Galop
Hermès
Un saut vers l’avenir
par Yohan Cervi, le 9 novembre 2016
Christine Nagel signe, avec Galop, son premier grand féminin pour la célèbre maison de luxe du Faubourg Saint-Honoré. Bien que puisant dans l’héritage équestre de la marque, il ne faut cependant pas s’attendre à retrouver dans ce parfum une retranscription olfactive littérale de cet univers, ou la surprise risquerait de poindre.
Dès les premiers instants, la patte de Christine Nagel se révèle, notamment son travail des fruits rouges, la fraise de Miss Dior Chérie, le cassis de Sì d’Armani, traités ici sans tapage, sans excès de sucre, et permettant d’offrir à Galop une entrée en matière vive et pétillante. Facile d’accès ? Oui, certainement. Cependant, les notes fruitées en parfumerie ne doivent pas être méprisées, notamment lorsqu’elles participent, selon leur traitement et leurs effets, à un propos d’ensemble. Et Galop parvient à créer une sorte de beauté neuve, identifiable et reconnaissable, bien dans son époque, sans pour autant nier son inscription dans une filiation plus classique.
Le cuir apparait d’abord en filigrane, se mêlant tour à tour aux fruits puis à la rose, éclatante et nette, avant d’exister par et pour lui-même. Le traitement de la note cuirée inscrit davantage Galop dans la lignée d’un Kelly Calèche, voire d’un Cuir d’Ange, plutôt que du défunt Doblis.
Un cuir moderne donc, clair, souple, façon daim, et un peu gras qui, arrondi par quelques nuances musquées, épouse la chaleur de la peau. Maitrisé, et pas franchement animalisé, Galop déploie une réelle élégance, et révèle un jeu intéressant sur les textures, où la matière, presque palpable, s’avère à la fois "pleine" et épurée.
L’intérêt du parfum réside également dans cette manière de parvenir à l’équilibre en traitant des sujets - les fruits et le cuir - que l’on pourrait juger antinomiques, la rose, accompagnée d’une note safranée, servant de liant.
Galop aurait pu constituer un très joli parfum grand public, porté par son élégant visuel publicitaire. Mais sa distribution, relativement limitée (aux points de vente Hermès et à quelques parfumeries sélectionnées), l’inscrit davantage, tout comme son prix de vente, sur le segment des parfums élitistes.
Il est important de souligner le fait que la marque propose un extrait de parfum [1] dans un format généreux de 50 ml, et en flacon vaporisateur, à l’heure où cette forme olfactive et sa gestuelle associées, si elle ne sont pas encore totalement oubliées, tendent à se raréfier considérablement, et méritent d’être remises en avant.
[1] Au-delà de la concentration, cette dénomination reflète plus souvent aujourd’hui, un positionnement et un style de formulation, d’exécution, qu’une affaire de tenue ou de sillage.
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par Doblis, le 20 novembre 2016 à 20:18
Par ce parfum, Christine Nagel a su moderniser l’esprit olfactif de la marque sans trop la dénaturée.
Je suis tout à fait d’accord avec Newyorker sur le coté "Cuir d’ange" très présent de ce parfum androgyne à excellente tenue. On n’est pas dans le cuir brut, mais dans le cuir suédé très doux.
Ce que j’aime un peu moins, ce sont les notes de coing et de fruits rouges qui lui confèrent un peu un coté écœurant.
La rose safranée est bien présente également mais très équilibrée.
J’ai peur, après la rhubarbe, que Christine Nagel ait l’intention de mettre des notes de fruit partout surtout.
Le flacon vaporisateur (remplissable) est absolument magnifique et je ne trouve pas son prix trop exagéré étant donné qu’il s’agit d’un extrait.
Cependant, je reste très addict à Cuir d’Ange, plus masculin sans doute.
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