Pompéïa
L.T. Piver
Coup de cœur
- Marque : L.T. Piver
- Année : 1907
- Créé par : Georges Darzens - Jacques Rouché
- Genre : Féminin
- Famille : Florale
- Style : Classique - Opulent
Floral en grande pompe
par Thomas Dominguès (Opium), le 22 décembre 2013
Si vous aimez les parfums complexes rétros, aldéhydés vintage savonneux pas si bien récurés que ça et cuirs épicés fournis et généreux, ce parfum pourrait vous séduire.
Dans un premier temps, le mordant des aldéhydes gras et savonneux enrobe une structure qui, déjà, s’annonce bien plus complexe. Si les aldéhydes ne sont pas mentionnés, la sensation est indéniablement savonneuse. Mais, pas que...
A l’image des parfums à étages de la période de la Seconde Guerre mondiale, rapidement Pompéïa montre une complexité typique des mille-feuilles olfactifs qu’étaient les parfums des années 40 et 50. On y reconnaîtrait même des airs de feu Le Trèfle Incarnat avec ses notes de salicylate d’amyle, qui fleure bon une verdeur assez naturelle pour un nom aussi laid.
Une impression de fleur d’oranger animée par de la girofle amollit un cuir ambré et rappelle certains parfums Caron, depuis En Avion jusque (Le) Narcisse Noir en passant par (Le) Tabac Blond et son ambre tabacé miellé épais. Rien que ça ? Eh bien, plutôt oui. Pas mal du tout en soi, alors comparé à son prix dérisoire...
Il y a bien quelque chose du chaos de la fin de Pompéi dans ce parfum qui mêle les impressions dans une farandole de notes qui, bien qu’elles se chahutent, ne virent pas au folklore cacophonique. Rose, jasmin, ylang et iris se mêlent joyeusement à de la lavande et à du géranium pour offrir une impression fastueuse dont on ne sait plus si elle est savonneuse ou crémeuse. Le savon au lait et l’eau croupissent sur une impression lactée peut-être due à du santal.
Par une sensation de pellicule tannée, les fleurs blanches, jasmin et fleur d’oranger, sont souillées par des indoles qui évoquent une sorte de cuir encrassé mal débarbouillé. Tout cela n’est pas complètement harmonieux. Mais, de manière assez addictive, on ne peut cesser de renifler ce parfum un peu dramatique, comme on viendrait renifler un pansement de manière un peu honteuse. Avis aux amateurs de vintage fauchés : la visite de Pompéïa mérite vraiment le détour pour encore moins cher que le prix d’un ticket en aller simple Paris-Aéroport de Roissy !
Prix indicatif : Lotion (équivalente à une Eau de Cologne ou de Toilette) 100 mls avec vaporisateur - à partir de 7,80 euros.
Disponible dans la boutique Sous Le Parasol à Paris.
* Ce parfum fait partie de notre rubrique Parfums à petits prix
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par Absinthe, le 16 novembre 2019 à 00:12
Je vais encore faire remonter un post qui date, mais ma foi, quand il s’agit de remercier Opium pour une belle découverte, je ne vais pas me gêner.
Adoncques, merci Opium, grâce à toi une habitante de l’Allier profond a pu expérimenter ses premiers jours de Pompeïa.
Et comme je suis une grande paresseuse, et que j’aime à partager mes enthousiasmes olfactifs, je me contenterai de retranscrire l’appréciation laissée sur un site de Beauté-Testeuses. Si l’on peut faire des heureuses à l’approche des fêtes.... bref, on y va :
Acheté à l’aveugle sur la foi de quelques commentaires positifs, et pour son intrigante pyramide olfactive bien loin des standards actuels, je ne regrette absolument pas ce coup de tête, même si de prime abord, en le reniflant sur mon poignet je me suis dit "mais arf c’est quoi ce truc ??"
Ce truc mesdames, vaporisé sur la nuque et au creux du décolleté, c’est une ronde incessante de notes qui viennent vous titiller les narines : à tel moment de la journée, c’est le géranium qui joue sa partition, puis d’un coup sans prévenir, la rose prend le dessus ; un coup de chaleur ? les fleurs blanches vous délivrent alors une douce étreinte. Et en chef d’orchestre, discret mais efficace, riant dans sa barbe, le patchouli dirige de loin tout ce beau monde.
Vraiment une belle découverte. J’étais déjà fan d’Héliotrope Blanc et de son doux sillage régressif, mais Pompeïa sent la FEMME. Pour paraphraser Emile Zola, il sent un peu comme "une bête en furie tombée dans la boîte à poudre d’une fille." (Nana).
Et puis alors ce flacon, et cette boîte mon dieu : dès que j’en aurai fini avec le parfum elle finira dans un cadre, obligé.
par Mayishtar, le 13 février 2014 à 17:48
Un détail amusant avec les parfums Piver,c’est qu’aux Antilles ; ils sont utilisés dans le cadre de cérémonies / rite ; en particulier Rêve d’Or, mais Pompeia et Heliotrope n’y échappent pas. Pour les curieux faites une simple recherche google "Rêves d’Or " + "boutique ésotérique" et vous allez être surpris.
Après d’un point de vue analyse socio/theo ; le phénomène s’explique assez facilement :
les rites type vaudou, santeria, etc utilisent beaucoup deux concepts :
* la charge du nom (Rêve d’or vous fera réver au moyen d’atteindre la fortune)
* le principe de contamination. Si une personne possède une qualité que l’on souhaite ; il suffit de posséder un objet de la personne ou un objet similaire pour qu’il y ait un transfert.
Piver a surtout été populaire entre la restauration, le 3eme empire, et le début du 20eme siècle ; périodes où les colonies ont été les plus florissantes et les grand propriétaire aussi embourgeoisé que leur confrères parisiens (ou en l’occurrence, consoeurs)
par Chypre noir, le 18 janvier 2014 à 18:57
Bonsoir Opium, et merci de défendre ce petit trésor d’aussi belle façon. Pompeia est effectivement un parfum assez complexe et délicieux. C’est presque un chypre en fait, le patchouli faisant plutôt bien son travail dans l’affaire, et il est très unisexe. Tous les Piver sont intéressants, y compris "rêve d’or", le plus décrié, qui pourtant devrait plaire aux amateurs de vieux aldéhydés tendance œillet très girofle, et leur vétiver est excellent, l’un des meilleurs. J’adore cette maison, et je pense avoir reçu plus de compliments en portant leurs "petits" parfums (surtout héliotrope blanc évidemment), que lorsque je porte des "stars" plus glorieuses ! :)
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par Opium, le 20 janvier 2014 à 19:54
Bonsoir Chypre noir (surnom sympa ^^), bienvenue sur auparfum.
Merci pour vos compliments.
Il est bien vrai que Pompéïa est un parfum assez complexe qui se promène entre les rivages de plusieurs familles olfactives.
Vous donnez envie de faire un "Rêve d’Or" avec votre description d’un aldéhydé œillet très giroflé. ;-)
Tant mieux si vous avez au moins autant, voire davantage, de compliments avec certains "petits" parfums qu’avec des "stars" plus glorieuses de la parfumerie. C’est la revanche de David sur Goliath... ;-) (Pas étonnant qu’avec sa douce odeur assez régressive Héliotrope Blanc attire les compliments... ^^)
En espérant avoir le plaisir de vous lire parmi nous sur auparfum à nouveau prochainement. ;-)
Encore merci et bienvenue.
Bonne soirée.
Opium
par ERIC, le 22 décembre 2013 à 23:31
Bonsoir Opium et merci de ce nouveau commetaire sur un parfum de la maison Piver. J’avais lu avec attention celui d’Héliotrope. Je possède un flacon de Cuir de Russie et d’Un parfum d’aventure, tous 2 achetés pour 15 dollars les 2 flacons dans un grand magasin de Phnom Penh qui bradait ce stock un peu incongru en cette place. Je suis donc passé à côté des autres fragances de cette maison que j’ai respirés car ils y étaient tous, à ma décharge la chaleur cambodgienne et une dengue qui me laissait sans jambes, goût, ni odorat. Que je regrette maintenant de ne pas avoir fait des stocks de tout à ce prix là. Enfin....
Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année et continuez svp à nous faire découvrir et partager.
Très cordialement
Eric
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par Opium, le 23 décembre 2013 à 16:55
Bonjour Eric.
Merci à vous pour vos mots bien sympas à propos des publications concernant la marque L.T. Piver.
Il est bien vrai qu’elle recèle des trésors dont le plus connu est son Cuir de Russie, plus rustique et rustre, plus brut(al) que celui de Chanel. Mais, intéressant. Il semble qu’il ait changé récemment (du fait des réglementations sur certaines matières cuirées probablement).
Je ne connais pas Un Parfum d’Aventure, vous m’intriguez. A la lecture des notes, il a l’air de s’agir d’un boisé aromatique très épicé. J’aime bien ce genre de choses... ^^
Votre anecdote de parfums trouvés pour trois francs six sous à l’autre bout du monde au Cambodge, en décalage total donc, est amusante. Pas de remords à avoir de ne pas avoir pu en profiter davantage. Ici, en France non plus en tous les cas, les prix ne sont pas trop élevés. J’espère que vous parvenez à réaliser, aussi, de bonnes affaires parfois. ;-)
Je vous souhaite, à mon tour, d’excellentes fêtes de fin d’année, de beaux moments, quels qu’ils soient. Profitez-en au mieux.
Je vais tâcher de continuer à conserver et à souffler un peu sur la flamme qui m’anime. Quant à vous, continuez, au travers de vos commentaires, à me/nous donner envie de la maintenir animée. Sans des interventions comme les vôtres, il n’y a pas l’esprit d’auparfum. ;-))
A très vite.
Opium
par Chris, le 22 décembre 2013 à 22:13
A la Réunion, cette eau de toilette souffre d’une réputation de véritable "poison" olfactif !!! pour l’avoir senti il y a cela de nombreuses(...) années, l’adjectif "chaotique" lui convient bien ; trop puissant pour moi. Ce qui est génial, c’est d’avoir gardé le même packaging. Je suis passé samedi à la boutique ( excellent accueil ) qui regorge de nombreuses pépites vintage et me suis pris 2 grands flacons d’Héliotrope Blanc. Merci encore Opium de faire découvrir ces lotions "d’un autre temps" au plus grand nombre ( Rêve d’or, ...).
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par Opium, le 23 décembre 2013 à 16:42
Bonjour Chris.
Je comprends assez bien ce qui peut donner le sentiment d’un "poison olfactif". Le parfum est, donc, bien chaotique, assez entêtant, les notes semblent comme bouillonnantes. D’où mon impression d’avoir été confronté, non à un parfum début de siècle (XXème - en 1907) mais plutôt à un de ces parfums "bibliothèques empilées" des années 40 et 50 plutôt.
Pour autant, je dois bien admettre que c’est LA trouvaille de cette série selon moi. Pompéïa a un rendu bien bien meilleur que son très faible coût pour cette "lotion" (terme utilisé car elle devait, cette lotion, initialement, être appliquée sur les cheveux...). Un rendu qui, en fait, devrait faire honte à la grande majorité des parfums-sodas cheapissimes actuels.
Trouvaille assez géniale que je dois, avec celle de Lavandula Vera, à une intervenante sur le web (pas trop sur auparfum) qui, peut-être, aura l’occasion de nous lire : je remercie, donc, sincèrement, Cymoril pour ses partages et sa passion qui ont permis à une partie de cette série d’exister ici. Un grand MERCI ! ;-)
La boutique Sous le Parasol regorge, effectivement, de véritables trésors, pour des prix, vraiment très abordables.
C’était ma volonté avec cette série : qu’on ne puisse pas dire que le parfum est uniquement un plaisir snob. Ni que sentir bon coûte trop cher. Non, il faut juste être malin et avoir quelques astuces. J’espère que certains des articles ici, sur auparfum, seront certaines de ces astuces. ;-)
Il s’agit presque d’éthique. Que le parfum beau ou au moins joli soit aussi parfois démocratique. A côté d’autres belles choses... à trente fois le prix (et dont on ne doit pas non plus se priver de parler du fait du prix élevé). (Et, pour autant, ne pas chroniquer n’importe quoi sous prétexte que ce n’est pas cher : un mauvais parfum, même à moins de 5 euros, restera, dans ce cas, toujours une mauvaise affaire... ^^)
Alors, merci beaucoup pour vos gentils mots quant à cette série. J’en suis ravi.
A bientôt.
Opium
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par hangten, le 23 décembre 2013 à 17:03
Bravo Opium, je souscris , radicalement ! Bonnes fêtes de fin d’année, parfumées. A ce propos, une idée, en main stream, en pas cher, et en niche ?
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par Opium, le 23 décembre 2013 à 17:41
Salut Hangten.
Merci beaucoup. Bonnes fêtes à toi aussi.
Bientôt (dans quelques jours), des vœux plus formels de TOUTE l’équipe devraient vous être adressés... ;-)))
Pour te répondre très brièvement, il n’y a pas tant de choses que cela. En niche, les marques grassoises Fragonard et Molinard sont très peu chères. En mainstream, lorsqu’il y a de très grands formats, cela vaut le coup.
Quelques exemples en vrac :
- Cologne de Thierry Mugler qui est à un peu plus de 50 euros les 100 mls en vapo et à moins de 85 euros le flacon de 300 mls
- Pour un Homme de Caron n’est pas trop cher et l’est de moins en moins au fur et à mesure que le flacon grandit
- Les parfums de Patricia de Nicolaï sont à des tarifs assez corrects pour certaines références et qui, également, se réduisent au ml lorsque le flacon croît... ;-)
Voici quelques idées vite fait, jetées sur le web rapidement.
Passe de très agréables moments prochainement.
Bonne soirée.
Opium
par domik, le 22 décembre 2013 à 21:59
J’adore la boîte !!
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par Opium, le 23 décembre 2013 à 16:27
Salut Domik.
La boîte est bien rétro, limite kitsch.
Le seul truc qui soit (presque) dommage, c’est la qualité du capuchon. Mais, à ce prix-là, interdiction de se plaindre de quoi que ce soit... ^^
A bientôt.
Opium
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Bonjour à toutes et tous,
Je ne suis ni un nez ni une parfum-addict mais je fonctionne plutôt au feeling.
J’étais ce matin à la recherche de Pompéia, que je pouvais encore acheter dans des bazars nord-africains à Montpellier à moins de 10€ !
Ce parfum nostalgie me fait penser à mes grandes tantes d’origine indienne et d’une ambiance vécue à Madagascar il y a une quarantaine d’années.
Grâce donc aux divers commentaires et infos sur ce site, eurêka !
https://theorientalherborist.com/search?q=piver&options%5Bprefix%5D=last
Je me suis donc fait plaisir en achetant ce matin : Rêve d’Or, Héliotrope et Pompéia !
Je ne connais pas du tout les 2 premiers mais mes sens restent ouverts à ces parfums d’antan !
Merci donc à ce site d’exister et à celles et ceux qui participent à sa pérennité !
Bon week-end et prenez grand soin de vous !
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par LiVanille, le 30 mars 2023 à 10:46
Bonjour à toutes et tous,
Un mot pour vous dire que j’ai bien reçu les parfums lotions Piver que j’ai commandés sur The Oriental Herborist.
Site très sérieux, avec un petit mot personnalisé et 2 échantillons miniatures en cadeaux.
Les flacons sont bien bouchonnés donc intacts, non ouverts.
Avis donc à celles et ceux qui sont intéressés par ces parfums d’antan !
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