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Parfum Yves Saint Laurent - Black Opium - Auparfum
Auparfum

Black Opium

Yves Saint Laurent

Flacon de Black Opium - Yves Saint Laurent
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Opiacée des Starbucks

par Jeanne Doré, le 21 octobre 2014

Deux citations me semblent essentielles en introduction, et se suffiraient presque à elles-mêmes pour décrire ce qu’est Black Opium, le nouveau parfum d’Yves Saint Laurent :

Dans L’Officiel, Edie Campbell, égérie :
« Black Opium, j’aime surtout son odeur de café, les fleurs blanches, la vanille… Ce genre d’odeur qui a l’air familier et dans lequel je me retrouve. C’est un parfum jeune et moderne, il est un peu plus urbain que le parfum Opium original qui est plus capiteux. Oui, c’est un parfum rock ! »

Sur Twitter, Yves Saint Laurent @YSL, Press Release :
« M. Hedi Slimane a été mentionné à de nombreuses reprises dans la presse à l’occasion du lancement de Black Opium avec Edie Campbell par Yves Saint Laurent Beauté (groupe L’Oréal).

Il est utile de préciser qu’aucune intervention créative d’Hedi Slimane n’a eu lieu s’agissant des lancements et choix d’éléments artistiques ou d’image sur les gammes de produits ou publicités d’Yves Saint Laurent Beauté, notamment pour la campagne Black Opium. »

Le contraste de ton est amusant. Et cette scission démontre bien celle qui est en train de s’établir entre la direction artistique d’une marque de prêt-à-porter (Saint Laurent) et celle de la licence beauté détenue par le n°1 mondial de la beauté (L’Oréal).
Alors que le nom Saint Laurent n’a jamais été aussi entouré de fantasme et d’adulation, porté à l’écran pour la deuxième fois cette année par un Bertrand Bonello qui explore les faces obscures et troubles du couturier dans un très beau film mental et sinueux, il est forcément très regrettable que ce même nom soit associé à tout ce que l’industrie du parfum génère de plus laid et de moins créatif, cédant lâchement aux sirènes des intérêts commerciaux bien avant celles des intérêts artistiques.

Je me penche toujours quand je me parfume

Puisque Guerlain a eu sa Petite Robe Noire, pourquoi YSL n’aurait-il pas son Opium aux couleurs du succès, hein, après tout ?
Il y a avait tant de belles choses à faire autour de ce brief, avec l’accord mythique de l’Opium original en filigrane, ses épices et ses bois baumés, qui auraient pu donner naissance à une nouvelle génération d’oriental, un hommage, un héritier digne du titre…
La réalité est, comme vous vous en doutez, toute autre. L’accord créatif « café noir » comme point de départ a dû être sûrement très joli et suffisamment captivant pour attirer l’attention de l’équipe marketing au début du brief, mais le pauvre expresso a entre-temps été écrabouillé par une grosse vanille collante et fruitée, une fleur d’oranger en mode guimauve pataude et un patchouli praliné écœurant et écrasant.

Le résultat ressemble plus à un verre de Baileys tiède oublié qu’au « parfum extrêmement addictif et sulfureux pour celles qui osent faire bouger les choses, enfreindre les règles »

Il est amusant de noter au passage que les femmes qui veulent bouleverser le sens des choses et osent briser les règles, entre autres, auraient, d’après les experts du marketing parfums, une propension plus grande que la moyenne à se vaporiser de glucose vanillé pour se sentir vivantes. Intrigante analogie...

La parfumerie est décidément loin d’être une science exacte, tout comme la mode, mais Black Opium nous confirme cependant que sous un même nom, l’univers du parfum est, hélas, lui, bien plus souvent guidé par l’appât du gain que par la recherche du beau.

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ancien membre

par ancien membre, le 21 octobre 2014 à 22:38

Je suis d’accord avec tout ce qui est décrié dans cet article, cela dit j’ai l’impression qu’Yves Saint Laurent ne soit pas trop préoccupé de son vivant du devenir de la marque après sa disparition.
On dit que Pierre Bergé adore Hedi Slimane, mais en cherchant bien on tombe aussi sur le fait qu’il a trouvé les dernières collections horribles au plus haut point...
Moi j’aurais plutôt vu Franck Sorbier reprendre le flambeau, d’autant plus qu’il avoue mettre au sommet Yves Saint Laurent dans la catégorie des grands maîtres de la couture. Maintenant le résultat aurait été nettement moins commercial...les grands groupes derrières ces marques légendaires de la mode ne recherchent que le profit. Alors que les choses se passaient assez bien chez Balenciaga avec Nicolas Ghesquiere, ce dernier s’est tout de même fait viré au profit d’Alexander Wang, afin de rendre la marque plus internationale, moins franco-parisienne, plus commerciale.
Yves Saint Laurent aurait dû faire ce que Serge Lutens a promis de faire après sa mort, que tout s’arrête. Il n’y aura pas de Féminité Black, je suis rassurée sur ce point !

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par Doblis, le 21 octobre 2014 à 23:54

Il n’y aura pas d’après Serge Lutens ???
Oh non, pas ça !!! Cela dit, entre sa volonté et les intérêts commerciaux en effet...

Pour en revenir à Black Opium, et oui, je suis d’accord avec tout ce qui a été dit hélas.
Actuellement, le noir ou la nuit est à la mode. On noircit tous les tableaux, du Coco Noir au Black Opium. Fabuleuse originalité...
Pour moi, le seul Black digne de ce nom, est celui de Bulgari avec ses magnifiques notes de gomme, brutes et élégantes.
J’ai pris l’habitude de me méfier de toutes les déclinaisons des parfums cultes : L’Eau Première ne vaudra jamais un extrait du N°5, idem pour celles de Shalimar, Coco s’en sort peut-être un peu mieux avec Coco Mademoiselle même si l’on ne sent pas tout à fait la lignée avec l’original, et donc Opium vient d’être "coupé" pour en faire une version Black aves ses notes de café jusque là plutôt réservées aux parfums d’hommes comme A-Men de Mugler ou l’oublié Rochas Man. Je ne parlerais pas des versions d’XS de Rabanne, trouvant les versions d’origine déjà sans intérêt, idem pour les parfums "nuit".

Actuellement, la création de ces grandes marques est un peu en berne. On fait des parfums "exclusifs, particuliers..." dans le seul but de vendre bien plus cher un parfum dénué d’intérêt.
Sinon, ils reprennent les parfums cultes de leurs catalogues et essayent de les "moderniser", c’’est à dire en retirer toute la saveur pour en faire du prêt-à-sentir.

Black Opium est donc un parfum commercial qui plairait pour quelques temps. Une autre mode suivra et on aura une nouvelle version "Opium du Peuple" quand on souhaiterait une version plus élitiste, intime, secrète.

Reste cependant, un joli packaging et un très joli revêtement de flacon. Dommage également que le flacon d’origine, reprenant la forme d’un inro Japonais, ait été "modernisé".

Heureusement que Nina Ricci ne fait pas partie du groupe LVMH ou L’Oréal, sinon nous aurions déjà eu un "Carbone du Temps" où le flacon aux colombes aurait été remplacé par 2 corbeaux...

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par Jeanne Doré, le 22 octobre 2014 à 00:10

Bonsoir Doblis,
hélas, oui en parfumerie, la "mode" a définitivement pris le pas sur le "style", alors que, nous le savons bien, pour citer à nouveau le film Saint Laurent : « Les modes passent, le style est éternel, la mode est futile, le style pas. »

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par , le 22 octobre 2014 à 06:50

Arrêtez, un flacon à corbeaux bien gothique j’achète tout de suite moi !

Je l’avais senti, ce Black Opium, mais en même temps que la nouvelle mouture d’Hypnotic Poison et Addict (des fois je suis maso) du coup j’ai un peu tendance à les amalgamer (sauf qu’Addict m’incommode moins !).

Bref, ce parfum n’est pas bien passionnant et la pub m’agace. Je ne trouve pas l’égérie très crédible dans le genre rock qui casse les codes moraux, elle a surtout l’air pas bien réveillée.

J’aimerais bien une pub pour parfum avec une vraie héroïne femme forte un peu badass un jour, quelque part entre Black Widow, Dana Scully et une femme d’affaire sûre d’elle, sans pseudo romantisme dégoulinant et éthéré.

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par j.Rose1, le 22 octobre 2014 à 08:16

oh vous m’avez faire rire ce matin et j’en ai avalé mon café de travers ! je vous rejoint tout à fait erzsébet, un flacon à deux corbeaux m’intriguerais au plus haut point (y a de l’idée !) mais ou je vous rejoint le plus c’est sur le choix de l’égérie le mot est juste, elle n’est tout simplement pas crédible ! toute fraiche toute lisse nonnn toute sage, p’tit chaton ! je vais vous faire une confidence ce parfum je l’ai acheté sur une pulsion je n’avais jamais acheter un parfum comme ça sans laisser passer un peu de temps pour réfléchir à ce qu’il m’évoquait ; un pshitt de la vendeuse et ce qui me saute au visage c’est ce café corsé torréfié presque cramé ce café noir ! et c’était la première fois qu’il était si reconnaissable à mon nez mais voilà la Rock Star qui vite la scène pour retourné en loge se démaquillé le tout devient très "jeune" la vanille ne nous quitte plus, il devient très gourmand ... je n’ai finalement pas pu le porter ce Black Opium mais j’aime bien y coller mon nez de temps en temps... bonne journée à tous

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par Doblis, le 22 octobre 2014 à 20:32

Bonsoir Erzsébet.

Dans mon commentaire sur le flacon sur un "flacon aux corbeaux", j’ai failli rajouter après "... quoique ça pourrait être amusant !" :-)
Enfin plutôt pour le prochain parfum de Lady Gaga que pour Nina Ricci quand même, non ? :-)

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par XIIIème Heure, le 27 octobre 2014 à 01:24

Erzsébet, je trouve votre amalgame entre Addict et cet Opium Black très amusant et juste : les films publicitaires des deux parfums sont tellement similaires ! Je parle de l’ancienne pub Dior Addict (le lien, s’il marche : https://www.youtube.com/watch?v=0gHTqXKRebo), qui met en scène la mannequin brune aux yeux clairs vêtue d’un trench noir qui court dans des rues sombres et humides puis, adossée contre un mur, pschitte dans son cou la substance coûteuse (ou illicite).... on constate chez ces jeunes femmes les mêmes symptômes d’une addiction au glucose.

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par Jeanne Doré, le 22 octobre 2014 à 00:04

Bonsoir L’Orpheline, ravie que la critique vous plaise...
Dans le film de Bonello, on voit bien comment justement le nom Yves Saint Laurent s’est peu à peu transformé en marque, et comment la licence Beauté a été séparée de la couture.
Comme le dit, très ironique, le personnage vers la fin du film, « J’ai l’impression d’être devenu un vernis à ongles dans un Prisunic ou un sac à main » :)

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