Auparfum

Empreinte

Courrèges

Flacon de Empreinte - Courrèges
Réédition
Note des visiteurs : (11 votes)
Connectez-vous pour noter ce parfum
Connectez-vous pour indiquer si vous portez ce parfum

Un cuir sépia

par Aurélien Caillault (PoisonFlower), le 28 septembre 2016

Je crois que j’ai un faible pour les classiques oubliés, délaissés, mal-aimés, sous-estimés.

Avec Empreinte, je suis servi : après avoir connu son moment de gloire dans La Boum en 1980, grâce à une scène d’anthologie dans laquelle Brigitte Fossey demande à sentir le parfum de Courrèges avant de saccager la parfumerie tenue par la maîtresse de son mari (incarnée par Dominique Lavanant), il était progressivement tombé en désuétude dans les années 90 et devenu introuvable la décennie suivante.

Heureusement, au moment où la mode Courrèges a été relancée, Empreinte et Eau de Courrèges ont été réédités en 2012 pour accompagner la sortie d’un nouvel opus de la marque, Blanc.

Ne connaissant que la version moderne, je ne parlerai donc pas de la version vintage. Pour avoir lu plusieurs avis, le consensus est que les deux sont assez proches, la différence se situant surtout au niveau de la tenue et du sillage, jugés amoindris dans la nouvelle mouture.

Empreinte débute sur un petit air fugace de cologne, légèrement verte et amère. Puis, quelques pétales assurent timidement la transition avec le coeur du parfum : un patchouli moisi et sépia comme un tapis de feuilles mortes. Il prend des accents de cuir patiné, usé, presque râpé, qui me rappellent de vieux sacs à main ou portefeuilles oubliés depuis plusieurs années dans un placard.

Finalement, Empreinte semble recréer un paysage d’automne nostalgique aux tonalités sourdes et mélancoliques, qui iraient du vert passé au brun clair.

Si l’on devait faire l’arbre généalogique des chyprés cuirés, on s’apercevrait qu’Empreinte descend directement de Bandit, qui avait inauguré en 1944 cette sous-famille de parfums charismatiques pour la plupart féminins (Jolie Madame, Cabochard, Diorling, Miss Balmain...), même s’ils adoptent une esthétique et une approche plutôt masculines avec leurs notes fumées, sèches et boisées sans douceur.

Bandit a marqué les esprits avec son overdose d’isobutyl quinoléine, molécule à l’odeur si particulière, presque dérangeante, qui évoque un mélange de skaï et de réglisse. Empreinte, quant à lui, est plus mesuré et propose une interprétation plus subtile de la note chyprée cuirée en recourant notamment à l’accord rose-patchouli, qui, s’il est ici moins détectable que dans Aromatics Elixir et Coriandre, eux aussi sortis au début des années 70, laisse néanmoins deviner ses contours fleuris et fumés.

Fascinant, Empreinte me rappelle une scène de James Bond dans laquelle l’agent secret est poursuivi par un mystérieux motard vêtu d’une combinaison de cuir noir. On apprend plus tard dans le film que le motard était en fait une sculpturale jeune femme. Voilà, Empreinte, c’est tout à fait ça : un parfum qui brouille les pistes et cache sa nature féminine et tendre sous une épaisseur de cuir.

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Oriande

par Oriande, le 1er mars 2022 à 01:52

Une Empreinte qui n’en laisse malheureusement aucune ! Même ma modeste eau de Cologne des familles tient plus longtemps. Dommage, car le jus est en lui même intéressant avec son côté cuir humide pour garçonne. On ne dira jamais assez le mal qu’ont fait les reformulations.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

martoo62

par martoo62, le 13 janvier 2019 à 15:45

Je viens de Stokomani et que vois-je, Empreinte à 12,95 euros !
J’en ai pulvérisé sur mon poignet, un peu perplexe, vu le prix dérisoire ;et bien je me suis revue dans mes jeunes années, plus exactement en 1974 !Malgré la reformulation, J’ ai retrouvé sa signature, par contre la boîte est rouge, il me semblait qu’ elle était blanche...
Je crois que je vais y retourner acheter un flacon, ma foi ce n’ est pas une ruine !
Avis aux amateurs, et c’est le prix pour un 100 ml !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Messapia, le 29 septembre 2016 à 17:28

Empreinte de Courrèges fût le premier parfum acheté avec "mes sous" dans les années 80. Je l’ai adoré.
Je garde précieusement le fond d’une bouteille qui date de ces années-là.
L’Empreinte d’aujourd’hui ne laisse aucune trace. Une pâle copie sans intérêt.
Dommage !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par lorelei, le 29 septembre 2016 à 11:46

Bonjour,
J’J’avais eu la chance de sentir Empreinte Vintage au début de mon adolescence et j’étais littéralement tombée sous le charme de sa magnifique Fragrance. Aussi, je fus folle de joie de le retrouver en parfumerie il y a environ deux ans et je fus également terriblement déçue !
Il a selon moi énormément perdu de sa complexité. Il m’a semblé plus vert, plus crissant, voire piquant. Et comme vous le faites justement remarquer, la tenue est incroyablement éphémère.
Pour moi qui ait connu la version originale, il est inenvisageable de me tourner vers celle ci.
Je vous remercie néanmoins pour ce très beau billet qui donne envie de humer cet ex grand parfum.
Belle journée parfumée à toutes et tous !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par PoisonFlower, le 30 septembre 2016 à 01:16

Effectivement, la tenue n’est pas le point fort de cette version...

J’imagine que les restrictions de l’IFRA sur la mousse de chêne sont passées par là et ont eu pour conséquence d’amoindrir le parfum, à l’instar de nombreux autres chyprés, dont la construction repose pour beaucoup sur cet ingrédient.

Reste son charme typiquement 70s, qui paraît, lui, toujours intact, entre cuir androgyne évoquant des masculins comme Aramis ou Gentleman et atmosphère chyprée fleurie pas commode type Aromatics Elixir ou Parure.

Et rien que pour ça, j’ai envie de dire qu’il faut lui donner ou redonner sa chance ! Surtout que le vaporisateur 30 ml (absolument irrésistible, esthétiquement parlant !) est à 29 euros chez Nocibé... Moi, j’dis ça, j’dis rien... ^^

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par -Liu, le 18 octobre 2016 à 16:49

Comme c’est joliment évoqué ! Empreinte n’a pas beaucoup de tenue, c’est vrai, il se situe pour moi entre une sorte de cabochard ou d’habit rouge qui aurait lorgné du côté d’une cologne un peu légère et un Parure ou un Aromatic Elixir que je porte très souvent, dont il évoque donc pour moi la familiarité. Fugaçe, déformé, léger, donc sans doute un peu frustrant mais racé, nostalgique et délicat aussi !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par PoisonFlower, le 4 novembre 2016 à 12:12

"sans doute un peu frustrant mais racé, nostalgique et délicat aussi !" : je n’aurais pas mieux dit ! Si avec ça, on n’a pas envie de découvrir Empreinte, c’est à n’y rien comprendre ! ;-)

Ah, Parure, j’ai un vaporisateur abeilles de 2006 (sans doute pas le meilleur millésime, mais il avait indéniablement de beaux restes !) que j’utilise avec une extrêêêêêême parcimonie...

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Jean-David

par Jean-David, le 29 septembre 2016 à 08:56

Voilà qui est fort joliment écrit, Aurélien, et qui donne envie d’y coller son museau. Bravo.
Et ce nom même, Empreinte, est si beau pour un parfum.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par PoisonFlower, le 29 septembre 2016 à 21:08

Merci beaucoup pour le compliment ! ;-)

Vous avez raison, Empreinte, c’est un très beau nom. Du genre de ceux qui font tomber amoureux d’un parfum avant même qu’on l’ait senti, à l’instar d’Opium, Parure, Nahema et tant d’autres, de préférence courts et pas tarabiscotés !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Farnesiano

Farnesiano

a porté Empreinte le 3 février 2021

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
Sa note :

Defender Shotgun

a porté Empreinte le 31 juillet 2020

It’s all fun and games until someone pisses me off.
Sa note :

Ewandé

a porté Empreinte le 27 mai 2020

Sa note :

Ewandé

a porté Empreinte le 22 avril 2020

Sa note :
Farnesiano

Farnesiano

a porté Empreinte le 20 octobre 2019

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
Sa note :

à la une

Tutti Twilly

Tutti Twilly - Hermès

Voilà une création dont les idées sont comme ses notes fruitées : vives, fusantes, presque vrillantes !

en ce moment

il y a 3 heures

Bonjour Christine, J’ai moi-même porté à une certaine époque des anciens classiques de chez Nina(…)

Arpege* a commenté Womanity

il y a 5 heures

Merci pour vos réponses. J’ai acheté une recharge de Womanity et, c’était prévisible, la(…)

il y a 10 heures

J’ajouterais à la liste des parfums précédemment cités : Chant d’arômes de Guerlain, au charme tendre(…)

Dernières critiques

Iris Médicis intense - Nicolaï

Sous le soleil de Toscane

Encre indigo - Lalique

Roche en fusion

Belle de Niassa - Caron

Fleur au zénith

Avec le soutien de nos grands partenaires