Auparfum

La liste au père Noël #3, par Anne-Sophie, Cécile, Jeanne et Guillaume

La liste au père Noël #3, par Anne-Sophie, Cécile, Jeanne et Guillaume

par Jeanne Doré - Guillaume Tesson - Cécile Clouet - Anne-Sophie Hojlo, le 15 décembre 2023

Pour les retardataires qui ne sauraient pas encore quoi (s’)offrir à Noël, les rédacteurs vous proposent leur sélection personnelle de cadeaux qui font plaisir au nez (mais pas seulement). Jeanne, Anne-Sophie, Cécile et Guillaume dévoilent leurs trouvailles parfumées à boire, à faire mousser, à tartiner et à bouquiner...

Lilas crémeux, par Anne-Sophie Hojlo

L’amateur de lilas trouve rarement son bonheur sur les rayonnages des parfumeries. Souvent évoquées dans des désodorisants ou des assouplissants pendant les décennies précédentes, les grappes de fleurs mauves n’ont plus bonne presse. La note a quasiment disparu, quand elle ne souffre pas d’interprétations décevantes, trop aqueuses et abstraites… sauf chez Korres. La marque grecque propose régulièrement des gels douches et laits hydratants aux effluves soignés et la gamme au lilas ne fait pas exception : on y retrouve pleinement ses nuances crémeuses, poudrées, amandées, anisées, doucement épicées. Un petit plaisir à (s’)offrir pour déjà rêver du printemps dans la grisaille hivernale.
À partir de 4,80 euros

Du rêve, du réconfort et du soleil, par Cécile Clouet

Pour Noël 2023, j’aimerais offrir à ceux que j’aime du rêve avec Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea. Le roman couronné du prix Goncourt emporte le lecteur dans l’histoire du lien unique et indéfectible que construisent Mimo, jeune sculpteur, et Viola, riche héritière d’une famille prestigieuse... Propriétaire d’une plantation d’orangers. La jeune fille férue de sciences et de connaissances manque de faire exploser la villa parentale lorsqu’à l’âge de dix ans elle tente de produire son propre parfum à base de distillat de mimosa.
Andrea convoque très largement l’odorat pour confier à l’Italie le rôle de troisième personnage de l’histoire, toile de fond vivante et parfumée de cette fresque remplie de poésie. Ainsi cette description (p.304) de Pietra d’Alba dont sont originaires les protagonistes :
« Notre plateau était un alambic où les odeurs venues de kilomètres à la ronde se combinaient pour donner naissance à la fragrance la plus subtile et la plus secrète du monde. Hiver à Pietra d’Alba. Il suffisait de tourner la tête et parfum changeait, volatil, en recomposition permanente, au gré des déplacements de l’air. (…) Néroli et cyprès, mimosa parfois, dansaient sur une note de fond de vétiver et de bois brûlé. »
Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andrea, L’Iconoclaste, 22,50 euros

Du réconfort, avec le parfum Encore de la marque Teo Cabanel. Décrit par la marque comme une évocation de chaï latte et de carrot cake, Encore fait bien mieux que retranscrire ces gourmandises en odeurs et préfère en exprimer la chaleur et le réconfort. L’originalité de la note fane de carotte en tête se lie parfaitement à l’iris qui constitue le cœur de la composition. Le rhizome est ici traité tout en douceur, dans une élégance simple et tendre. En fond, santal, Ambroxan et vanille se lient dans des vapeurs musquées qui confèrent à l’ensemble un caractère enveloppant et soyeux sans jamais tomber dans le sucre ou la lourdeur. À porter comme une étole en cachemire.
Eau de parfum, 59 euros / 30 ml, 109 euros / 100 ml

Du soleil, avec un flacon de la célèbre Huile prodigieuse de Nuxe. Toujours imitée, jamais égalée, l’huile multifonctions apporte ses vertus réparatrices à la peau et aux cheveux. Mais c’est au cœur de l’hiver que j’apprécie le mieux son parfum évoquant à merveille le farniente, la plage et les corps au soleil. Fleurs blanches, vanille, notes ambrées et boisées se conjuguent à merveille pour nous rappeler que l’été reviendra.
Huile prodigieuse, 20,90 euros / 100 ml, 19,90 euros / 50 ml

À déguster avec le nez, la bouche et les yeux, par Jeanne Doré

Après quelques tentatives de bandes dessinées consacrées au parfum pas très convaincantes, voici enfin un roman graphique qui allie pertinence et intérêt narratifs, avec finesse des illustrations. On y découvre la vie de Germaine Cellier, une des premières femmes à s’être fait un nom au sein de l’industrie du parfum dans les années 1940-1950, notamment par son caractère bien trempé, mais aussi et surtout grâce à quelques créations qui ont marqué les esprits. Le contenu, très bien documenté, a été nourri grâce à la contribution de sa nièce, Martine Azoulay, mais aussi celle d’Eugénie Briot, historienne, et d’Olivier R.P. David (tous deux rédacteurs pour la revue Nez). Ce dernier a même le privilège d’apparaître à la fin de la BD, sous la forme d’une interview fictive de Germaine Cellier par notre chimiste préféré ! Votre nez pourra également participer à la lecture, en découvrant dans les pages du livre une carte parfumée des effluves de Fracas de Robert Piguet, fruit de la collaboration entre la marque, Givaudan (qui détient la formule), et en partenariat avec Nez.
Germaine Cellier, l’audace d’un parfumeuse, par Béatrice Égémar et Sandrine Revel, Nathan, 27 euros, disponible sur le Shop, by Nez

Ce n’est pas parce qu’on ne boit plus d’alcool que l’on doit s’ennuyer à l’heure de l’apéro. On a même désormais le droit de déguster de véritables breuvages au goût complexe, subtil et élaboré, digne d’un cocktail ou d’un noble spiritueux. C’est – entre autres – le cas de la marque Osco qui propose deux références dont cet « original » composé à base de verjus (jus acide extrait des raisins n’ayant pas mûri), avec des notes épicées, herbacées et aromatiques de gentiane ! Du vrai parfum (sans alcool) à boire, aux allures de Vermouth, mais en moins sucré, à siroter pur, ou mélangé avec du tonic. À offrir à vos proches « en transition » de sobriété, qui auraient peur de se retrouver frustrés au milieu des grandes tablées festives ! Et si le sujet vous intéresse, vous pourrez en apprendre davantage en lisant une interview du « sobrelier » Benoît d’Onofrio, dans le prochain numéro de Nez !
21,90 euros / 70 cl

Lorsqu’on aime les savonnettes un peu désuètes qui embaument aussi bien les mains que l’atmosphère de la salle de bain (ou des placards), le savon Œillet mignardise de Roger & Gallet, ce classique lancé en 1897, alors vendu en exclusivité au Bon Marché, est un incontournable. Il tire son appellation de l’œillet le plus répandu, nommé « mignardise » (ou Dianthus plumarius), qui est particulièrement parfumé, avec des notes rosées et épicées de clou de girofle. Un petit cadeau, certes symbolique, mais pas dénué de charme ni de caractère !
Savon, 6,80 euros / 100g

Une barbe bien fleurie, par Guillaume Tesson

Routine beauté réservée aux barbus et moustachus, l’application d’une huile à barbe permet d’assouplir et d’hydrater le poil. Pour moi, c’est surtout un petit rituel égoïste d’avant coucher, qui m’offre la possibilité de finir la journée en compagnie d’une fragrance « doudou », apaisante et réconfortante. L’huile Premium de la marque Lames & Tradition, avec son accord « cuir ambré », remplit ce rôle à merveille. Sa fragrance suggère une peau tannée veloutée avec des facettes à la fois florales et délicatement fumées. Autour des mêmes notes, la gamme comprend également un savon très efficace (la moustache a tendance, hélas, à capturer et restituer les odeurs des plats comme le curry ou la sauce roquefort) ainsi qu’un baume et une eau de toilette. Des cadeaux au poil.
Huile à barbe 35 euros /50 ml
Baume à barbe 29,80 euros /30 ml,
Savon shampooing à barbe 14,50 euros /100 g
Eau de toilette 59 euros / 50 ml

Visuel principal : Leopold Graf von Kalckreuth, Children by the Christmas tree, première moitié du XXe siècle, Wikimedia Commons

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