Eau du 34
Diptyque
- Marque : Diptyque
- Année : 2013
- Créé par : Olivier Pescheux
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Aromatique
- Style : Classique - Élégant - Frais
Mandarine mordante
par Thomas Dominguès (Opium), le 4 novembre 2013
En fait, les choses se passent souvent ainsi... D’un événement attendu dans lequel on fonde des espoirs, on peut être déçu ; alors que, de ce que l’on n’attend pas émerge parfois une agréable surprise.
Alors qu’on attendait beaucoup de l’ylang, fleur à l’aura et au prestige solaire fantasmagorique, il déçoit un peu par son absence de charisme ; tandis que cette mandarine verte, toute simple et bête, elle, sans décoiffer, nous étonne par sa justesse et sa beauté.
Douceâtre, très naturelle et à peine amère, on en ressentirait presque quelque chose de visqueux. Plutôt du pulpeux en réalité, qui rappellerait l’écorce ou le moelleux de tranches que l’on déguste. Les quartiers charnus et épais de la mandarine se font si juteux que le suc coule entre les lèvres. Il semble que ce soit de la tubéreuse qui apporte de son gras à ces agrumes pleins et dodus.
L’amertume au piquant léger, soutenue par citron, verveine, pamplemousse, géranium et muscade, rappelle la verdeur mordante de queues de mandarines vertes. La fraîcheur en est limpide. Aromatique par de la lavande, presque menthée, cette verdeur épicée éparse, à la fois imprécise et agréable, évolue tout en délicatesse dans des contrées boisées apportant l’illusion de ces eaux chyprées hespéridées des années 70 qui parvenaient à concilier fraîcheur fruitée et tenue. Un lit boisé de mousses humides soutenues durant des heures par du patchouli et des muscs blancs, que l’on ne perçoit pas trop et qui ne gâchent pas l’impression très naturelle.
Sur vêtements ou sur touche, la sensation chyprée dure des heures, rendue à peine plus austère par un trait d’encens de plus en plus décelable et qui renforce encore l’aura rétro. A la chaleur de la peau, la queue de mandarine verte et boisée fait place à une marmelade d’orange douce qui pourrait rappeler Mandarine Mandarin de Serge Lutens par la sensation d’agrumes confits appétissants, sans jamais virer à l’écoeurant.
D’une simplicité étonnante, l’Eau du 34 (qui n’a que très peu à voir/"sentir" avec le 34 Boulevard Saint-Germain sorti il y a quelque temps) se révèle finalement classieuse et jubilatoire !
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par ericgmd, le 6 novembre 2013 à 00:37
Bonjour Opium,
Comme d’habitude, quel plaisir de vous lire et votre avis sur L’Eau du 34 est tres apprecie’.
Je vous raconte (encore une fois et depuis les Etats Unis !) une histoire personnelle liee a ce parfum.
Je ne suis pas tres proche des parfums Dyptique et leur presence en grands magasins aux USA est une peu trop discrete. Par contre leur bougies font un tabac ici dans mon pays.
Alors l’ete dernier et comme je le fais tous les ans vers Juillet Aout pour mes vacances, je me trouvais entre Londres et Paris. Mes deux compagnons de voyage sont assez attires par les parfums mais l’un d’eux est ce qu’on appelle "porteur d’un seul parfum" (Declaration jusqu’en 2006 suivi de Terre d’Hermes et avec une fidelite fascinante !)
Dans le magasin Harvey Nichols a Londres, une personne a passe’ a M. Porteur-d’un-seul-parfum un ruban mouille’ Dyptique. Il a commence’ a le sentir alors que nous venions de quitter le magasin en pleine canicule et il n’en finissait pas de nous dire : "C’est le parfum que je veux porter dorenavent"
Alors en arrivant a Paris, nous sommes alles en mission a la boutique Dyptique du Boulevard Saint Germain afin qu’il l’achete. Nous etions assez contents qu’il change de son Terre d’Hermes enfin, car il nous fatiguait les narines parfois ! L’experience chez Dyptique etait personnelle et sympa, tellement differente de celle des Galeries Lafayette ou du Printemps. Alors il l’a achete’ et adopte’ ! D’ailleurs il le porte depuis.
Il est vrai que c’est un tres beau parfum tres "clean". Pour moi il evoque un peu les fleurs blanches et un peu d’encens comme dans les eglises catholiques de mon enfance surtout au printemps et vers la fete de Pacques ! Cela doit etre la tubereuse comme vous le dites.
En y mettant mon nez de parfumista, je le trouve assez proche de Private Collection d’Estee Lauder. "La verdeur épicée éparse...apportant l’illusion de ces eaux chyprées hespéridées des années 70" comme vous l’avez si bien decrit dans l’article !
Merci a vous Opium d’avoir visite’ l’eau du 34. J’admets que c’est un parfum tres reussi parmi ceux de la marque Dyptique.
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par Opium, le 13 décembre 2013 à 21:28
Bonsoir Ericgmd depuis Paris.
Ici aussi, en France, les bougies Diptyque cartonnent. En fait, bien que dans certaines boutiques le résultat se répartisse de manière homogène entre parfums et bougies, ce sont bien elles qui ont le plus de notoriété. Pour beaucoup de gens, Diptyque est avant tout une marque de bougies d’intérieur. Le célèbre concept store Colette, qui a diffusé leurs bougies dans le magasin en parfum d’intérieur, doit y être pour un peu aussi.
Je suis content que cette jolie Eau du 34 ait trouvé un nouvel adepte. Et, je ne suis pas franchement surpris qu’elle ait su séduire un porteur fidèle à Déclaration et à Terre. Elle possède le même type de charme classieux, pas trop déstabilisant, mais avec le twist léger et discret (ici, la mandarine verte et grasse) qui intrigue juste ce qu’il faut pour interpeller sans déstabiliser.
Merci encore pour votre participation et votre anecdote. Il est toujours fort sympathique de vous lire. ;-)
A bientôt.
Opium
PoisonFlower
a porté Eau du 34 le 12 juillet 2015
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par lucasdries, le 6 novembre 2013 à 20:08
Etrangement, la structure et l’impression que tu décris cher Opium me fait penser à l’eau de Tarroco ? Hélas je n’ai pu sentir cette eau du 34, pour le moment .. suis je complètement dans le faux avec cette comparaison ?
En tout cas merci pour prêter de l’attention aux Diptyque ! Et tu as raison, le Mohéli, bon ...
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par Opium, le 13 décembre 2013 à 21:33
Salut Lucasdries.
On est bien d’accord que l’Eau Mohéli c’est sympa, voire joli sur certaines personnes (j’ai eu la surprise de reconnaître d’en avoir le vécu de ma part), mais, ni beau ni follement intéressant.
En revanche, l’Eau du 34 est bien plus sympa. Mais, attention, elle est moins "fun", moins "délire" que l’Eau de Tarocco qui, avec ses épices, interpelle plus rapidement. Si la dernière expose un certain charme presque oriental par ses épices, comme le dit Jeanne avec justesse dans sa critique de l’Eau de Tarocco, la nouveauté pourrait paraître un peu lassante avec son charme moins exotique qui n’évoque rien d’autre que la parfumerie occidentale et, plus précisément, les eaux fraîches chyprisantes boisées des années 60-70. La nouvelle sortie est davantage"classique", donc, moins originale. Alors, si tu as l’occasion de la découvrir, si tu l’as compare à l’Eau de Tarocco, l’Eau du 34 pourrait te sembler un peu pâlichonne. Alors qu’il faut juste lui consacrer un peu de temps et se laisser séduire par sa joliesse sans tapage. Donc, ne t’attend pas à une création aussi "twistée" (pour peu que l’on puisse admettre que l’Eau de Tarocco soit si "twistée"...). ;-)
N’hésite pas à venir nous raconter ce que tu auras pensé de cette nouvelle sortie.
A bientôt
Opium
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