Wilde
Jardins d’écrivains
- Marque : Jardins d’écrivains
- Année : 2013
- Créé par : Anaïs Biguine
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Hespéridée
- Style : Classique - Propre - Sage
Dandy garden
par Jeanne Doré, le 10 juillet 2013
Une fin d’après-midi d’été, dans un jardin, au milieu des vignes, sous les feuilles d’un figuier.
Une corbeille de fruits de saison : raisin blanc, figues noires, quelques citrons.
Un vieux livre un peu jauni et déchiré, posé sur la table, à l’envers.
Des verres de vins blancs évaporés, une bouteille renversée, un thé earl grey pour doucement se reconstituer.
Une odeur de peau blanche et propre, de savonnette épicée, rosée, légèrement chyprée.
Une lumière douce, fondante et reposante de soleil rougissant, qui donne envie de s’abandonner à la sieste, contre le figuier.
Mais qui aurait cru que l’écorce de figuier avait un parfum chypré ?
A moins que ce ne soit juste la mousse d’arbre qui recouvre le sol de son duvet humide et vert ?
Vais-je rêver de nos discussions animées, de nos confidences chuchotées, des multiples toasts portés à nos retrouvailles, ou juste m’endormir immédiatement, totalement enivrée du moment présent ?
Loin de moi la prétention de faire de la poésie, mais je me demandais si un parfum pouvait vraiment engendrer de la littérature ? Comme une œuvre littéraire peut inspirer un parfum ?
Pour Jardins d’Ecrivains , la question ne se pose évidemment pas, Anaïs Biguine a su capter cette étrange atmosphère nostalgique et un peu poussiéreuse (dans le bon sens du terme) qui émane de l’esthétique propre au XIXème siècle, pour la recréer au moyen de signaux olfactifs pourtant simples et évidents.
Cela dit, vous ne sentirez peut-être vous-même qu’une banale eau de Cologne vaguement épicée et verte qui ne vous transportera pas plus loin que le bout de votre nez... Mais dans le doute, allez quand même découvrir cette marque, encore peu diffusée, mais qui vaut certainement le détour. Et à 85 euros le flacon de 100ml, on n’a pas le droit de parler de parfumerie élitiste. Juste belle et esthétique.
à lire également
par Memories, le 18 mars 2015 à 16:18
S’inspirant de la vie mystérieuse et brève du dramaturge et poète de l’ère élisabéthaine Christopher Marlowe , la marque Jardins d’Ecrivains sortira, fin mars, un parfum qui lui rendra hommage.
La compo, annoncée, du jus destiné à évoquer ce talentueux mauvais garçon du théâtre anglais de la Renaissance :
Notes de tête : Tubéreuse, Osmanthus, Elemi.
Notes de coeur : Myrrhe, fleurs séchées (évoquant la poésie tragique).
Notes de fond : Mousse de chêne, Labdanum, Musc, Cuir.
par Fairy47, le 20 février 2014 à 21:03
Voilà une description bien alléchante !!
Le début du texte correspond parfaitement à ma personnalité et à mon tempérament rêveur, poète !
J’essayerai si possible d’y jeter un de ces quatre une narine (excusez moi pour ce prosaïsme ! ) !
par Terence, le 18 janvier 2014 à 22:05
Le parfum comme œuvre de l’esprit. On part de l’idée pour aller jusqu’à l’odeur qui lui correspond. C’est une réalisation que je trouve très maîtrisée. Une promenade dans les jardins d’un vieux club anglais. Un hespéridé chic et baroque, discret, élégant.
par Hermeline, le 21 août 2013 à 17:16
C’est une fort belle évocation poétique d’un parfum délicat que vous faites Jeanne. Nous sommes à ce point habitués aux fragrances puissantes, parfois tonitruantes, que l’on peut passer trop rapidement sur de belles créations qui s’imposent moins au premier abord, mais qui sont tout autant intéressantes. Je me souviens de l’avoir trouvé agréable, fin et gracieux, mais je ne suis pas retournée à ce décant qu’il faudra que je ressente avec davantage d’attention. Juste la référence au papier jauni et à la littérature, cela fait envie.
par Opium, le 26 juillet 2013 à 22:29
Bonsoir Jeanne et à tou(te)s.
Pour commencer, je te félicite pour ce très bel écrit, évocateur de la fin de l’été, de la campagne, des figuiers et du raisin blanc.
Nul besoin de s’éloigner physiquement réellement pour ressentir tout cela tant ce parfum est joliment évocateur à lui seul.
Pourtant, quand je l’ai découvert sur touche à la fin de l’hiver, je l’ai trouvé joli mais sans plus. Une reproduction parfaite du raisin blanc, figurative et exacte, mais morne. Peu d’autres choses me venaient à l’esprit en dehors de cela.
Puis, porté avec l’arrivée du soleil et de la chaleur, là, cela a été le coup de foudre.
Jeanne, tu as très bien décrit les différentes facettes de ce parfum, je ne vais donc pas le faire. Les "signaux olfactifs pourtant simples et évidents" dessinent à grands traits une scène bucolique des plus charmantes. Ainsi, au chaud, se révèle du raisin, un peu de figue boisée en transparence, un effet savonneux qui arrondit l’aspect boisé. C’est rafraîchissant sans être ni prévisible ni ennuyeux : or, en ce moment, bien que m’y connaissant "pas trop mal" en termes de parfums, la recherche de fraîcheur pas bêtement hespéridée et musquée relève de la gageure... Wilde, s’il n’est pas du tout transgressif comme on aurait pu l’imaginer avec ses notes assez innocentes (on lui aurait plutôt accolé les notes baumées miellées animales de George), se porte avec grand plaisir.
Pour répondre au commentaire de Frédéric ci-dessous, la créatrice de la marque nous expliquait justement qu’elle avait voulu tenter de sortir de certains clichés. Wilde était un homme trop raffiné et élégant pour que Wilde, son parfum, affirme bruyamment sa subversion. Il reste donc assez gentil et plutôt bien élevé. Ce parfum allie une certaine rusticité à une élégance dégingandée jamais prétentieuse.
En découvrant trop rapidement les parfums de la gamme Jardins d’Ecrivains et/ou dans un environnement bruyant ou saturé, ils peuvent paraître n’être rien d’autre que des "touilles" bricolées au coin d’une cuisine ; on ne peut remarquer la belle subtilité des traits de ces compositions qu’en prenant son temps. On découvre alors une parfumerie traditionnelle, qui fait référence à une période plus classique, tout en intelligence et beauté évidente.
Il aurait été possible d’aborder George d’abord (toujours assez rustique, mais plus "criard", moins dans une certaine forme d’innocence bucolique), le parfum le plus tapageur de la gamme. D’ailleurs, quelque chose me dit que sa chronique devrait suivre prochainement... ^^ Mais, vouloir s’intéresser aux choses plus discrètes peut également avoir du bon. Or, durant cette promenade avec Wilde, dans l’espace et le temps, je me régale en toute (fausse) simplicité ! ;-)
Pour toutes ces bonnes raisons, je fais scintiller trois étoiles bien méritées durant ce coucher de soleil estival... ;-)
Jeanne : encore merci et bravo pour ton super billet !
A bientôt.
Opium
par Frédéric, le 10 juillet 2013 à 19:25
Je suis étonné que vous ayez choisi Wilde en premier au lieu de George (Sand). Ce sont les deux meilleurs de la collection mais ce dernier se détache encore, il est...puissant, androgyne mais hyper sexuel et bref très coquin je trouve.
Wilde est évidemment tellement gentil et poli à côté, j’aurais plus vu le côté dandy décadent que ce fruité un peu incongru sous ce nom.
par Patrice, le 10 juillet 2013 à 17:06
Ca me donne envie d’aller approfondir cette marque que j’ai un peu trop laissée de côté.
Et il me semble qu’une nouvelle fragrance vient d’arriver !
Farnesiano
a porté Wilde le 27 mai 2023
Farnesiano
a porté Wilde le 26 mai 2023
à la une
La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !
Après une première édition réunissant près de 3000 passionnés et professionnels du monde entier, la Paris Perfume Week revient du 20 au 23 mars 2025 au Bastille Design Center. Dans son sillage, se dessine une programmation inspirée et foisonnante.
en ce moment
il y a 1 heure
Bonjour cher camarade oui, c’est ma passion ma mère était vendeuse en parfumerie pendant l’âge(…)
il y a 6 heures
Bon, je m’y colle, bien que pas spécialiste du tout. Je dirais que c’est possible, mais il est(…)
il y a 16 heures
Malheureusement Gardénia Passion vient d’être supprimé. Une honte...
Dernières critiques
Armonia - Anatole Lebreton
Nombre d’or de l’iris
Infuse - Akro
Songe d’une nuit des thés
Feu sacré - Réserve en Afrique
Désert brûlant
par Farnesiano, le 26 mai 2023 à 20:23
Un dandy au jardin par une fin d’après-midi ensoleillée, sous la tonnelle, devant une corbeille de fruits mûrs... C’est tout à fait ça. En deux mots, un citadin à la campagne. Je découvre en roller aujourd’hui ce merveilleux parfum, aussi élégant que naturel, aussi raffiné que spontané. C’est Wilde bien sûr, la vivacité de son style, la souplesse de son esprit, son humour et la sensualité sous-jacente de ses descriptions. Mais pour moi, c’est aussi un peu Francis Poulenc, le parisien, dans le vaste jardin de son domaine tourangeau où il accueillait ses chers amis. Parfum délicieusement rétro et gorgé d’une sève charmante que je pense n’avoir jamais savourée ailleurs. La belle saison lui convient, et sans doute aussi, pour se la rappeler, l’automne.
PS. Force est de constater que cette maison a carrément doublé ses prix en réduisant de moitié la capacité de ses flacons : de 100 ml on passe à 50 ml. Épique époque !
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus