Un parfum pour grandir encore...
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Un iris majestueux qui se démarque par sa fraîcheur florale et printanière.
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Bonjour à toute la communauté d’Auparfum, ainsi qu’à tous ceux d’entre vous qui aviez pris de votre temps à la fin du printemps pour m’aider à trouver une nouvelle fragrance pour remplacer mon FloverByKenzo !
Je reviens vers vous après des mois d’absence, parce que j’avais le très vif désir de vous faire un retour sur toutes ces merveilleuses expériences olfactives que vous m’avez permis :) J’ai pris le temps d’explorer, de tester, d’aimer, de désaimer, de revenir à Flower, de constater que je l’aime profondément mais qu’il appartient à l’adolescente que j’étais (et je suis maintenant une jeune adulte). J’ai pris toute la mesure de mon envie de changement, qui correspondant à un besoin, en fait.
Tout d’abord je tiens à m’excuser de mon silence, sachez cependant qu’il a toujours été prévu que je revienne vers vous quand j’aurais un peu dépassé ce tourbillon de nouveautés. Grâce à vous j’ai pénétré le monde du parfum et toute sa complexité et je suis devenue fan de la signature olfactive comme subtilité. Je fuis les Sephora, refuse de faire confiance à leur vendeurs, préfère explorer par moi-même et ne faire confiance qu’à mon nez.
Bref. Excusez-moi je digresse. Voilà donc mon compte-rendu.
Mon premier coup de coeur cet été a été pour Dries Van Noten de Frédéric Malle. J’en aimais l’odeur chaude de lait sucré aux épices et de spéculos fondant dans la tasse. Je retournais régulièrement à la seule boutique de ma petite ville provinciale qui le proposait et repartais chaque fois avec une vaporisation sur le poignet qui me faisait presque gémir quand je la sentais, avec envie de me lécher le bras, voire de le dévorer.
Alors j’ai pris le taureau par les cornes, et j’ai demandé directement auprès des boutiques Malle un lot d’échantillons. Pour faire bonne mesure, et parce que je suis absolument fascinée par la tubéreuse, je décide de commander également Carnal Flower pour lui redonner une chance, quoi que dans cette même boutique sa verdeur, sa verve, son croquant presque, comme des tiges de fleurs d’où s’égoutterait une sève épaisse et blanche, m’ait repoussée car pas assez enveloppante.
Je reçois mes échantillons. Et là toutes les valeurs s’inversent. Dries sèche sur ma peau en ne laissant pas le moindre aucun sillage, le fond du parfum se révèle très "cocotte" et banal, il empeste, je n’y retrouve plus ce que j’y avais trouvé avant, je n’ai plus qu’une envie en le portant, me laver absolument. Je ne comprends pas comment j’ai pu l’aimer, je n’y trouve plus aucune des sensations divines que j’avais cru trouver alors, je crois même m’être trompée.
Dépitée, je teste Carnal Flower. Et là, c’est le choc.
Oh oui, cette nuance verte est toujours là, mais cette fois je perçois le côté laiteux de la sève, et puis, très vite, la tubéreuse se réveille, indolente, sensuelle, charnelle, chaude, enveloppante, onctueuse, comme un baume. Je suis couverte de compliments avec ce parfum, mon sillage me vaut des remarques, je me love dedans moi-même, et mon amoureux l’affectionne beaucoup. Je ne porte plus que lui de tout l’été, enthousiasmée, je commande de nouveaux échantillons une fois le mien terminé.
Carnal Flower.
Ce sera celui-là.
Mais alors qu’est-ce qui m’a pris ? Mais qu’est-ce qui m’a pris de tester en concrete Iris Silver Mist de Lutens ? Suis-je désespérément schizophrène ? Mon dieu ce parfum m’a transportée, j’y ai vu un frère ! J’ai été émue bien plus que je ne pourrais l’exprimer. Dragée, iris, carotte râpée crue, odeur des cheveux de mon compagnon lors de notre première rencontre, rouge à lèvres épais, boîte de bonbons à la violette de ma grand-mère, ceux qu’elle glissait sous ma langue et qui étaient durs et que je devais croquer, et ne rien dire à mon père, ceux qu’elle comparait à de petits oeufs d’oiseau minuscule... Ce parfum est une révélation, je crois y voir surgir des impressions gravées de manière extrêmement intime en moi. C’est un parfum magnifique, complexe, mélancolique, et en même temps porteur d’espoir, un parfum beau et triste. Sublime dans le plus pur sens du mot.
Alors je reviens vers vous, perdue, déboussolée, ne sachant plus qui je suis, qui invoquer, à quel saint me vouer. Carnal Flower ? Iris Silver Mist ?
On ne fait pas plus antithétique !
Peut-on avoir (peut-on être) deux parfums ?
Amicalement,
Brontë
PS/ Et encore... j’aime aussi "Datura noir".