Miracle

52 ans après L’Air du Temps et 12 ans après Eternity, Lancôme redéfinissait le floral épicé du nouveau millénaire avec Miracle.

Situé dans la mouvance olfactive innocente et puritaine des années 90 avec Pleasures (95), et Romance (98), Miracle est une sorte de marqueur olfactif à la charnière des années 90 et 2000, dans une catégorie qu’on pourrait appeler les « floraux cosmétiques », au profil chaste, prude et lisse.

Un parfum floral frais au départ, furtivement fruité, litchi et poire, associe la rondeur de la rose et de la violette à la fraîcheur épicée du gingembre et des baies roses, pour se fondre dans un accord poudré, ambré, et ostensiblement musqué.
Tout au long de son évolution, Miracle évoque un univers rose et blanc, à la propreté lumineuse et à la féminité affirmée, bien que quelque peu asexuée, entre odeurs de lessive et d’assouplissants, et linge propre sorti du sèche-linge.

Miracle ne provoque pas de grande émotion, il est aux antipodes d’un parfum polarisant, dérangeant, intrigant. Mais il est pourtant plaisant et attachant, même si un peu trop poli, convenu et lisse, comme la chemise blanche et les cheveux blonds d’Uma Thurman, déguisée en Desperate House Wife qui cherche le sens de la vie au milieu des montagnes.

On peut cependant voir un certain lien de parenté avec le lancement simultané d’un autre parfum signé Alberto Morillas, qui allait reprendre les mêmes éléments poudrés, épicés et cosmétiques, mais dans un univers oriental retro et charnel, autrement plus sensuel, qui fera toute la différence.