Auparfum

Famous Deaths, l’odeur de la mort...

par Clara Muller, le 7 août 2015

« Sense of Smell » est un projet de co-création et de recherche de l’Université de Sciences Appliquées de AVANS aux Pays-Bas. Dans le cadre de ce projet, Frederik Duerinck a conçu Famous Deaths, une installation qui propose de revivre par l’olfaction les derniers instants de quatre personnalités célèbres : Kennedy, Lady Di, Mouammar Kadhafi et Whitney Houston. L’installation était présentée à la Villa Rot de Burgrieden en Allemagne dans le cadre de l’exposition « There’s something in the air ».

Pour vivre cette expérience le spectateur s’allonge dans un caisson métallique du même genre que ceux utilisés dans les morgues pour conserver les cadavres. Dans ce sarcophage sont diffusés pendant cinq minutes des sons et des odeurs reconstituant l’ambiance des instant précédant le décès.

Pour retracer la mort du président Kennedy, assassiné en 1963 à Dallas lors d’un cortège, l’installation diffuse l’odeur du cuir du siège de la décapotable, le parfum de Jackie Kennedy présente à ses côtés, ainsi qu’une odeur de sang chaud.

Crissement de freins, vacarme de tôle emboutie et odeurs de brûlé évoquent le décès Lady Diana dans un accident de voiture à Paris en 1997.

Mouammar Kadhafi, capturé puis tué lors d’une ambuscade en 2011, disparait au milieu des coups de feu, dans une odeur de poussière et de poudre.

La mort de la chanteuse Whitney Houston, décédée dans son bain suite à une overdose en 2012, est reconstituée grâce à des effluves de cannabis, de cocaïne, de crack et d’huile pour le bain.

L’installation Famous Deaths a reçu en Avril 2015 le Art and Olfaction Sadakichi Award for Experimental Scent, prix international décerné par l’Institut pour l’Art et l’Olfaction de Los Angeles à des projets faisant un usage créatif et innovant des odeurs.

L’exposition « There’s something in the air » est aujourd’hui terminée. Toutefois nous pouvons espérer qu’elle sera bientôt reprise ailleurs en Europe.

Le site du projet : www.famousdeaths.nl

Ajout du 9 août : Suite aux vives réactions suscitées par cet article, nous avons pris contact avec Frederik Duerinck qui est à l’origine du projet, afin de lui permettre d’expliquer un peu plus en détail sa démarche. Voici la traduction de sa réponse :

« L’installation Famous Deaths fait partie d’un programme de recherche plus vaste intitulé Sense of Smell. Dans ce programme nous recherchons les manières dont l’odorat peut être utilisé dans la communication et le storytelling immersif. Nous présentons d’ailleurs les résultats de ces recherches dans une publication intitulée Sense of Smell.
L’installation Famous Deaths est un des concepts qui a été développé dans le cadre de ce programme de recherche. Nous souhaitions examiner les manières dont les odeurs peuvent être utilisées pour raconter une histoire. Qu’est-ce que l’odeur ajoute à la perception du public ? Comment cela influence-t-il notre perception ? Pour voir quelles étaient les possibilités ouvertes par l’odorat, nous nous sommes intéressés à des situations que nous connaissons tous grâce aux images mais qui d’un autre côté sont très intimes. Sentir les odeurs est déjà quelque chose d’intime parce qu’elles envahissent littéralement notre corps lorsque nous les percevons. D’autre part, les deniers instants d’un être humain sont aussi un moment parmi les plus intimes qui soient. C’est cela, plus l’idée que les morts choisis devaient faire partie de notre mémoire collective, qui nous a amené à choisir ces personnalités. Ce n’était pas tant la violence de ces morts qui nous a fait choisir ces quatre personnalités que le fait que leurs mort soient à ce point implantées dans notre mémoire collective.
Tout le monde connait les images de la mort de JFK grâce aux images du film de Zapruder, mais que se passe-t-il lorsque vous enlevez ces images choquantes et expérimentez la mort de cet homme à travers les odeurs et les sons ? Cela nous influence-t-il d’une autre manière ?
Même chose avec Lady Diana dont nous connaissons tous les images de la Mercedes écrasée. L’accident vous paraitra-t-il plus tragique encore si vous pouvez le sentir et l’entendre ?
Moummar Kadhafi était aussi un choix important pour nous à cause de l’ambivalence ressentie en regardant les images de sa mort. Kadhafi a été traqué comme un animal par la mafia. En un sens nous nous sommes sentis désolés pour lui, bien que nous soyons très conscients des atrocités commises par lui et son régime. La question principale est celle-ci : pouvons-nous évoquer le même genre d’émotions complexes en utilisant des odeurs ? »

Marcel van Brakel, collaborateur de Frederik Duerinck sur ce projet, ajoute :

« Le but de l’installation était de créer une expérience immersive via les odeurs pour raconter une histoire dans un style documentaire. Cela permet une expérience “à la première personne” sans l’usage d’images. Nous avons choisi des personnes célèbres dont tout le monde a en tête les images de mort car les gens ont quand même besoin d’un contexte pour interpréter les odeurs senties, l’odeur étant un medium très abstrait pour nous.
Nous avons donc conçu une sorte d’imprimante à odeurs qui nous permet de contrôler leur diffusion dans l’installation. Pour l’instant nous ne pouvons contrôler que 34 odeurs différentes et nous avons limité l’expérience à 4 scénarios.
Nous avons aussi ces choisi ces personnalités pour une question de contraste dramatique et de contraste entre mondes olfactifs. L’odeur du désert du Moyen-Orient et l’odeur de festivités urbaines par exemple. Notez bien que nous n’utilisons pas d’odeurs de corps ou de cadavres. Nous arrêtons l’expérience à l’instant de la mort. Souvent les gens se méprennent à ce propos.
Notre but était de créer une reconstitution réaliste des derniers instants vécus par une personne célèbre juste avant sa mort. L’expérience se révèle très puissante et intime, cela nous confronte à notre propre mortalité d’une façon vraiment unique. Vous "devenez” JFK ou Kadhafi pour un court moment et ce sur un plan émotionnel et sans aucun jugement moral. »

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par invité, le 8 août 2015 à 20:50

"Pour vivre cette expérience le spectateur s’allonge dans un caisson métallique de même genre que ceux utilisés dans les morgues pour conserver les cadavres. Dans ce sarcophage sont diffusés pendant cinq minutes des sons et des odeurs reconstituant l’ambiance du moment du décès."

J’aurais employé "faire cette expérience" et non "vivre cette expérience"...plus approprié.

Bien au-delà de la thématique du parfum et de l’odorat, je constate un gros manquement éthique et déontologique... où est le respect des morts, des défunts ? A-t-on demandé son avis au Prince Williams d’Angleterre ? Je ne suis pas certaine qu’il apprécierait ceci au nom de l’art, ni même de la science...

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Jicky

par Jicky, le 8 août 2015 à 13:43

Le débat était super intéressant en fait. J’étais passé il y a deux jours pour lire la news et j’étais en mode OSEF mais là je reviens et c’était intéressant de vous lire.

Pour ma part, et je suis étonné de ne pas avoir lu cet argument car il me semble primordial, j’avoue être assez contre pour une raison : est-ce que cette exposition va faire réfléchir le visiteur sur son odorat ? Quand l’odorat est mis en exposition, la question du choix et de la réflexion est importante. Cette exposition se sert de l’odorat pour représenter un moment mais j’ai plutôt l’impression que ce que va dégager l’exposition va plutôt être un sentiment d’immersion et de réflexion sur le moment de la mort qu’une réflexion sur l’odorat. Cela se voit d’ailleurs dans vos remarques "est ce que Kennedy a pu sentir sa mort étant donné qu’elle a été immédiate". Sur ce débat, j’avoue trouvé ça assez tapageur et morbide, mais vous en avez déjà beaucoup parlé et je pense que c’est ce que voulait l’artiste aussi : interroger le tabou de la mort etc etc.

Mais le constat est là : je ne pense pas que le but ait été de faire réfléchir sur la place de son odorat dans la vie. C’est important car le grand public ne pense à se servir de son nez, il n’a pas conscience de son pouvoir, de sa force. Je n’ai pas fait cette exposition, mais il serait intéressant de voir ce que disent les gens qui en sortent.

La différence est flagrante quand on compare à l’exposition anosmie d’Eleonore de Bonneval : cette exposition est incroyable puisqu’en lisant les témoignages d’anosmiques, on réfléchit énormément sur notre odorat, on ressent la chance qu’on a de sentir. Et cette chance est en plus illustrée avec l’Aldron, une molécule qui sent la pissotière mais à laquelle 9 personne sur 10 sont anosmiques. J’y suis anosmique et quand j’essaye de sentir cette matière, je ressens une forte frustration à ne pas la sentir (alors que merci mais l’odeur de la pissotière ne m’intéresse absolument pas). En sortant de cette exposition, je vois mon odorat différemment. Alors que Famous Death me donne plus l’impression qu’on vit le moment de la mort "différemment".

L’odorat n’est qu’un gadget mais ne constitue pas le fond de l’exposition. Là où une exposition Anosmie, ou même l’expo de la Fragrance Foundation au Palais Royal en mai cette année, ne fait pas obligatoirement sentir de choses, mais place l’odorat au centre d’une réflexion, aussi grand public soit elle.

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par Jeanne Doré, le 8 août 2015 à 15:11

Merci ALexis pour tes reflexions, l’installation ne fait sans doute pas réfléchir tout le monde sur l’odorat, mais bien sur le tabou de la mort, et oui, j’aurais beaucoup aimé avoir des impressions des visiteurs, car finalement personne d’entre nous n’y a été pour en rendre compte !
Et merci de rappeler que l’expo Anosmie était géniale :)

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par Vesper, le 9 août 2015 à 01:24

Merci d’avoir si bien résumé ce que je ressentais (outre une trop claire envie de faire le buzz) et que je n’ai pas exprimé de façon suffisamment précise.

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par Clara Muller, le 9 août 2015 à 20:09

Bonsoir Jicky,
Sans avoir vécu l’expérience, j’ai tendance à croire au contraire que cette installation peut être un moyen de faire réaliser aux gens que, oui, on peut leur raconter des choses avec des odeurs, leur faire (presque) vivre un événement par l’odorat et ainsi sortir du traditionnel « le choc des photos, le poids des mots ».

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par Vesper, le 9 août 2015 à 23:31

Je vais enfin poser cette question qui me taraude depuis que je m’intéresse au parfum...

Notre cerveau (du moins, si vous êtes humain, mais je suppose que tous les intervenants de ce site le sont...) fonctionne principalement avec des informations visuelles. En gros, la réalité telle que nous la connaissons et telle qu’elle peut être partagée avec les autres est basée sur ce sens (la forme des nuages est d’ailleurs, à mon sens, la limite la plus évidente de ce type d’analyse).
Nous sommes d’accord pour dire que ce qui est rouge est rouge (et parfois c’est plus compliqué, comme avec le turquoise qui peut être perçu comme bleu ou comme vert).

Mais c’est sur ce sens là que l’évolution a établi un certain consensus.
La variabilité génétique montre qu’au niveau de l’odorat la diversité est énorme, que l’être humain n’est pas très efficace quand il s’agit d’analyser une molécule et que, donc, une odeur peut être perçue très différemment par les gens qui la respirent.
Il ne faut donc pas se leurrer. Une histoire racontée en odeur ne sera jamais aussi précise que celle racontée en mot, ou en image. Le risque de passer à côté de ce qu’on veut raconter est énorme si l’utilisateur ne connait pas le contexte. Et on en revient au poids des mots.
Parce qu’il n’y a que ça qui compte.

J’ai découvert Sécrétions Magnifiques avant de connaître son nom.
Et je n’ai pu mettre une idée sur mon malaise qu’en ayant appris de quel parfum il s’agissait.

Nous ne sommes pas une espèce qui peut considérer son odorat comme un sens efficace (j’entends pas la consensuel). Donc les mots seront toujours nécessaires.

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par Jicky, le 10 août 2015 à 09:59

À vrai dire, même si le visuel est le sens qui prime pour le descriptif, ce n’est pas un sens infaillible et inébranlable. C’était un peu difficile de donner un exemple que tout le monde connaissait avant cette année mais dieu merci, une ado américaine a eu la merveilleuse idée de prendre en photo une robe bleue et noire que beaucoup ont plutôt vue blanche et dorée. Ces différences d’interprétation du cerveau soulignent bien que la perception des couleurs est différente selon les personnes. Et montre ainsi que la couleur n’est pas qu’un monolithe universel.

Enfin, si la vue domine sur les autres sens, il n’empêche que les autres sens ont leur lettre de noblesse. Encore une fois, il n’y a qu’à voir le nombre d’ouvrages consacrés à la musique/gastronomie en librairie et de comparer avec le piètre rayon consacré à "l’odorat" (à la parfumerie fine en fait), et c’est vraiment histoire de donner un exemple. Les gens ont une éducation sur les autres sens (cours d’art plastique/musique/sport) ou une éducation culturelle très forte en France (pour la cuisine, les saveurs etc) alors que quasiment personne ne sait ce que sent le cèdre. J’en profite pour répondre rapidement à Clara, c’est évident que sans avoir fait l’expo on ne peut rien avancer mais le descriptif le dit lui même : l’odorat est un support pour parler de la mort. Mais ce n’est pas le fond de l’exposition. Que l’odorat soit un gadget pour une exposition, je trouve ça très bien : ça pousse les visiteurs à se servir de leur nez, à essayer de travailler sur ses capacités. Mais ce n’est pas le fond de l’exposition et c’est beaucoup plus rare. Des installations qui sentent, il y en a de plus en plus (dieu merci !) : beaucoup de petites sociétés font des diffuseurs pour des expos, il n’y a pas une année au festival des jardins de Chaumont sur Loire où il n’y a pas une petite installation olfactive, etc.

Peut être que pour le public, le travail sur l’odorat se fera d’abord via des "gadgets" en jouant sur l’aspect ludique de leur nez (comme pour cette installation) et qu’avec le temps, le public sera motivé pour aller voir une expo où l’odorat serait le thème principal. Mais c’est ce que je disais, la question du choix (odorat de forme ou de fond ?) et de la réflexion est importante.

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par Frido, le 8 août 2015 à 13:28

C’est fou toutes ces personnes qui prétendent savoir ce qu’est l’art, du moins le vrai, celui qui est Beau et que l’ont veut accrocher dans son salon. J’ai pourtant l’impression que l’énergie que ces personnes fournissent pour partager leurs avis (parfois virulents), nous donnent la réponse. Cette installation donne matière à discussion, pousse certain-e d’entre nous dans nos retranchement. N’est-ce pas un des rôles majeur de l’art ?
Nous avons tous un rapport différent à la mort. C’est mon droit de l’idolâtrer comme tu as le droit de la craindre. Laissons-nous au moins cette liberté.

Très bon exemple que celui de l’artiste Erwin Olaf avec sa photo de Lady Diana. L’enseigne Mercedes planté dans son bras seraient raccord avec le cadre métallique de mes fenêtres. C’est tellement esthétique que j’en oublie le morbide :) (il va sans savoir que l’ironie est monnaie courante chez moi).

Quant au choix des personnages je le comparerais volontiers à "La Vie est Belle". Un parfum mainstream qui s’adresse à tout le monde. C’est en quoi je ne trouve pas cette installation élitiste, bien au contraire.

Qu’Auparfum en parle est une très bonne chose d’après moi. Il s’agit tout de même d’un projet olfactif et je ne comprends pas qu’on ne comprenne pas.

Merci à l’équipe de ne pas s’auto-censurer.

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par Jeanne Doré, le 8 août 2015 à 15:08

Merci Frido pour votre support... et votre ironie !

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par Calygo, le 8 août 2015 à 19:52

"C’est fou toutes ces personnes qui prétendent savoir ce qu’est l’art, du moins le vrai, celui qui est Beau et que l’ont veut accrocher dans son salon."

Il est vrai que vous Frido, vous êtes très bien placé pour juger ces personnes. Je sais comment fonctionne le monde de l’art actuellement, ne vous déplaise et lorsque quelqu’un achète, ce n’est jamais pour mettre quoi que ce soit dans son salon. ;)

La mort en elle même n’est pas le problème, le problème c’est que l’on taxe n’importe quoi d’art aujourd’hui, si en plus la parfumerie s’en mêle je dis non.

Il y a une différence entre juger une oeuvre ce que certains dont moi on fait et se permettre de juger les gens ceux que d’autres ont fait à mon grand étonnement et à ma grande déception.

Personne n’a dit que ce n’était pas normal d’en parler, sauf Jeanne si l’on est pas d’accord avec elle.

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par _Pascale, le 8 août 2015 à 20:17

"La mort en elle-même n’est pas le problème, le problème c’est que l’on taxe n’importe quoi d’art aujourd’hui ..." .
+ 1

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par Solance, le 8 août 2015 à 22:21

Lol et c’est fou cette personne qui, sans connaître ses interlocuteurs, regarde de haut ceux qui prétendraient savoir ce qu’est l’art...

Solance, compagne d’artiste pendant 6 petites années ^^

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par Frido, le 9 août 2015 à 10:46

Donc si je comprends bien, il y a l’art de Koons et les autres (???) (celui des banques et celui du peuple ?)

Je ne souhaitais pas juger les gens directement, mais plus particulièrement certain type de commentaires radicaux que j’ai pu lire.
Nous utilisons un pseudo. Un pseudo nous permettant justement de n’être qu’un avatar sur ce blog. Ne vous en déplaise Calygo, mais la boulangère, la galleriste, le critique d’art et l’acheteur peuvent sans doute se cacher derrière certain d’entre eux.
Je ne remets pas en cause vos compétences, mais vu que nous parlons d’étiquette ...je vous invite à partagez la votre :)

Quant au fait que la parfumerie ne devrait pas s’en mêler, je reste sans mot.

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par invité, le 7 août 2015 à 23:08

Quels ont été les critères dans le choix de ces personnages ? Ce serait tout de même intéressant de le savoir.

Je vous avoue que la présence de Mouammar Kadhafi est pour le moins choquante eu égard à ses idéologies plus que controversées...

Le point commun que je découvre à tête reposée, ce sont les morts violents de ces 4 personnages, mais d’autres sont décédés de la même manière...

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 7 août 2015 à 21:48

Bonsoir à tous, j’adore ce débat :)
Plusieurs points me donnent envie de réagir :
- le choix de "people" plutôt que d’anonymes : parce que si on avait évoqué la mort d’un migrant traversant la Manche avec des odeurs de fish&chips, ça aurait été plus respectueux ? Oui le choix est discutable, il aurait pu prendre des gens plus "neutres" médiatiquement, mais apparemment, ce n’était pas ce que voulait l’artiste !
- le coté "putassier" : oui, c’est une réalité, l’art contemporain est un marché, et tout comme la télévision par le passé, il repose malheureusement parfois sur les mêmes rouages économiques et financiers, c’est triste, mais c’est comme ça... Plus on parle d’une oeuvre, d’une expo, en bien ou en mal, plus ça fait de la notoriété pour l’artiste.
- l’"innovation" prétendue : je ne pense pas qu’il faille voir dans cette installation une innovation, encore moins de la "parfumerie". Toute oeuvre d’art contemporain (enfin, normalement) doit provoquer des réactions, et surtout susciter des questionnements. Ici, au delà du côté morbide et "people", toujours discutable, ça interroge sur notre réaction face à la mort, et à sa représentation, à travers les différents sens. Et comme l’a dit Domik, sur notre acceptation potentielle de représentations olfactives vs. visuelles.
Pour conclure, je ne juge pas cette installation, je trouve juste très intéressant que l’odorat rentre petit à petit dans le monde de l’art (même si ce n’est pas nouveau, ça s’accélère un peu), et c’est bien normal qu’avant de tomber sur LE truc génial, il y ait aussi quelques tentatives plus ou moins réussies.. et donc polémiques !

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par Calygo, le 7 août 2015 à 22:30

Bonsoir Jeanne,

Si faire entrer l’olfaction dans le monde de "l’art" c’est forcément la vulgariser (au sens péjoratif du terme) et en faire un énième moyen non dissimulé de gagner du fric en pagaille, non merci. Ce n’est pas pour moi une reconnaissance mais une déchéance.

Le monde de l’art aujourd’hui c’est de la défiscalisation, l’artiste bankable il peut bien péter dans un bocal ça se vendra toujours à prix d’or s’il a son mécène derrière, le public qui ne fait pas partie de "l’élite" n’a pas son mot à dire et l’élite elle même ne comprend rien à ce qu’elle achète, mais elle s’en fout.

Je trouve personnellement désolant de faire entrer la parfumerie dans ce monde là, d’autant plus qu’elle est pour moi et beaucoup d’autres, déjà un art à part entière.

LVEB est au parfum ce que Koons est à l’art contemporain tiens, ça ferait une belle oeuvre contemporaine ce parfum.

On est déjà peut être dedans en fait ?!

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par ., le 7 août 2015 à 19:57

A quand l’odeur des tués dans l’attentat de Charlie Hebdo pour une venue de l’expo en France ?
Ça fera le buzz aussi, puisque plus que la vraie expérimentation c’est cela qui est recherché ici visiblement.

J’y vois plus une "curiosité" intéressée qui ne retranscrira JAMAIS la vraie odeur de l’instant, tout est construit autour de suppositions, d’exagérations et de clichés.

Ces scènes, pourquoi les respirer ? Puisque ça ne ressemblera en rien à l’atmosphère originale ?

Si c’est ça que l’on appelle "innovation" je suis content de ne rien comprendre en parfumerie alors.

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par Clara Muller, le 7 août 2015 à 20:37

Je ne pense pas qu’il faille y voir une tentative de reproduction de la réalité, aucune oeuvre n’a cette vocation. Faudrait-il dénigrer la peinture ou les films historiques parce qu’ils ne peuvent retranscrire la vérité exacte ? Il s’agit d’art, tout est question d’interprétation, d’imagination et, surtout dans le cas dont il est ici question, d’inspiration.

Quant au sujet qui semble vous choquer, il n’est pas nouveau. Représenter la mort de personnages célèbres est courant dans l’art. Cela vous choque-t-il quand David peint La mort de Marrat, quand Camuccini représente La mort de Jûles César, quand les artistes rivalisent de talent pour peindre le suicide de Cléopâtre ou celui de Didon ? Sans parler de la crucifixion (qui est je l’admet une iconographie à part dans les représentations de morts célèbres).

Quelle différence y a-t-il ici, si ce n’est le médium employé ? L’innovation, qui relève plutôt de l’expérimentation, tient surtout à l’usage des odeurs et des sons au lieu de la classique peinture pour évoquer un sujet somme toute très courant en art : la mort (souvent violente) de personnages célèbres.

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par Vesper, le 7 août 2015 à 20:55

Quelle est la différence ici ?

Pour employer un adjectif utilisé par Jicky (je vous laisse deviner au sujet de quel parfum) et qui avait fait frapper beaucoup de touches, je dirais putassier.
Marat, Jules César, Whitney Houston, tout se confond.
On en arriverai presque à souhaiter la mort de Nicki Minaj. Parce que, de mon point de vue bourgeois, c’est un vrai sujet.

D’autre part, je dirais que la mort de Marat ou les crucifixions avaient pour but, comme toute œuvre d’art, de toucher au tripes, avec les sentiments religieux et patriotiques que cela supposait à l’époque.
J’admets que la forme d’art présentée ici me laisse aussi froid que les individus dont elle s’empare. Qui pourrait éprouver le frisson au sujet de la mort de quelqu’un d’autre ?

La démarche m’intéresse vraiment. Mais le côté show buzz me rebute.
pour employer une expression qui me fait beaucoup rire, Mylène Farmer doit se retourner dans sa tombe.

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par Clara Muller, le 7 août 2015 à 22:42

Bonsoir Vesper,

Putassier je ne sais pas... C’est un projet dont le côté expérimental est avoué, monté par un centre de recherche, et qui se trouve avoir été exposé au sein d’une exposition consacrée aux créations impliquant l’odorat. On est encore loin de la course aux enchères. Donc pas si racoleur que ça me semble-t-il, même si je comprends très bien ce que vous voulez dire.

Quant aux personnalités choisies, il s’agit de gens dont la mort a marqué, dans des proportions variables certes, notre société occidentale ces cinquante dernières années. Les temps ont changé, les gens qui « comptent » aujourd’hui ne sont plus seulement lié à la politique (bien que tout de même on retrouve ici des chefs d’états et une princesse), encore moins à la religion, mais aussi à l’univers du show business. Peut-être pas de quoi se réjouir, mais c’est un fait. Et il me semble que c’est ce que souligne aussi l’oeuvre avec un choix de personnalités aussi hétérogène, connues pour des choses radicalement différentes.

Enfin, merci pour votre charmante expression mylène-farmerienne, elle me plait beaucoup !

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par Calygo, le 7 août 2015 à 21:03

Ça ne me choque absolument pas, par contre je trouve cela très irrespectueux.

Plein d’œuvres ont pour but de représenter la réalité fidèlement sans autre but précis (et c’est pas forcément très intéressant, hormis esthétiquement) sauf que dans ce cas précis, s’il n’y a pas de volonté d’être fidèle à l’atmosphère du moment ça n’a aucun intérêt. C’est absurde.

Ne comparez pas de vrais artistes avec ça, s’il vous plait... Cette exposition est vulgaire. Parler du malheur des autres vous fait sentir bien peut importe la forme et la manière, on est en plein dedans, avec en plus côté provoc digne de Lady Gaga et son parfum lessive qui sent soit disant le sperme et un côté glauque. L’art ça ne veut malheureusement plus rien dire.

Par contre je ne vois pas vraiment ce qu’il y a d’innovant, j’ai plutôt l’impression qu’à force de vouloir soit disant innover on se perd un peu (beaucoup).

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par Clara Muller, le 7 août 2015 à 22:57

Bonsoir Calygo,

Je ne vois pas ce qu’il y a d’irrespectueux dans un tel projet. Et de toute façon, irrespectueux envers qui ? Devrait-on respecter les morts parce qu’ils sont morts ? Et même si on considère que c’est le cas, en quoi ce projet est-il plus « irrespectueux » que lorsqu’on diffuse des photos de ces événements, lorsqu’on en fait des documentaires...etc ? Si c’est pour une quelconque raison de « marchandisation » de ces morts que vous trouvez le projet irrespectueux, je doute que les chercheurs à l’origine de ce projet s’enrichissent vraiment grâce à celui-ci...

Pour ce qui est de la fidélité de la reproduction d’ambiance olfactive (et sonore), je pense qu’il y a une volonté dans ce sens, simplement sans prétention d’exactitude puisque c’est bien sûr impossible.

D’autre part je ne prétends pas comparer les artistes d’hier et d’aujourd’hui, juste rappeler que le thème décliné est un « topos » artistique, pas beaucoup plus « vulgaire » ou « provoc » aujourd’hui qu’hier.

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par Calygo, le 7 août 2015 à 23:54

Ce que je trouve irrespectueux c’est que l’on traite un tel sujet de manière aussi approximative et intéressée.

Je n’ai jamais dis que les photos et autres étaient respectueuses, mais elles ont au moins le mérite lorsqu’elles sont authentiques de refléter la réalité.

Je réitère donc, si c’est impossible de rendre quelque chose de correct et réaliste, pourquoi le faire si ce n’est pas pour le buzz, parce qu’il n’y a rien d’innovant dans leur expo...

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par Nymphomaniac, le 7 août 2015 à 23:52

Il s’agit d’une performance presque in situ, pas d’une oeuvre d’art stricto sensu. Prenant la forme d’une exposition potentiellement ambulante sur le thème de l’olfaction post mortem, il faut bien faire venir du monde ; et sur le sujet d’étude, ils ne vont pas prendre ta boulangère ou ton chien décédés il y a quelques années, car personne ne les connaît hormis toi et ton entourage immédiat. Je regrette juste qu’ils ne se soient pas intéressés au cas Amy Winehouse !

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par Calygo, le 8 août 2015 à 00:07

Ce n’est pas une performance, c’est une installation avec laquelle on peut interagir.

Si on va par là on s’en fout de ce que ces célébrités ont bien pu avoir senti, elles étaient mortes.

Une boulangère ou un chien ça pourrait déjà être plus intéressant olfactivement.

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par Solance, le 8 août 2015 à 10:33

Calygo, je plussoie 1000 fois à tes réactions... J’avoue ne même pas comprendre l’intérêt de la chose et de la soi-disante expérimentation, et encore moins qu’Auparfum s’intéresse à ce genre de démarche digne d’Ici Paris et aussi subtile que ne le serait une baleine faisant une visite aux Salons du Palais Royal/ Serge Lutens (ma préférence va à l’odeur de poussière du désert lybien pour la mort de Khadafi, qui a du demander des décennies de réflexion et de recherche à la petite équipe lol)... On pourra railler après les maisons de parfum qui jouent sur les clichés de la séduction... J’ai envie de dire "morte de rire" pour rester dans le thème...

Je sais que la grande mode est de ne plus rien respecter, même pas la douleur des proches des morts, mais perso, j’ai du mal... Je ne doute pas que le prince William se sera réjouit de s’installer de le Caisson pour frissonner de l’odeur de brulé qu’a du sentir sa mère 1 quart de seconde avant de quitter notre monde ;) ...

Tiens, je sais que certains vont trouver ma confidence hors sujet voire carrrément au comble de l’impudicité, mais hier soir, au moment même où je lisais cette entrée, la Vie a voulu que j’apprenne que mon ex beau-père, jusque là en pleine forme, vienne de mourir violemment en se fracassant le crâne après avoir chuté de l’échelle d’où il taillait sa haie.... :(

Dieu merci, il n’était pas un people, alors peu de risques qu’un étudiant en olfaction en mal de notoriété ne vienne essayer de reconstituer l’odeur du ciment sur lequel il s’est écrasé et les thuyas qui lui ont coûté la vie ^^

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par domik, le 7 août 2015 à 22:30

Bonjour,

Je ne pense pas que cette oeuvre marque les esprits pour les décennies à venir, certes, mais abaisser systématiquement ce qui choque au rang de provocation ou de coup marketing, c’est précisément ce que tous les commentateurs de toutes les oeuvres qui ont fait avancer l’art se sont évertué à réitérer au fil du temps. Un jour, une amie m’a même dit qu’un tableau blanc sur blanc était un coup marketing... et je doute que ça ait été l’intention de Malévitch en 1915 (de mémoire) quand il a peint le sien. Sauf qu’a posteriori, et parce que le marché du n’importe quoi existe sans nulle doute, elle a en effet amalgamé toute tentative d’art contemporain et conceptuel dans un gloubi-boulga publicitaire et événementiel.
On sait qu’aujourd’hui, Rémi Gaillard et John Cage, c’est quasi pareil :).

NB : je ne compare pas Famous death à Malévitch hein ! C’est une anecdote.

Pour ce qui est de la "vraie" odeur, en effet on ne reproduit pas nécessairement la réalité dans l’art, même quand on peint. Et des écoles abstraites se sont réclamées d’un art concret plus réel à leurs yeux que le réalisme d’un Courbet.

Il faut aussi laisser une part à l’interprétation, à l’abstraction au sens propre. Dire que ça ne sera pas l’odeur du moment ou du lieu... est-ce possible puisque nous-même n’y étions pas ? Et puis quelle odeur ? Il manque sans doute de la subjectivité dans l’installation. Est-ce que Jackie a senti la même chose que le conducteur de la Limo ou que les gardes du corps ?

Peut-être devrions-nous nous demander ce que les artistes ont voulu dire, question moins stérile que le "c’est choquant/non c’est de l’art/c’est de l’art, mais c’est nul" (débat que j’a alimenté comme les autres intervenants avant moi).

Concernant l’intention des artistes, j’avoue mon ignorance (je ne retiens bien que les dates), je ne sais pas où ils ont voulu en venir. Doit-on réinterpréter la mort de ces célébrités à l’aune de l’odeur du lieu et de l’événement ? Ou s’agit-il juste de replacer l’odorat dans l’ordre des sens, comme la peinture à la renaissance a acquis ses lettres de noblesse face à l’architecture par exemple ?

Et les odeurs avaient-elles besoin de people ? En y réfléchissant, dans ce cadre précis, je pense que oui car nous avons tous plus ou moins une idée des circonstances de ces morts, donc notre mémoire, nos connaissances, viennent soutenir l’odorat.

Du coup, (j’improvise un peu) je me dis que cette expérience ne met sans doute pas assez en valeur l’odorat puisqu’il lui faut la béquille de l’histoire (généralement télévisée) pour prendre corps.

Putassier... c’est comme vulgaire (=du peuple), ça n’engage que celui qui prononce le terme, sans vraiment en saisir la portée, rarement celui qui le subit.

C’est vrai que c’est sympa comme débat !! Mais il est sympa ce site en fait.

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par Calygo, le 7 août 2015 à 22:43

Oui enfin, l’art actuellement c’est du marketing, on ne peut pas comparer l’art d’aujourd’hui à celui d’il y a 100 ans et plus, ça n’avait rien à voir dans le fonctionnement, ce n’était pas encore vicié à 100%.

Ces artistes veulent faire le "buzz", sinon le fond et la forme auraient été autres. Là les ficelles sont grosses, on ne voit que ça.

Si on rajoute en plus de l’abstraction là dedans ça devient totalement absurde. On parle de l’odeur d’un drame précis et international.
Si la visée c’est de ne pas le représenter le plus fidèlement et d’en faire quelque chose d’abstrait qu’on me donne l’intérêt de tout ça si c’est pas simplement faire du buzz sur des morts ?

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par Vesper, le 7 août 2015 à 23:29

Domik,

Je vous trouve de mauvaise foi.
Je n’ai rien contre l’idée de cette oeuvre. Mais je trouve que le concept est mal fichu, c’est tout.

Vous vous référez, comme d’autres, à des oeuvres bien antérieures qui ont été reçues à leurs époques pour ce qu’elles représentaient.
Mais en gros, quoi ?

Elles sont réussies ces odeurs ?

Parce que, finalement, on ne parle, à bien vous lire, que du fantasme olfactif d’une artiste qui a bien besoin de marquer les esprits (et sur ce point Jeanne est d’accord avec moi).

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par Jeanne Doré, le 8 août 2015 à 00:27

Bonsoir Vesper,
pour conclure pour aujourd’hui (même si on est déjà demain), je dirai que pour un artiste, le "fantasme de marquer les esprits", heu... c’est assez courant, non ? :)

Par ailleurs, en relisant des articles au sujet de l’évènement, on comprend un peu mieux le contexte, l’intention, et on voit les choses autrement, et même si je n’ai pas "vu" ni senti l’installation en vrai, j’adhère assez au discours général, et le fait que le projet ait reçu le Sadakichi Award for Experimental Scent lors des Art & Olfaction Awards en avril, un prix decerné par l’Institute for Art and Olfaction, devrait à priori rendre peu probable toute forme de supercherie racolleuse et totalement fumeuse...

Bon après, vous me direz, ça reste un jury, on a le droit de détester un film qui a reçu une Palme d’Or !

http://www.avanscmd.nl/vivid/famous_deaths_installation
http://www.avanscmd.nl/vivid/researchproject_sense_of_smell

Bonne lecture !

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par Vesper, le 8 août 2015 à 00:44

OK, je ferme ma gueule, merci.
Vous avez sans doute totalement raison.

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par Calygo, le 8 août 2015 à 01:17

Je ne vois pas en quoi ces prix légitimisent leur démarche.

Black Opium qui a été récemment récompensé par les FIFI awards n’est donc pas racoleur et totalement légitime.

Une pointe de mauvaise foi peut-être ?

Si les prix dans le monde de l’art étaient désintéressés ça se saurait.

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par Solance, le 8 août 2015 à 10:41

Ah bah alors si le Sadakichi Award a donné sa bénédiction au Truc, alors on n’a qu’à dire "Amen" alors, j’imagine !!!

J’avoue que là, je reste coite devant un argument aussi fort ;) ...

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par Jeanne Doré, le 8 août 2015 à 12:00

Bonjour Vesper, Calygo, Solance,

- Non, je ne prétends jamais avoir raison et vous inviter à vous taire, sinon, le site ne serait pas ouvert aux commentaires, et vous ne seriez pas là à nous lire.

- La comparaison avec les Fifis, oui si vous voulez, moi je ne considère pas l’Art & Olfaction Award exactement du même acabit, mais encore une fois, je ne vois pas en quoi ce serait de la mauvaise foi, c’est ma vision, ma perception, basée sur les lectures que j’ai pu avoir de l’évènement, des membres du jury, des nominés, ce n’est pas une considération "instinctive", ni un "argument trop fort" pour vous fermer le clapet, mais basée sur des observations, qui restent encore une fois, subjectives et personnelles.

Je ne pense donc pas mériter ces considérations aussi véhémentes juste parce que je défendrais un projet et parceque j’expose ma perception.

Rappelez-vous qu’Auparfum est un lieu d’échanges, de débat, sur les parfums et l’olfaction, sous toutes ses formes, et que tout jugement de valeur ou étalage de sa vie privée hors-sujet n’a pas forcément sa place ici.
Si le sujet de l’olfaction dans l’art ne vous intéresse pas, c’est tout à fait OK, vous n’êtes pas obligé d’intervenir.

merci

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par Solance, le 8 août 2015 à 18:30

C’est tout de meme étrange Jeanne, que sous prétexte que Calygo, Vesper et moi-meme (et d’autres qui ont été plus brefs) avons manifesté clairement notre rejet du concept de cette exposition dont la Rédaction d’Auparfum a décidé de faire la promotion et avons argumenté sur ce rejet, vous en déduisiez que l’olfaction dans l’art ne nous intéresse pas... C’est un raccourci saisissant...

Quant à terminer votre propos par une invitation à ne pas intervenir qui s’adresse à nous, eh bien c’est assez éloquent sur la place laissée à l’idée contradictoire ! On a le droit de ne pas etre d’accord, mais pas trop quand meme ;) lol sinon, comme le disait Vesper vertement, effectivement, je sens qu’on a surtout le droit de "fermer sa gueule" .... Intéressant ^^

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par domik, le 8 août 2015 à 12:16

Ah oui, peut-être, je suis peut-être un peu de mauvaise foi. Mais ça fait toujours partie du débat :)
Pourtant je trouvais que certaines de mes réflexions auraient mérité mieux. Tant pis pour moi.

Bonne journée à tous !

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par Calygo, le 8 août 2015 à 19:37

Oui bien évidemment, nous sommes tous des ignares qui n’y connaissent rien à rien tant que nous ne sommes pas de vos avis.

On y comprend soit rien à la parfumerie chez l’un et chez l’autre ça ne nous intéresse pas donc on a pas notre mot à dire.

Quelle arrogance.

Pauvre monde de l’art et pauvre parfumerie, en être réduits à ce genre d’expérimentations foireuses et ridicules.

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par Vesper, le 9 août 2015 à 01:55

Certes, il y avait tant de choses à dire que j’ai préféré faire concis.
(et j’avoue que je ne vous ai pas épargné)

Nous reprenons le débat quand vous voulez.
Mais en privé. Je considère vraiment que l’expo évoquée ici n’en vaut pas la peine et qu’il est inutile de polluer le site avec des interventions dispensables.

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S9

par S9, le 7 août 2015 à 19:14

Que c’est étrange et original. Moi cela ne me choque pas plus que cela.
Le pouvoir des images est bien plus "impactant" sur la sensation de mal-être que l’on peut ressentir concernant la mort.
Sophie Calle n’a-t-elle pas, il y a déjà plusieurs années, filmé la mort de sa mère ? J’avais lu une interview d’elle dans un magazine où elle expliquait ou plutôt justifiait sa démarche... Nous avons tous un rapport différent à la mort, plus ou moins tabou.
Là je vois une expérience olfactive inédite et artistique.
A chacun d’aimer, ou pas !

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par Beer luc, le 8 août 2015 à 08:36

Une expérience olfactive inédite sûrement,mais de là à ce que ce soit de l’art faut arrêter !
Dans notre société malade de tout on fait du n’importe quoi au nom de l’art,les blasés y trouvent leurs comptes de sensations à ce sujet.

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par eckbo, le 8 août 2015 à 09:13

Une expérience olfactive scientifique plutôt, mais qui n’est en rien artistique. L’Art devient, à force de dérives un concept fourre-tout...

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domik

par domik, le 7 août 2015 à 18:18

Bonjour à tous

Que de réactions véhémentes ! Evidemment, au premier abord, ce genre d’expérience peut désorienter. Pourtant, on a bien vu des centaines de fois la mort de John F. Kennedy, et son cerveau se répandre sur l’arrière de sa limousine. Pourquoi ne pas être choqué ?

"Ah, c’est différent, c’est la documentation historique !"... si l’on veut. Mais à titre personnel, je peux me contenter de savoir qu’il est mort assassiné. Je n’ai pas besoin d’assister à la scène. Et puis elle sonne tellement faux : sans son (en général, me semble-t-il), en noir&blanc, mal filmée... La littérature ou le cinéma nous l’ont mieux fait vivre, de façon plus "réelle".

Cette scène, précisément, pourquoi ne pas la respirer ? L’odorat peut beaucoup mieux nous faire expérimenter, vivre si j’ose dire, un événement tragique. Et les amoureux du parfum, s’il ne s’agit pas d’un attrait simplement cosmétique, devraient se réjouir de voir ce sens ignoré entrer de plain pied dans l’art, dans l’expérimentation et dans la retranscription des "faits" historiques. Peut-être que ce qui choque est ce qui effraie. Le caisson renvoie à l’une de nos pires angoisses, celle du cercueil et de son éternité sans odeur...

Con, révoltant, dégoûtant... certains le diront sans doute de parfums comme Sécrétions magnifiques. Mais nous, nous savons que c’est parce qu’ils ne comprennent rien au parfum. Sur Auparfum, notre parti pris ira toujours plus vers la prise de risque et l’innovation que vers la convention.

The Alfred Hitchcock Hour episode Final Escape
https://www.youtube.com/watch?v=NbCAMk-mn5E

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par billieH, le 7 août 2015 à 18:41

Bon c’est sûre, à vous lire c’est ma remarque qui est un peu con...Vous avez complètement raison !

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par domik, le 7 août 2015 à 22:34

Ce n’est pas ce que je voulais dire non plus :) Je trouvais que les réactions étaient un peu excessives !

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par Vesper, le 7 août 2015 à 19:28

C’est peut être le choix des sujets qui est discutable.
On aurait pu s’intéresser à la mort de Picasso, mais l’ultra violence de la mort de Lady est sans doute beaucoup plus porteuse que elle d’un soldat belge mourant dans les boues de l’User en 1915.

C’est la seule chose qui me fait tiquer.
Mort, violence, célébrité. Je trouve que TF1 occupe déjà très bien le créneau à ce sujet.

Pour terminer sur une note bien morbide, je dirais que Kennedy est l’intrus de la sélection, parce que vu ce qui est arrivé à sa cervelle, lin’a pas du sentir grand chose de sa mort.
(Erwinn Olaf a d’ailleurs consacré une très belle photo au sujet)

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missmuffin

par missmuffin, le 7 août 2015 à 18:16

C’est à la fois intéressant et glauque... Je suis perplexe.

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billieH

par billieH, le 7 août 2015 à 17:12

C’est pas juste un peu "con" comme idée ?

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