Auparfum

Les Mille facettes de Carat brillent dans une installation et un pop-up store

par Anne-Sophie Hojlo, le 16 octobre 2018

Jusqu’au 4 novembre, Cartier propose dans le Marais à Paris l’installation Mille facettes, dans un espace éphémère dédié à son nouveau féminin. L’occasion pour le parfumeur maison Mathilde Laurent de nous raconter sa genèse.

Que ressentirait-on si on pouvait entrer dans un diamant ? Vous ne vous êtes sans doute jamais posé la question, mais vous pouvez désormais avoir la réponse. Après le Nuage parfumé dédié à L’Envol déployé au bassin du Palais de Tokyo l’année dernière, Cartier expose une nouvelle forme d’OSNI (Objet Sentant Non Identifié). Un mois après la sortie de son nouveau féminin Carat, la marque lui consacre un pop-up store et une installation. Pensée par les designers londoniens de Bureau of Extraordinary Affairs et le parfumeur maison Mathilde Laurent, cette installation est inspirée de la diffraction de la lumière blanche du diamant en sept couleurs. D’une succession de prismes lumineux colorés à l’éblouissement final d’un blanc éclatant, Mille facettes permet ainsi au visiteur de faire l’expérience visuelle et sonore de l’ « arc en fleur » imaginé par l’auteur de la Panthère et de la XIIIe Heure. L’occasion pour elle de nous raconter la genèse de Carat.

Mathilde Laurent au coeur du diamant
Mathilde Maurent - Photo Isabelle Chapuis / Cartier 2018

Auparfum : Comment est né Carat ?
Mathilde Laurent : Nous voulions travailler sur une nouvelle icône de la maison après la panthère [1]. Quand on pense à de la joaillerie, le diamant apparaît assez vite. Mais je n’étais pas convaincue, je me disais « Le diamant, c’est pas olfactif, ça ne sent rien, laissons tomber. » Pourtant, cette idée revenait sans arrêt : la maison Cartier est associée à des diamants emblématiques comme le Taylor-Burton, une pierre de 69 carats que Richard Burton avait offerte à Liz Taylor en 1969. J’ai donc commencé des essais sur des parfums qui raconteraient olfactivement l’histoire du diamant, mais ce n’était pas encore ça.
Je suis repartie d’une question simple : qu’est-ce qui me plaît dans le diamant ? C’est en arrivant chez Cartier comme parfumeur maison que je les ai découverts. Et ce qui m’a vraiment fait ouvrir grand la bouche, ce sont les couleurs que l’on peut y voir quand la lumière les traverse. Le diamant montre la vérité, car la lumière que l’on pense blanche est en réalité de toutes les couleurs. Je me suis dit que le diamant était une bête à lumière, de la même façon qu’on dit que la coccinelle est une bête à bon Dieu, et j’ai commencé à tourner autour de cette idée d’arc-en-ciel.

De quelle manière traduire cette idée sur le plan olfactif ?
Mathilde Laurent : J’ai choisi sept fleurs de sept couleurs pour créer une fleur abstraite qui en serait la somme et qui serait blanche : violette, iris (dont on utilise plus souvent respectivement les feuilles et le rhizome), jacinthe, chèvrefeuille, ylang, jonquille et tulipe. Nous avons fait un headspace de chacune [2], puis nous les avons reconstituées olfactivement. Ces sept reconstitutions à parts égales ont été la base de mon travail. J’ai ensuite fait de la microchirurgie pour tailler ce diamant.

Comme pour L’Heure perdue, votre création 100% synthétique pour la ligne exclusive de Cartier, vous avez donc beaucoup travaillé avec l’aide de la synthèse ?
Mathilde Laurent : De toute façon, comme je le dis toujours, un parfumeur qui n’en parle pas le cache. Mais je trouve que c’est le rôle d’une grande maison de luxe de prendre ce risque de ne pas le cacher et au contraire de le revendiquer. Je suis fière de le faire, d’essayer de faire avancer les choses.

Comment décririez-vous l’installation dédiée à Carat ?
Mathilde Laurent : Nous voulions montrer ce que c’est que porter ce parfum. Le concept de diffusion peut se rapporter à la lumière comme à une odeur. Grâce à Mille facettes, vous pouvez voir l’onde de lumière, de couleur et de joie que vous allez diffuser en portant Carat.


Pop-up store Cartier Carat
121 rue Vieille du Temple, Paris 3e
Jusqu’au 4 novembre

[1Animal emblématique de Cartier, qui a inspiré nombre de ses pièces de joaillerie, ndlr

[2Technique qui permet de capturer les molécules odorantes d’une plante pour les identifier et pouvoir recréer son parfum grâce à cette « formule », ndlr

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par Emma33, le 20 octobre 2018 à 06:49

Bof. Plutôt déçue...
Du déja vu, aucune évolution sur ma peau ; bref, je ne suis pas conquise !

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