Iris Médicis intense, voyage en Toscane avec Nicolaï
par Anne-Sophie Hojlo, le 28 juillet 2023
Présentée comme un « hommage à la Toscane et à la dolce vita », cette nouvelle création nous mène « sur ces nobles terroirs » où « s’épanouissent champs d’iris et culture d’orangers bigaradiers à perte de vue ». Elle donne en effet le premier rôle à l’iris pallida, « une note de peau tout en discrétion », selon Patricia de Nicolaï.
La parfumeuse a choisi d’apporter au rhizome « une belle résonance légèrement gourmande » en le mariant à la violette et à la fleur d’oranger. La composition se prolonge par un fond associant santal, vanille, musc et un accord cuir safrané, « héritage du travail des tanneurs florentins ».
Eau de parfum 204 euros/100ml
Disponible le 4 septembre
Premières impressions
Un iris soyeux, velouté, talqué, imprégné de la douceur du néroli et de la tendresse d’une violette mâtinée de framboise. Son allure très cosmétique, entre poudre de riz et effet rouge à lèvres, se prolonge par un fond tendre et caressant aux facettes vanillées santalées musquées qui n’est pas sans rappeler Trésor.
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par Fabien, le 29 juillet 2023 à 04:23
Hello,
Quelle horreur de devoir lire le mot "gourmand" associé à l’iris.
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par Petrichor, le 29 juillet 2023 à 14:54
Bonjour Fabien :)
Il y a "gourmand" et "gourmand". Ce mot n’est pas une insulte. C’est même tout naturel de faire un iris gourmand. Ce serait même dur de faire autrement ! :D
En fonction de l’extrait naturel d’iris utilisé, il y a des amorces pour des effets...
d’onctuosité beurrée,
de fraîcheur de mie de pain (ici l’option néroli),
de riz poudré à la façon de la poudre de riz (... ou d’amandes),
des facettes de pomme de terre crue,
de pâte à modeler play-doh (plutôt un défaut),
des effets baumés de stick à lèvre au benjoin...
Et comme les facettes "iris" et "violette" sont cousines, on peut facilement greffer des fruits rouges, ainsi que les muscs blancs modernes qui s’accordent bien avec les baies.
La mode du gourmand, apparu au tournant des années 2000, sert plutôt à désigner la surdose d’éthyl maltol, et les fruitchoulis.
Le premier est l’ingrédient "barbe-à-papa". Le deuxième est un accord structurés verticalement sur des fruits rouges et du patchouli. Il séduit et semble raffiné dans les premières secondes, mais peut devenir extrêmement bruyant et lourd après. Bref il se et se vend très (trop) bien, et c’est devenu un poncif.
Mais il existe aussi beaucoup d’auteur.e.s qui ont le talent de faire des fruitchoulis qui restent beaux, captivants et équilibrés pendant toute leur évolution. Le fruitchouli n’est jamais qu’une des réincarnations de l’accord "rose + patchouli", et cet accord est pluriséculaire.
Il ne faut pas oublier que, depuis l’invention de la parfumerie moderne, 90% des parfums ont la main lourde sur la vanille. Et les 90% des iris, y compris les plus beau, utilisent ce ressort.
Dans toute composition, il y a une contrainte à équilibrer le contraste entre les notes "mangeables" et les notes "immangeables" sur toute la durée du parfum. Par exemple, on marie souvent la vanille à des notes fumées et sèches, pour éviter de tomber dans l’effet raplapla d’une crème anglaise mauvaise.
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Très jolie fragrance où l’iris est travaillé en douceur et habillé d’une belle note de fleur d’oranger. Pour ma part je n’ai perçu que très peu l’aspect gourmand.
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