Reptile

Lorsque Celine lance sa (presque) première collection de parfums, fin 2019, tous les perfumistas sont en émoi. Le Hedi Slimane des Colognes de Dior est de retour, assurant une direction artistique personnelle et assumée. Rien à jeter : chacun avait son coup de cœur immédiat. Le mien a tout de suite été Reptile.
Présenté comme un écho olfactif aux habits de scène des rock stars, qui ont toujours inspiré Slimane, ce parfum a quelque chose de transformiste, de contrasté, tout en contradiction ; et pourtant d’une cohérence folle. Après une ouverture poivrée et râpeuse, un caractère terrien et brut apparaît, qui évoque un sous-bois terreux, boisé, fumé, tapissé d’une mousse humide et épicée. Surgit une dimension sophistiquée, mondaine, des aldéhydes couture évoquant des bas de soie. Un caractère intime, une seconde peau de muscs poudrés ; une légère touche animale. Chaque fois que je le porte, ce parfum me fait l’effet d’un reptile charmeur qui déroulerait sur l’épiderme sa structure chyprée verte, son aura vintage, hypnotique et troublante. 

Ce texte est issu du Hors série n°1 « Ultra Parfum » du magazine Silhouette, disponible en kiosques et sur leur site.