Hugo XX

La partenaire de l’homme Hugo XY s’appelle Hugo XX, et elle aussi a mûri depuis le premier Hugo Woman. Alors que son petit copain sent la lessive, cette version féminine m’évoquerait plutôt un shampooing. Un accord floral fruité musqué à la fois propre et gourmand. La poire, déjà présente chez Hugo XY, fait là aussi partie du casting, et s’accompagne de lychee, de mandarine, de cassis et de riz crémeux et poudré (qui évoque Kenzo Amour, du même parfumeur). Après cette petite touche de fraîcheur exotique, le cœur de rose et de jasmin, très classique, devient vite ennuyeux, et évolue vers un fond de santal et de muscs, toujours plus propre, conventionnel et insipide. Encore une fois, la méthode Procter & Gamble est passée par là : un parfum qui a franchi avec succès tous les examens de passage, qui plaira à un grand nombre et qui durera ce qu’il pourra, peu importe, un nouveau est déjà en train d’être peaufiné pour le remplacer…
Je ne condamne absolument pas le public des parfums comme Hugo XX, qui trouve la plupart du temps dans cette parfumerie une satisfaction réelle et justifiée, ma démarche serait plutôt d’inciter ceux qui sentent pointer la lassitude et l’ennui à passer à autre chose, tout en mettant en lumière les enjeux et les rouages de telles marques. Que ceux qui veulent continuer à rêver passent à l’article suivant, mon but n’est pas de les endoctriner !