Tilleul
D’Orsay
Shoot de printemps
par Jeanne Doré, le 1er mai 2012
J’ai longtemps été une accro du savon Roger & Gallet au Tilleul, déplorant qu’il n’existe pas l’eau de toilette assortie, puis je me suis consolée avec la bougie Diptyque, aujourd’hui disparue. Alors lorsque j’ai visité pour la première fois le stand des D’Orsay au Printemps Haussman, c’est bien évidemment vers leur Tilleul que ma main s’est tendue en premier.
Le Tilleul n’est pas franchement une odeur que je qualifierai de "sophistiquée", elle est tout sauf "perfumistique", elle incarne au contraire la nature dans ce qu’elle a de plus printanier et d’innocent, cette atmosphère légère et insouciante qui accompagne la fin de l’hiver. Et même si certains risquent d’y déceler un air de parfum d’intérieur, cela ne l’empêche pas d’être élégante et plutôt coquette.
Un profond souffle vert et croquant occupe l’air durant les premières minutes après application, penchant dangereusement vers une note aquatique, limite melon (ce n’est vraiment pas le moment que je préfère). Mais il faut juste être un peu patient, cette fraicheur végétale parvient à surpasser ses faiblesses en dévoilant peu à peu le cœur délicatement lacté et poudré qui fait l’essence même de la fleur, flirtant avec des évocations de muguet, de mimosa et de lilas. Puis les fleurs à leur tour s’envolent pour laisser place à un foin sec et miellé, comme une botte de paille chauffée au soleil, qui ne laisse certes pas un sillage dingue, mais est vraiment agréable à respirer à même la peau, comme un vêtement de printemps qu’on a plaisir à revêtir pour fêter le retour des beaux jours.
Mise à jour : une réédition de ce parfum est aujourd’hui disponible chez D’Orsay sous le nom Vouloir être ailleurs
à lire également
par nerola, le 21 septembre 2016 à 23:29
Bonsoir,
En passant chez Jovoy, j’ai appris que la fabrication est arrêtée et qu’ils ne vont plus recevoir de nouveaux flacons. C’est le moment de faire des provisions...
par coromandel, le 29 mai 2016 à 11:58
Bonjour,
Je viens de recevoir ce Tilleul et quelle déception ! Il est très sec, (aride même) et aucune, mais aucune évolution sur ma peau. Il est linéaire et En plus, il n’a aucune tenue sur moi
J’espérais qu’il se baume, qu’il s’adoucisse, qu’il se "mielle" un peu mais niet ! Pas de muguet ni de mimosa qui pointent le bout de leur nez ;
Création sans intérêt ni finesse aucune, il fait plus odeur d’ambiance d’une grange remplie de foin que subtile et douce odeur de Tilleul.
Tant pis si je suis sevère ! Une étoile suffit largement !
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Solance, le 29 mai 2016 à 19:14
Je n’ai moi-même pas été conquise par ce Tilleul auquel je préfère nettement l’Été en Douce de l’AP sur le même thème.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par coromandel, le 29 mai 2016 à 21:10
Vous avez raison, Solance , l’Eté en douce est très agréable.
par Troudujol, le 9 juin 2012 à 13:24
Quelqu’un connait Etiquette Bleue, chez Parfums d’Orsay ?
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Athéna, le 26 avril 2016 à 15:58
Bonjour Troudujol,
Je viens à peine de le sentir. Je suis assez partagée. Je m’attendais à une grosse douceur opulente (opoponax, fleur d’oranger, vanille et santal) à la Poison de Lancôme, et au final, pas du tout ! Les agrumes sont très présents en première impression, avec une odeur très citronnée. Ce qui m’a un peu déstabilisée. Toutefois, ils disparaissent aussi vite qu’ils arrivent. Puis c’est l’ambre et les bois qui prennent le dessus. Reste sur la peau une odeur assez ambrée et légèrement sucrée (vanille + fleur d’oranger). L’ambre sortant grand vainqueur sur le long terme. C’est un parfum assez étonnant, qui raconte à merveille la passion interdite qu’il ambitionne de retranscrire. Le feu des agrumes qui ouvre le bal, aussi intense que volatiles -la passion-. Puis affleure la douceur contenue de la fleur d’oranger et de l’opoponax, qui retranscrivent bien l’intensité d’une relation impossible qui doit dire avec des mots policés la force du désir amoureux, de la pulsion. Enfin,entrent en scène l’ambre et les bois, qui traduisent le trouble profond, la morsure amoureuse, la part de rêve, l’image de l’être aimée lancinante, qui obsède la pensée et berce le cœur. L’ambre se marrie aux notes plus sucrées comme une empreinte, un sillage, un bleu à l’âme qu’on entretiendrait avec assiduité. Vous l’aurez compris, voici donc un parfum intensément romantique dans son écriture (ha ha ha). J’espère que cette description vous aidera... Bonne journée !
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Athéna, le 26 avril 2016 à 17:04
Je ne serais pas complètement honnête si je ne notifiais pas que ce qui me retient d’être conquise par ce parfum, c’est son côté un peu trop "eau de Cologne ambrée". Très classique. Un peu trop à mes yeux.
par Mado33, le 1er juin 2012 à 19:13
Hello,
Tilleul évoque une conception rousseauiste de la Nature, donc à mon sens un peu mélancolique. Rousseau l’était d’ailleurs lui même. L’Eau du Ciel est un parfum extrêmement réussi, sans doute plus complexe enfin je crois. J’aime les deux, à égalité, mais pas pour les mêmes raisons. Si je reviens encore et toujours à Olivia Giacobetti, c’est parce qu’elle me touche davantage en profondeur que les parfums Annick Goutal.
Candide Tilleul ? D’un premier abord oui, mais son " affectivité " est plus subtile qu’il n’y paraît. Sans faire de projection, il y a une pureté plus développée dans les parfums signés Olivia Giacobetti. C’est certes un point de vue subjectif, mais le coeur parvient-il à se dissimuler derrière des artifices ? Je ne crois pas.
par Opium, le 1er juin 2012 à 15:51
Bonjour à toutes et à tous.
Avant de venir apporter mon commentaire ici, je souhaitais remettre mon nez sur ce Tilleul.
Jeanne a parfaitement décrit mon ressenti. Olivia Giacobetti, la "spécialiste naturaliste figurative" a encore superbement frappé. ;-)
La fragrance donne réellement cette impression de nature douce, de moment d’apaisement, le visage collé à même le sol sur les brins d’herbe et sous les plantes en floraison, en fin de journée quand les températures chaudes se rafraîchissent un peu.
En revanche, si je me souvenais bien de cette impression de "poudreux" ["Thierry"™] propre au tilleul qui ramène aux moments de l’enfance et à son innocence, j’avais totalement oublié le départ vert croquant et assez aqueux. Or, je n’apprécie pas beaucoup le melon à manger, et, le supporte encore plus difficilement en parfumerie (sauf coups de Maîtres "à la Roudnitska" ou "à la Robert"). Comme Jeanne, l’entrée en matière n’est pas le moment que je préfère. J’ai laissé reposer ma mouillette pour parvenir à la douceur innocente qui me sied mieux.
Je trouve la reproduction très réussie. Toutefois, il y a des parfums que l’on admire et d’autres que l’on porte. Je sais que celui-ci est davantage un parfum que je pourrais admirer plutôt que porter, comme Youggo. Et comme c’est le cas pour moi pour certains soliflores (le muguet et le lilas entre autres...). Mais, cela ne retire rien à la beauté du tableau que Olivia Giacobetti nous convie, non seulement à sentir, mais, presque, à regarder...
A porter, je crois préférer l’Eau du Ciel de Annick Goutal (la marque, une fois n’est pas coutume, a choisi un nom qui est si bien trouvé pour cette "Eau qui sent le Paradis" ["moi-même"™] ). Elle est d’une beauté ! Mais, là n’est pas le sujet.
Le Tilleul, comme l’a souligné Youggo, est très proche d’autres créations, dont l’Eau Baptiste de Iunx, qui m’a séduit par sa nonchalance et son charme candides, plus encore que l’Eau Sento (si bien portée à côté de moi lors de ma découverte de la gamme (^^), l’Eau Argentine, Splash Forte, ou même L’Ether, pourtant si admirable dans sa structure. L’Eau Baptiste, c’est un fleuve limpide, dans lequel on se baigne, puis se sèche après s’être purifié, aux seuls rayons du soleil.
Je mets 3 étoiles : Pour la maestria, mais, plus grande, de mon humble point de vue, ailleurs.
Bonne journée.
Opium
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Youggo, le 2 juin 2012 à 12:53
Je ne me souvenais plus de ce coup de coeur pour l’Eau Baptiste. Il me semblait que c’était l’Eau Sento qui avait retenu ton attention (faut dire que tu avais un modèle vivant de choix à côté de toi pour le sublimer).
En tout cas ce Tilleul d’Orsay a achevé de me convaincre récemment. Après avoir craqué pour la bougie, je crois qu’il va me falloir le parfum. Et si possible rapidement : l’été arrive et c’est un parfum radicalement printanier.
Et puis il est quand même moins cher que l’Eau Baptiste, et il est possible d’opter pour une autre contenance que les 150ml livrés dans un flacon de 50cm de long de chez IUNX. Plus pratique.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Opium, le 8 juin 2012 à 14:43
Bonjour Youggo.
L’Eau Sento m’avait plu sur son porteur. Elle était fort bien portée, avec sa note d’encens immatériel puisqu’elle n’en contient pas. Cela créait une aura qui sublimait celui qui la portait. A moins que ce soit lui qui ait sublimé la fragrance. Encore une fragrance qui est bien plus jolie in vivo, portée, que sentie ; que ce soit sur touche ou en diffusion par ailleurs. Le parfum prend une autre dimension, + (ir)réelle !
C’est bien l’Eau Baptiste, cette eau si innocente qu’elle rappellerait le moment du baptême, sa douceur, son poudreux (et non poudré, c’est plus fin que cela), qui m’avaient séduit. Je crois que la seule qui m’ait indifféré est l’Eau Blanche ce jour-là. Mais, je saturais peut-être ou restais bloqué sur d’autres choix.
Ah, le charme des flacons Iunx, la marque qui veut rester si confidentielle qu’elle n’a pa de site web, est très très peu distribuée, et n’a fait que des flacons de grande contenance très hauts afin de ne pas pouvoir les ranger où que ce soit et afin que le transport, hors décantage(s), soit un calvaire... Mais, "peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse" dit-on. Et, l’ivresse de la joie de découvrir d’excellentes créations, on l’a bien... ;-)
C’est le printemps (sur le calendrier, car pour ce qu’il en est de la météo, ici à Paris, on reste figé sur octobre/novembre pour le moment), alors, bon achat du Tilleul qui t’a fait craquer. ;-)
A bientôt.
Opium
par Mado33, le 14 mai 2012 à 19:37
Hello
Tilleul est une merveille, je ne trouve aucun autre mot. Je pense que ce parfum ( comme tous ceux d’Olivia Giacobetti ) s’inscrit dans un univers olfactif très pur. L’Eau du Ciel est un très beau parfum, mais sur le plan émotionnel stricto sensu, il me semble différent : d’un côté, la sensibilité de la Nature ( non, pas ultra-naturelle ), de l’autre une sensibilité spontanée, rieuse et plus mondaine selon moi.
Tilleul.. Et bien les mots me manquent pour décrire une telle beauté.
( Merci encore Jicky ! )
par miroulette, le 10 mai 2012 à 14:09
Je suis curieuse de découvrir ce "Tilleul". En attendant qui peut s’adonner au jeu des comparaisons avec l’eau du Ciel de Goutal et French Lime blossom de Malone ?
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Youggo, le 11 mai 2012 à 18:30
Cela fait un moment que je n’ai pas senti les deux parfums cités, mais avec ce dont je me souviens je dirais que Le Tilleul est dans une veine beaucoup plus figurative et naturelle. Moins frais et lumineux, plus axé sur les facettes vertes et douces de la plante.
par Mado33, le 7 mai 2012 à 21:01
Hello,
Je pense surtout qu’un créateur doit composer avec certains paramètres, en tout premier lieu ceux liés à la création. L’intérêt économique ? Avec " Tilleul " il s’agissait de reprendre un parfum très ancien, exercice délicat à mon sens.
" Ultra-naturel " ? Je n’en suis pas sûre. Avec " Drôle de Rose " Olivia Giacobetti me fait revenir au temps de Watteau, je trouve ce parfum plutôt complexe, mine de rien. Voilà, mine de rien c’est le mot ! C’est tout l’art d’Olivia Giacobetti, décidément très douée pour recréer des atmosphères proches de la peinture. Elle a de qui tenir. Il faut croire que vraiment en ce monde tout se correspond, Nature et Arts
par Youggo, le 7 mai 2012 à 17:57
Dans la catégorie des parfums légers et aux senteurs ultra-naturelles, Olivia Giacobbeti avait déjà accomplis de véritables chefs-d’oeuvres (En Passant, Ofresia, Drôle de Rose, Philosykos...). C’est clairement un style dans lequel elle excelle, et dans lequel je préfère la voir. Alors un Tilleul pur et dur signé de sa main ne pouvait être que parfait. Et c’est le cas avec ce parfum presque... enfantin. Totalement enfantin même, par son côté produits de soin pour bébé et ses notes ultra naturelles qui nous plongent dans la quiétude ombragée d’un jardin d’herbes fraiches et de fleurs douces...
Le départ est frais et vert : angélique, feuilles de citronnier et petit grain. Croquant, fusant, et désaltérant. La suite se fait plus douce et apaisante, avec ce coeur de tilleul assez humide, quelques notes de pastèque ou de melon. Limpide. Puis un fond toujours très agréable, tirant plus vers le miel et les notes de céréales.
C’est très beau, très pur et lumineux. Simple, mais avec une évolution qui dévoile tout de même une richesse de facettes. Du Giacobetti pur jus. Et c’est peut être là le seul reproche que je ferai, non pas au parfum, mais à sa créatrice (dieu sait pourtant si j’aime son travail).
On avait déjà noté chez elle une certaine tendance à la redite (je n’oserai dire au recyclage), avec une filiation évidente entre l’Ether de IUNX et le Passage d’Enfer de l’Artisan Parfumeur. Et ce Tilleul n’échappe pas à la règle en reprenant quasiment note pour note les compositions de l’Eau Baptiste de IUNX, ou de l’Été en Douce de l’Artisan Parfumeur. Cela n’enlève rien aux qualités de ces 3 parfums qui restent assez différents tout de même (le IUNX tire davantage vers les notes de miel et d’acacia, et l’Été met l’accent sur les muscs blancs), mais je trouve un peu dommage et "fainéant" de proposer différentes déclinaisons d’un même thème à différentes maisons.
Ceci dit, d’autres grands nez semblent procéder de la même manière (Bertrand Duchauffour par exemple), peut-être est-ce davantage pour creuser leur style plutôt que par intérêt économique ?
Nez inexpert
a porté Tilleul le 3 septembre 2019
Nez inexpert
a porté Tilleul le 22 août 2019
Nombre Noir
a porté Tilleul le 8 juillet 2014
à la une
Smell Talks : Céline Ellena – L’illusion de l’olfaction
Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
en ce moment
il y a 7 heures
L’actuelle version EDP, testeur neuf en grand magasin, n’est franchement pas à négliger. Moins(…)
Dernières critiques
L’Eau pâle - Courrèges
Lavande délavée
Mortel noir - Trudon
Église en flammes
Infusion de gingembre - Prada
Fraîcheur souterraine
par Nez inexpert, le 10 janvier 2020 à 20:36
Ah que voici d’Orsay de retour : https://dorsay.paris/
Virage vers la niche exclusive et moderne, façon Lubin, avec noms hipsters façon Etat libre ; nouvelle boutique à Ripa, dans le 7ème ; pas de mention du parfumeur ; adieu à la gamme historique, même au vénéré Tilleul.
Petite fantaisie titillante : les parfums portent les initiales d’esthètes ou "personnalités" avec un indice. J’ai déjà identifié "O.W.", le plus facile. Qui devinera les autres ? Probablement anglo-saxons en majorité, puisqu’aucune autre culture n’existe.
Bonne route à cette nouvelle incarnation de la maison. Ce ne sera pas du gâteau de se refaire une place au soleil dans ce secteur saturé où tout finit par sentir un peu la même chose.
Je vais consommer mon cher Tilleul au pchit-à-pchit, encore plus lentement qu’avant.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Sehnsucht nach dem Duft..., le 9 septembre 2020 à 17:53
Tilleul existe toujours mais a pris un nouveau nom Vouloir être ailleurs et surtout un nouveau prix !!! De 70€ les 100ml, il passe à 170€ les 90ml... Euh !
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus
par Nez inexpert, le 11 septembre 2020 à 15:41
C’est indubitablement dû aux ingrédients de haute qualité, car le parfumeur très exigeant parcourt le monde à la recherche des meilleures matières premières : tilleul de Tasmanie, foin de Vientiane, miel bio d’Eldorado, angélique d’Atlantide...
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus