Tanagra, la beauté hellénique de Maison Violet
par Juliette Kirszenberg, le 11 décembre 2018
Le nouveau parfum de Maison Violet promeut « une beauté singulière celle qui est saisie lorsque l’on ressent plus que l’on observe », inspirée de l’art hellénique.
Fondée en 1827, la maison parisienne Violet fut rapidement couronnée de succès, et devint en 1842 fournisseur officiel la reine Isabelle II d’Espagne et de l’impératrice Eugénie. De cette prestigieuse cliente provient l’abeille, symbole de l’impératrice, qui est apposée sur chacun des flacons. La maison a ensuite remporté des prix pour certains de ses produits lors de l’exposition universelle de 1867. Après avoir interrompu son activité en 1953, la maison renaît en 2017 grâce à trois amis alors étudiants à l’École supérieure du parfum. À l’instar des trois premières créations signées Nathalie Lorson, Tanagra tire son nom du patrimoine de la maison (un parfum originalement lancé en 1920) mais sa formule est inédite.
Le nom de « Tanagra » provient des figurines en terre cuite réalisées durant la Grèce antique dans la région éponyme. Elles représentaient le plus souvent des jeunes filles gracieuses. Le parfum cherche à évoquer cette douceur, cette élégance et une forme de beauté singulière, comme l’« expression subtile de la délicatesse éternelle ».
Tanagra est décrit comme « un parfum tissé à même la peau. Une soie poudrée épousant la plus subtile des lignes, un cachemire musqué caressant la plus douce des courbes ». La fragrance se compose d’un bouquet de rose, de freesia et d’iris.
Le parfum est sorti le 25 novembre dernier, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Maison Violet s’est engagée à reverser 20% des bénéfices réalisés sur la vente de ce parfum à l’association Solidarité Femmes, luttant contre les violences qu’elles subissent.
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Parfum, 145 euros/75ml.
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par Adina76, le 10 mars 2021 à 13:24
Bonjour à tous,
La maison Violet aurait pu à l’occasion de la journée de la femme remettre sur le devant de la scène ce joli parfum, fleuri, musqué très irisé. Sans être révolutionnaire, il est d’une douceur toute printanière, tendre comme un chamallow qu’il évoque un peu pour moi (rose + freesia + jasmin + pivoine + beaucoup d’iris = chamallow sans sucre !!!). J’y sens aussi la bergamote, mais il semblerait (dixit le site web de la marque) que ce soit plutôt la mandarine et que le tout se boise dans le cèdre, le vétiver et (des tonnes !) de muscs. C’est le premier jus que j’essaie sur le lot d’échantillons que je viens de recevoir de la maison Violet. A suivre ...
par Marieflower, le 22 décembre 2018 à 09:40
Parfum délicat, très justement évoqué comme de la soie ou comme une caresse sur la peau. Il est discret mais juste ce qu’il faut pour dévoiler féminité et sensualité.
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par Adina76, le 10 mars 2021 à 17:02
En cette fin de journée, je reviens sur ce Tanagra. Certes, ce parfum est joli. Il s’adresse à celles qui souhaitent un parfum discret, de peau et fait plutôt jeune fille. Mais au bout de trois- quatre heures, la discrétion se fait disparition pure ! Pour un parfum de niche au prix correspondant, on pourrait s’attendre à franchement mieux ... De façon générale, je commence à vraiment me méfier des "parfums de peau". Aujourd’hui ils sont trop souvent synonymes d’absence de tenue.
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par Farnesiano, le 10 mars 2021 à 18:30
Bonsoir Adina,
Je plussoie ! Certains parfums de niche actuels, " délicats ", voire poétiques, mais affreusement onéreux, ne tiennent pas sur peau ; ils séduisent un moment plus ou moins long, puis s’effacent, s’éteignent doucement. Le joli Tanagra dont j’ai un mini-tube manque de corps quand Sketch, Pourpre d’Automne et surtout Un Air d’Apogée rayonnent divinement. Bien belle maison tout de même, d’une sincérité touchante.
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par passiflorus, le 10 mars 2021 à 19:57
C’est étonnant, je l’ai justement mis ce matin, et je le sens encore ce soir, bien présent par moments au détour d’un geste, ou en portant ma main au visage. Oui, c’est délicat, mais sans être "jeune fille" (ça tombe bien, je suis un homme), élégant, poétique. Mais absolument pas éthéré ou évanescent. Ou bien c’est ma peau qui réagit particulièrement bien à Tanagra. En tout cas, mon préféré de chez Violet.
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par Jicky, le 11 mars 2021 à 21:40
Je ne sais pas vous, mais je trouve que la question de la tenue en parfumerie est pas mal liée à la question du registre. Je pense qu’il est parfois juste d’accepter une tenue moindre si la beauté du parfum obtenu s’en trouve décuplée.
Combien de parfum j’ai pu sentir qui était très beaux dans leur envolée, avec une belle idée et une belle représentation. Avant d’être gâchés par des artifices techniques apportant certes de la tenue mais au dépit du propos du parfum. (Je pense là comme ça maintenant à l’Eau de magnolia de Malle, délicate et fine pendant une heure avant de sombrer dans un amas de bois dégueulasses et incohérents, simplement parce que ça pulse et ça tient, beurkos).
Je ne connais pas ce Tanagra, mais je trouve dommage parfois de lire certains avis s’arrêter à la question de la tenue (je ne pense pas à vous Adina, simplement vous lire me fait penser à la question). Je vois, depuis que je touche frontalement à la formulation, je trouve souvent que certains aspects "exigés par le consommateur" (de la tenue, du sillage autrement dit en avoir pour son argent) mène parfois à devoir déformer une note qui était belle, équilibrée, tout à fait à sa place. Ajouter des muscs, des bois, augmenter le fond déjà existant, mettre une ou deux molécules qui pulsent : c’est pas forcément très compliqué à faire la plupart du temps, mais combien de fois ça a pu mener à un compromis simplement moins beau et moins en phase avec l’idée même du parfum.
J’ai plusieurs camarades qui sont dans des grosses boites et qui m’expliquaient que ces critères c’était quasiment une condition sine qua non sur la plupart des projets et il m’est arrivé de lire (ou entendre) certaines critiques de parfum (je pense au youtube game abyssal là) qui disaient simplement "ce parfum est trop bien il sent longtemps et on me sent avec" eurf c’est un peu démoralisant quand tu vois la charge de travail minutieux que peut demander l’aboutissement d’une belle formule de parfums.
Enfin bon je m’égare, je me disais que cette petite voix pouvait être intéressante ici, même si c’est un sujet classique dans la critique de parfum.
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par Adina76, le 16 mars 2021 à 07:46
Bonjour Jicky, bonjour à tous,
Merci pour votre réflexion. Je l’ai lue et relue avec intérêt. Vous défendez le point de vue du créateur, que nous pauvres hères ignorons. Je comprends votre dépit devant la réaction - la mienne notamment- de la consommatrice prosaïque qui en veut pour son argent alors que le parfumeur se réjouit de la beauté de sa création, fut-elle éphémère ... je comprends et en même temps, ne peux que constater que les deux points de vue ont leur mérite, la réalité des choses ne permettant hélas pas toujours de satisfaire les deux parties. Vous déplorez que pour pouvoir vendre un parfum, il faille sacrifier à la contrainte de la tenue, dut elle démolir in fine le travail du créateur et la beauté de son ouvrage. Votre colère est fort compréhensible mais c’est la quadrature du cercle, d’autant que les commanditaires de parfums (les marques) en veulent toujours plus pour leur argent, ce qui en retour ne va pas favorablement disposer l’acheteur si le parfum ne
"tient" pas. Comme réponses possibles, si tant est qu’elles le soient, il faudrait soit que le parfumeur renonce à proposer un parfum au commanditaire si ledit parfum est trop éphémère et le garde pour lui tant qu’il n’a pas trouvé le moyen élégant et joli d’assurer la tenue de sa formule. Ou bien il faudrait créer un nouveau type de parfum, purement artistique dirons nous, ce qui est une autre façon de se protéger contre le reproche d’une tenue trop éphémère. Je ne suis pas sûre que le marché existe pour ce type de parfum, mais peut-être que les événements tels que des expositions peuvent s’y prêter. Je me souviens avoir vu à la Fondation Saint Laurent une exposition consacrée à Jacques-Emile Blanche. L’air y était parfumé par une création de Francis Kurkdjian, spécialement conçue à cet effet. Sans même parler de la crise sanitaire actuelle qui a suspendu ce type d’événement, cela reste quand même un marché très restreint ...
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par Adina76, le 30 mars 2021 à 21:29
Bonsoir passiflorus, bonsoir à tous,
Je reviens ce soir à Tanagra. C’est vrai que c’est un fort joli parfum. D’une réelle délicatesse avec une légère dissonnance : la bergamote liée à l’iris peut-être ? En tout cas, c’est cette dissonance qui évolue en parfum de "chamallow" et qui le rend très attachant. J’ai vaporisé Nuée bleue sur l’autre avant-bras. Des parfums très Belle Époque entre lesquels il serait difficile de choisir. Mais qui se font toujours très discrets au bout de trois heures ... parfums de peau, parfums pour soi ...
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