais peu importe, je suis excitée et ne peut attendre de les tester tous !

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par Passacaille, le 16 juin 2015 à 21:23

Si j’avais un gisement de pétrole dans mon bac à fleurs ou si la loterie nationale distribuait ses gains aux personnes qui ne jouent pas, j’offrirai Sidi Bel-Abbès à mon chéri pour avoir le plaisir de taquiner son sillage. Il se déploie avec lenteur, comme une coulée de lave qui avance enflammant tout. Une vague de chaleur enveloppante et sans agressivité, ma mémoire n’arrive pas à agripper des notes avec précision, c’est l’effet qui m’a marqué.

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par , le 16 juin 2015 à 21:39

Ça pourrait faire un beau cadeau d’anniversaire pour lui, j’imagine qu’il ne sera pas déçu.
Pour ma part, s’il y a coup de foudre olfactif réel après le descriptif Serge Lutens et vos ressentis, pas impossible que je revende des parfums dont je me suis lassée pour m’offrir un ou deux Section d’Or.

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par Solance, le 16 juin 2015 à 21:52

600€ pour la cracheuse de flammes ? 1,17 fois un Rsa ?
Une clientèle friquée et arrogante à séduire ?

Hummmm .... (songeuse)

Monsieur Lutens aura assez tôt de savoir, hélas pour lui, que les lingots d’or ne servent pas à grand chose à l’orée de l’endormissement éternel, si ce n’est pour lester un corps inerte qui remonte à la surface de l’eau ^^

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par anthobe, le 16 juin 2015 à 23:40

Merci Passacaille pour vos ressentis ! On ne sait plus bien par où commencer !
Je vois plutôt ces parfums comme des oeuvres ou des tableaux qu’on irait voir au Musée, de temps en temps, plutôt qu’un "produit", le prix étant presque amusant...
J’imagine que cela fait effectivement partie d’une vision plus globale. Après les eaux "anti parfum" comme il nous l’expliquait, il présente des parfums "anti commerce" qu’on achète pas mais qu’on vient sentir au salon, comme un concentré de Lutens. On a certainement dû lui demander de mettre un prix, alors il l’a fait.
Pressé d’aller sentir tout ça !

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par Beer luc, le 17 juin 2015 à 12:35

Fondée il y a plus d’un quart de siècle, Amouage est une maison de parfums de luxe visant un segment étroit du marché.
S’inspirant de son lieu de naissance, le Sultanat d’Oman, elle dissémine des allusions à un héritage riche et haut en couleur qui enflamme l’imagination au contact de ses merveilleux produits.
Réputée pour ses fragrances parmi les plus raffinées et exotiques du monde, elle élève la parfumerie au rang d’art en créant des senteurs exquises avec un point de vue unique et va chercher aux quatre coins de la planète des ingrédients uniques de première qualité.
On retrouve au cœur de toutes les créations Amouage un accord caractéristique qui cultive le luxe ultime d’être unique.
La marque incarne un style de vie recherché uniquement par les plus raffinés et avertis des consommateurs internationaux.
Aujourd’hui, elle possède une clientèle d’exception comprenant des aristocrates, des chefs d’État et de grands noms du cinéma, de la télévision, de la mode, du sport et de la musique.
De là à qualifié de < pauvre truc > leurs produits au départ de 200,00€ ce n’est sûrement pas leurs interprétations du tout.
Il faut rester logique de temps en temps .

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Solance

par Solance, le 16 juin 2015 à 19:35

Je n’oublierai jamais ce que je dois à Serge Lutens.

C’est grâce à ses créations que j’ai commencé à m’interesser de près à l’univers fascinant de la parfumerie et à découvrir qu’il existait une partie immergée, confidentielle et mystérieuse à l’iceberg de la parfumerie mainstream, celle de la parfumerie "de niche"...

C’est en humant Féminité du Bois, puis tous les autres que j’ai l’impression d’avoir basculé dans un ’autre monde’, celui où les frontières entre féminin et masculin n’ont plus vraiment de sens, celui où l’audace olfactive prend tout son sens, celui où un parfum original et de qualité est accessible au plus grand nombre (gamme export), celui où un parfum peut émouvoir aux larmes, inspirer les plus grandes méditations ou stimuler les plus beaux fantasmes érotiques !...

Voilà, je ne connais le grand Serge que depuis un peu plus d’un an mais déjà, j’assiste avec un peu de peine à son déclin créatif ( c’est la mode du oud, on se lance dans le oud :( ), à sa vénalité croissante alors qu’il fut l’un des premiers à démocratiser le belle parfumerie (j’aime particulièrement le " à partir de 450€", ce dernier chiffre mirobolant étant une entrée de gamme :( ), à sa course aux sorties précipitées et en nombre ( 5 d’un coup, et pourquoi pas 10 !! :( on pourra se moquer des flankers du mainstream après, qui peut croire à de la qualité avec 5 sorties simultanées ?) lui qui a parfois mis des années par le passé à accoucher d’une création...

Bref... Serge, il serait temps pour vous de tirer votre révérence, non ? ou alors, si la philosophie, autre que de façade, revêt un sens à vos yeux, de revenir à vos fondamentaux et à ce qui a fait de vous un artiste exceptionnel antan.... ;)

Solance, qui adresse là une supplique au grand Serge ^^

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par Passacaille, le 16 juin 2015 à 20:04

Bonsoir Solance,

d’après Elvire, la plupart des 5 étaient déjà achevés à la sortie de l’Incendiaire, Sheldrake est dessus depuis plusieurs années apparemment. Cracheuse de Flammes et Cannibales ont été travaillées fort longtemps (ce qui au final n’augure en rien de la qualité du résultat, dans une interview récente de Momo Roucel, Iris Silver Mist aurait été bouclé en 3-4 mois !! Il ajoute que 24 Faubourg lui à prit 5-6 ans !! mais là je parle que de chefs d’œuvres)

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par Passacaille, le 16 juin 2015 à 20:07

pour l’interview complète par Le Chromatographe :
https://lechromatographe.wordpress.com/2015/06/09/1-interview/

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par eckbo, le 16 juin 2015 à 22:04

Merci pour cette video ;)

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par Solance, le 17 juin 2015 à 08:05

Bonjour Passacaille,

Mouais, c’est certain que la comm officielle ne va pas aller avouer que les trucs vendus à prix improbable ont été pondus en une nuit de beuverie ou en une tournée de jet-ski en compagnie d’une princesse saoudienne, future acheteuse de ladite chose au prix improbable... ne soyez pas naïf...

Et les 5 jus auxquels Sheldrake "travaille depuis fort longtemps" auraient été prêts miraculeusement le même jour pour une mise sur le marché ? Hummmm...

C’est comme si Mathilde Laurent avait sorti 5 de ses heures le même jour (quoique les dernières, les voyageuses, prennent hélas ce chemin.... comme si la boulimie de sorties les pressait tous :( ) ....

Bref, si effectivement la démarche n’était qu’artistique et expérimentale, on pourrait applaudir et s’émerveiller, mais là, on est loin du compte...

On a des perfumistas qui se demandent où trouver les fonds pour acquérir un de ces ’trucs’ et des flambeurs vulgaires qui ont trouvé le moyen les jus idéaux pour transpirer l’odeur de l’argent et l’imposer aux autres... beuuurk...

Pour ma part, je boycotte complètement et n’irai même pas sentir les ’trucs’...
L’autre jour au Printemps, la vendeuse Lutens voulait me faire sentir l’Incendiaire mais j’ai refusé ....

Ma façon à moi de ne pas cautionner les délires du Sieur Lutens.... et je ne me suis pas cachée pour lui en expliquer la raison.

Bonne journée parfumée à tous

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Tamango

par Tamango, le 16 juin 2015 à 17:20

Je ne connais pas bien l’univers de Serge Lutens à l’exception du regretté Nombre Noir, de Féminité du Bois et de Chergui, découvert récemment. Cependant, je trouve, qu’avec cette collection exclusive, on flirte avec la démesure que ce soit dans le discours ou dans les prix pratiqués.

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par lorelei, le 16 juin 2015 à 16:49

J’ai adoré Serge Lutens et ses sublimes créations mais les dernières m’ont profondément déçue.
Sur le papier cette gamme élitiste donne envie voire fait fantasmer ! Mais parviendra t-il à seulement égaler La Myrrhe, Cuir Mauresque ou Ambre Sultan, mes Lutens préférés ? Le pari me semble fou et impossible ?
Et surtout, pourquoi un tel prix ? Serge Lutens devient quasiment "intouchable" pour les pauvres mortels qui n’ont pas le privilège d’être nantis et je trouve cela désolant. Pire indécent !

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par invité, le 16 juin 2015 à 15:20

Là où il réussit le mieux, c’est à faire parler de lui avant ses lancements, que ce soit sur les noms, les prix, ses jus d’antan, sa philosophie existentielle... c’est peut-être cela son but car après tout il n’a plus rien à prouver. On ne peut que s’incliner devant Ambre Sultan, Féminité du Bois, Chergui et j’en passe...

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