Misfit : le retour aux sources du patchouli, par Arquiste
par Anne-Sophie Hojlo, le 7 novembre 2019
La marque fondée par l’architecte féru de patrimoine et de littérature Carlos Huber poursuit ses évocations olfactives de moments historiques.
Après le Japon, le Mexique ou la Russie, Arquiste nous emmène cette fois à Marseille en 1877, dans une chambre à coucher où un châle de cachemire repose sur un lit défait. Ces précieuses étoffes arrivées en Europe au milieu du XIXe siècle depuis les Indes étaient associées au patchouli, car les feuilles de cette plante locale servaient à les protéger des mites durant leur long voyage par bateau. Châles et foulards parvenaient en Angleterre ou en France imprégnés de son parfum puissant et boisé. D’abord réservé aux classes les plus aisées, le patchouli a ensuite perdu en quelques années son aura de luxe, de plus en plus prisé par les prostituées friandes de son sillage opulent.
Misfit a été imaginé pour mettre en lumière ce patchouli déconsidéré, « l’indésirable devenant à nouveau une source infinie de désir. »
Décrit comme un boisé ambré, il est signé Rodrigo Flores-Roux, un des deux parfumeurs réguliers de la maison, qui a déjà signé notamment Nanban, El ou Ella.
Il se compose de notes d’essence de graines de carotte, essence de lavande française, absolu de graines d’ambrette, Akigalawood (un ingrédient dérivé de l’huile essentielle de patchouli), styrax, patchouli (une combinaison de deux essences, nous dit la marque), concrète de ciste espagnol, absolu de fève tonka du Venezuela et baume de tolu.
Eau de parfum 170 euros / 100ml
Déjà disponible
Premières impressions
On retrouve ici un patchouli traité de façon plutôt moderne et épurée, débarrassé de ses aspects camphrés ou terreux - à la différence de celui qui devait imbiber jadis les fameux châles indiens.
Enrobé d’un accord baumé-ambré-tabac qui lui donne de l’ampleur et du moelleux, ce patchouli clair tire d’abord plutôt vers des notes liquoreuses, puis la composition est ensuite asséchée par les accents irisés de la graine de carotte. Les volutes de fumée et l’effet presque fourrure qui se dévoilent peu à peu lui donnent une épaisseur chaude et confortable évoquant celle… du cachemire, avec toutefois quelques notes boisées-piquantes qui viennent gratouiller un peu la peau, et le nez !
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par Aesh, le 8 juillet 2020 à 06:15
Ah ! Tellement triste !
Je me suis laissée tenter à jeter un nez à cette nouveauté.
Dans un premier temps, une impression de retrouver Infusion d’Iris pré-reformulation dans un manteau plus noir, plus épais. Tellement heureuse de retrouver ce vieille ami, je suis passé à deux doigt de l’achat compulsif.
Hélas, après une petite heure, tout ce que je trouve n’est que vilain boikipik et qui fait mal à la tête. Tristesse et désespoir...
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