Chapel Factory, l’encens en odeur de sainteté
par Anne-Sophie Hojlo, le 10 décembre 2020
Après Jardins d’écrivains, dont les créations s’inspirent d’un auteur ou d’une œuvre littéraire, Les Cocottes de Paris, qui rendent hommage aux belles du Second Empire et de la Belle Époque, et Gri-Gri, empruntant à l’univers des tatouages, la prolifique Anaïs Biguine consacre sa nouvelle marque à la résine mystique.
Chapel Factory explore les facettes de l’encens à travers l’histoire et les civilisations, de nombreuses religions le considérant comme une offrande honorant les dieux. La marque nous convie dans les « lieux de prières où la vibrante acoustique olfactive résonne comme une invitation au recueillement », à travers une gamme de trois eaux de parfum, un encens de fumigation, une cire parfumée, trois bougies et trois diffuseurs (Ex-Voto, Sanctus et Vespera).
Holy Stick s’inspire d’un « rituel chamanique qui, pour communiquer avec la nature et les Dieux, utilise un encens appelé Palo Santo ». Constituée d’élémi, cardamome, clou de girofle, petitgrain, encens, cèdre, patchouli, ambre, benjoin et palo santo, la composition propose d’offrir « une connexion olfactive au pouvoir harmonisant ».
Batisma est présenté comme « une eau de Baptême pour incarner le parfum de l’enfance », associant l’encens à la bergamote, au gingembre, à la verveine, au néroli, au jasmin, à une « subjuguante odeur de peau de bébé », à la mousse et à un musc blanc lacté.
Heresy, enfin, est décrit comme « une eau d’encens évoquant la longue route du désert de la péninsule arabique », traduisant par des notes de poivre, encens, cèdre, santal, violette, vétiver, patchouli et bois de gaïac les « trésors portés au pied de chaque autel où l’homme perpétue les louanges ».
Eaux de parfum 90 euros/100ml, kit d’échantillon 20 euros / 3 x 5ml
Encens 50 euros, bougies 55 euros, diffuseur 75 euros, cire parfumée 20 euros
Déjà disponibles sur le site de Jardins d’écrivains, chez Jovoy et au Bon Marché à Paris.
Premières impressions
Une collection plutôt réussie, à un prix démocratique qu’on ne rencontre plus que rarement en parfumerie de niche aussi bien que sélective. Malgré le dénominateur commun de l’encens, les trois compositions parviennent à développer chacune leur personnalité.
Avec ses agrumes piqués de cannelle et de clou de girofle et son fond baumé ambré, Holy Stick nous plonge dans une ambiance chaleureuse de Noël et de messe de minuit. Heresy met quant à lui en valeur le versant résineux et terpénique de l’encens, avec ses facettes aromatiques et boisées, et un effet sève de pin. Enfin, dans Batisma l’encens se montre plus discret, révélant surtout ses nuances fraîches et montantes, habillées d’agrumes juteux et acidulés, presque gourmands, et de fleur d’oranger pimpante et musquée.
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par Des Esseintes, le 1er mai 2021 à 14:13
Appréciant beaucoup les notes d’encens (j’ai passionnément porté "Bois d’Encens" il y a quelques années), j’ai commandé les échantillons de cette "Chapel Factory" et mon avis est assez mitigé.
Commençons par le meilleur avec "Holy Stick", baumé et résineux à souhait. Le palo santo (je brûle régulièrement de ce bois pour parfumer mon salon, de même que du benjoin ou de l’oliban) est en effet superbement évoqué, avec ses nuances boisées si caractéristiques. Bref, une très belle découverte !
"Heresy" m’a également emballé, sans doute un peu moins : c’est un encens élégant, mais qui se rapproche beaucoup de certains opus de chez Comme des Garçons (en particulier de "Zagorsk").
Les choses se gâtent avec "Baptisma", une verveine banale et qui peut se trouver ailleurs pour bien moins cher. Surtout, selon moi, nulle trace d’encens ici.
Enfin, le pire advient avec "Pura Lux" qui possède la verdeur lourde et agressive de certains parfums masculins du genre Lacoste : j’ai tout simplement détesté ! Et là encore, à mon nez, aucune évocation de la précieuse résine...
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