Mitsouko et L’Heure Bleue : un problème de base
par Olivier R.P. David, le 23 novembre 2016
Fin 2015, Guerlain retirait de la vente les flacons de Mitsouko et de L’Heure Bleue, pour les réintroduire en octobre 2016. Auparfum vous révèle ici les dessous de l’histoire...
L’Heure Bleue et Mitsouko sont deux chefs-d’œuvre de la parfumerie, créés par Jacques Guerlain, respectivement en 1912 et 1919. Ces deux classiques ont passé les épreuves du temps et sont toujours très appréciés presque un siècle après leur création.
Nous savons tous que les normes européennes de sécurité sanitaire entrées en vigueur dans les années 80 et de plus en plus restrictives, imposent de modifier légèrement, ou plus drastiquement parfois, les formules des parfums anciens. Le talent du parfumeur consiste donc à adapter la formule en conservant autant qu’il est possible l’intention olfactive initiale du créateur.
Un problème particulier aux parfums anciens tient à la présence de bases dans les formules. Une base est une mini-composition vendue par les sociétés de matières premières et utilisée comme un bloc de construction par le parfumeur. Celui-ci ne connaît pas la formule des bases qu’il utilise et si une base est modifiée par le fabricant, il ne peut pas savoir ce qui a été changé, et constate éventuellement une altération de l’odeur globale de la base.
C’est ce qui est arrivé avec une base qui était présente à la fois dans Mitsouko et L’Heure Bleue.
Un été fumé
Durant l’été 2015, quelques passionnés avaient remarqué que le Mitsouko alors en vente avait des facettes cuirées, plus baumées que d’habitude. Plusieurs parmi nous sont même allés jusqu’à acquérir ces millésimes atypiques, mais élégants et sombres. On pouvait les reconnaître grâce au “numéro de lot” qui figure sur une petite étiquette sous le flacon. Ce code est obligatoire pour assurer la traçabilité des parfums, et identifie chaque production. Chez Guerlain, ce code comporte 4 signes. Le premier est un chiffre qui indique l’année (2014 = 4, 2015 = 5, 2016 = 6). Il est suivi d’une lettre qui précise le mois (janvier = N, février = O…). Enfin, le code s’achève par deux chiffres qui correspondent à une référence interne. Les lots concernés étaient ainsi codés 5T, 5U, etc. Pourtant, courant octobre, plusieurs clients se sont plaints d’odeurs dérangeantes, qu’ils ont décrites comme proches du pétrole, du goudron, de la fumée. Ils ont donc rapporté les flacons en boutique. En fin d’année, le problème devient tel que Guerlain décide d’arrêter la vente des extraits et eaux de parfum pour Mitsouko et L’Heure Bleue. Seules les eaux de toilette sont encore commercialisées - bien qu’elles contiennent elles aussi la note en question, mais sans doute jugée plus tolérable par la marque.
La maison réagit de manière plutôt transparente et communique alors sur un problème de stabilité d’une matière première et annonce que Thierry Wasser travaille à retrouver une qualité optimale pour ces deux références. En août 2016, après plusieurs mois d’un travail de reformulation qu’on imagine intense, les bruits courent sur la prochaine remise en vente des extraits et eaux de parfum. Ils on passé les tests, sont en phase de maturation et presque prêts pour le flaconnage. A la rentrée 2016, les nouvelles productions sont effectivement mises en vente et les passionnés peuvent commenter, analyser, comparer, critiquer...
Mais que s’est-il donc passé durant cet automne 2015 qui a provoqué autant de remue-ménage et obligé une marque à interrompre la distribution de deux de ses parfums phares ?
Nous sommes allés poser la question au maître parfumeur de Guerlain, qui a très gentiment répondu à nos interrogations… en toute transparence !
Bases de Laire et ionones craquées
- "Fabriques de Laire - Notice produits 1939" CDI ISIPCA, Photo Eugénie Briot
Le problème serait lié à une matière première nommée Iriséine, qui nous ramène à l’âge d’or de la parfumerie et à une maison mythique : les « Fabriques de produits de chimie organique de Laire ». Fondée par George de Laire en 1876, cette compagnie était spécialisée dans la production de matières synthétiques. Afin de commercialiser et promouvoir plus facilement ses produits, elle proposait aux parfumeurs les fameuses bases de Laire, des “mini-compositions” construites autour de ses ingrédients phare, ainsi plus simples à utiliser. Citons comme exemple la base Ambre 83 avec la vanilline, la Mousse de Saxe et son iso-butyl quinoléine (dite IBQ), ou encore la base Prunol avec l’aldéhyde pêche C14 (ou undecalactone).
Dans la Notice des produits pour la parfumerie de 1928, petit livre édité par de Laire, qui aide le parfumeur à choisir ses matières premières, on trouve la mention de l’Iriséine parmi les méthylionones, qui sont une grande famille de composés très proches - en chimie on parle d’isomères. Elles sont commercialisées sous les noms de Raldéine, Isoraldéine, Iralia, et très utilisées dans les parfums pour leurs notes poudrées de violette, leur facette irisée, voire fruitée.
Dans la notice de 1939 cette fois, il est précisé que l’Iriséine est un produit qui combinerait les caractéristiques violette-irisée des méthylionones, avec des facettes boisées, et des notes chaudes et capiteuses aptes à soutenir les compositions les plus corsées. A cette date, il semble donc que l’Iriséine soit un corps chimique défini, très probablement un mélange particulier des isomères de méthylionones.
Ceci rappelle d’ailleurs une anecdote à propos d’Edmond Roudnitska, qui, pendant la guerre, travaillait comme parfumeur chez de Laire. Dans cette période de grande difficulté pour l’approvisionnement des produits de parfumerie, il aurait fureté parmi les stocks cachés dans les recoins de l’usine d’Issy-les-Moulineaux, et aurait été enthousiasmé par le contenu d’un certain « fût V » aux odeurs chaudes et cuirées.
D’après Jean-Claude Ellena [1], ce fût aurait contenu des “queues de distillations” de méthylionones, c’est-à-dire les molécules les plus lourdes qui, distillées en dernier lors de la purification, arrivent donc “en queue” et ont donc chauffé plus longtemps. Qui plus est, le fût serait resté au soleil plusieurs années, déclenchant une sorte de cuisson des ionones, un “craquage”, avec la formation de produits à odeurs pyrogénées et cuirées. Etait-ce un vieux stock utilisé pour l’Iriséine ? Rapprochement malheureusement invérifiable.
Pour revenir à notre sujet, une notice de 1980 semble indiquer que l’Iriséine est entre-temps devenue une base, c’est-à-dire que sous ce même nom est désormais commercialisée une composition de plusieurs ingrédients et plus seulement un cocktail de méthylionones, probablement afin de maintenir plus facilement la complexité des notes cuirées de façon constante sur tous les lots.
Fusions-acquisitions
Ici commencent les tribulations de la formule de la base Iriséine ! Pour les comprendre, reprenons la généalogie de la famille de Laire.
François de Laire, héritier du fondateur Georges de Laire, eut lui-même trois fils, Robert, Edgar et Antoine. Robert reprend la direction des Fabriques pour la France, tandis qu’Antoine développe la société aux Etats-Unis. Dans les années 80, les sociétés de produits chimiques sont en pleine frénésie de fusions/acquisition et en 1985 la partie française de la compagnie est vendue au groupe Lautier-Florasynth, tandis que la partie outre-Atlantique est vendue au groupe japonais Takasago. La situation se complique pour l’Iriséine car la formule est détenue par Lautier, et la méthylionone qui en fait partie à hauteur de 60 % est, elle, produite par Takasago. Mais les maisons ayant l’habitude de s’acheter les matières premières les unes aux autres, ce n’est alors pas un problème.
En 1995, le groupe Bayer, qui possède déjà Haarmann & Reimer, fait l’acquisition de Lautier-Florasynth, qui devient donc Haarmann & Reimer-Florasynth, qui donnera finalement naissance au groupe Symrise en 2003, lors du rapprochement avec Dragoco.
Au XXIe siècle, l’Iriséine est donc produite par Symrise avec des méthylionones de qualité particulière fabriquées par Takasago. Et c’est ce produit qui entre dans la composition de Mitsouko et de L’Heure Bleue.
Thierry Wasser est nommé parfumeur en chef chez Guerlain en 2008, et en 2011, il souhaite retravailler ces formules afin de les rendre les plus fidèles possible à l’esprit des parfums initiaux et emblématiques de la marque, en même temps que conformes aux normes de sécurité actuelles. C’est ainsi qu’en 2013 le Prix du Patrimoine de l’Olfactorama lui est décerné pour la reformulation bénéfique de Mitsouko.
Travail d’illusionniste
Mais en 2014 il semble que Takasago cesse la production de ses méthylionones spéciales car trop éloignées des standards de sécurité en perpétuelle évolution, et d’une rentabilité certainement bien mince. Symrise est donc contraint de vendre sa base Iriséine reformulée avec un produit de substitution. Hélas, la déviation olfactive est telle qu’elle finit par imposer le retrait de la vente des deux Guerlain qui la contiennent. Thierry Wasser se voit donc dans l’obligation de reformuler une nouvelle fois ces deux parfums, afin de retrouver les sensations olfactives d’origine de Mitsouko et de L’Heure Bleue ; de jouer comme un illusionniste avec les ingrédients à sa disposition pour retrouver la magie.
Les clients fidèles qui peuvent désormais depuis septembre 2016 les sentir et les porter, les retrouveront immanquablement changés, avec d’autres nuances, d’autres évolutions, les ingrédients restant uniques et irremplaçables malgré tout. On se souviendra que pour l’extrait d’Après l’Ondée, Thierry Wasser avait expliqué que les normes actuelles ne permettaient pas de produire un parfum fidèle à l’esprit voulu par Jacques Guerlain, ce qui avait amené à l’arrêt de sa vente, seule l’eau de toilette étant encore proposée.
Cette histoire illustre que les parfums, comme les matières premières qui les composent, sont en perpétuelle évolution, la façon de produire, les savoir-faire, les contraintes budgétaires, industrielles ou de sécurité, sont mouvants, et le parfumeur doit maintenir l’esprit d’une création malgré tous ces aléas. La remarquable transparence de Guerlain dans la communication autour de cette affaire, dans une industrie qui est traditionnellement très secrète, est particulièrement à saluer.
Millésimes 2016
Quelles évolutions peut-on déceler entre les nouvelles versions désormais disponibles et celles de 2013 ?
Mitsouko
La nouvelle version de Mitsouko en eau de parfum a bel et bien perdu sa facette cuirée fumée qui la défigurait. Nous avons comparé le nouveau lot 6X01 avec un lot d’”avant la catastrophe” 5N02. Outre les différences évidentes de macération (un parfum évolue dans le temps, surtout les chypres) des nuances marquées ont été relevées : la nouvelle version est plus hespéridée, fraîche, transparente et “lumineuse” en tête, et la structure chyprée semble moins robuste et moins volumineuse qu’avant. C’est toujours Mitsouko, mais qui aurait perdu un peu de ses rondeurs.
L’Heure Bleue
Après comparaison entre le nouveau lot et un flacon de 2014, la version actuelle paraît moins dense, moins riche et moins texturée. Les notes aromatiques, épicées, encaustiques sont atténuées. Le parfum est également moins rond, avec une sorte de fraîcheur musquée, poudreuse plus que poudrée, qui perdure, et un effet guimauve relevé par plusieurs d’entre nous. Néanmoins, sur peau et dans le sillage, au bout d’une vingtaine de minutes, les différences s’estompent. Le parfum, bien que différent de ce qu’il était en 2014, avant suppression, demeure harmonieux et joli, mais plus lisse et certainement plus facile à appréhender pour qui n’a pas connu les versions plus anciennes. Encore une fois, la macération influence sans doute la perception, L’Heure Bleue étant un parfum qui se bonifie avec le temps et qui gagne en profondeur.
Remerciements pour les informations, dates et anecdotes : Eugénie Briot, Yohan Cervi, Patricia de Nicolaï, Pascal Sillon, Caroline de la Taille, Thierry Wasser.
[1] Source : Art & Parfums
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par Thelittlebox, le 24 novembre 2016 à 14:43
Je suis quand même étonné que cette version abominable de Mitsouko , champignonée de mémoire, se soit retrouvée sur les étales des magasins. N’y a t-il pas contrôle de qualité avant la mise en vente ?
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par Passacaille, le 24 novembre 2016 à 17:43
Bonsoir Thelittlebox,
c’est la question joker !! comment une déviation pareille n’a pas alerté le service contrôle qualité, qui pour ce que je connais (la cosmétique) est sans pitié. C’est peut-être différent en parfumerie ? Et puis dans mon souvenir au tout début, les clientes troublées se faisaient doucement expliquer que non, tout était normal. L’échange de flacon puis l’arrêt n’a été que dans un second temps, quand le problème était trop criant. Ils ont peut être pensé que c’était un ratage passager et que le lot pouvait être écoulé sans faire de vague ?
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par Thelittlebox, le 25 novembre 2016 à 01:13
Cher Passacaille,
J’ai fait la même déduction que vous.
Lors de ma visite à la boutique du 68 à la sortie de la nouvelle édition j’avais signalé à la vendeuse que le flacon avait tourné (précisant que cela venait sûrement du socle chaud et lumineux sur lequel il était posé). Elle m’a alors répondu que le parfum n’avait ni tournée ni changé.
Je suis reparti avec ma touche de Mitsouko très perplexe : "peut être n’avais-je pas découvert cette note champignon industriel jusqu’a maintenant"
Face à l’évidence et aux retours des parfums en boutique j’imagine que Guerlain a décidé d’assumer la boulette, ce qui est tout à leur honneur.
par DOMfromBE, le 25 novembre 2016 à 08:35
Je suis d’accord avec vous, parce qu’en juillet 2015, quand je l’ai essayée pour la première fois, chez Guerlain même, on présentait cette version "noire" comme tout à fait normale et on a noyé le poisson jusqu’à la fin de l’année.
A l’automne, comme j’avais un gros stock de versions 2014, je me suis limité à deux flacons 2015 et la note discordante m’a semblé plus frappante. J’avais comparé ça à Mitsouko qui se serait trop "frottée" à un Patchouli 24 (Le Labo).
Sans certitude et au bénéfice du doute en faveur de Guerlain, le jus a pu passer le cap des tests et c’est une fois sur le marché, et donc trop tard, que le jus aura évolué jusqu’à incommoder les utilisateurs... Mais c’est presque impossible à tirer au clair. Il y a toujours une ombre de déni ou de complot au tableau. L’affaire est complexe.
;-)
par miss.lezard, le 24 novembre 2016 à 13:59
Merci pour cet article très clair et très enrichissant ! j’ai appris plein de choses passionnantes !
par Jean-David, le 24 novembre 2016 à 13:58
Chapeaux bas, Messieurs : voilà un article passionnant, informatif et bien écrit. Merci beaucoup à Olivier.
Petite question : qu’en est-il des extraits ? Sont-ils plus fidèles à leur formulation originale que ne le sont les eaux de parfum ?
On mesure, à voir les efforts de Thierry Wasser pour retravailler les formules en recherchant la fidélité aux sensations originelles, et d’autre part les différences que vous relevez en fin d’article, la difficulté qu’il y a, aujourd’hui, à proposer des versions à la fois respectueuses de la législation et fidèles à l’identité réelle des parfums classiques. Est-ce impossible ? Peut-être bien, car si Guerlain, avec les moyens qui sont les siens, et la volonté que sa direction affiche, n’y parvient pas, on peut se demander qui serait en mesure d’y parvenir. Peut-être faut-il transgresser les règlements, tout bonnement ; faire comprendre aux technocrates qui nous dirigent qu’ils ne savent rien ni ne peuvent légiférer en rien, s’agissant de parfumerie.
Autre question : la comparaison que vous proposez oppose la formule la plus récente à celle de 2014. Or Thierry Wasser se dit, si j’ai bien compris, à la recherche d’une fidélité aux formules originales, c’est-à-dire celles des années 1910. Or entre les années 10 et 2014, il y a eu plusieurs reformulations. Serait-il donc envisageable que les différences que vous relevez soient dues au fait que 2014 lui-même n’était pas très fidèle à 1912 et à 1919 ? Serait-il à espérer que 2016, en revanche, renoue avec le rendu des toutes premières versions ? Ou cette idée relève-t-elle de l’utopie ?
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par Passacaille, le 24 novembre 2016 à 18:01
Bonsoir Jean-David,
merci beaucoup pour ces gentils mots, le sujet nous a passionné autant que les lecteurs attachés à ces deux monstres sacrés !
Pour répondre à votre question, oui le problème était le même pour l’eau de parfum et l’extrait, l’eau de toilette avait aussi une légère facette cuirée, mais assez faible pour ne pas justifier l’arrêt.
Ah ça, comme le dit luca Turin, ya un moment où c’est chiant de voir la parfumerie faite par des chimistes suisses et moulinée par des dermatologues danois "If you are thoroughly tired of smelling the work of Swiss organic chemists filtered through the edicts of Danish dermatologists, this is the fragrance for you."
En plus Guerlain étant LVMH, les bras d’honneurs que faisait Jean-Paul à l’IFRA en son temps, ne sont plus du tout de mise, et ils sont même encore plus restrictifs que les recommandations promulguées !!
Enfin, oui, utopie est bien le mot, les versions changent, c’est pas tout le temps un mal, mais maintenant ça fait un sacré nombre de ratonnades que Mitsouko se prend dans la figure, l’esprit reste cependant, et le retour aux origines est illusoire de toute façon. Plus rien n’est extrait, distillé, combiné comme avant. Les repesées de Frédéric Sacone et Thierry Wasser ont peut-être été le déclencheur de la reformulation de 2011 qui lui avait redonné très bonne mine en retrouvant une référence de ce que pouvait être "l’original"
Il faut donc revenir sans cesse aux parfums qu’on aime, les sentir, les comparer, d’année en année, et acheter si on aime, car peut-être que le mois suivant cela sera différent...
Mitsouko et consort sont des vieilles dames qu’il faut choyer tant qu’on les a encore, et comme toute personne âgée elle aime à être visitée souvent pour entendre la conversation qu’elle a à nous tenir avant que sa voix ne s’éteigne.
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par Vesper, le 25 novembre 2016 à 13:54
Votre dernier paragraphe, Passacaille, me serre réellement le coeur.
J’ai déjà assez proclamé mon attachement à ces vieux Guerlain et, même si Mitsouko est loin d’être mon préféré, l’idée qu’ils ne soient plus un jour qu’un souvenir me laisse mélancolique.
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par Doblis, le 26 novembre 2016 à 16:06
Très belle formulation que ce dernier paragraphe en effet.
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par Passacaille, le 29 novembre 2016 à 12:22
Chers Doblis et Vesper,
il faut confesser un parallèle avec une grand-mère disparue il y a quelques mois. Les personnes que l’on aime ont besoin de nous, les œuvres aussi ! On ne passe jamais assez de temps avec ses proches, avec la poésie non plus, et il faut aussi accepter que le sentiment de perte est inévitable quoi qu’on fasse. Proust l’exprime si bien, si délicatement, mais pleinement : la douleur est imparable, on peut seulement l’apprivoiser un tant soit peu et conserver, comme un trésor sans prix, les souvenirs condensés dans le réceptacle de notre mémoire. Et on peut les raviver parfois dans les échanges d’une conversation, le récit pour les plus jeunes d’une époque révolue.
En évoquant l’Iriséine avec les personnes remerciées au bas de l’article, j’ai entendu les voix émues des hommes et femmes qui ont connu l’age d’or (un autre viendra un jour) et qui étaient heureux d’en partager des bribes, d’en savourer le souvenir, et cela on devait le partager ici :-)
par igelle, le 24 novembre 2016 à 11:05
Merci beaucoup pour ces explications ! Je me demandais que signifiait le terme Hibou de Laire dans la composition de Shalimar et grâce à votre article, je connais maintenant la réponse. Malgré tout, je trouve les nouvelles versions de l’Heure Bleue et Mitsouko bien moins profondes et intemporelles que les originales.
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par Passacaille, le 25 novembre 2016 à 15:50
Bonjour igelle,
de rien, heureux que cet article vous plaise :-)
Vous auriez plus de détails au sujet de ce "Hibou de Laire" ? car je suis très curieux, je connais pas !
par amand, le 24 novembre 2016 à 10:04
MERCI à tous pour cet article passionnant et très clair. Les Extraits 2016 Heure Bleue et Mitsouko ont-ils fait également l’objet de la même re-formulation ?
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par Passacaille, le 25 novembre 2016 à 15:45
En effet, amand, les extraits ont été reformulés aussi, ce sont même eux que j’avais demandé à ressentir dès la nouvelle production accessible en boutique. Les comparaisons étant déjà bien malaisées, la rédaction c’est limitée à la comparaison des edp.
Très heureux que cette lecture vous passionne et vous éclaire :)
par DOMfromBE, le 24 novembre 2016 à 09:39
Messieurs, je vous tire mon chapeau pour ce travail d’investigation. Et je ne peux m’empêcher, très égoïstement, de savourer l’idée que dorment, dans mes armoires, trois EDP cuvée 2014. Il me faudra toutefois en commander une 2016 pour le sapin et m’approprier la nouvelle mouture.
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par Passacaille, le 25 novembre 2016 à 15:48
Une bien judicieuse idée ça de faire de telle réserve ! :-)
Et je suis curieux de connaitre votre retour sur la cuvée 2016...
Un grand merci pour ce coup de chapeau !
Pour nos dames aussi : Jeanne, Patricia et Caroline étaient tout autant de l’enquête ;-)
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par DOMfromBE, le 25 novembre 2016 à 20:15
En fait, dans une autre conversation, je l’ai déjà donné puisqu’ à la sortie, en septembre, j’étais à Paris et je ne me suis pas privé d’aller m’en asperger à plusieurs reprises en flânant d’un grand magasin à un autre.
Je frôlais la parano, je dois l’avouer.
Et je n’étais pas tendre avec les vendeuses.
Mais j’ai trouvé le test assez concluant.
Et sur mouillette, il a tenu une bonne semaine dans mon portefeuille.
Toutefois, comme je porte aussi beaucoup Habanita (dans les 4 concentrations : extrait, EDP, EDT, EDC) et Soir de Lune, je n’ai pas encore fait mon réassort (principalement via la vente en ligne... j’attendais d’être certain que les vieux stocks soient écoulés).
Mais encore une fois, quel bel article "de fond" !
par Doblis, le 23 novembre 2016 à 22:15
Waow Waow Waow !!!
Merci infiniment Olivier R.P. David pour cet article si complet, riche et finalement simple de compréhension quant à la complexité du travail du nez.
On comprend encore un peu mieux pourquoi certains parfums actuels nous plaisent bien moins que leur versions antérieures.
Vos élèves peuvent être fiers d’avoir un prof aussi impliqué. J’en suis tout ému ! Merci
par Nahéma, le 23 novembre 2016 à 21:52
Bonsoir,
Merci pour votre article érudit et passionnant. Bravo ! Voilà ce problème éclairci avec beaucoup d’efficacité et de précision.
Je porte de moins en moins l’eau de parfum "L’Heure bleue" au profit de l’eau de toilette, que je trouve absolument merveilleuse de douceur poudrée ; je vais essayer de jeter un œil à cette nouvelle mouture qui semble plus aérienne.
Belle soirée !
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par Passacaille, le 25 novembre 2016 à 15:52
Merci beaucoup Nahéma !
Ce serait super d’avoir votre avis sur la nouvelle version :-)
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par marie-christine, le 20 novembre 2018 à 21:29
mon dernier flacon Mitsouko est chiffré 5R01 je n’ai pas remarqué qu’il sentait quelque chose d’autre que la senteur que je lui connais, je le porte depuis une trentaine d’années mais il est arrivé qu’avec le précédent flacon (j’en utilise très peu) mon fils asthmatique me disait "ce parfum m’étouffe" pourtant j’en mets très peu, voyez à quelle vitesse j’utilise mon parfum préféré.. mon flacon 5R01 date donc de l’année 2015 du mois de mai. Ce parfum est mon "vêtement préféré", il va à ma peau, mon caractère (j’ai une peau plutôt claire, les cheveux clairs, j’ai le caractère assez "mitsouko") et je n’en changerai jamais car j’ai eu la surprise de faire la connaissance tardive d’un cousin lointain qui m’a dit "tu me rappelles tant notre grand mère commune, tu portes son odeur, ton parfum c’était exactement son parfum" : chose que j’ignorais ! or à la sortie de Mitsouko ma grand mère était âgée de 21 ans.. elle aura donc pu porter ce parfum, et sans le savoir j’ai choisi le même mais je vous dis, le précédent flacon, datant de quand ? indisposait la respiration de mon fils qui est fragile côté bronches. Avant de porter Mitsouko j’ai porté un parfum qui n’existe plus et qui était une seconde peau pour moi "Casanova" (casanova) il a totalement disparu, j’en ignore la raison. Mais Mitsouko ? ici sur ce site qui l’évoque, j’en parle mais je ne dis jamais à quiconque le nom de mon parfum car premio, je ne le croise pas souvent (tant mieux) et secundo un parfum est comme un secret ! si toutes les femmes portent la même chose, où est l’enchantement ? j’ai senti dans la rue des Shalimar à n’en plus finir (j’ai fini par le détester ce parfum presque devenu vulgaire à force d’être porté par tout le monde) : le parfum est une question de peau, il tourne comme du lait ou de l’huile rance sur certaines peaux et se magnifie sur d’autres ; Mitsouko est totalement pour ma peau, 24h après il s’y trouve encore, j’en mets peu, jamais je ne pue, jamais je n’offense le nez de quelqu’un, il faut rester dans le subtil. Mais ce que j’ai lu sur la transformation de Mitsouko et son lot désastreux le lot 5T ou 5U j’espère que ça ne se reproduira pas, je tiens à ce parfum, j’espère qu’il ne disparaitra pas, car ce qui est émouvant de s’entendre dire "ta grand mère portait le même, tu la ressuscites, tu lui ressembles", par ce parfum : j’ai adoré la réflexion de ce cousin lointain dont j’ai fait tardivement la connaissance et lui il avait été élevé par notre grand-mère, donc il se souvenait de son parfum et moi.. à des milliers de kilomètres et sans savoir tout ça, je porte son parfum, c’est la continuation et pourtant je ne suis pas âgée, pas une centenaire et ce parfum reste sans âge, intemporel. Je ne parle jamais de lui autour de moi, il est mon trésor.
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