Selfie
Olfactive Studio
- Marque : Olfactive Studio
- Année : 2015
- Créé par : Thomas Fontaine
- Genre : Féminin
- Famille : Boisée
- Style : Élégant - Gourmand
Cachou narcissique
par Jeanne Doré, le 21 octobre 2015
Le selfie est un peu à la photographie ce que l’ethyl maltol a été à la parfumerie : au début, quand c’est bien fait, c’est marrant. Mais quand il y en a trop partout, c’est vite envahissant.
Heureusement, Céline Verleure maîtrise ses choix olfactifs, et c’est avec un accord bien éloigné de la praline invasive qu’elle a décidé d’illustrer le TOC le plus narcissique de la décennie.
Le Selfie d’Olfactive Studio a été confié à Thomas Fontaine, que l’on avait vu récemment plus souvent occupé à la réédition de formules oubliées (pour Le Galion, Lubin, Patou…) et qui semble ici s’être fait plaisir en composant un parfum résolument contemporain, avec une écriture toujours soignée et élégante.
Son interprétation de ce geste impulsif se manifeste par un départ vif et liquoreux, pas étranger à la présence de davana, matière connue pour ses intonations alcoolisées, et accompagné de notes légèrement citronnées, doucement épicées. Un accord à la fois résineux, anisé, confit m’évoque la réglisse d’un petit cachou Lajaunie, aussi stimulant que réconfortant. Puis l’accord de sirop d’érable, aux tonalités de noix, sucrées, caramélisées et légèrement torréfiées s’accorde avec un beau parterre d’encens et de bois baumés, fumés et résineux, entre santal, labdanum, patchouli et mousse de chêne.
Contrastant avec le départ frivole et enlevé, cette évolution plutôt linéaire, s’étend lentement dans une atmosphère presque Lutensienne, aux intonations sombres, facettées, multi-dimensionnelles, à la frontière entre douceur régressive et obscurité intrigante.
Quand la gourmandise se fait créative, gentiment addictive et joliment énigmatique.
—
Eau de parfum 100 ml / 125 € - 50 ml / 85 €
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par Santo Baumo, le 21 octobre 2015 à 22:11
Bonsoir à tous et à toutes, et merci de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer sur ce "Selfie" que j’ai pu porter toute une journée entière, au point d’en avoir fini l’échantillon envoyé ! Pardonnez par avance mon vocabulaire de néophyte, pour ne pas dire d’apprenti, c’est la première fois que je donne mes impressions sur un parfum. Alors voilà : C’est vrai que je le trouve élégant, avec un départ vif d’épices qui m’évoquent furieusement "Santal Majuscule" de Lutens, sur lequel j’ai littéralement craqué il y a quelques années. Je ne perçois pas le côté citronné de la chose, ni même celui de liquoreux. Somme toute normal pour un nez comme le mien. Au premier abord pour moi c’est un oriental, loin de l’idée que je me faisais eu égard à son nom : Selfie me faisait penser à un parfum "teenager" (pour garder l’anglicisme !)plutôt léger, floral. Puis justement je l’ai senti évoluer vers une fleur blanche, dense et crémeuse, entêtante mais dans le bon sens du terme, pas écœurante du tout, juste présente et dense, une fleur genre iris, œillet, lys. Je n’y ai pas senti des accords sirupeux ou gourmands, mais plutôt tout au long de l’évolution des accords floraux et élégants. Enfin, la note qui est restée le plus longtemps sous mes narines est en effet celle de l’encens, une odeur légèrement fumée très agréable. Mais voilà, malgré le côté agréable, l’odeur finale est restée très légère et mon enthousiasme a décliné : porté toute une journée j’ai dû "repschitter" jusqu’à finir l’échantillon, je n’ai pas baigné dans son sillage et cherche encore sa tenue sur peau. Mais bon peut-être n’est-ce qu’une question de peau, ce qui me rassurerait car je trouve que par son élégance "Selfie" gagne à être connu ! Merci en tout cas pour cette belle découverte, et merci à tous d’avoir eu la patience de me lire.
Au fait j’avais oublié : je m’interroge toujours sur le nom ? Pourquoi "Selfie" ? c’est vrai que par manque de tenue je n’ai pas pu me l’approprier ou m’y reconnaître. Si quelqu’un pouvait m’éclairer...
par Frédéric, le 21 octobre 2015 à 20:40
Argh, svp ne tombez pas dans cet horrible toc de mettre "résolument contemporain" partout. Déjà ça ne veut rien dire (être résolument maintenant) mais cet adjectif avait déjà envahi les magasines d’architecture et de décoration quand le rédacteur n’a aucune idée de comment qualifier ce qu’il a sous les yeux si ce n’est que ça été fait il y a pas longtemps et que c’est même peut-être du néo-rétro-vintage à la mode. Bref je suis un emmerdeur mais je vous aime trop pour me retenir de vous demander de ne pas l’utiliser.
Sinon comme toujours une excellente critique qui va me précipiter dans le point de vente le plus proche.
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par Alafolie, le 21 octobre 2015 à 21:24
Je ne comprends pas votre agacement concernant "résolument contemporain ", cette définition est très justement appropriée dans cet article à mon sens.
Le parfumeur s’est employé à travailler jusqu’à présent sur d’anciennes formules pour les actualiser ; donc, en créant de nos jours "Selfie "avec très certainement des fragrances et formulations modernes ,il est sans hésitation dans son temps. C’est comme cela que je l’entends moi. Excusez mon intrusion dans cette discussion, mais moi aussi je les aime trop ;)
Bonne soirée à vous.
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par Frédéric, le 22 octobre 2015 à 00:15
Oui Alafolie c’est tout a fait juste, il est sans hésitation dans son temps...comme en fait tout et n’importe quoi. Ca n’apporte pas de sens, ça ne relève rien de particulier mais par contre c’est devenu quasi général dans les articles traitants de l’art de préciser que c’est contemporain comme si tout a coup (depuis une dizaine d’année en fait, cette expression est apparue après 2000) il y aurait des choses plus ou moins contemporaines, voir pas contemporaines du tout...un artiste qui utilise des matériaux pour créer un parfum a-t’il besoin d’être "résolu" pour être contemporain ? Il peut être moderne, classique, traditionnel oui et il peut même être "résolu" a être tous ça mais malheureusement/heureusement il sera toujours contemporain. Comme une nouvelle collection Chanel ou X, résolument classique ? oui ok et contemporain de fait même si ça remonte aux années 30 dans l’idée...un costume Vivienne Westwood résolument Punk et contemporain de fait même si ça remonte aux années 70. Une oeuvre d’avant-garde Dada a été contemporaine mais le n’est plus du tout, contemporain ça ne veut dire qu’une chose c’est maintenant. Le problème est donc que des gens semblent s’imaginer qu’il y a une signification cachée Artistique au mot contemporain, une manière abstraite de dire qu’ils trouvent ça génial (ou à chier mais ils osent pas le dire) sans savoir du tout expliquer pourquoi, souvent en fait une image percutante qui nage dans la marée d’images percutantes contemporaines...oui comme si l’artiste a tout simplement voulu être résolument d’aujourd’hui et résolument complètement oublié d’ici 24H.
par Jeanne Doré, le 21 octobre 2015 à 21:49
Argh, Frédéric, svp ne tombez pas dans cet horrible de toc de reprocher à une pauvre redactrice un malheureux tic de langage, dont je ne suis hélas jamais à l’abri... :)
Mais je vous remercie de m’informer qu’il vaut mieux dorénavent éviter d’employer cette formulation, si je veux éviter de me faire railler en douce par les lecteurs assidus et zélés des magazines d’architecture et de décoration...
La prochaine fois, je ferai un meilleur usage de mon dictionaire des synonymes, promis !
Mais ravie d’apprendre que ma critique ne vous ait pas donné l’envie de fuir le parfum en question, c’est toujours ça... :)
Alafolie : merci d’avoir pris prendre ma défense ! Vous avez bien compris le sens de mon "toc" :)
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Grenouille
a porté Selfie le 28 octobre 2015
Santo Baumo
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