Auparfum

La nouvelle vie de la Maison Violet

par Léonore Fernandez - Jeanne Doré, le 10 janvier 2018

Trois jeunes parfumeurs formés à l’ESP redonnent vie à l’une des plus grandes maisons de parfums françaises du XIXe siècle, et revisitent trois de ses parfums anthologiques.

La Maison Violet, fondée en 1827, a connu au temps de l’Empire et des cours royales un rayonnement international et une renommée prestigieuse. Disparue peu après 1953, elle est redécouverte par trois jeunes parfumeurs rencontrés sur les bancs de l’ESP (l’École supérieure du Parfum). Passionnés par son histoire, Anthony Toulemonde, Paul Richardot et Victorien Sirot explorent le passé de la belle endormie et décident de relancer trois parfums sous forme d’une première collection, nommée « Héritage ». Si le nom originel et les familles olfactives ont été conservés, ils ont demandé au parfumeur Nathalie Lorson d’imaginer trois compositions inédites et contemporaines, bien qu’imprégnées d’un souffle classique.

Sketch (1900-2017)

Ce parfum, à l’origine nommé Ambre royal, sera rebaptisé Sketch dans les années 1920. C’est un oriental « profond, sensuel et rassurant » décrit comme « un bijou, une parure flamboyante ». Après un départ comme un « fouet zesté et épicé », un accord chypré patchouli est suivi de noix de muscade et de tubéreuse, l’ensemble « emmitouflé dans une fourrure musquée ».

Pourpre d’automne (1924-2017)

Il s’agit d’un parfum phare de la maison, le premier à s’imposer à son époque comme une référence reconnue. La difficulté était de respecter le passé imposant du parfum, « de ce nom profondément ancré dans son temps », tout en y ajoutant une certaine modernité et simplicité. Défi relevé à travers la rencontre entre une rose pourpre et une violette irisée, accompagnées de pêche juteuse et de prune, autour d’un accord chypré, et des notes de sous-bois et de musc. Qualifié de « surréel », Pourpre d’Automne est décrit comme « une fragilité empreinte de témérité, une rose piquant une peau de porcelaine ».

Pourpre d’automne fait partie de la sélection de la Box#7 Auparfum, datée janv./févr. 2018

Un air d’apogée (1932-2017)

Originellement baptisé Apogée, ce parfum dessine un sillage décrit comme « ensorcelant », qui « soumet celui qui le sent ». Il s’agit d’une réinterprétation du cuir : des odeurs « sombres et épicées », des notes boisées, un absolu tabac, des facettes cuirées et un mimosa. Décrit comme « un ballet caractériel et doux », Un air d’apogée ne prétend pas embellir la personne qui le porte, mais « la complète », atteignant ainsi l’apogée, le « zénith du sillage », celui de ne faire qu’un avec son parfum.

Les parfums de la Maison Violet peuvent être découverts au sein d’un showroom installé au 31, rue Etienne Marcel à Paris, qui plonge le visiteur dans une atmosphère très XIXe siècle.

Eaux de parfum Violet, 145 euros/75ml, offre découverte 35 euros/3 x 7.5ml

Premières impressions

Très jolie surprise que cette renaissance d’une marque qui était complètement tombée dans l’oubli (sauf peut-être pour les collectionneurs de flacons anciens ?).
Les trois compositions ont du caractère, du coffre, sont mémorables et riches en facettes, chacune dans son style : Un air d’apogée mise sur un accord de tabac à pipe enrobé de notes poudrées, comme un beau bouquet fané, mais toujours majestueux.
Sketch est un bel ambré épicé, mouvant et captivant, avec des faux airs de Guerlinade, mais une personnalité qui lui est propre.
Enfin, mon préféré est sans doute Pourpre d’automne, pour son accord parfait entre rose et violette enrobé de notes fruitées veloutées, qui peut sembler classique et déjà vu sur le papier, mais la magie opère, dans un édifice musqué chypré vient soutenir les fleurs pudiques dans un nuage de talc baumé et irisé.
Bravo !

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Farnesiano

par Farnesiano, le 29 mars 2018 à 19:47

Découverte de Pourpre d’Automne. Quel bonheur ! Oui, bien sûr, l’ombre de Misia, dont je suis fan, mais un Misia sans l’aspect cosmétique et le gras de son rouge à lèvres, un Misia moins citadin, moins conquérant, moins immédiatement séducteur, moins éclat, moins brillant, qui nous plonge dans une étrange et voluptueuse rêverie : rose, iris et une délicieuse violette fruitée qui s’épanouit dans des baumes magnifiquement poudrés, tout au long d’une évolution parfaitement maîtrisée et réellement poétique. Et ce fond ! Addictif...
Pourpre ? Je ne sais pas... J’y vois du rose, du mauve, du bleu, du gris perle, des reflets mordorés, et plus que l’automne, ce serait le souvenir de l’automne, celui d’une belle journée dont on se remémore les plus tendres moments, le regard perdu vers le jardin entrevu par la fenêtre d’une alcôve où l’on a aimé... À l’heure où notre se nez se perd dans tant de senteurs brutales, simplistes ou faussement complexes qui nous prennent à rebrousse-poil, comme il est bon de rencontrer, de retrouver de tels parfums.
Nathalie Lorson, son auteure, a signé pour Boucheron un étonnant Iris de Syracuse. Avis au amateurs de la noble fleur !

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par Marie.B, le 20 janvier 2018 à 16:34

Très intrigué par cette nouvelle maison, je me suis rendue chez Jovoy pour la découvrir. Je me suis simplement laissé guider par ma curiosité, sans me construire d’a priori.
J’ai senti les parfums un par un sur touche et j’ai vite succombé à leur beauté.
Trois parfums très riches et élégants.
J’ai une légère préférence pour sketch, que j’ai d’ailleurs essayé sur peau dans la foulée. Un sillage réconfortant et addictif dont je ne me lasserais pas. Un oriental aux allures vintage mêlé à des facettes plus modernes.
Je suis très curieuse de connaitre la suite que cette maison nous réserve.

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par Ewandé, le 17 janvier 2018 à 07:30

Pourpre d’automne m’a déçu, car beaucoup trop d’iris, il m’a rappelé Misia de Chanel. J’aurais aimé quelque chose de plus vintage, voluptueux et poudré, un parfum plus osé qui se démarque vraiment. Là j’ai l’impression que l’iris prend le dessus sur la composition avec un rendu olfactif austère et sec.
Le cuir est mieux à mon sens mais plutôt masculin.

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par Decorté , le 17 janvier 2018 à 08:19

Et ajoutons que les flacons d’origines étaient certes très rétros mais adorables, uniques. Relancer cette ancienne maison de parfum en respectant les codes avec de nouveaux flacons qui s’inspirent directement des anciens aurait été logique et intéressant, hors là au contraire on sort des flacons qui ressemblent à beaucoup d’autres, froids, aux lignes épurées, unisexes et qui rappellent en rien l’esprit original de la marque.

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Chanel de Lanvin

par Chanel de Lanvin, le 11 janvier 2018 à 09:39

Trois variantes qui donnent envie de découvrir cette maison pour démarrer la nouvelle année.

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