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Sécrétions magnifiques

État libre d’Orange

Flacon de Sécrétions magnifiques - État libre d'Orange
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Semence troublante

par Jeanne Doré, le 15 août 2007

Sécrétions magnifiques est une oeuvre que je qualifierais d’art contemporain de la parfumerie. Posté face à une installation de fil de fer ou de bouteilles de ketchup renversées, on ne se dit pas : « tiens, c’est joli, je verrais bien ça dans mon salon », en revanche on est interloqué, déconcerté, dérangé, et c’est là que ça devient intéressant.

Ici, l’effet de surprise et de déstabilisation est tel qu’il surpasse la simple question habituelle du « j’aime ou j’aime pas ? ». La première sensation est le rejet, suivi immédiatement d’une envie irrépressible de se soumettre à nouveau à l’odeur intrigante. Comme son nom grandiloquent le suggère, la parfum symbolise en effet les quatre sécrétions humaines : sang, sueur, salive, sperme. Le premier effet donne presque des frissons tant il est réaliste, on a l’impression de pénétrer l’intimité d’un étrange inconnu.

Des notes marines et iodées du type calone se mêlent à des aldéhydes grinçants et métalliques qui rappellent la sensation d’avoir du sang dans la bouche. Un effet laiteux, aigre, sucré-salé se prolonge sur des notes musquées, poudrées, animales, voire fécales. Malgré un certain dégoût, on ne peut s’empêcher de vouloir sentir à nouveau, et suivre l’évolution de cette composition vivante, qui nous paraît presque de chair et de sang.

Antoine Lie réussit l’exploit de trouver l’équilibre parfait pour nous rendre accro à une odeur que l’on trouve repoussante. Attirance et répulsion, réactions contradictoires, et tellement humaines.

Pour en revenir à des choses plus terre-à-terre, l’hôtesse de la boutique Etat Libre d’Orange préconise de vaporiser Sécrétions magnifiques sur les vêtements et de les porter le jour suivant. Ainsi, cela permet d’éviter le choc brutal des premiers instants, et de ne profiter pleinement que des notes de fond, qui après quelques heures déjà diffusent sur la peau une odeur vibrante, chaude, sexuelle, presque excitante.

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Jicky

par Jicky, le 14 juillet 2010 à 01:01

Ceux qui s’interessent à ma vie savent déjà qu’aujourd’hui j’ai découvert Etat Libre D’Orange. J’avoue que j’aurai bien envie de parler de tous les parfums d’un coup, mais hélas je ne les connais pas encore assez bien pour en parler et puis bon, c’est pas vraiment utile de le faire que sur le post de Secretions Magnifiques.

Mais en revanche j’avais déjà connu Secretions Magnifiques et Je Suis Un Homme par un échantillon qu’un ami m’avait donné.

Je parlerais donc en bonne et dûe forme de ce bon vieux Secretions Magnifiques.

 

A vrai dire, j’ai longtemps hésité mais je ne l’ai pas fait : je voulais publier depuis longtemps un avis sur ce parfum, sauf que mes ressentis étaient entièrement différent des votres, au point que je me dise qu’il y avait un problème.

Mais non, si j’étais journaliste au Monde, j’aurais écris sur ce parfum en le qualifiant de "parfum aldéhydo-bigarado-metallico-cuiro-charnel" ;)

 

Des quatres sécretions énoncées je n’en ressent que deux, et encore, surtout une : le sang, mais surtout la sueur. Mais pas la sueur que nous pouvons connaitre actuellement, je parle des sueurs froides. Celles que l’on sent couler sur nos bras quand on stresse, même s’il fait -20 dehors, et qui nous donne les larmes aux yeux et de l’acidité métallique dans la bouche.

 

La tête est... grincante. Pas chaude, pas grasse, juste fusante, metallique (les aldéhydes) et avec une forte odeur de mandarine et d’orange bigarade bizarrement. Ca me rappelle un peu la Cologne Bigarade aux EDPFredericMalle, juste en plus insolent, en plus... libertin ?

S’ensuit ensuite une note salée, que je ne trouve pas marine, mais plus sèche, un peu comme du sel en salière, plus comme de la matière libre que fluide. C’est pas désagréable, mais je part un peu en vrille, un peu comme le parfum qui va dans tous les sens. Parfois avec des impressions .. euh... étranges qui vont avec : une douche avec le dernier Tahiti Noix de Coco (oui je vous assure, il y a de la noix de coco dedans, c’est obligé ou mon nez est un traitre dont mieux vaut ne pas faire l’éloge ;) ), puis un fantôme. Vous savez, un peu comme ceux que l’on voit dans le manoir hanté chez disney : immatériels mais pourtant réels. puis après je délire, mais je vois bien l’odeur du sabre laser dans Star Wars avec le méchant avec la voix rauque et tout. Puis enfin, je sens aussi un peu l’odeur d’une balle de tennis propre, mais de manière vraiment réaliste !!!

 

Allez savoir, d’odeurs sexuelles je ne sens rien (bon aussi j’ai 16 ans^^) mais qui sait, l’amour est peut être une partie de tennis avec un sabre laser immatériel, juste après une douche à la noix de coco (n’y voyez pas d’allusion cochonne :O).

 

Au fil du temps, l’odeur devient beaucoup plus agréable sur papier : des muscs, une petite vanille discrète, mais synthétique bizarre, puis une odeur étrange, que je ne saurais définir, mais qui relance le parfum à ses débuts. Des types d’aldéhydes de fond qui jouent à Patrick Poivre D’Arvor au tennis ("j’y vais, j’y vais pas" pour ceux qui connaissent ^^). Qui sait ?

Mais sur ma peau, le fond devient très - trop - cuiré avec une impression de bois blanc et sec, comme un santal décrépi. Cela sent bon, mais englobe trop la création qui perd un peu de son charme, c’est dommage.

 

Ce qui m’étonne, c’est que le parfum ne me fait pas vomir, ne me fait pas pousser des cris de petit adolescent exité, ne me dégoute ni ne me rend addictif plus que cela. Oui, c’est un parfum typé, étrange, surprenant, mais pas si dérangeant que cela, même si je ne le porterais pas forcément (j’ai bien assez de mes merveilles !)

 

Je le trouve bien dosé, rigolo, vraiment évocateur. En temps normal, je lui aurais mis 3 étoiles, mais en moyenne, il mérite mieux que 1 étoile, alors autant être sympa.

 

Par contre je veux réagir sur ELO : je trouve que l’extrème avantage de cette marque, c’est plus son côté humour certes, mais surtout l’évocation. TOUS les parfums que j’ai senti m’ont évoqué des choses de manière plus ou moins directe, chose vraiment rare ! De l’odeur de camping, à celle des travaux en passant par la cigogne au bébé, je trouve vraiment que ELO a plein de petits parfums qui ont vraiment de la personnalité. Dire que ELO n’a rien révolutionné, j’ai envie de rajouter "pour l’instant" , car je pense que cette marque a de quoi se vanter d’être extremement cohérente, à la manière de Annick Goutal ou Frederic Malle, mais juste dans un registre nouveau.

 

Je vais terminer par leur devise, qui à la manière d’un sujet de dissert’ présente plusieurs reflexions, interprêtations et manières d’appréhension : directe, subtile, subversif, révolutionnaire, conservatrice, critique... à vous de voir :

 

Le Parfum Est Mort Vive Le Parfum !

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par The Rebel Gardener, le 14 juillet 2010 à 17:28

Ah !!! Voilà enfin quelqu’un qui partage mon avis ! Moi aussi j’avais vraiment bien aimé cette capacité d’évocation dans les parfums ELO, même si certaines fragrances manquent parfois de subtilité. La plupart du temps les odeurs m’évoquent, pour Divin Enfant, les bébés baroques de Mantegna, pour Vieges et Toreros, le film Matador de Almodovar, et Putain des Palaces, c’est Jeanne Moreau en tenancière de bordel dans Querelle de Fassbinder (adapté de Jean Genet).

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 15 juin 2010 à 21:44

Phoebus, Rebel, nous sommes bien d’accord, le monde la parfumerie est en général très premier degré, et pas très connu pour son sens de l’humour, ou alors, pas vraiment drôle... ELO est un ovni, surtout dans la forme, puisque dans le fond, en effet, hormis ces notes un peu salasses parfois, et le fameux Sécrétions... il n’y a rien de révolutionnaire ni de hautement qualitatif, mais ce n’était pas leur but je pense. Dans un sens, ELO plait ou deplait, mais innove, et a contribué à casser certains codes figés de la parfumerie, ils ont un peu inventé le concept de l’anti celbrity fragrance avec Rossy de Palma, et tout récemment Like This par Tilda Swinton, que je n’ai pas encore senti, mais qui a l’air intrigant...

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par The Rebel Gardener, le 15 juin 2010 à 23:15

oui, je vous comprends, j’ai hâte de sentir cette fameuse note de potiron présente dans la fragrance !

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par Phoebus, le 16 juin 2010 à 00:18

Moi je suis sûr qu’avec un peu d’imagination je pourrais sentir du potiron dans l’Heure Bleue...

Et Jeanne : j’ai hésité longtemps entre qualifier ELDO de premier degré ou de second degré... Au final, je pense qu’il est premier degré vu qu’il prend les codes ofactifs sous entendus par milles détours pudiques dans la parfumerie actuelle (sensualité, bestialité) et il le ressert de façon crue, directe..."Au pied de la lettre" quoi.

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par dau, le 16 juin 2010 à 08:03

J’aurais tendance à dire premier aussi. Mais faire preuve d’humour (même un peu lourd parfois) n’est-il pas déjà un bel exploit dans un monde qui vénère le chic et se prend trèèèèèèès au sérieux ?

Maintenant, c’est vrai qu’il faudrait une peu sortir du genre "on dit zizi et on rigole !" parceque, pour l’instant, c’est un humour très régressif et j’ai passé l’age ou les gros mots me faisaient rire, comme j’ai passer celui du fruité-capiteux régressif. Pourtant, c’est pas pour autant que j’ai perdu l’envie de m’amuser. Et j’ai pas encore 40 ans, mais qu’estce que ça va être quand j’en aurai 80 ?

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Phoebus

par Phoebus, le 14 juin 2010 à 21:35

Je viens de regarder le site officiel de Etat libre d’Orange.
J’ai lu les descriptions des parfums une à une et, même si aucune ne m’a donné envie de sentir la fragrance qui se cache derrière le nom d’oiseau, je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Parce qu’au fond, Etat Libre d’Orange n’innove rien, d’ailleurs la plupart des accords des parfums sont très courants, et déjà vus, mais c’est dans un but précis : critiquer la parfumerie actuelle par l’humour, et un mélange de premier degré/franchise. Dans le genre "dit moi quel est ton parfum, je te dirais qui tu es, et sans pincettes !".

 

Quand j’ai lu "Putain des palaces" et ses notes gourmandes et poudrées, je me suis dit "tiens, mais serait-ce donc un Dior Addict qui assume sa vraie nature ?" (Wow, du calme, range-moi ce crayon de khôl aiguisé comme un rasoir !). Bref imaginez que vous croisez une Pouf dans la rue avec un sillage très Dio...Très sucré et très puissant, vous lui demandez le nom de son parfum, elle vous répond "Putain des palaces" du haut de ses talons de 15 cm, comment ne pas sourire ?

Pareil pour "Anti-héro" : un accord fougère tout ce qu’il y a de plus basique, simple mais efficace. Ca représente toute une génération d’hommes trentenaires sages et discrets qui se parfument simplement, et qui ne sont pas tape à l’œil parce qu’ils ne veulent pas (et ne pourront jamais ?) jouer les Beaux Gosses (mais oui, l’Homme de Yves Saint Laurent, je parle de toi, pas besoin de faire l’innocent en te pointant mollement de l’index d’un air ahuris...).

A l’inverse, "Je suis un Homme", c’est le côté opposé du spectre masculin, les Hommes-Qui-Veulent-Sentir-l’Homme-Parce-Qu’Il-Faut-Qu’on-Voit-Que-Ce-Sont-Des-Hommes-Et-Que-Leur-Sillage-Parachève-Magistralement-Leur-Masculinité-Fièrement-Affirmée...Et pour cela, quoi de mieux qu’une fougère ultra citronnée en tête et boisée en fond ? (Oh, non, ne rougit pas Attitude Extreme, tu n’es pas le seul à être visé...Et Body Kouros arrête de rire de lui, tu ne vaut pas mieux, même sans tête citronnée !)

Ceux là sont les principaux, mais d’autres stéréotypes parfumés pertinents sont présents et toutes les critiques ne sont pas forcément négatives (souvent moins drôles, mais tout aussi intéressantes) : "Don’t get Me wrong, baby, i don’t swallow" dans le genre "ok je suis jolie mais NON, confond pas, je ne suis pas Putain des Palaces" (coco mademoiselle ?) ; "Divin’enfant" sent la guimauve et le café, dans la tendance des parfums qui me font toujours penser aux "jeunes papas" (Instant pour Homme ? A*Men ?) ; "Delicious Closet Queen" incarne quelque chose de plus large cependant : le besoin qu’ont les créateurs de parfums depuis quelques temps à vouloir créer des fragrances androgynes (JPG et sa fleur du mal..?). La description critique aussi le fait que la société nous enferme dans des "codes olfactifs" si bien que ce qu’on aime et qui "appartient" à l’autre sexe olfactivement parlant, on ne peut pas le porter ou alors de façon personnelle, en secret.

Je vais finir par sécrétions magnifique puisque je poste sur sa critique...Il se situe plus dans "l’incarnation d’une idée" que dans "l’incarnation d’une catégorie de personne", comme Delicious closet queen. Il veut sentir les sécrétions humaines, et il le revendique haut et fort. Combien de parfums prétendent sentir des notes "délicieusement animales", "terriblement sensuelles", "charnelles"...En utilisant autant de détours et de sous-entendus que possible alors qu’on sais tous exactement ce à quoi tout cela fait référence ?

 

Chez ELDO aucun faux-semblant, tout est dit et assumé, le concept, la fragrance et le nom sont en parfaite adéquation pour chacun des parfums, tout cela dans le but de pointer du doigt un certain conformisme, et une langue de bois de la parfumerie actuelle, qui tente d’être aussi noble qu’avant en se cachant derrière des grands noms alors que c’est l’essence même qui est entâchée. Donc si on enlève les grands noms, ça donne quoi ?

J’imagine que quand on sent ELDO, au premier abord, on pense sentir quelque chose de nouveau (à cause du nom surprenant !) et au final, on se rend compte que tel parfum de Etat Libre d’Orange nous est en fait TRES familier dans le mainstream...On fait le lien entre le nom et les parfums que ça nous a évoqué et on se dit que c’est vrai... On catalogue souvent des parfums comme "parfums de poufs", ou "parfums pour jeune mâle en rut qui veut draguer", ou "parfum insipide pour personne insipide"...Sans jamais rien dire quand on croise ces sillages typiques dans la rue, on en pense pourtant pas moins !

 

Je suis bien content d’être tombé sur le site officiel de Etat Libre d’Orange, et je suis satisfait de ce que j’ai pu y lire. C’est une très belle critique du monde d’aujourd’hui, très second-degré (tout en étant, en réalité, affreusement Premier Degré !), et qui éclaire avec une lumière violente tout ce que tout le monde pense à propos de la parfumerie sans jamais oser le dire.

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par The Rebel Gardener, le 15 juin 2010 à 12:46

C’est vrai que les noms des parfums ainsi que la description donnée par le site peuvent parfois laisser à désirer. Mais il y a quand même de très belles créations proposées, même si certaines ne sont pas spécialement originales.

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Pour être franche, ce que j’apprécie vraiment dans leurs compositions, c’est cet excès de notes animales et cuirées, ces notes de fond vraiment crades (mais pas si désagréables), qui frôlent parfois l’écoeurement, et tutoient le mauvais goût. Mais, par magie, l’ensemble se tient bien, et on obtient dans le meilleur des cas des fragrances vraiment originales, ou sinon, des parfums revisitant de manière plutôt inattendue des acords classiques. (il y a bien évidemment certaines compositions assez moyennes, comme "Encens et Bubblegum" qui ressemble un peu trop à une copie de "Boudoir" mais en plus minimaliste, et avec une note de brûlé)

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Je trouve que, personellement, leur "Vierges et Toreros" est une vraie merveille cuirée-épicée (et, disons que l’aspect floral de la tubéreuse enrobe très bien le tout), assez costaud d’ailleurs qui est vraiment bien travaillée. Après, "Rien" est plutôt pas mal dans son genre avec cet espèce d’accord encens-vanille trsè épicé et narcotique, qui ne fait pas spécialement "déjà-vu" non plus. Je n’ai malheureusement pas encore pu sentir leur "Sécrétions Magnifiques", donc je suis apsolument incapable d’emmettre un jugement sur ce parfum. J’apprécie également beaucoup le fait que toutes leurs fragrances soient mixtes : je porte sans complexe des parfums masculins, mais j’ai beaucoup de plaisir à porter ces archétypes masculins de chez ELO qui, retravaillés dans une version mixtes, sont plus faciles à assumer. Personnellement, à part "Jicky", je trouve que les fougères sont difficilement portables pour une femme et j’apprécie le fait que leur "Eloge du Traître" soit mixte, et ce afin de porter aisément ce type de parfum sans me sentir déguisée en mec.

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"Putain des Palaces", contrairement à ce que vous pensez, est un poudré qui pousse dans l’excès ce genre en exploitant dans tout les recoins, toutes les possibilités qu’offre cette facette. Il ne fait pas pouffe façon "Dior Addict" mais plutôt cocotte : oui, ça sent la poudre, c’est doux, un peu vanillé, un peu de violette mais il y a aussi un fond très "daim". Et l’ensemble pervertit tellement ces parfums habituellement doux qu’on aurait au final un poudré extrême, un peu écoeurant, limite mauvais goût mais plus façon grande demi-mondaine de la fin du XIXe siècle. J’aime beaucoup, personnellement, même si celui-ci n’entre pas dans la catégorie des parfums que je porte habituellement.

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Après j’aime bien les parfums suivants :
- "Eloge du traître" : un belle fougère très douce, avec un belle tête aromatique et un fond doux boisé-cuiré, très gentleman.
- "Jasmin et Cigarette" : comme son nom l’indique, une variation autour du tabac et du jasmin assez intéressante. En légère touche, c’est un jasmin assez transparent qui ressort, tandis que lorsqu’on a la main plus lourde, on sent plus intensément un note de tabac fumée et un peu vanillée.
- "Tom of Finland" : un iris assez masculin exploitant des facettes aromatiques (sauge) et orientales légèrement cuirées. Très délicat.

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Oui, je dois avouer que j’aime bien le travail qu’effectue ELO, même si toutes leurs créations ne sont pas à se rouler par terre. J’apprécie le fait qu’on introduise un peu d’humour dans le milieu de la parfumerie. Et j’aime les notes animales et qu’on introduise parfois un peu d’excès dans la parfumerie. En somme, Etat Libre d’Orange serait à la parfumerie ce qu’est John Waters (http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Waters_(r%C3%A9alisateur)) -dans les années 1970 du moins- au cinéma américain, qu’il soit hollywoodien ou plus indépendant.

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par LaComtesse, le 7 avril 2010 à 03:03

Je sors de la boutique des Etats Libres d’Orange (au pluriel, ça a plus de charme) dans le Marais, découvert notamment grâce à vous. Lancée, damoiselle Justine a bien voulu me faire essayer toute la gamme, dont le fameux Sécrétions, que je me devais d’essayer. Pour tout vous dire, s’il y a une odeur que j’aime sur cette terre, c’est la mienne : MES Sécrétions Intimes sont un nectar magnifique, alors ELO pouvait bien s’accrocher avec sa composition, rien à voir, car sans joie... Mais oui, il y a moyen de râler sur ce détail : la peau qui s’exprime en secrétant des signaux olfactifs, elle est joyeuse, tandis que la composition audacieuse de ELO ne l’est pas. Néanmoins je rejoins Jeanne, en applaudissant l’audace et la créativité de cette odeur. Rentrée à la maison, j’ai reniflé tous mes cartons, et à chaque fois que je tombais sur Sécrétions, le "pouah" venait immédiatement. Sans rancune ! Intéressant car trop animal mais j’aime son cuir (le cuir du taureau transpirant dans l’arène), le "Vierge et torero" a la rudesse du bestiau, importable, mais fameux. Et mon coeur chavire pour "Charogne", mot insensé pour ce vanillé camarade. Et pour Divin’Enfant, même si je me méfie de la fleur d’oranger, qui parfois peut virer écoeurante. Quoi d’autre... La recherche sur la roussitude de Tilda est une belle réussite, très rousse (trop ?) d’abord, puis s’arrondissant ensuite. Et la recherche sur la blondeur champagne de Marilyn, allez j’ose, c’est peut-être là leur réussite ! J’ai réellement retrouvé le champagne, version parfum. Une pétillance en parfum, il fallait le faire non ? Le Rossy de Palma, encore une fois presque écoeurant comme une grosse fleur rose pourpre, grasse, opulente, me plait assez, comme la générosité de l’actrice, de l’Espagne, des almodovaritudes.

A propos de "vraie Blonde", j’ai une question, je SAIS que vous pourrez m’aider : les aldéhydes, mais qu’est-ce mais qu’est-ce mais qu’est-ce que c’est ???

L’hôtesse récitait son "la note d’aldéhyde contenue dans le N°5" et le livret de chez ELO en reparle, mais pour moi, le charme du N°5 est dans sa douceur poudrée. Maintenant j’arrive à situer l’Ylang-ylang (que je qualifie de "cocotte" mais non, ce n’est pas péjoratif), ou le tonka ("gourmand abrupt" dans mon dico perso), mais les aldéhydes... Qui saura, avec seulement des mots, sur un écran froid et rectangulaire, me faire passer le message de l’aldéhyde ?
Je n’ose ajouter ce terme que je découvre dans ce forum : l’indole. Même question, même punition... M’a l’air bien intéressant, cet indole.
En vous remerciant par avance.

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par Jeanne Doré, le 15 avril 2010 à 21:46

Chère Comtesse, vous saurez tout, ou presque, sur les aldéhydes en allant dans la rubrique "glossaire", ici.

Concernant l’indole, c’est une molécule notamment présente dans le jasmin ou autres fleurs blanches qui a une odeur assez lourde, un peu animale, qui rappelle le caoutchouc ou le plastique chaud. Elle ne sent pas très bon prise toute seule, mais est essentielle à une vraie note jasmin.

EN espérant avoir répondu à ces questions existentielles !

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par LaComtesse, le 22 avril 2010 à 03:03

Merci Jeanne pour votre réponse ! Je suis presque déçue que les fameuses aldéhydes ne soient pas plus perverses que ça. A en croire Mr Etat Libre d’Orange, il y avait quelque chose de sulfureux dans ce produit. Quant à l’Indole, merci encore, je n’ai plus qu’à me pencher à ma fenêtre pour renifler le jasmin en fleurs. En percevant tout à fait ce côté "pipi de chat" du jasmin, qui lui donne son charme... ecoeurant. Mais son charme tout de même. Surtout quand c’est le vent tiède qui fait rentrer chez moi le parfum des gentilles fleurs blanches.

Mille pétales.

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par moujik4, le 26 novembre 2009 à 10:56

Je ne serai pas aussi sévère au sujet d’ELO. Certes, je reconnais qu’on est loin de parfums révolutionnaires tels que pourrait nous le faire croire l’image de la marque. On est très souvent dans l’affichage comme avec Delicious Closed Queen ou Putain des Palaces, que je trouve assez banals. D’autres sont des copiés-collés de classiques existants, comme Nombril Immense ou Eloge du Traitre. Néanmoins, il y a quand même des petits bijoux comme RIEN ou VIERGES ET TORERO, qui sont à mon avis vraiment uniques. Quant à SECRETIONS MAGNIFIQUES, on aime ou on déteste, c’est clair, mais il est lui aussi unique. Personnellement, j’ai suivi le conseil de Jeanne, à savoir de le vaporiser sur un vêtement, et le laisser poser une journée, et bien je trouve que le résultat est pas mal du tout, et je n’en ai eu que des éloges. En plus sa tenue est excellente. En fait c’est un parfum à apprivoiser, et une fois le pas franchi, je pense qu’on peut vraiment l’apprécier, mais sur la longueur, et pas dans l’immédiateté.

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 24 novembre 2009 à 22:18

Bonsoir Annelise, je vous accorde que la gamme ELO ne contient pas que des chefs d’oeuvre, et on l’oublie assez vite... Mais il faut reconnaître que ce Sécrétions Magnifique est quand même unique, et a au moins l’intérêt de soulever le débat, on trouve ça génial ou on exècre, quoiqu’il en soit tout le monde est à peu près d’accord pour dire que c’est importable !

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par clochette, le 25 novembre 2009 à 22:04

Importable... Pourtant plus d’un sentent ça sans que sécrétions magnifiques n’en soient responsables, beurk. Le pire, c’est quand ces odeurs corporelles se mélangent à une odeur de nicotine froide, j’aurais pu mettre ce post dans "Pourquoi se parfum-t-on ?" mais effectivement, je me parfume aussi pour pouvoir parfois fuir les mauvaises odeurs alentour... la mentonnière de mon violon est toute imprégnée de mes parfums-chouchou, c’est comme un doudou !

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par annelise, le 24 novembre 2009 à 13:14

Je ne vais pas être tendre mais j’ai commandé le coffret d’échantillons et toute la gamme état libre d’orange n’a absolument aucun intérêt, tous les parfums sentent mauvais, pire que de vulgaires désodorisants pour toilettes. Et la palme revenant bien-sûr à ce fameux sécrétions magnifiques, si vous voulez sentir la punaise écrasée, ce parfum est pour vous. Etat libre d’orange c’est certes une expérience olfactive mais qui en aucun cas ne peut rivaliser avec les parfums de créateurs.

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clochette79

par clochette79, le 17 janvier 2009 à 14:41

Ouh-lala,non merci,je ne m’aventurerai jamais à sentir celui-ci !C’est quand-même drôle cette recherche d’originalité et de nouveauté à tout prix,je me demande si c’est finalement plus valable que la démarche commerciale consistant à plaire au plus grand nombre !Bientôt on aura droit à des concepts purement intellectuels,une parfumerie "contemporaine" à l’image de la musique contemporaine avec sa la mathématique,parfois ses "textures",ses "couleurs" accoustiques,parfois du franchement n’importe quoi mais au final sans rien qui touche au coeur et aucune mélodie qu’on puisse fredonner,mais je m’égare...Et pourquoi pas chercher du côté de la création de parfums "salés" ?Je suis sûre qu’il serait possible d’ouvrir une voie de ce côté,après-tout il y a beaucoup de gens qui au niveau culinaire sont plus "salé" que "sucré"

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par Jeanne Doré, le 17 janvier 2009 à 15:58

Cette fois, je ne suis pas tout à fait d’accord ! La musique contemporaine et l’art contemporain touchent un grand nombre de personnes, et pas uniquement par snobisme, mais par choix esthétique, artistique. C’est une approche certes moins facilement accessible, car elle requiert peut-être certaines connaissances préalables, une volonté de surpasser la facilité, une curiosité, un effort d’attention. C’est un choix, une attitude différente, mais elle existe ! Que vous n’y soyez pas sensible est une autre chose, c’est également votre droit et ce qui importe le plus c’est de savoir ce que vous aimez.
En ce qui concerne les parfums salés, c’est une idée intéressante, mais il faut rappeler que la saveur salée (comme le sucré, l’amer et l’acide) est perçue non pas avec le nez (comme les arômes) mais avec le langue, ce qui rend difficile de percevoir du salé uniquement avec le nez. L’idée de sucré est rendue facilement possible en parfums à travers des odeurs associées qui évoquent indirectement une saveur sucrée sans l’être pour autant, comme la vanille, les fruits, la praline, etc... Pour le salé, ce sont des odeurs évoquant la mer, donc l’eau salée, ou certaines notes métalliques, qui peuvent évoquer cette saveur, mais c’est moins facile à exécuter.

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par jerryb, le 17 janvier 2009 à 16:18

Bonjour, pour aiguiser votre odorat et votre goût, Sel de Vétiver de The Différent Company est un travail intéressant autour du sel justement.

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par clochette, le 26 janvier 2009 à 15:33

Merci Jerry,je n’y manquerai pas,je viens de découvrir à mon plus grand bonheur qu’il y a une boutique ici à Porto qui distribue The different Company,L’Artisan Parfumeur et d’autres (mais toujours pas trouvé un endroit où découvrir les Malle et les Lutens).A propos de note salée, plus je porte "L" plus je lui trouve d’originalité qu’on ne le pense au premier abord, il vaut vraiment la peine qu’on lui prête plus d’attention:voilà un gourmand caramel-canelle-orange confite qui ne tombe pas dans la facilité et le "mille-fois-senti" grâce je trouve à sa facette salée.Je le trouve presque masculin...

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par clochette, le 26 janvier 2009 à 15:36

Jeanne,je comprends ce que vous dîtes,c’est tout à votre honneur,et croyez-le ou pas,le grand public est très attiré par ces curiosités auditives qui captivent plus facilement leur attention,même sans connaissances,que les classiques.Ce n’est pas de ma part un manque d’ouverture,de curiosité ou de connaissance(je baigne dans cet univers depuis la plus petite enfance),mais en ce qui concerne la musique,après avoir passé cette étape on en revient un peu,sans non plus tout renier...vaste sujet,mais c’est un autre débat,on s’éloigne du propos du site,pardonnez-moi,je me suis juste amusée à imaginer une seconde l’équivalent d’un Jonathan Harvey en parfumerie !

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Yohan Cervi (Newyorker)

par Yohan Cervi (Newyorker), le 30 décembre 2008 à 18:24

Il y avait jusqu’à présent deux parfums que je ne supportais pas, qui m’écœuraient profondément Parfum de peau de Montana et Eden de Cacharel. Mais celui ci arrive en tête du podium. Une horreur ! Il me révulse réellement, je n’ai jamais senti quelque chose d’aussi infect, et mon Dieu, il tient terriblement ! Je rejoins tout à fait l’avis de Jerryb. Quel est l’intérêt de créer quelque chose qui donne envie de vomir ? Enfin, c’est mon humble avis, tous les gouts sont dans la nature et il faut de tout heureusement. Par contre ELO ne fait pas toujours dans l’originalité. Vraie Blonde m’évoque par exemple furieusement Yvresse de Saint Laurent.

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par Auteur non enregistré, le 25 août 2007 à 03:41

Aussi ludique soit le concept et là je ne peu qu’être d’accord avec vous Friedrich, je ne vois pas l’interet de vendre des choses qui font vomir ou qui sont vulgairement "recyclées". Pour moi, Iris 39 de Le Labo par exemple, qui se veut tout aussi "sexuel" (cf le site), répond de manière plus aboutie et plus vraie à l’idée de sécrétions magnifiques, sans le claironner, tout en finesse et discrétion : un vrai beau parfum "sexuel", vous verrez, tout comme Aldhéydes 44 à priori ! Merci à Jeanne de m’avoir fait découvrir cette marque, qui me réconcilie avec une certaine idée de la parfumerie, vraiment ! Cela semble annoncer New York, Dubai et l’Italie comme les nouveaux pôles de la parfumerie de qualité ! Quand Guerlain lance l’Instant Magic, et qu’ Iris Ganache tire la collection "l’Art et la manière" vers le bas, je crois que cela le confirme. Alors, où va la parfumerie ?

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