Des parfums et des livres
par Jeanne Doré, le 11 mai 2014
Les livres sur le parfum, ce n’est pas ce qui manque...
De l’essai historique et social incontournable (Le miasme et la jonquille, d’Alain Corbin), au roman olfactif retraçant la genèse d’un parfum (Parfums, une histoire intime, de Denyse Beaulieu).
Du petit guide universitaire Que-sais-je (Le Parfum, de Jean-Claude Ellena) au journal intime additionné d’un abrégé d’odeurs (Le Journal d’un parfumeur, du même Ellena).
Du glossaire pédagogique (Les 101 mots du Parfum d’Elisabeth De Feydeau) au recueil de critiques sans concessions (Perfumes : The Guide, de Luca Turin).
De l’histoire de la parfumerie moderne décortiquée (Le parfum des origines à nos jours, d’Annick Le Guerer) à l’anthologie des plus grands classiques (Parfums de légende, un siècle de création, de Michael Edwards).
De l’approche scientifique tentant de percer les mystères de l’odorat (Les pouvoirs de l’odeur, d’Annick Le Guerer, Eloge de l’odorat d’André Holley) à la revue détaillée de toute la parfumerie de niche actuelle (Parfums rares, de Sabine Chabbert et Laurence Férat).
Lesquels avez-vous lus ? Lesquels avez-vous le plus appréciés ? Lesquels recommandez-vous ?
Au final, qu’attend(ri)ez-vous de tels ouvrages ?
par S9, le 30 juin 2020 à 18:03
Des livres et des parfums ... les parfums mènent aux livres de différentes manières. Et c’est tant mieux.
Après avoir lu pas mal d’ouvrages sur les parfums et la parfumeries, ce sont certains parfums qui m’ont donné la curiosité de lire l’oeuvre dont leur nom s’inspirait.
Bonjour Tristesse est le seul roman de Françoise Sagan que j’avais lu jusqu’à présent, et mon amour pour Chamade m’a donné l’envie de le lire... et j’ai adoré.
De même, je n’aurais jamais lu Pierre Loti si je ne portais Aziyadé... Cette lecture m’a déroutée, j’ai apprécié le style simple et concis de l’auteur, ce presque carnet de voyage qui fait rêver.
J’ai commencé le confinement en lisant Vol de Nuit, phrases au style sec et nerveux, les sentiments n’y étant pas décrits, roman si énigmatique et froid ... Le livre m’a déroutée autant que le parfum, mais je trouve ce dernier bien plus attachant.
Il resterait bien A portrait of a lady à lire, mais je sors de la lecture fastidieuse de The wings of the dove ("Les ailes de la colombe") et là j’avoue que je sors mon joker.
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par Duolog, le 2 juillet 2020 à 12:24
Fascinant ce parcours ! J’avoue ne pas avoir été bien plus loin qu’essayer le bœuf mode après avoir lu Proust. Merci pour ces idées de lecture !
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par Farnesiano, le 2 juillet 2020 à 15:24
L’avez-vous réussi comme Françoise ? Ou, si on vous servait, en avez-vous redemandé comme le baron de Norpois ? ;-)
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par Duolog, le 2 juillet 2020 à 23:52
En fait, la dernière fois, j’en ai eu une expérience tout à fait surprenante : les carottes avaient le goût d’Iris silver mist. Je me suis dit : "avec tes lubies de dégénéré, tu as un truc qui a dû finir par fondre dans le cerveau", mais j’en ai repris et... même effet. Il y avait sûrement une explication culinaire, que je n’ai pas osé demander à la maîtresse de maison. C’était un très beau dimanche.
Quand je cuisine, c’est hélas plutôt du côté des patates en porcelaine du pastiche Goncourt.
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par Farnesiano, le 3 juillet 2020 à 06:51
Entre un brouillard argenté et une petite gelée, il n’y a parfois que quelques degrés Celsius. Et l’un n’exclut pas forcément l’autre...
par Petrichor, le 3 juillet 2020 à 08:28
Il y a de l’absolu graine de carotte dans iris silver mist. C’est un ingrédient connu des créateurs pour amplifier une note iris, et qui coûterait moins cher que l’iris. Personnellement, j’aime beaucoup la carotte.
J’ai lu qu’on pouvait expliquer la parenté olfactive de la carotte, la rose, et du santal, du fait qu’elles dériveraient de la même chaîne de transformation biochimique du béta-carotène chez les plantes. Comme je suis mauvais en chimie organique, je laisse les connaisseurs rectifier mon propos.
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par Duolog, le 3 juillet 2020 à 11:37
Bien sûr j’ai pensé à l’absolu graine de carotte et à l’ouverture assez "carotte" du parfum, mais c’était la première fois que ça me faisait cet effet avec des vraies carottes de manière aussi saisissante. Je pense que c’est le mélange aromatique qui les avait presque caramélisé qui était responsable de l’effet (avec mon psychisme), mais comment ? C’était troublant.
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par Petrichor, le 4 juillet 2020 à 12:23
Peut-être que c’étaient des carottes du jardin ?
Les carottes de supermarché ont dix fois moins de cette odeur typique. On y retrouve la texture et le goût de la carotte, mais dix fois moins cette odeur "essentielle".
Au marché, quand je me faisais servir, c’est l’odeur des fanes qu’on coupe qui me rappelle ce parfum, de loin. Quand j’épluche, ce n’est pas la même odeur, on est plus proche d’une odeur de jus.
Ce serait drôle, que derrière quelque chose d’aussi anodin que la carotte, se cache quelque chose d’un peu sorcier, quand les bonnes conditions sont réunies. Comme si on avait cherché partout la mandragore, et en fait, elle était sous nos yeux depuis tout de temps. (Pure digression : la répression par l’Eglise des règles de contraception a fait se perdre certains savoirs basiques. Les graines de carotte sont souvent citées pour leur propriété abortive. Une fois dit ça, je ne sais pas le dosage, et je déconseille tout essai. En plus, ça pourrait donner des idée de restriction à l’IFRA).
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par Duolog, le 8 juillet 2020 à 01:27
Incroyable, ce pouvoir de la carotte. J’ai infiniment plus de plaisir à en manger (de bonnes) depuis que je m’intéresse au parfum, j’en goûte les facettes à la fois éthérées et terreuses, mais comme vous dites, ça nécessite de se fournir en dehors de la grande distribution. On peut aussi faire de bonnes choses avec les fanes frais d’ailleurs.
par marieofthevalley, le 22 avril 2020 à 16:55
Evidemment : Le Parfum de Patrick Süskind . Bien plus qu’un roman sur "l’histoire d’un meurtrier" c’est avant tout une ode aux odeurs et au pouvoir sous-estimé de ces dernières. L’un de mes livres préférés, sans conteste.
PS : un ENORME merci pour "les cent onze" que je lis, relis, re-relis tous les jours depuis 3 semaines. En plus d’être une mine d’infos, le design et la mise en page sont sublimes !
Marie
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par mam’isa, le 30 avril 2020 à 13:15
Bonjour, Avez-vous lu "La fabuleuse histoire de l’Eau de Cologne", dans la même collection ? Ce livre vous plairait à coup sûr. Et avez-vous tenté la revue "NEZ" ?
Bonnes découvertes littéraires, curieuses et parfumées !
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par marieofthevalley, le 1er mai 2020 à 02:41
Bonjour,
merci pour vos recommandations. Je n’ai pas encore testé "NEZ" mais j’y compte bien !
Je vais me commander La fabuleuse histoire de l’Eau de Cologne sur amazon je pense, cela fera une excellente lecture de confinement !
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par Duolog, le 1er mai 2020 à 14:16
Si vous le pouvez, n’hésitez pas à commander ce genre de livres chez votre libraire, sur le site de l’éditeur ou sur la site d’une librairie ; en effet amazon prend une marge tellement énorme que souvent les livres vendus ne rapportent rien aux auteurs-éditeurs, quand ils n’y perdent pas de l’argent ! :)
En ce moment nombreux sont ceux qui continuent d’expédier, autres que les géants !
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par Helianthe, le 1er mai 2020 à 19:10
Déjà à la base, Amazon détruit des centaines de milliers d’emplois et c’est une plateforme qu’il faut éviter autant que possible.
J’achète mes livres à la Fnac, en boutique ou sur commande quand c’est pas en rayon, ce qui malheureusement arrive la plupart du temps dès qu’on cherche autre chose qu’une nouveauté. En boutique, l’accueil est toujours correcte, ce qui est loin d’être le cas dans les librairies indépendantes de ma ville où c’est la soupe à la grimace dès qu’on rentre ou qu’on pose une question. J’ai du mal à comprendre comment à l’ère des plateformes internet ces (petites) librairies s’en sortent avec en plus ce genre d’attitude. J’avoue que ça me dépasse. Après pas étonnant que les gens préfèrent rester chez eux pour cliquer sur Amazon !
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par Petrichor, le 10 mai 2020 à 05:53
Je n’utilise pas Amazon. Des fois je compare à Lidl, et aux reportages sur la lidl-isation de la société. C’est-à-dire, je comprends que les gens pauvres y aillent, et ça m’interpelle déjà sur la marche du monde. Mais je comprends moins les gens aisés qui y vont et nourrissent ce monstre. Ca me rend vraiment perplexe.
L’amabilité des libraires ? On dit que le conseil par un humain va devenir le nouveau luxe. Quand des gens s’inquiètent si ils pourront aller chez le médecin, dans le futur, la réponse c’est plutôt oui, mais ils parleront à un écran.
La blogeuse bd est libraire, si tu cherches "gally blog librairie" tu va bien te marrer
par S9, le 14 décembre 2019 à 20:16
Sans le savoir, mon tout premier livre sur le parfum acheté en 1994 est celui de Luca Turin, sorti deux ans plus tôt. Déjà ses critiques me faisaient bien rire, mais au delà de son écriture parfois si drôle, mais aussi acerbe et cultivée, c’est un univers parallèle à celui des senteurs qui s’est ouvert à moi : celui de passionnés, tout comme moi, à une époque où on ne surfait pas autant et si facilement sur le net.
Ce n’est d’ailleurs que récemment que j’ai appris que son tout premier livre avait été publié en français et non en anglais.
J’ai par la suite acheté The A-Z guide en anglais en 2008 et 2018...
J’ai toujours cette passion pour les livres sur les parfums, et ma bibliothèque doit en compter une bonne trentaine, dont certains introuvables maintenant.
Le dernier en date est arrivé aujourd’hui même, et il s’agit d’un Luca Turin justement : Folio columns 2003-2014, qui regroupe ses interventions mensuelles dans le magazine suisse NZZ Folio.
Chaque colonne de ce magazine tient sur une page de ce livre, et se lit avec grand plaisir. On dépasse ici la critique des parfums ; ces derniers se mêlent à l’existence, au vécu de Mr Turin, ses goûts, ses découvertes, sa philosophie de vie en fait !
Journée cocooning sur le canapé, un plaid sur les genoux, la vue sur le jardin bien vert même en décembre, des sniffs compulsifs du magnifique Le Maroc pour Elle d’Andy Tauer reçu en decant ce matin par une adorable perfumista ...bref cette lecture fut un moment de détente réjouissant.
par narcissenoirendeuillée, le 29 avril 2018 à 08:57
Bonjour à tous, je cherche des informations sur le livre (épuisé) de Guy Robert, Les sens du Parfum pour comprendre si ça vaut le coup de le chercher et de le payer "un certain prix" et un prix "certain" ! Merci d’avance.
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par DOMfromBE, le 29 avril 2018 à 09:36
Bonjour Narcisse,
C’est un ouvrage intéressant pourqui s’intéresse au parfum, mais comme mon édition a déjà vingt ans, je pense que beaucoup d’informations sont datées et que ça ne justifie pas une traque implacable.
Si vous tombez dessus, ok, mais de là à investir... D’autres ouvrages sont sortis depuis.
Bon dimanche
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par narcissenoirendeuillée, le 30 avril 2018 à 09:28
Merci DOMfromBE pour votre avis raisonnable, éminemment sensé, mais j’adore les livres (encore plus que les parfums) et j’aime bien les avis de parfumeurs, mème anciens, mème s’ils répètent beaucoup de choses que je sais déjà. Je pense que j’attendrai de le trouver à pas trop cher sinon tant pis. De toute façon, le livre de Dominique Ropion m’attend : peut-ètre explique-t-il pourquoi ou comment il a créé La Vie Est Belle ?
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par DOMfromBE, le 30 avril 2018 à 10:00
Je n’ai pas été bluffé, mais ça reste intéressant.
LVEB m’indiffère cependant j’attendais un petit commentaire sur Soir de Lune, qui est mon Ropion préféré. Et, nada...
par S9, le 15 mars 2018 à 18:01
Je ne sais pas trop où poster cette anecdote, mais j’ai lu dans un célèbre hebdomadaire féminin que Elisabeth de Feydeau est une inconditionnelle de Coromandel et de l’Eau Première de Chanel .
Elle affirme aussi : "J’accorde les senteurs aux pièces et aux ... humeurs ! C’est un raffinement essentiel. Le parfum est toujours messager du bonheur".
par luca turin, le 13 mai 2017 à 09:29
Juste un petit mot pour vous féliciter du superbe Cent Onze, aussi bien écrit que mis en page. Un vrai plaisir ! Bravo à toute l’équipe.
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par euskalpyth, le 15 mai 2017 à 08:10
Bon allez : même pas peur d’écrire juste après Luca Turin ! ;-)))
Merci aussi à toute l’équipe d’AP pour l’après-midi de vente de l’ouvrage hier après-midi dans un bar de Pigalle, couplée à la possibilité de sniffer ces 111 fameux parfums (et de faire signer le livre par les auteurs !)
Bon, je me suis rendu compte trop tard que je n’aurais pas dû sentir tous les parfums, car tant que je ne les connaissais pas tous, je ne pouvais pas mourir... ;-p
Mais c’était vraiment une très bonne initiative pour les petits veinards qui ont pu en profiter : acheter le livre, discuter avec les auteurs, papoter aussi avec nos petits camarades d’AP (et de BT), sentir plein de choses sur lesquelles je ne pense jamais à mettre une narine (les "classiques" : Paris, Rive Gauche, L’heure Bleue, Chamade, le 19 et tant d’autres...), pouvoir sniffer des jus arrivés en direct de l’osmothèque (Iris gris de Fath, entre autres !!!), bref, ç’a filé à toute vitesse, mais j’attends la prochaine si l’occasion se représente... (même si j’ai déjà l’ouvrage, j’irai refaire un tour !)
par Memories, le 8 septembre 2015 à 23:18
Une petite nouveauté pour les passionné(e)s de l’histoire de la parfumerie :
La fabrique des parfums : naissance d’une industrie de luxe
par Eugénie BRIOT, chez VENDEMIAIRE, prix 24 euros.
Eaux de toilette, de Cologne, poudres de riz, savons parfumés, huiles capillaires...
Autant de produits, synonymes de beauté et de raffinement, dont s’emparent les dandys et élégantes des dernières décennies du XIXe siècle. A l’heure où l’hygiène se fait vertu, le parfum s’affranchit peu à peu du soupçon de péché qui a longtemps pesé sur lui ; il n’est plus seulement perçu comme un instrument de séduction réservé à une élite aristocratique mais devient, pour la société bourgeoise de l’époque, un incontournable agent de distinction.
Dans les salons, les bals, au théâtre, la femme comme il faut exhale, avec mesure, un suave parfum de violette, de rose ou d’héliotrope... Tandis que Paris devient l’arbitre du bon goût et de l’élégance. Au coeur de la capitale, les cosmétiques envahissent les grands magasins et de luxueuses boutiques fleurissent, arborant sur leur devanture les noms de Piver, Houbigant, Guerlain ou Bourjois...
La grande aventure des parfumeurs et industriels français, celle de leurs innovations et de leur savoir-faire technique et commercial, n’avait encore jamais fait l’objet d’une étude aussi approfondie.
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par domik, le 9 septembre 2015 à 11:42
Et comme les choses sont bien faites, nous venons de le recevoir au QG Auparfum !
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par Passacaille, le 7 août 2015 à 12:14
Kincksieck a récemment réédité un livre merveilleux pour les amoureux des plantes et de la botanique dont l’auteur, Jean de Bosschère était très sensible aux parfums : La Fleur et son Parfum. En guise de teaseur voici un extrait (un autre est copié dans les commentaires pour l’article sur le Géranium pour Monsieur) et qui évoque le parfum méconnu est fugace du Rhododendron :
"Le Rhododendron, contrairement à tant d’autres végétaux, Pavot, Basilic, Géranium, ne contient pas de parfum dans tous ses tissus. Vers l’époque de la floraison on surprendra dans ses bourgeons un ineffable parfum où domine celui de la framboise. Mais si l’on attend l’épanouissement des corolles, il sera trop tard. Il faut surveiller le progrès des bourgeons à fleurs. Ces derniers ressemblent à ceux du Marronnier d’Inde, mais ils sont plus désagréablement visqueux. Les écailles cèdent sous la pression intérieure des fleurs dont cinq ou six, au sommet des tiges, se groupent dans un même bourgeon. Bientôt, on voit apparaitre entre les écailles l’extrémité des pétales recroquevillés qui ressemblent aux bouts des doigts d’un gant pourpre, blanc ou rose. Les pétales, en se gonflant de sève, repoussent chacun leur ultime enveloppe. Deux ou trois jours plus tard, l’éclosion à lieu. Mais c’est au moment où tombent les dernières écailles que l’on peut aspirer le parfum éphémère des boutons de Rhododendron. Épanouies, les fleurs ont perdu toute senteur aromatique. Ce parfum, plus indescriptible que les autres, dit d’abord : résine et miel de sapinière, arbres blessés à l’écorce, sous un soleil scintillant de sable et de bruyère surchauffés."
Écrit entre 1938 et 1941 ces textes sont un alliage rare entre véracité scientifique, botanique et poésie, avec des réflexions muries sur les sensations olfactives :
http://www.klincksieck.com/livre/?GCOI=22520100281140
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par AdRem, le 7 août 2015 à 15:29
Wow...Passacaille.... merci !!!! Je ne m’attendais pas à voir citer l’obscur compagnon de route d’Antonin Artaud ici sur auparfum
Il passa de l’école d’Horticulture à celle des Beaux Arts...et devint le plus inclassable et ténébreux artiste (et botaniste) de son temps : il passa même pour sataniste chez les âmes bien nées :) Il faut dire qu’avec "Marthe et l’Enragé" en 1927, on était loin de la "Petite Maison dans la Prairie" (1932)... Au mons a t il lui échappé à l’asile !!!!
Merci pour ce partage !!! Je ne peux que recommander comme vous la lecture de ce livre et sa réédition moderne lui donnera peut être enfin les lauriers mérités....
L’original se trouve encore pour quelques euros :
http://pmcdn.priceminister.com/photo/871806990.jpg
Votre citation sur le Géranium et le lien que vous faite avec le parfum de Dominique Ropion est juste et belle...Bravo !!! Remerciements renouvelés !!!
L’amour de ma vie avait pris l’habitude de m’offrir des textes, poèmes, citations, maximes pour chaque non-anniversaire...soit un chaque jour moins un...durant toute une année...L’amour peut rendre bête...et économe parfois...Des cadeaux moins chers et plus durables que des parfums sans aucun doute :)...La preuve de leur ténacité, de leur sillage ? : je les ai gardé jusqu’à aujourd’hui...et les relit parfois...en silence et en solitaire désormais.
Voici un des cadeaux reçus...un poème que je partage avec vous...il se nomme "Splendeur" de Jean de Bosschère :
Et je n’ai pas encore dit,
monstre effrayant de candeur,
que tes yeux sont des bagues de cratère
d’où jaillit la trombe de feu,
ton regard qui fonce et plonge
dans le flot hagard de ma vie
plonge en grondant dans mon sang
comme le pal ferré du pilotis
dans la vase gloussante des ténèbres
pour rejoindre férocement aujourd’hui
cette heure dans le cycle du temps.
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par Passacaille, le 7 août 2015 à 17:39
Merci beaucoup AdRem, ce livre est une découverte pour moi et avec lui l’existence de cet auteur fascinant, vous ajoutez encore de la profondeur au mystère qui le nimbe. Je ne connais pas encore très bien sa biographie, mais ses amitiés et influences sont étonnantes.
Il réussit le tour de force à lier sans heurt des sensations et souvenir extrêmement personnels et précis avec des considérations scientifiques irréprochables en y mêlant sans hiatus également des vues spirituelles sur l’existence au travers des sens.
Votre évocation d’un amour ancien au travers de ses "bêtes" cadeaux est source de vertige, je mesure bien tout ce qu’un tel souvenir mêle de nostalgie, voir de douleur non-éteinte, mais aussi de joies vivaces, rétrospectives et inaltérables. On touche là à ce que la vie offre de plus dense, des fragments de mémoire douce-amère si précieux.
Pour suivre le jeu du coq à l’âne, cela me fait penser à la plus belle mais aussi la plus terrifiante chanson française par Juliette : Heureuse de l’album Rimes Féminines
http://www.musicme.com/Juliette/albums/Rimes-Feminines-0731454986724.html
Juliette
HEUREUSE
Paroles : Pierre Philippe, musique : Juliette Noureddine
S’extraire au petit jour de la torpeur du lit,
Ouvrir grands les volets sur le vol des courlis,
Faire du café très fort le boire à la fenêtre,
Respirer expirer et se sentir renaître.
Se dire qu’il faudrait bien rentrer chaises et table
Mais attendre pour ça des temps moins délectables,
Là descendre au jardin crissant sous la gelée,
Redresser les dahlias alanguis de l’allée.
Ne pas lire le courrier ne pas lire les journaux
Les jeter tout en tas au loin sur le piano
Puis verser dans le bain l’huile d’amande douce
Faire glisser le peignoir et sombrer dans la mousse.
Déjeuner sur la nappe de fil d’Ecosse écru
Dans de l’ancien Moustiers d’un peu de jambon cru.
Passe-Crassane Louise-Bonne Duchesse d’Angoulême,
Faire du choix d’une poire un délicieux dilemme.
Cueillir au bord du champ tout ce qui est violet,
Scabieuses asters chardons clématites à la haie
Et mêlant à ces fleurs des herbes de toutes sortes,
Composer un bouquet pareil aux natures mortes
Puis prendre au vol un livre tomber sur Le Clézio
Mais l’abandonner vite pour un roman idiot.
Vers la tombée du jour interroger les cartes,
Éplucher quatre pommes pour en faire une tarte.
Écouter dans le soir le long aboi d’un chien,
Regarder sur les prés la brume qui s’en vient.
Un instant deviner des présences invisibles,
Frissonner et fermer cette maison paisible.
Raviver d’une bûche le feu de cheminée,
Le nourrir à minuit des lettres de Renée.
Étendre enfin ce corps qui plus nul n’intéresse,
Lui accorder sans honte quelque intime caresse
Et surtout oublier l’armoire à pharmacie
Où dort de quoi mettre un terme à ce grand bonheur :
Dragées d’Anafranil à prendre quand viendra l’heure...
Éteindre s’endormir et faire comme si.
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par AdRem, le 7 août 2015 à 20:24
Juliette est une grande dame...
J’espère que les autres bloggers ont entendu l’incroyable bonne nouvelle qu’est la réédition de ce livre...et que votre post ne se retrouve pas noyé dans ce partage litteraire :) Je m’en voudrais énormément !!!
A LIRE ABSOLUMENT !!!! BEAUTY WILL SAVE THE WORLD !
Bon ! Maintenant que ceci est dit....une dernière lecture rien que pour vos yeux Passacaille : https://schabrieres.wordpress.com/2010/09/22/henri-michaux-nous-deux-encore-1948/ .... la plus belle et terrible voix de la poésie...celle d’Henri Michaux qui pose en prose l’amour pour Lou son épouse et son corps dévasté...comme un parc abandonné...sur un lit d’hôpital. Chaque mot de ce poème est mien. Et le blog génial qui l’abrite nous fait espérer d’échapper à la noyade.
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par Passacaille, le 7 août 2015 à 22:32
en effet AdRem, c’est terrible que cette noyade dans le brouhaha. Je me fais une joie de partager partout, avec des images, des musiques et de manière répétée, insistante les références de ce livre fondamental.
Et un immense merci pour partager ce blog, Michaux "me tourne autour" depuis quelques temps déjà, merci de me donner cette porte d’entrée dans son monde.
Juste pour le plaisir de la provocation, mais quel(s) parfum(s) associeriez-vous avec Michaux ?
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par AdRem, le 7 août 2015 à 23:52
Pour son côté laboratoire litteraire expérimental et pour soutenir ses oeuvres picturales atypiques , mes choix seraient de vous proposer naturellement M/Mink, l’Antimatière, les Odeurs chez CDG, voir Nu Be avec ses Sulphur, Mercury et Oxygen.
Mais Michaux fut aussi un homme de culture et un grand voyageur.
Pour toutes ses raisons et pour tenter de rassembler toutes les facettes de son oeuvre en un parfum, je vous proposerais "Let me play the Lion" http://www.lesnez.com/fr/perfumes/let-me-play-the-lion/ qui a le mérite de nous faire voyager, d’associer Shakespeare et Isabelle Doyen, de faire sonner une voix singulière (ses notes de têtes peuvent vous faire fuire) avec une grande maîtrise :
" Odeurs de piste poussiéreuse, d’ ocre presque sucré,de bois buriné par le soleil ...... de silence balayé par la tiédeur des vents de ciel comme une immense plaie bleue d’ou suinte une promesse d’orage"
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par Passacaille, le 8 août 2015 à 09:04
en premier lieu, un grand et sincère merci ! j’ai attendu après la nuit pour lire Nous deux encore.
Je connais bien M/Mink pour le porter depuis longtemps, je vais pousser plus avant la découverte des œuvres de Michaux et je vous dirais ensuite mes impressions.
Et en parallèle je vais remettre le nez dans les créations d’Isabelle car les échantillons sont à la maison, mais la première rencontre n’avait pas été très marquante, avec une seconde approche plus littéraire peut-être que la machine à sensations se mettra en route :-)
par Memories, le 28 juillet 2015 à 17:37
Quelques nouveautés (parues ou à paraitre en 2015) à propos des parfums :
http://www.nstperfume.com/2015/07/28/new-upcoming-perfume-books-for-2015/
Le blog est en anglais mais la traduction peut se faire facilement et il y a matière à choisir.Bonne lecture donc.
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il y a 8 heures
Les parfums que tout le monde peut sentir oui... J’ai aimé ce site decouvert en 2015/16 car j’ai(…)
il y a 20 heures
Plus de treize ans après la disparition de Mona Di Orio, c’est au tour de la maison de parfums(…)
il y a 23 heures
Moi aussi suis inquiet, de plus pas de commentaire sur un parfum que tout le monde peut sentir(…)
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par S9, le 29 août 2020 à 17:02
Nouvelle (légère) digression sur le thème des livres & des parfums, cette fois-ci cela concerne un des derniers romans lus cet été : il ne s’agit donc pas d’un livre sur la parfumerie ou les parfums à proprement parler, mais comme il est rare de vois cités des parfums lors de lectures de roman, je ne vais pas me priver !
Dans Changer l’eau des fleurs , l’auteure Valérie Perrin doit certainement s’intéresser de près aux parfums (ou être passionnée à mon humble avis) pour avoir fait référence plusieurs fois dans son récit des parfums portés par les trois personnages principaux.
Ainsi Violette Toussaint porte L’Eau du Ciel d’Annick Goutal, parfum qui, s’il fait écho à son métier de gardienne de cimetière, ne correspond pas vraiment à son mode de vie modeste au fin fond de sa Bourgogne. Cela tient davantage du clin d’oeil .
Son ex-mari Philippe Toussaint porte quant à lui Pour Un Homme de Caron.
Enfin, Irène Fayolle porte L’Heure Bleue de Guerlain.
Je crois que c’est le premier roman qui cite autant de parfums et met l’accent sur leur pouvoir enivrant.
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par helianthe , le 29 août 2020 à 17:59
Merci d’avoir pris le temps de nous parler de ce livre que j’ai très envie de lire.
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